«LE BÉNIN NE VIENT PAS EN VICTIME À DAKAR»
Aliou Cissé, sélectionneur des lions, est d'avis que les Béninois aborderont cette manche avec beaucoup d’envie et de détermination afin de battre les champions d’Afrique

L’équipe nationale du Sénégal prépare activement les matchs de la première et de la deuxième journée des éliminatoires de la Can 2023. En conférence de presse hier, Aliou Cissé est revenu sur l’importance de la rencontre contre le Bénin (4 juin à Diamniadio). Selon lui, les Béninois aborderont cette manche avec beaucoup d’envie et de détermination afin de battre les champions d’Afrique.
ELIMINATOIRES CAN 2023...
«Les matchs ont toujours été difficiles et continueront d’être toujours difficiles. Les gens disent que le Sénégal est sur le toit de l’Afrique et impose sa suprématie. C’est bien d’être sur le toit de l’Afrique, mais il faut avoir d’autres ambitions et aller voir ce qu’il y a derrière les étoiles. C’est ce qui nous poussera à nous préparer et à être attentifs sur ce que nous sommes en train de faire. Ce n’est pas une fin en soi d’être Champions d’Afrique. Nous voulons encore plus et nous allons nous donner les moyens pour ça. On ne sous-estimera donc personne. »
MATCH CONTRE LE BÉNIN...
«Nous allons aborder ce match contre le Bénin avec beaucoup d’humilité, parce qu’il faut qu’on reste concentrés même si on est Champions d’Afrique. J’ai entendu mon grand-frère Lamine Ndiaye dire que le Sénégal est maintenant l’équipe à battre. Mais avant qu’on ne soit Championne d’Afrique, on était l’équipe à battre. Aujourd’hui, on le sera beaucoup plus. Il ne faut pas oublier que notre dernière rencontre contre le Bénin n’a pas été facile. Cela a été un match très rude, très compliqué. Ils ont des joueurs très intéressants comme Almeida au milieu qui a un bon volume de jeu, Dossou, Sokou, Steve Mounié, Poté, Verdon. L’entraîneur actuel est l’héritier de Michel Dussuyer dans la mesure où il était son adjoint. Je sais très bien qu’ils ne viennent pas en victimes à Dakar. Mais on a confiance en nos dernières sorties. Surtout le dernier match ici contre l’Égypte. Nous devons continuer notre progression».
PRÉSENCES DE ILIMANE NDIAYE, DEMBA SECK ET ALPHA DIOUNKOU …
«Ce sont trois joueurs dont nous pensons qu’ils ont le potentiel pour venir dans cette sélection. Iliman joue en Championship. C’est un championnat très rude, difficile, très physique avec beaucoup d’intensité. Ce n’est pas évident pour un attaquant d’évoluer là-bas. Sa deuxième partie de championnat a été meilleure , parce qu’il a été plutôt décisif. Il a une bonne marge de progression. C’est un garçon qui est capable de jouer sur tous les postes du front de l’attaque (ailiers gauche et droite, deuxième attaquant...). C’est intéressant de le voir, de le faire venir pour qu’il comprenne son statut dans cette équipe nationale et ce qu’on attend de lui. Demba Seck est aussi un jeune joueur avec une bonne marge de progression. Il est dans les prises d’initiative, dans les déséquilibres. Il est aussi capable de jouer sur tout le front de l’attaque. On a donc pensé qu’il serait intéressant de le faire venir aussi. Alpha Diounkou, ce n’est pas une première. Il a évolué dans les U20. C’est un garçon très solide, capable dans les ‘’un contre un’’ mais aussi capable d’être un bon contre-attaquant. Il était à Manchester City et s’entraînait avec l’équipe première. À Barcelone aussi, c’est la même chose. C’est important dans cette période-là d’ouvrir l’équipe.»
ANNULATION DES MATCHS AMICAUX DE JUIN…
«Ça peut être une option, mais en réalité, la préparation de ces matchs est plus difficile. En 2018, c’était très compliqué d’avoir des sparring-partners pour notre équipe de préparation à la Coupe du monde. On est en retard en raison du mode de qualification du Mondial en zone Afrique. Au mois de mars, quand on jouait les barrages, les pays européens jouaient des matchs amicaux. L’Europe a créé sa Ligue des Nations et on ne peut jouer dans ces périodes contre eux. On a failli jouer le Brésil, mais cela ne s’est pas fait à la dernière minute. Ce sont des choses qui vont au-dessus du coach, de l’aspect technique. Une équipe qui veut vous jouer vous donne son aval à 95% et à la dernière minute fait faux bond. Mais il ne faut pas non plus jouer pour jouer. On est dans un groupe avec les Pays-Bas, l’Équateur et le Qatar. Quand on prépare une compétition, il faut essayer d’avoir des sparring-partners qui collent au profil de ces équipes.»
LES ADVERSAIRES DES LIONS AU MONDIAL…
« Les Pays-Bas ne sont plus à présenter. C’est une grande nation de football avec de grands tacticiens, de grands footballeurs. Une équipe dotée d’énormément de qualités et qui fait partie des meilleures équipes européennes. Mais nous sommes champions d’Afrique et nous cheminons depuis des années. On a aussi quelques certitudes en nous. Nous défendrons nos chances du mieux qu’on puisse le faire, sans complexe. L’Équateur a le profil d’une équipe africaine, qui joue dans la verticalité, qui est capable d’agresser et de prendre la profondeur. On se prépare à un match très rude. Le Qatar jouera chez lui. Les gens pensent que c’est l’équipe la moins forte dans cette poule, mais il faudra la prendre au sérieux. On les connaît et les étudie. On travaille tous les jours pour préparer ces matchs-là. »
LE CHOIX DE BOUBACAR KAMARA…
«En réalité, il n'y a pas de cas Boubacar Kamara. Si vous regardez ce que je disais au mois de mars dernier, c’est le profil de Pape Guèye qu’on est allé chercher. Mais on regardait aussi celui de Boubacar Kamara. Mais n’oubliez pas Kalidou Koulibaly, Édouard Mendy, Pape Guèye. On n’a jamais eu ce problème dans ce domaine (enrôlement de binationaux). Son agent n’est pas notre interlocuteur. La Fédération ne parle pas avec les agents. Boubacar Kamara a fait un choix et il faut le respecter. Je préfère qu’on nous parle des joueurs qui sont intéressés et qui sont là, que de parler d’un joueur qui n’est pas là. »