LES TRAVAILLEURS TOUTES GRIFFES DEHORS
Selon eux, la direction des ressources humaines continue de traiter les travailleurs dans des conditions dignes de l’esclavage. Ils ont déposé un préavis de grève..

Les membres du Syndicat unitaire des travailleurs des Industries minières et activités connexes (Sutimac) fustigent les conditions de travail à Twyford Ceramics. Selon eux, la direction des ressources humaines continue de traiter les travailleurs dans des conditions dignes de l’esclavage. Ils ont déposé un préavis de grève..
Pour exiger de « Twyford Ceramics» le respect de la législation du travail en vigueur au Sénégal et un traitement digne pour ses travailleurs, le Syndicat unitaire des travailleurs des industries minières et activités connexes (Sutimac) vient de déposer un préavis de grève qui va expirer ce 12 avril 2021.
Les responsables syndicaux soutiennent en effet que depuis presque deux années, la direction des ressources humaines de Twyford Ceramics, sous la conduite des employeurs chinois, continue de traiter les travailleurs dans des conditions dignes de l’esclavage et de les gérer en dehors des normes de la législation du travail en vigueur au Sénégal, malgré les avertissements incessants de l’Inspection régionale du travail. «Cette multinationale à laquelle l'Etat du Sénégal a tout facilité pour lui permettre de promouvoir l’emploi des jeunes, continue de profiter des conditions favorables d’investissement qui lui sont octroyées au détriment des travailleurs, essentiellement des jeunes qui voient les ressources de leur pays surexploitées et qui, en plus, y sont traités comme des esclaves des temps modernes », ajoutent les membres du syndicat dans un communiqué.
Dans le même document, ils estiment également que l’entreprise Twyford Ceramics ne respecte ni la durée légale de travail de 40 heures par semaine et la pause quotidienne (chaque employé travaille pendant une durée de 12 heures par jour, sans arrêt et sans pause), les normes relatives aux conditions sanitaires, sécuritaires et de protection des travailleurs (conditions de travail d'une extrême pénibilité : travail en position debout durant 12 heures) ainsi que le versement des cotisations sociales à l'IPRES et à la CSS. « L’entreprise Twyford Ceramics ne fournit pas des équipements de protection individuelle (EPI) adéquats et appropriés dans certains départements de l’usine où les travailleurs qui y interviennent sont exposés à des risques de graves accidents », pestent-ils.
«A L'ENTREPRISE TWYFORD, LES EMPLOIS SONT PRECAIRES»
Les travailleurs des Industries minières et activités connexes déplorent en outre le non-paiement des primes de salissures, de risque et de transport. A la place, indiquent-ils, elle a opté d’assurer le transport du personnel avec un réseau qui ne couvre que partiellement les zones d’habitation des travailleurs. « À Twyford, au moment où d’autres entreprises subventionnent la restauration pour leurs employés, ici au contraire, on prend leurs primes de panier pour les remplacer par des repas d’esclaves juste pour faire des bénéfices sur ces primes», renseigne la même source.
En plus du non-paiement des primes, les membres du syndicat fustigent également la précarité des emplois. Ils renseignent que l’entreprise ne favorise pas la promotion de l'emploi des jeunes. « Elle se sert de manière abusive de la dérogation de la convention de l'APIX qui lui permet de renouveler des CDD durant 5 ans, en mettant fin aux contrats après seulement six mois et le remplacement par de nouveaux : « Twyford est une entreprise génératrice de chômeurs et non créatrice d'emplois», s’indignent-ils. Malgré cette situation délétère, informent-ils, le collectif des délégués du personnel n’a cessé de ménager des efforts par l’entremise d’un dialogue social constructif à travers de multiples tentatives de dialogue et de négociations, mais en vain. « Pire, les travailleurs de l’entreprise sont en train de subir des sanctions. Les délégués subissent actuellement une discrimination de la part de leurs supérieurs hiérarchiques qui les laissent en rade quant à l’avancement dans les emplois», informent les syndicalistes.
A les en croire, la direction est sur le point de ne pas renouveler les contrats des délégués, prétextant que certains d’entre eux ne font pas leur travail, ce qui est totalement contraire à la réalité. « La vérité est liée au fait que les délégués assurent leurs rôles, ce qui n’arrange pas la direction ; donc il faut les "dégager" », laissent-ils entendre.