À L’ORIGINE, UNE BONNE CHOSE, MAIS MAINTENANT C’EST ...
Le soukeurou koor ne date pas d’aujourd’hui et à l’origine c’était une bonne chose, parce que les gens avaient besoin de sucre, surtout pour le mois de ramadan, pendant lequel on en consomme beaucoup.

« Le soukeurou koor ne date pas d’aujourd’hui et à l’origine c’était une bonne chose, parce que les gens avaient besoin de sucre, surtout pour le mois de ramadan, pendant lequel on en consomme beaucoup. Et au temps, ce n’était pas facile de l’avoir. Moi, quand j’étais encore enfant, mes parents utilisaient le sucre Telsi qui provenait de la Mauritanie. C’était du sucre en bloc, et pour l’utiliser il fallait le casser. Et puisque le sucre est très prisé durant le ramadan, ceux qui en avaient les moyens, aidaient les autres en leur offrant du sucre durant cette période. C’est cela l’origine du soukeurou koor. C’était une bonne chose vraiment, un acte de bienfaisance, comme recommandé par Dieu dans le Saint Coran. C’était une forme d’entre-aide, du social, surtout durant la période de ramadan où on doit rivaliser d’ardeur en faisant de bonnes actions. Mais ce qui est important, c’est de le faire en se conformant aux recommandation de l’islam.
Mais ce qui se passe actuellement, n’a rien à voir avec l’islam, c’est du voyeurisme. La rivalité entre les femmes ou entre coépouses ou belles-filles sur le soukeurou koor, des véhicules, des bijoux en or ou des choses d’une valeur inestimable, alors que sa coépouse ou ses autres belles-sœurs n’en ont pas les moyens, c’est une affaire de « Tieddo », et ça n’a rien à voir avec la religion. Au Sénégal, la pratique de l’Islam est fortement édulcorée et imprégnée de pratiques païennes. Ce qui est grave, c’est que la majorité des Sénégalais considèrent ces pratiques-là comme une recommandation de l’Islam. Ce sont des us et coutumes qui portent même atteinte à la religion, qui recommande d’aider son prochain, sans rien attendre en retour. Mais donner du soukeurou koor, pour l’ostentation ou pour gagner la sympathie de sa belle-famille au détriment des autres, tout cela relève de futilités. Les femmes doivent savoir raison garder et éviter les exagérations durant ce mois béni de ramadan. Ici, au Sénégal, les coutumes influent beaucoup sur notre religion et, des fois, c’est très difficile de les supprimer tout d’un coup. Bref, faire des actes de bienfaisance durant la période du ramadan est recommandé par l’islam, mais sans exagération aucune ».