MORT DE CHEIKH NIASS, LA FAMILLE TOUJOURS DANS L’ATTENTE DU CORPS
La dépouille de Cheikh Niass n’est toujours pas rendue à sa famille jusqu’à la date d’hier, mercredi 6 octobre 2021, a déclaré Assane Thiam, oncle du défunt hier, en conférence de presse.

La dépouille de Cheikh Niass n’est toujours pas rendue à sa famille jusqu’à la date d’hier, mercredi 6 octobre 2021, a déclaré Assane Thiam, oncle du défunt hier, en conférence de presse. Il récuse aussi la thèse d’une “maladie” qui aurait emporté son neveu.
Assane Thiam, oncle du défunt Cheikh Niasse a dit hier, mercredi 6 octobre 2021, en conférence de presse, qu’aucune autopsie n’est encore faite suite à la mort dans des circonstances non encore élucidées de son neveu dans les liens de la détention préventive.
Pis, ajoute-t-il, la famille de Cheikh Niass n’est toujours pas autorisée à voir le corps qui se trouve à l’hôpital Aristide Le Dantec où ce dernier a rendu l’âme au service des urgences. Il récuse, par ailleurs, la déclaration selon laquelle, le défunt était malade. «Il ne souffrait d’aucune pathologie», avance-t-il.
Et de relever : «le fait qu’il réclamait ses médicaments est du aux mauvaises conditions de sa garde à vue au Commissariat de Wakhinane Nimzatt». Cette déclaration est corroborée par Khadija Niass, sœur de la victime. «Aucunement la mort naturelle ne saurait être la cause du décès de mon frère», clamet-elle.
Selon Lamine Diop, un taximan avec qui Cheikh Niass était en garde à vue au Commissariat de Wakhinane Nimzatt, le défunt réclamait des médicaments, une requête que les policiers en service n’ont pas satisfaite. Mieux, poursuit-t-il, «ils lui ont aussi refusé d’avoir des échanges téléphoniques». Le chauffeur de taxi révèle aussi que Cheikh Niass n’a pas été entendu par le Commissaire de la Police avant sa garde à vue. L’entrée à son bureau lui étant refusée, il a été directement mis en position de garde à vue, peu de temps après son arrestation survenue vers 10h30. Il affirme, par ailleurs, «qu’il n’a pas été témoin de violence physique exercée sur la victime pendant qu’ils étaient ensemble».
Le président de l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred), Ibrahima Sall, quant à lui, déplore une violation des droits de Cheikh Niass dont la présence de l’avocat dès les premières heures de l’interpellation, conformément au Règlement 5 de l’Uemoa. Pis, souligne-t-il, «sa présomption d’innocence a été aussi violée ainsi que son droit à la santé». Ibrahima Sall fustige, en outre, le fait que l’Observatoire national des lieux de privation de liberté (Onlpl) soit rattaché au ministère de la Justice. «Cette dépendance ne favorise pas un bon exercice de sa mission», regrette-t-il. Ibrahima Sall annonce aussi qu’une marche sera tenue prochainement, afin que les morts en détention soient stoppées.
En attendant, des contrexpertises doivent être faites en des circonstances similaires à la mort de Cheikh Niass. Il exige également, l’ouverture d’une enquête impartiale. Pour rappel, venu de la France pour des vacances, Cheikh Niass a perdu la vie après avoir été arrêté par un policier de la circulation. Il était poursuivi pour outrage à agent. Après son décès, l’administration pénitentiaire a sorti un communiqué pour assurer qu’il n’est pas mort au Cap Manuel, comme précédemment annoncé. «Le détenu avait été dans le premier temps, interné au Pavillon spécial, après avoir été consulté par le médecin traitant. Sa santé s’étant dégradée, il a été évacué, le 28 septembre, aux urgences de l’hôpital Le Dantec, où il a malheureusement rendu l’âme», explique-t-elle. Pour la restitution du corps, qui n’est toujours pas effective, selon la famille, l’Administration pénitentiaire avait dit que les formalités nécessaires ont été faites et qu’elle était suspendue à la venue de l’épouse de Cheikh Niass au Sénégal.