ENFIN LE BOUT DU TUNNEL POUR LE DEMARRAGE DES TRAVAUX DU PORT DE NDAYANE
Le futur port de Ndayane occupe d’ores et déjà une place de choix dans la politique portuaire du Sénégal. Deux ans après la pose de la première pierre de ce gigantesque projet, l’on peut affirmer que les travaux effectifs vont démarrer incessamment

Le futur port de Ndayane occupe d’ores et déjà une place de choix dans la politique portuaire du Sénégal. Deux ans après la pose de la première pierre de ce gigantesque projet, l’on peut affirmer que les travaux effectifs vont démarrer incessamment. L’assurance a été donnée par le directeur général du Port Autonome de Dakar. Mountaga Sy, qui participait hier à Saly à un atelier de partage et d’information sur le processus, a invité les préfets de Rufisque et de Mbour, les deux départements traversés par l’infrastructure, à utiliser le barème 1 fixé par l’Etat dans le cadre de la compensation et des indemnisations dues aux personnes affectées par le projet.
Dans le cadre de la mise en œuvre des orientations majeures du Plan Sénégal Emergent (PSE), l’Etat a jugé utile de réaliser un deuxième port autonome en dehors de celui de Dakar. Le 3 janvier 2022, le président Macky Sall, en compagnie du ministre des Pêches et de l’Economie maritime d’alors, Alioune Ndoye, procédait à la pose de la première pierre de ce projet à forte incidence économique. Hélas, depuis lors, rien n’avait bougé sur le site. Pour cause, il fallait poursuivre le travail de recensement des impactés et de conciliation pour procéder aux compensations et indemnisations des personnes affectées par le projet. Il fallait aussi poursuivre le travail de concertation avec les différentes parties impliquées dont les associations d’impactés et les autorités administratives locales. Ainsi, huit dates repères ont marqué ce processus entamé le 11 janvier 2021 par la signature du décret 2021/19 d’utilité publique. Il y a eu entre temps l’évaluation des impenses, la notification du périmètre définitif, le démarrage des conciliations, la délivrance de l’attestation de conformité environnementale, la rencontre avec les collectifs de Yenne et les rencontres avec les préfets de Rufisque et de Mbour.
En visite à Thiès le mois dernier où il a présidé le conseil présidentiel consacré à la région, le chef de l’Etat avait donné des instructions pour que les travaux de ce port multifonctions démarrent effectivement dans la première quinzaine de ce mois de mars.
Après ces étapes cruciales, il fallait aussi organiser une rencontre d’évaluation du processus et donner les orientations nécessaires à la matérialisation de cette volonté exprimée par le président de la République. C’est le sens de l’atelier de partage et d’information sur le processus de démarrage des travaux tenu hier à Saly.
Vers une accélération du processus
Cette rencontre a vu la participation des autorités administratives et des représentants des services techniques des départements de Rufisque et de Mbour. Après un recensement des 21 personnes affectées par le projet et qui sont dans le domaine public maritime, Mountaga Sy, le directeur général du Port Autonome de Dakar, a dit sa volonté d’accélérer le processus surtout que les populations ne sont pas contre l’idée de l’installation de cette infrastructure.
Le seul point d’achoppement, a-t-il indiqué, était lié à l’indemnisation jugée très insuffisant par les PAP (personnes affectées par le projet). Afin de résoudre ce problème, le DG du PAD a demandé aux préfets de Mbour et de Rufisque d’utiliser le barème 1 qui est le plus élevé de l’Etat afin que les personnes impactées ne soient pas lésées.
« Nous avons organisé cette rencontre sur le processus de démarrage des travaux du port de Ndayane. Nous sommes en train de prédisposer les équipements et ce matin nous devons finaliser les diligences liées à 21 personnes impactées par le projet dans le département de Rufisque et qui sont dans le domaine public maritime et la zone du terminal à conteneurs. Il est donc important d’harmoniser les échanges et les éléments de langage des deux conciliations. Ce projet enjambe deux départements et impacte trois communes (Popenguine-Ndayane, Yenne -Toubab Dialaw et Diass)» a expliqué le DG du PAD.
Pour l’instant les équivoques semblent levées surtout que les indemnisations ont été revues à la hausse. Désormais, les impactés des deux départements auront le même barème d’indemnisation
Concernant les avantages du futur port, Mountaga Sy a souligné que l’Etat y est actionnaire à 40 %. « Le port de Dakar est copropriétaire de celui de Ndayane. Ce port est une extension entre le PAD et DP World qui a été conçu depuis 2017 pour son exploitation. Son expansion a dépassé le seuil de 450 conteneurs par année, soit 20 000 camions par jour. Donc il était question de faire une extension qui était envisagée à Dakar dans un premier temps. Mais, pour désengorger la capitale et éviter les embouteillages, le chef de l’Etat a décidé de décentraliser le port et requalifier le foncier de la ville. Le PAD est actionnaire de 40 % du port de Ndayane, DP World détenant les 60 % restants », a souligné Mountaga Sy.
5460 personnes à indemniser
Toutes les familles qui ont droit à l’indemnisation et à un accompagnement seront satisfaites, a rassuré Mountaga Sy. A l’en croire, l’ensemble des personnes concernées sont recensées et connues. Il s’agit de 5460 personnes soit 95 % des impactés dans le département de Mbour et 280 soit 5% dans le département de Rufisque. Pour mieux communiquer et donner la bonne information, des visites à domicile seront organisées pour évaluer de manière juste ceux qui n’ont pas encore été indemnisés. D’ailleurs, a révélé le DG du PAD, des locaux permanents ont été déjà ouverts à Ndayane, Toubab Dialaw et Yenne et prochainement à Diass. Ces lieux seront des points focaux pour recevoir toutes les personnes impactées voulant des informations ou désirant une réévaluation soit de leurs champs et/ou de leurs maisons. Après une revalorisation des paiements des indemnités, le montant global pour les premiers recensements et pour les impenses tourne autour de 15 milliards. « On fera à Ndayane ce que l’Etat n’a jamais fait jusque-là en manière d’accompagnement » a martelé Mountaga Sy.