RANEROU, UN PARADOXE ET UNE «ANOMALIE» A CORRIGER
Le découpage administratif dans la région de Matam se distingue par un déséquilibre où de nombreux villages sont distants des chefs-lieux de commune de plusieurs centaines de kilomètres.

Ranérou est un département d’une superficie d’environ 15 mille km², constitué jusque-là d’un seul arrondissement avec seulement quatre (4) communes. Un collectif qui regroupe plusieurs chefs de villages et le Conseil départemental de la jeunesse appellent à corriger «l’anomalie».
Le découpage administratif dans la région de Matam se distingue par un déséquilibre où de nombreux villages sont distants des chefs-lieux de commune de plusieurs centaines de kilomètres. Le département de Ranérou, qui s’étend sur la zone éco-géographique du Ferlo, est un cas d’école. Deuxième circonscription la plus vaste du pays d’une superficie d’environ de 15 mille km², avec un (1) seul arrondissement et quatre (4) communes, «ce département demeure une circonscription en attente de correction, dans le cadre d’une bonne gestion administrative et territoriale», selon un collectif qui regroupe plusieurs chefs de villages et le Conseil départemental de la jeunesse. En dehors de sa vaste superficie, le département de Ranérou Ferlo, qui fait trois (3) fois la région de Diourbel, est plus grand que les régions de Dakar, Thiès, Ziguinchor et Fatick.
La circonscription administrative qui a une vocation sylvo-pastorale, avec l’élevage qui est l’activité principale de la majeure partie de la population, brille du handicap de la faible dispersion de ses établissements humains (soit 3 à 15 habitants au km²), d’un manque réel de services socio-économiques de base et d’un enclavement drastique. Malgré une certaine avancée constatée au niveau de l’hydraulique, la localité érigée en département, en 2002, par le président Abdoulaye Wade, reste toujours dans l’attente d’une louable politique consacrée à la santé, à l’éducation et surtout aux infrastructures routières. Exceptée, la route Linguère-Matam, qui a pu ouvrir la contrée au reste du pays, le département souffre d’un manque de réseau routier.
Le paradoxe voulant que les quelques routes latéritiques (Louguéré-Thiolly, Vélingara-Ferlo), en état de dégradation très avancée soient impraticables durant l’hivernage et que les localités comme Houdalaye, Salalatou, du fait de la caractéristique de leurs pistes sablonneuses, sont coupées pendant une bonne période de la saison des pluies des autres zones…
Entres autres griefs qui poussent le collectif qui regroupe plusieurs chefs de villages et le Conseil départemental de la jeunesse «à tirer la sonnette d’alarme, appelant l’Etat à la création de nouvelles communes et de nouveaux arrondissements pour susciter un développement endogène du département». «L’émergence de ce département, qui ne dispose que de quatre (4) communes et d’un seul arrondissement, passe sans nul doute par la création de nouvelles entités territoriales. Il reste indiqué que l’érection de nouvelles communes et de nouveaux arrondissements permettra, en plus de rapprocher les populations des services administratifs et territoriaux, de favoriser le développement de la santé, de l’éducation et aussi une bonne gestion de l’environnement et de l’hydraulique rurale», note Bocar Diallo, président du Conseil départemental de la jeunesse et porteparole du jour.
DEPENSER ENTRE 6000 ET 12000 F CFA, POUR UN EXTRAIT DE NAISSANCE QUI COUTE 200 FCFA
Plaidant pour «un réaménagement structurel», le président du Conseil départemental de la jeunesse cite l’exemple, du village de Salalatou qui se trouve à 100 km du chef de lieu de sa commune, Houdalaye, et celui du village de Thionokh qui se trouve également à la même distance du chef de lieu de sa commune, Vélingara. «Il n’y a pas de routes, les localités sont fortement enclavées. Ce sont des pistes de charrette, avec tout ce que cela comporte comme risques. Les habitants de ces villages sont obligés de dépenser entre 6000 et 12000 F CFA, suivant la distance, pour un extrait de naissance qui coûte 200 FCFA. Il est louable qu’on apporte des correctifs à cela. Nous demandons donc au président de la République de penser à un nouveau découpage dans le département de Ranérou, pour la création de nouvelles communes à savoir, Salalatou, Thionokh, Fourdou Mbayela et Mbem-Mbem et de nouveaux arrondissements», ajoute-t-il.