MANQUE D'ASSAINISSEMENT DANS LA RÉGION DE FATICK
Les ménages ont un taux d’accès à l’assainissement très faible - Il y a beaucoup de choses à faire pour pousser les ménages à disposer de toilettes décentes

Il reste "beaucoup à faire" en matière d’assainissement dans la région de Fatick (centre), où moins de 10% des ménages vivant en milieu rural ont à domicile des ouvrages adéquats, a signalé jeudi le directeur national de l’assainissement, Ababacar Mbaye.
"Il y a beaucoup de choses à faire pour attirer davantage les partenaires techniques et financiers, impliquer les collectivités locales et pousser les ménages à disposer de toilettes décentes", a dit M. Mbaye lors du lancement, à Tattaguine, dans la région de Fatick, d’une initiative de l’ONG World Vision dédiée à la vulgarisation des ouvrages d’assainissement à domicile.
Cette ONG veut dérouler "une stratégie de communication" pour inciter les ménages à se doter de toilettes et d’autres ouvrages d’assainissement, dans le cadre du Projet d’amélioration des services d’eau potable et d’assainissement en milieu rural.
Ce projet est financé par la Belgique, dans le cadre du Programme d’eau potable et d’assainissement du millénaire.
’’Dans les zones rurales des régions, à l’exception de celles de Dakar, les ménages ont un taux d’accès à l’assainissement très faible’’, a signalé Ababacar Mbaye.
’’Pour l’accès à l’eau potable, on a beaucoup investi au Sénégal durant ces dernières années. Mais on s’est rendu compte que le secteur de l’assainissement était laissé en rade. Le défi est d’augmenter ce taux d’assainissement, qui est très faible, surtout en milieu rural’’, a-t-il ajouté.
Selon M. Mbaye, le taux d’accès des ménages aux ouvrages d’assainissement est de 34,5% dans les zones rurales du Sénégal, contre 61% en milieu urbain.
Ce constat pousse l’Etat du Sénégal à inciter ses partenaires financiers à investir dans la construction d’ouvrages d’assainissement en milieu rural, a-t-il dit.
Mais, souligne-t-il, l’Etat ne peut pas, à lui seul, relever le taux d’accès à ces ouvrages. ’’Il faut que la société civile, le secteur privé, les ménages, les partenaires techniques et financiers fassent bloc autour de l’Etat pour relever le taux d’assainissement dans les prochaines années’’, a ajouté Ababacar Mbaye.
’’D’ici à 2025, tous les foyers en milieu rural doivent disposer d’ouvrages d’assainissement adéquats pour prévenir les maladies et lutter durablement contre la défécation à l’air libre’’, a-t-il poursuivi.
World Vision a lancé sa ’’stratégie de communication’’ pour la vulgarisation de l’assainissement, lors de la réunion présidée par le sous-préfet de l’arrondissement de Tattaguine, en présence des responsables locaux de l’ONG et d’institutions partenaires techniques de l’Etat.