UNE PEUR BLEUE S’INSTALLE CHEZ LES POPULATIONS DE THIAWLENE
AVANCEE DE LA MER A RUFISQUE

La mer a encore perturbé la quiétude des habitants de Thiawléne. Ce quartier, situé dans la commune de Rufisque Est, est rendu célèbre par une érosion côtière qui a fini par engloutir une partie de la localité. Et comme, chaque année, à la même période, la mer a débordé, malgré la construction d’une digue de protection de 730 mètres le long du littoral de Rufisque à hauteur de 3,5 milliards de francs Cfa.
En cette matinée du mercredi 03 août, les vagues se succèdent et se déchaînent sur le littoral, lèchent la berge avant de retourner à la mer. Des vagues de plusieurs mètres, lobant la digue de protection, se sont abattues sur les maisons riveraines et expulsées les résidents.
Cette furie des vagues a fini d’inquiéter les habitants du quartier. Cette dame trouvée devant chez elle, déboussolée, narre le drame. «Tout a commencé vers 8 heures. De grosses vagues ont frappé la digue et sont parvenues se frayer un chemin pour venir jusque dans nos maisons. Maintenant, nos maisons sont inondées», explique Ndèye Fatou Mbengue.
En effet, l’eau de mer amenée par une houle très forte traverse la digue de protection et la rue Ousmane Socé Diop pour accéder aux concessions. Pour cette mère de famille, «il est vrai que cette digue a atténué la force des vagues. Mais il faut le dire, elle ne constitue pas une solution durable contre l’avancée de la mer».
Les fresques laissées par les vagues sautent à l’œil nu. Impuissants, les riverains ne font qu’évaluer l’ampleur des catastrophes. «Il faut qu’on améliore cette infrastructure, sinon notre quartier risque de disparaître d’ici peu», lance la dame.
Sa voisine elle est nostalgique et se souvient de la distance qui séparait sa maison et la plage. «Pourtant, avant, pour aller à la plage, on faisait une longue marche. Mais aujourd’hui, les jeunes ne sont pas obligés de faire toute cette longue marche. Parce que la mer avance à une vitesse extraordinaire que tout le monde constate à l’œil nu», confie-t-elle.
Face à la récurrence des houles qui les empêche de dormir, ses femmes veulent être relogées dans une autre zone. «Chaque année, c’est la même chose qui se produit. Et à chaque fois, nos autorités ne font que nous offrir du riz et des matelas. Nous en avons marre, nous voulons d’autres maisons. Nous voulons quitter une bonne fois ce quartier», crie Ndèye Fatou Mbengue.
Boubacar Albé Ndoye, maire de la commune de Rufisque Est, est venu s’enquérir de la situation des populations. «On sait que c’est le prolongement de la digue qui s’impose. Et l’Etat est en train de faire beaucoup d’efforts avec le démarrage des travaux de la digue de Diokoul. Dans la foulée, c’est l’ensemble de la protection côtière de Rufisque qui va être refaite», annonce le maire.
Pour lui, «la digue ne peut pas être une solution face à l’avancée de la mer. Pour que l’avancée de la mer soit un mauvais souvenir pour les populations, il faut des brises lames qui vont arrêter les vagues en haute mer», ajoute-t-il. Et pour terminer, Boubacar Albé Ndoye propose comme solution le projet Dakar Gate, si cher au maire de la ville de Rufisque.