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29 avril 2024
LES OBSTACLES D’UN REMARIAGE
L'unité retrouvée masque des rivalités internes et l'impasse de la domination de Benno sur le parti. Le PS doit choisir son camp au risque de renvoyer aux calendes grecques son renouveau
Depuis plus d’un an, de bonnes volontés travaillent pour des retrouvailles socialistes afin de préserver l’héritage de Senghor. Aujourd’hui, le déroulement des évènements montre qu’un tel projet avance à grands pas. Jeudi dernier, lors de la 96e réunion du Secrétariat exécutif national (SEN), il a été question entre autres sujets de l’audience qu’Aminata Mbengue Ndiaye a accordée à une délégation conduite par leur «ancien et futur camarade» Khalifa Sall, accompagné de Barthélemy Dias et de Jean Baptiste Diouf. Les sages socialistes et autres médiateurs qui ont toujours joué la médiation ont marqué un grand coup en réunissant autour d’une table des frères socialistes que «le pouvoir Macky Sall» avait éloigné.
D’aucuns soutiennent que c’est le premier acte de la réconciliation et un nouveau départ pour les héritiers de Senghor. Mais il faut se rendre à l’évidence que ces retrouvailles risquent d’accoucher d’une souris si effectivement certains préalables ne sont pas réglés. Il en est ainsi du leadership au sein du PS qui aujourd’hui regroupe beaucoup de fortes têtes. On se demande si des leaders comme Aminata Mbengue Ndiaye, Serigne Mbaye Thiam, Abdoulaye Wilane, Cheikh Seck accepteront de se ranger derrière Khalifa Sall qui aujourd’hui présente plus de charisme et plus de leadership. Il a été maire de Dakar, candidat à la présidentielle. Son mouvement Taxawu Sénégal, avec 14 élus, détient plus de sièges à l’Assemblée nationale que le Parti Socialistes (PS) qui a été rétribué à hauteur de six députés au sein de la majorité parlementaire Benno Bokk Yaakaar (BBY).
Il est évident qu’Aminata Mbengue Ndiaye, avec l’âge et la maladie, ne devrait pas avoir beaucoup d’appétit pour se disputer le leadership de la formation verte avec Khalifa Sall qui est aujourd’hui plus représentatif et qui a plus d’énergie pour mener le bateau à bon port. Mais, force est de constater qu’il y a d’autres leaders au sein de la formation qui ont des ambitions au sein de cette formation à m’image de Serigne Mbaye Thiam, Alioune Ndoye, Abdoulaye Wilane, etc. Même si sa prestation a été piètre lors de la dernière présidentielle, le poste de Secrétaire Général devrait revenir naturellement à Khalifa Sall qui est le mieux préparé pour tenir aujourd’hui les rênes du parti.
Quoi qu’il en soit, les retrouvailles socialistes font partie des dernières volontés du Secrétaire général Ousmane Tanor Dieng (OTD), un testament politique qu’il a légué pour la postérité.
Le Ps, a-t-il intérêt à quitter Benno ?
Cependant, on se demande comment ce remariage pourrait s’opérer si le PS continue de siéger au premier rang au sein de Benno Bokk Yaakaar (BBY) dont il fait partie des membres fondateurs avec l’Alliance des Forces de Progrès (AFP) et l’Alliance pour la République (APR).Il serait difficilement concevable que Khalifa siège au niveau de la conférence des leaders de cette coalition au nom du PS. En effet, si Khalifa a quitté ce parti c’est parce que l’APR, le parti fort de Benno, lui a opposé une farouche opposition pour récupérer la ville de Dakar entre ses mains en 2014.
Refusant de se laisser faire, l’ancien maire de Dakar s’est rebellé en faisant face à Benno via son mouvement Taxawu Dakar. Il remporte de façon éclatante les élections locales de 2014 et rempile à la tête de la ville de Dakar. Sa ténacité à s’opposer au régime de Macky Sall en avait fait un élément gênant pour Ousmane Tanor Dieng et Cie qui seront obligés finalement de les exclure du Parti socialiste (PS) en 2015.
Neuf ans après, on se demande comment Khalifa Sall pourrait partager la même table avec ses ennemis d’hier qui, en plus d’essayer en vain de récupérer son pré carré, lui ont mis en prison dans l’affaire de la caisse d’avance de la ville de Dakar.
Par ailleurs, si l’état-major socialiste veut vraiment se réconcilier avec les Khalifistes, il ne devrait pas éprouver de gêne à quitter Benno qui lui a fait perdre durant leur compagnonnage des dizaines
de collectivités territoriales, des sièges de députés, sans compter le débauchage de ses responsales. Les chiffres sont assez édifiants. A l’issue des élections législatives du 31 juillet 2022, le PS n’a récolté que six (6) sièges à l’hémicycle.
Jusque-là, à chaque fois que le PS a participé à un scrutin pareil, il a eu au moins plus d’une quinzaine d’élus. En effet, de 20 députés en 2012, le PS est passé à 16 en 2017 puis 6 élus en 2022. Pour ce qui est des élections territoriales, avant l’arrivée au pouvoir de Macky Sall, le PS détenait plus d’une centaine collectivités territoriales entre ses mains (Communes, communautés rurales et conseils départementaux). Après les élections locales de 2014, il s’est retrouvé avec une cinquantaine de mairies et départements. Et à l’issue des élections locales du 23 janvier 2022, le PS a enregistré moins de 20 mairies et conseils départementaux sur l’ensemble du territoire.
En vérité, le PS ne s’est jamais remis de la scission vécue en 2015 avec le départ de certains hauts responsables comme Aissata Tall Sall, Khalifa Sall, Barthélémy Dias, Bamba Fall, … Pis, il n’a jamais été considéré à sa juste valeur par ses alliés de l’APR. Ainsi, si Khalifa et Cie reviennent à la maison verte, le PS n’aura plus besoin de Benno pour se faire une nouvelle virginité dans l’espace politique. Il aura de ce fait la possibilité de s’opposer comme il l’a fait entre 2000 et 2012 sous Abdoulaye Wade. Juste que cette fois-ci, ce sera face à un nouveau régime qui a une conception du pouvoir différente de celle des libéraux. Les Pastéfiens sont des révolutionnaires et ils abhorrent le système !
GRÈVE GÉNÉRALE À DAKAR DEM DIKK
Les transports publics paralysés pour dénoncer les nominations clientélistes au sommet de l'entreprise. Syndicats et personnel exigent l'annulation immédiate des dernières décisions jugées préjudiciables prises par la direction
Les syndicats de Dakar Dem Dikk (DDD) ont lancé un mouvement de grève à partir de ce lundi pour protester contre les récentes nominations au sein de l’entreprise. Cette décision fait suite à une série de nominations et promotions perçues comme clientélistes et préjudiciables à l’entreprise, selon les syndicalistes.
Les trois syndicats de la société ont décidé de paralyser tous les réseaux de DDD, tant urbains qu’internationaux, en signe de protestation. Les travailleurs dénoncent ces nominations, affirmant qu’elles mettent en péril la stabilité de l’entreprise et suscitent des frustrations parmi les employés.
Selon Diatta Fall, délégué du personnel et secrétaire général du Syndicat démocratique des travailleurs de DDD, les actions du Directeur Général créent un climat de désarroi voire de sabotage, ajoutant que sa gestion est également critiquée.
Les travailleurs demandent l’annulation de toutes les notes de service publiées récemment, ainsi qu’un examen du sort de tous les employés de Dakar Dem Dikk.
LES 32 MILLIARDS DE FCFA EN FAUX BILLETS DE BANQUE TOUJOURS EN INSTRUCTION ?
Le trafic de faux billets de banque semble atteindre des niveaux insoupçonnés au Sénégal : des hommes d’affaires, citoyens lambda, étrangers aux techniciens du génie civil, en passant par des élus et autres faussaires attitrés etc, ont été indexés
Le trafic de faux billets de banque semble atteindre des niveaux insoupçonnés au Sénégal : des hommes d’affaires, citoyens lambda, étrangers aux techniciens du génie civil, en passant par des élus et autres faussaires attitrés etc, ont été indexés dans ce trafic. En novembre 2019, la Section de recherche (SR) de la Gendarmerie de Colobane, après plusieurs jours de filature est parvenue à prendre en flagrant délit de trafic présumé de faux billets de banque, Seydina Fall, alias Bougazelli, un député du parti au pouvoir d’alors, l’Alliance pour la République (APR). Bougazelli a été arrêté, le jeudi 14 novembre 2019, à la station d’essence de Ngor par des éléments de la SR de la Gendarmerie, avec 32 milliards de FCFA en faux billets de banque. Les gendarmes lui ont tendu un piège suite à l’interpellation du sieur Mamadou Samb avec des faux billets.
Présenté à l’ancien doyen des juges d’instruction, feu Samba Sall, après deux jours de garde à vue dans les locaux de cette unité spéciale de la Gendarmerie, il a finalement été placé sous mandat de dépôt pour des délits «d’association de malfaiteurs, contrefaçon de billets de banque ayant cours légal, blanchiment de capitaux et corruption», pour avoir proposé aux gendarmes enquêteurs, pour les soudoyer, 10 millions de FCA en échange de sa liberté. Tout comme ses cinq (5) acolytes présumés dont un Burkinabé. Mais, le 3 juin 2020, après un peu plus de sept (7) mois de prison, il a pu recouvrer la liberté, après plusieurs rejets des demandes de liberté provisoire introduites par ses avocats, pour raisons médicales, auprès de l’ex-doyen des juges d’instruction. Une liberté provisoire qui perdure jusqu’à nos jours, sans que les Sénégalais ne soient édifiés sur les tenants et aboutissants de cette affaire qui a défrayé la chronique parce que secouant la deuxième institution du pays (l’Assemblée nationale dont le président est la deuxième personnalité du Sénégal, après le président de la République).
Réagissant à cette mise en liberté conditionnelle, le ministre de la Justice, Garde des Sceau d’alors, dans un communiqué rendu public, a précisé qu’il n’interfère pas dans la procédure judiciaire contre le mis en cause et qu’aussi que le dossier de ce dernier est toujours entre les mains du magistrat instructeur. «Les investigations suivent leur cours, à charge et à décharge, à la fin desquelles, la décision sera prise ou non, de le traduire devant la juridiction de jugement le cas échéant», a fait savoir le ministère de la Justice. Non sans relever que «les motifs de placement sous mandat de dépôt et de mise en liberté provisoire inhérents au secret de l’instruction ne sont connus que du magistrat instructeur, du Procureur de la République et des conseils». Dès lors, soulignera-t-il, dans le même document : «toutes autres informations et interprétations sur la décision de mise en liberté et sur la suite qui sera donnée à l’affaire relèvent d’une spéculation gratuite». Bougazelli, lui, est depuis libre comme l’air.
LE SÉNÉGAL, UN PAYS À HAUT RISQUE
Depuis le début de l'année, les saisies record de drogues dures comme la cocaïne et les faux-billets se sont multipliées sur le territoire. Face à l'ampleur du trafic illicite, les forces de l'ordre redoublent d'efforts mais sont dépassées
Les nombreux trafics illicites, notés ces derniers temps, seraient-ils en passe de faire basculer le Sénégal dans l’univers du narcotrafic ? Les inquiétudes fusent en tout cas au regard des importantes saisies de drogue, notamment de drogue dure, qui sont notées et de manière fréquente. Comme en attestent d’ailleurs les statistiques : de janvier 2024 à nos jours, le cumul des saisies déclarées se chiffre à 1 240,44 kg de cocaïne et 200 kg de cannabis, pour une valeur totale estimée à plus de 99 milliards 237 millions (99.237.000.000) de FCFA. Ce compte ne tient même pas compte des 805 kg de cocaïne interceptés par la Marine nationale en janvier dernier et dont la valeur marchande n’a pas été dévoilée et d’autres opérations concernant de petites quantités ou d’autres drogues saisies. A cela s’ajoute également le trafic de faux billets de banque qui devient, lui aussi, très important. D’ailleurs, au moins 5 milliards ont été interceptés en faux et billets noirs, le 16 avril dernier, à Goudomp (Sédhiou).
Le Sénégal serait-il devenu une plaque tournante du trafic de drogue et du commerce illicite et/ou parallèle ? Longtemps considéré comme un pays de transit notamment pour la drogue dure et les narcotrafics, le pays fait face actuellement à de grosses saisies de drogues qui tendent à confirmer le rôle majeur qu’il joue pour les trafiquants. Pis, le Sénégal pourrait aussi être un lieu de forte consommation de drogue. Rien que le dimanche 14 avril dernier, la Brigade commerciale des Douanes de Kidira, Subdivision de Tambacounda, Région Douanière Sud-Est a enregistré, à Kidira, une saisie record de 1137,6 kg de cocaïne, jamais effectuée sur les routes du Sénégal jusque-là.
La drogue dure trouvée dissimulée, grâce à un scanner, dans un camion aux apparences vides en provenance du Mali, est évaluée à 91 milliards de FCFA. C’est «la plus importante saisie de cocaïne par voie terrestre jusque-là enregistrée au Sénégal. Il s’agit de 1137,6 kg de cocaïne conditionnés en 948 plaquettes et mis dans des sacs soigneusement dissimulés dans le double fond d’un camion frigorifique venant d’un pays limitrophe du Sénégal», explique la Douane dans un communiqué. Auparavant, les éléments de cette même Subdivision de la Douane de Tambacounda, à travers la Brigade mobile de Koumpentoum, avaient mis la main sur près de 92 kg (91,84 kg) de cocaïne (à Koumpentoum), le 31 mars dernier. Cette drogue dure est évaluée à 7 milliards 347 millions 200 mille FCFA. Les deux convoyeurs de nationalité étrangère ont été arrêtés.
2245,44 kg de cacaïne saisis par les forces de défense et de sécurité depuis janvier 2024
Le mardi 05 mars 2024, c’est la Brigade commerciale des Douanes de Keur-Ayib, Subdivision des Douanes de Kaolack, Région Douanière du Centre, qui s’est illustrée par une saisie de drogue dure. Ladite saisie porte sur onze (11) kilogrammes de cocaïne et deux cent (200) grammes de cannabis, pour une contrevaleur totale estimée à 890 millions de FCFA. Des saisies record de la cocaïne ont lieu dans un court intervalle. Ce qui est à noter, c’est aussi que ces opérations illicites, détectées par les différentes Forces de défense et de sécurité, ne sont pas des cas isolés ; elles sont récurrentes. En effet, la mer, le port de Dakar, les différentes villes frontalières du pays, constituent des portes d’entrée de stupéfiants et autres marchandises illicites.
Dans la nuit du vendredi 5 janvier, 5 commandos de la Marine nationale sont portés disparus en haute mer. Ils étaient à bord du patrouilleur de haute mer, Le Walo, et poursuivaient un navire suspecté de trafic international de drogue. Les marins ont été piégés par les trafiquants qui auraient préférer couler leur navire suspect. Leurs corps n’ont jusque-là pas été retrouvés.
En outre, en janvier dernier, 805 kilos de cocaïne avaient été saisis, au large des côtes sénégalaises, sur un navire, avait annoncé la Direction des relations publiques des Armées sénégalaise (DIRPA), sans donner de détail sur le navire et la valeur de la cargaison.
Bref, en tout, la Douane sénégalaise a saisi un total déclaré de 1 240,44 kg de cocaïne et 200 g de cannabis, pour une valeur totale estimée de 99 milliards 237 millions (99.237.000.000) de FCFA. A cela viennent s’ajouter les 805 kg de cocaïne captés par la Marine nationale en haute mer en janvier dernier dont la valeur marchande n’a pas été déterminée. Ce qui fait une saisie globale dévoilée de 2 245,44 kg de cocaïne par les Forces de défense et de sécurité, depuis janvier 2024.
Ces explois de la marine nationale, entre octobre et décembre 2023
Les tendances actuelles ne sont qu’une suite d’une situation constatée depuis la fin de l’année. En effet, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, près de 3 tonnes de cocaïne ont été découvertes par la Marine sénégalaise à bord d’une embarcation. Le navire a été intercepté à plus d’un kilomètre de Dakar, avec 10 personnes dont un Sénégalais à bord. Les autorités chargées de la lutte contre le trafic de stupéfiants, à travers le communiqué de la DIRPA, n’avaient pas déterminé la valeur marchande estimée de cette drogue, même si lors de la saisie d’une cargaison de près de 3 tonnes de cocaïne au large de Dakar, le 23 mai 2023, elles avaient estimé cette marchandise illicite à 126 milliards de FCFA. Le vendredi 22 décembre 2023, la Marine sénégalaise a saisi, à 220 km au large de Dakar, 690 kg de cocaïne qui étaient convoyés à destination de l’Europe dans une embarcation ultra-rapide de type go-fast et avait arrêté les cinq Espagnols à son bord. Le patrouilleur a dû effectuer des avertissements verbaux et des tirs de sommation pour stopper le navire. Là aussi, la DIRPA est restée muette sur la valeur estimée de cette drogue.
Auparavant, dans la nuit du 26 au 27 novembre 2023, le patrouilleur «Le Fouladou» de la Marine nationale a intercepté un autre bateau à 150 km au Sud de Dakar, avec à son bord près de 3 tonnes de cocaïne (2975 kg). Même si aucune information n’a été donnée concernant la valeur de cette grosse prise, l’on peut avancer qu’elle devrait coûter plus ou moins environ 126 milliards de FCFA.
Surtout que, le 14 décembre 2023, soit environ un mois après, la Marine nationale arraisonnera un autre bateau à 450 km au Sud des eaux sénégalaises, transportant 3 tonnes de cocaïne. Cette saisie record avait été estimée à une valeur minimale de 120 milliards de FCFA.
Quelques mois plus tôt, en octobre 2022, une saisie de 300 kilogrammes de cocaïne a été opérée par la Douane sénégalaise à Kidira, pour une valeur estimée de 24 milliards de FCFA. Les agents des Douanes de la Brigade commerciale de Kidira ont trouvé par devers les convoyeurs de cette drogue en provenance du Mali des devises étrangères dont 2000 dollars, 10.028 léones, 250 ouguiyas, 830 mille FCFA ainsi que des francs guinéens. La liste des saisies de drogue dure de ces 12 derniers mois est loin d’être exhaustive.
Pus de 5.314.826.036 saisis en faux billets de banque depuis janvier 2024
Le Sénégal est aussi confronté à la circulation illicite de devises, y compris celles étrangères. Et en plus des stupéfiants, les nombreux milliards en billets noirs et faux billets interceptés ces derniers mois en disent long sur le phénomène et attestent de l’ampleur de cette forme de criminalité.
Le mardi 16 avril 2024, une importante somme en billets noirs a été mise hors circuit au Sud du pays, à Goudomp, pour une valeur estimée à 05 milliards de FCFA. Un coup de filet, réalisé par les éléments du poste des Douanes de Tanaff, dans le département de Goudomp (Sédhiou), qui a permis la saisie de cette manne composée de quatre (04) millions en coupures de 50, 10 et 200 Dollars ; quatre (04) millions en coupures de 500, 200 et 100 Euros ainsi que de deux cent (200) millions en F CFA. Au total 4 personnes ont été interpellées, dont deux de nationalité sénégalaise et deux de nationalité étrangère.
Une dizaine de jours plus tôt, la Brigade spéciale et de recherche des Douanes (BSR) relevant de la Subdivision de Dakar-Extérieur, Direction régionale des Douanes de l’Ouest, a réalisé une saisie de billets noirs d’une contrevaleur de 314.826.036 FCFA, le dimanche 07 avril 2024 à la Cité Balabey de Thiès.
Déjà, le dimanche 3 décembre 2023, la Brigade de recherche (BR) de la Gendarmerie de Keur Massar a saisi près de 2 milliards de F CFA en faux billets. Un ressortissant gambien et un Sénégalais ont été arrêtés et placés en détention. Il s’agit d’un homme d’affaires et d’un technicien en génie civil.
Longtemps considérée comme une zone de transit pour les drogues produites en Amérique Latine en destination de l’Europe, l’Afrique de l’Ouest et du Centre est aussi devenue une région de forte consommation, selon l’Office des Nations Unies contre la Drogue et le Crime (ONUDC).
LE SENEGAL DANS L’ŒIL DU GIABA
Entre trafic de stupéfiants avec des saisies records de drogue dure notamment par la Marine nationale, la Police et la Douane, etc. et de faux billets de banques et de billets noirs dont la dernière saisie, le Sénégal a du pain sur la planche...
Le rapport 2022 du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique l’Ouest (GIABA), publié en 2023, renseigne que le Burkina Faso, le Sénégal et le Mali font l’objet d’un suivi accru et sont soumis à des plans d’actions individuels pour combler les lacunes stratégiques de leurs dispositifs de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Lesdits pays ont pris des engagements politiques de haut niveau et collaborent avec le Groupe d’action financière (GAFI) et le GIABA dans la correction de leurs lacunes stratégiques.
Entre trafic de stupéfiants avec des saisies records de drogue dure notamment par la Marine nationale, la Police et la Douane, etc. et de faux billets de banques et de billets noirs dont la dernière saisie, par la Douane, a eu lieu il y a quelques jours à Goudomp (Sédhiou), pour une contre-valeur de plus de 5 milliards de FCFA qui risquaient d’être ventilés sur le marché dans le cadre de la campagne de commercialisation de l’anacarde qui s’ouvre, le Sénégal a du pain sur la planche dans sa lutte contre les flux financiers illicites et le blanchiment de capitaux.
Dans les Rapports de suivi (RDS) 2022, avec réévaluation des notes, du Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent en Afrique de l’Ouest (GIABA), le Sénégal est classé respectivement deuxième et troisième. Lesdits rapports ont été examinées et adoptées respectivement au cours des réunions de la Plénière de février et celle de mai/juin. Et il en ressort que le Sénégal a fait des progrès dans la correction des lacunes de conformité technique identifiées dans le Rapport d’évaluation mutuelle (REM) et a eu une réévaluation des notes dans 14 recommandations du Groupe d’action financière (GAFI) notées PC/NC.
Ces progrès sont principalement le fruit des réformes législatives réalisées. Ledit rapport mentionne que le Sénégal a achevé le processus d’Evaluation national des risques (ENR), diffusé les résultats de l’évaluation à toutes les parties prenantes de la LBC/FT et élaboré une stratégie nationale de LBC/FT basée sur les risques identifiés. Il a également promulgué la loi 2018-03 qui requiert que les Institutions financières (IF) et les entreprises et professions non financières désignées (EPNFD) aient des politiques et procédures pour atténuer et gérer les risques ; évaluent et comprennent leurs risques de BC/FT et l’obligation pour les Institutions financières (IF) et les EPNFD d’appliquer des mesures de vigilance renforcées en cas de risques plus élevés. Toutefois, les entités déclarantes n’ont pas encore mis en œuvre une approche de conformité fondée sur les risques.
Notons qu’à travers la Loi sur la LBC/FT N°2018-03, le Sénégal requiert désormais des fiduciaires professionnels qu’ils conservent des informations exactes et opportunes collectées auprès de leurs clients et qu’ils communiquent les informations de confiance aux autorités compétentes, aux Institutions financières et aux entreprises et professions non financières désignées. La loi prévoit le pouvoir des autorités compétentes d’accéder en temps utile aux informations sur les constructions juridiques. Néanmoins, les lacunes suivantes subsistent relatives à l’obligation de conserver des informations sur le fiduciaire, le protecteur, le bénéficiaire ou la catégorie de bénéficiaires et d’autres agents fournissant des services à la fiducie, l’obligation pour les fiduciaires de déclarer leur statut aux entités déclarantes lors de l’établissement d’une relation d’affaires, le mécanisme formel d’échange d’informations disponibles sur les trusts ou autres constructions juridiques au niveau national, les sanctions à l’encontre des syndics non professionnels pour non-conformité à leurs obligations, les sanctions en cas de nonconformité à l’obligation de mettre en temps opportun les informations sur les trusts à la disposition des autorités compétentes. Ainsi donc, la note de la R.25 a été relevée de NC à LC.
LE GRAND FLOP
A seulement deux semaines du démarrage de la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain (Dak’Art), ce grand rendez-vous d’envergure internationale, les nouvelles autorités culturelles en ont décidé autrement.
Initialement prévue du 15 mai au 15 juin, la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain a été reportée du 7 Novembre au 7 Décembre 2024. Estimant le préjudice à plusieurs « centaines de millions de nos francs », l’artiste plasticien Serigne Ndiaye, par ailleurs ancien commissaire du DAK’ART, juge néanmoins que « la décision prise par les nouvelles autorités est normale ».
A seulement deux semaines du démarrage de la quinzième édition de la Biennale de l’Art africain contemporain (Dak’Art), ce grand rendez-vous d’envergure internationale, les nouvelles autorités culturelles en ont décidé autrement. Par le biais d’un communiqué en date du 25 avril 2024, elles l’ont reporté du 7 Novembre au 7 Décembre 2024. Raison suffisante pour susciter moult interrogations chez les acteurs culturels et les férus de culture. Serigne Ndiaye, artiste plasticien, ancien commissaire du DAK’ART, souligne en effet qu’en dépit d’un budget de 1 milliard de francs Cfa, « rien n’a été mis en place au plan matériel et financier par les organisateurs que sont le ministère de la Culture (sous la direction de Aliou Sow) et le secrétariat général de la biennale. Pourtant, fait-il remarquer, « les organisateurs avaient deux ans pour préparer cet évènement d’envergure internationale ». Il se désole aussi du « désarroi » des artistes pour avoir « pris des engagements en renonçant à beaucoup de choses ».Il en va ainsi de « la réservation des chambres d’hôtels, la confection de catalogues, leur mise en valeur (qui) coûtent des centaines de millions de francs CFA. Et tout cela sans oublier la location des locaux, les sponsors, entre autres ». Contacté, le secrétariat général nous a renvoyé au communiqué officiel du report de la Biennale. Par contre, pour une source proche de la tutelle, l’organisation de la Biennale 2024 entre mai et juin était hypothéquée, compte tenu du temps imparti aux nouvelles autorités qui auraient besoin d’une plus grande visibilité sur la Biennale dont l’édition précédente est lourde de gaps. Suffisant pour se demander si « Les nouvelles autorités n’ont pas reporté le DAK’ART afin d’organiser une large concertation avec les professionnels de l’art pour partir sur de bons pieds»
Porté au départ par la communauté des arts plastiques et organisé par l’Etat du Sénégal à partir de 1992, DAK’ART s’est imposé au fil des éditions comme un événement panafricain d’envergure internationale consacré à l’art contemporain. La Biennale de Dakar accueille des artistes originaires d‘Afrique, mais aussi des autres parties du monde. La manifestation a pour objectifs de soutenir et favoriser la créativité, la promotion et la diffusion des arts visuels. La Biennale promeut également les artistes plasticiens africains sur la scène internationale et favorise le renforcement de la présence de l'art africain contemporain sur le marché.
LE SÉMINAIRE GOUVERNEMENTAL ET DE LA SUSPENSION DES CHANTIERS DU DOMAINE PUBLIC MARITIME À LA UNE DE LA REVUE DE PRESSE DE L’APS CE LUNDI
La livraison de lundi de la presse quotidienne traite principalement du séminaire gouvernemental tenu ce week-end à Dakar et de la suspension des chantiers situés sur le domaine public maritime.
Dakar, 29 avr (APS) – La livraison de lundi de la presse quotidienne traite principalement du séminaire gouvernemental tenu ce week-end à Dakar et de la suspension des chantiers situés sur le domaine public maritime.
Le Soleil revient sur les ‘’quatre recommandations du président de la République aux membres du gouvernement’’, lesquelles ont été faites par Bassirou Diomaye Faye à l’occasion d’un séminaire gouvernemental.
À cette occasion, M. Faye a demandé ‘’aux ministres et aux secrétaires d’État de promouvoir quatre grands principes à savoir l’honneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence’’, rapporte Le Soleil.
Bassirou Diomaye Faye ‘’poursuit le discours de la rupture’’, note le journal Le Quotidien.
‘’Une rencontre aux allures d’une ‘piqûre de rappel’ du chef de l’État qui, à travers son discours de rupture, invite les ministres à [satisfaire] les attentes des populations’’ envers eux, écrit Le Quotidien en parlant de ce séminaire gouvernemental.
L’objectif de cette rencontre est ‘’également d’œuvrer à une transformation […] qui doit commencer ‘par la méthode de travail au sein de l’exécutif comme dans les rangs du gouvernement’‘’, ajoute Le Quotidien, citant le président de la République.
‘’Les réformes systémiques et structurelles que prône le nouveau régime’’ nécessitant ‘’une équipe gouvernementale soudée et compétente’’, ce séminaire gouvernemental ‘’vise à définir les exigences et les champs d’activités des ministres du gouvernement Sonko 1, qui doivent être basés, selon le président de la République, sur l’honneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence’’, souligne le quotidien EnQuête.
Les ‘’fortes attentes des populations’’
‘’Le grand oral de [Bassirou Diomaye Faye]’’, titre, à propos du même sujet, le journal Source A en faisant allusion au président de la République. ‘’La rupture, a déclaré le chef de l’État, doit commencer par la méthode de travail au sein de l’exécutif.’’
‘’Le président [Bassirou Diomaye Faye] fixe quatre piliers de l’action gouvernementale’’, note L’info, L’Observateur évoquant ‘’les quatre commandements’’ de M. Faye.
‘’Diomaye Formula’’, affiche le quotidien Kritik’.
Selon le même journal, lors de ce séminaire gouvernemental, le chef de l’État ‘’a fait un exposé sur la bonne gestion de l’État’’.
Le président de la République ‘’a rappelé à ses ministres les quatre piliers pour la bonne gestion de l’action gouvernementale. Entre l’honneur, la disponibilité, l’humilité et la compétence, le président de la République a tracé une feuille de route à ses envoyés spéciaux [en insistant] sur les fortes attentes des populations’’.
Plusieurs quotidiens reviennent aussi sur une annonce forte faite par l’architecte Pierre Goudiaby Atépa, en lien avec l’action du nouveau gouvernement, à savoir la suspension des constructions sur le littoral dakarois.
‘’Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko font ‘arrêter toutes les constructions sur la corniche’‘’, peut-on lire sur la une de Vox Populi.
Il reprend l’annonce du célèbre architecte sénégalais dont la photo, en médaillon au-dessus d’un chantier, illustre cette information.
‘’Sale temps pour certains occupants du domaine public maritime’’, commente Vox Populi.
‘’Le président Bassirou Diomaye Faye met fin à la pagaille’’
Le Quotidien précise, en citant l’architecte sénégalais, que ‘’les autorités ont suspendu toutes les constructions sur le littoral depuis vendredi, excepté les travaux d’aménagement entamés par l’État’’.
S’il a été décidé de ‘’ne pas toucher à tous les édifices, cette mesure risque aussi de conduire les autorités à des contentieux’’, écrit Le Quotidien.
‘’Le président Bassirou Diomaye Faye met fin à la pagaille’’, note Tribune, qui semble déplorer que, sur la corniche dakaroise, ‘’immeubles, hôtels, villas de luxe… poussent comme des champignons’’.
‘’Ousmane Sonko l’avait promis en 2020, Bassirou Diomaye Faye l’a fait en 2024’’, note L’info en parlant de cette décision des nouvelles autorités de suspendre les constructions sur la corniche, annonce traitée par de nombreux autres quotidiens, dont Bés Bi Le Jour, qui y va de son petit commentaire.
‘’C’était l’une des doléances des populations, des activistes en particulier’’ de mettre fin aux constructions ‘’presque sauvages sur le long du littoral, qui privent les Sénégalais de plages et de loisirs’’.
Sauf que les constructions ‘’sauvages’’ sur le littoral ne sont pas le seul sujet qui concerne les nouvelles autorités. L’info rapporte par ailleurs que la société civile ‘’presse’’ Bassirou Diomaye Faye de plancher sur le Pacte de bonne gouvernance démocratique.
‘’Samedi dernier, lors d’une rencontre consacrée à la question, le collectif ‘Sursaut citoyen et demain Sénégal’, qui regroupe des organisations de la société civile, lui a rappelé la nécessité de ‘respecter ses promesses’, après lui avoir envoyé une correspondance dans ce sens, au lendemain de son élection’’, lit-on dans les colonnes de ce journal.
De même le chef de l’État se retrouverait-il ‘’face à un casse-tête’’ sur la question de la lutte contre la cherté de la vie, soutient le quotidien EnQuête.
‘’Tous les précédents gouvernements n’ont pu venir à bout de la cherté de la vie’’, écrit le même journal.
LE CRI DU CŒUR DE ZULU MBAYE
Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD) fait remarquer que le report de la Biennale de Dakar va occasionner de lourdes dépenses pour les acteurs
Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD) fait remarquer que le report de la Biennale de Dakar va occasionner de lourdes dépenses pour les acteurs qui s’apprêtaient à prendre part à la fête de l’art, en termes de réservations de chambres hôtel, de billets d’avion, de paiement de fret pour acheminer les œuvres à Dakar. Il ne cautionne pas non plus la faible implication des artistes dans l’organisation de ce grand événement culturel. Aussi demande-t-il aux nouvelles autorités d’impliquer et de labéliser le Village des Arts, non sans manquer de livrer sa «part de vérité» sur le report de la Biennale.
« Il paraîtrait que les organisateurs n’étaient pas prêts tant au plan financier que matériel. N’étant pas membre du comité d’organisation et celui-ci ne nous ayant donné aucune information officielle, nous nous agrippons sur des « on-dit», ce qui est véritablement un handicap pour nous, acteurs culturels qui organisons les « OFF » Poursuivant ses récriminations, Mouhamadou « Zulu » Mbaye, artiste plasticien, président des Artistes plasticiens du Village des Arts de Dakar (AAVAD), souligne que « ce sont les artistes eux-mêmes qui prennent en charge l’organisation de leurs expositions. Celles-ci se déroulent dans les quartiers et dans certains espaces ». Et ces expositions se font « le plus souvent avec des pays étrangers (d’Afrique, d’Europe) et la plupart d’entre eux étaient fin prêts pour débarquer à Dakar ». Et de poursuivre pour ce qui est du report de la Biennale : « C’est une situation très préoccupante. Je dois dire pour ma part, en tant que président de l’AAVAD, que je fais partie des cinq artistes qui vont exposer leurs œuvres malgré tout au musée Bori Banna sur la route de l’aéroport de Yoff. Et un autre au village des Arts en collaboration avec nos collègues européens et africains. Cette exposition est intitulée « Transatlantique 1 ».
REVOIR LE STATUT DE LA BIENNALE
Le plasticien Zulu Mbaye n’en avoue pas moins qu’il était favorable au report de la Biennale, compte tenu des difficultés liées à l’organisation et au temps relativement court dont disposaient les nouvelles autorités. Rappelant que c’est la deuxième fois que cette manifestation culturelle est décalée (après le report consécutif à la crise sanitaire de Covid-19), Zulu Mbaye relève qu’il faut des moyens financiers conséquents pour la tenue de cette rencontre de l’art. Or, dira-t-il, « D’après les informations que nous détenons, il n’y a pas de transitaires, d’artistes. Une soixantaine venant de 20 pays ne bénéficie pas d’assureurs. Idem pour le Palais de justice qui accueille l’exposition internationale « In » dont l’État est organisateur. Et il ne faut pas oublier que la scénographie à elle seule pourrait prendre beaucoup de temps ». A l’en croire, « ce sont ces quatre principaux points qui font que l’organisation de la Biennale était impossible à date échue ». Et cela, en dépit du fait paradoxal que le comité d’organisation qui est sous la tutelle du ministère de la Culture avait deux ans pour préparer l’évènement. Et Zulu Mbaye de poursuivre : « On ne peut pas mettre cet état de fait sous le dos du nouveau régime. Peut-être que c’était l’objectif de ceux qui ont retardé la Biennale parce qu’ils avaient deux ans pour préparer l’organisation et donc ils n’ont pas d’excuses par rapport à cette situation. Il fallait reporter l’événement. Ce qui permettra aux artistes d’être dans une meilleure situation ».
LE VILLAGE DES ARTS, PARENT PAUVRE DE LA BIENNALE
Revenant sur le cas spécifique de son lieu de travail, Zulu Mbaye dira : « Pour le Village des Arts que je dirige, nous avons deux grandes expositions avec des pays comme l’Île de la Barbade dans les Caraïbes, le Nigéria et quelques pays européens et africains. Tous ces projets risquent de tomber à l’eau parce que les moyens financiers que nous attendons ne nous sont pas encore parvenus. Je pense qu’un pays comme le Sénégal, organisant l’un des événements le plus importants de l’agenda culturel africain, ne peut pas à chaque édition de la Biennale laisser en rade le Village des Arts qui est la vitrine Sénégalaise des arts plastiques. Le Village des Arts est à chaque fois royalement oublié et, pourtant, il regroupe les bonnes signatures de l’art contemporain Sénégalais ». Zulu Mbaye dira pour conclure : « J’invite le nouveau ministre de la Culture à examiner cette question. En impliquant et labélisant le Village des Arts. Les artistes doivent être impliqués dans leur domaine. Car ils sont au fait des choses artistiques. La Biennale doit avoir un statut autonome sous la direction d’une association ou d’une fondation. Car, comme on dit, Art et État ne font pas bon ménage ».
Par Alpha Amadou SY
MON CHER LESS, COMME TA VOIX ET TA PLUME NOUS MANQUENT !
Un an déjà que tu as faussé compagnie à tes auditeurs, tes lecteurs, tes amis, tes collègues et ta famille.
Un an déjà que tu as faussé compagnie à tes auditeurs, tes lecteurs, tes amis, tes collègues et ta famille. Pas parce que tu auras été pris à défaut de courtoisie et de respect, mais à cause du décret divin qui a eu raison de ta détermination à avoir le dessus sur ta maladie !
Certains de tes compatriotes ont eu à exprimer leur regret de t’avoir pas rendu de ton vivant l’hommage que tu méritais ! Peut-être bien qu’ils souhaitassent se déplacer pour honorer de leur présence cette mémorable cérémonie du 25 juin 2022, faisant de toi le Parrain de la 15ème Promotion du Programme Leadership Politique 2021 sous l’égide de la Fondation Friedrich-Ebert Mais avec ta culture de l’effacement et ta distance envers les honneurs l’information a pratiquement été distillée.
Mais heureusement ! Ne serait-ce que pour formuler à l’endroit de Jean Paul Sartre l’exception qui confirme la règle : rappelé à Dieu, tu n’as pas été, pour autant, une proie des vivants !
Dès le lendemain de ton décès, le président de la République, Macky Sall, recevant le cahier de doléances du Syndicat des Professionnels de l’Information et de la Communication prit cette mesure qui soulagea la douleur de plus d’un Sénégalais : le CESTI portera désormais ton nom. Et comme pour témoigner davantage de ta fonction de boussole pour la profession, tes pairs choisirent, quelques semaines après la reconnaissance de la Nation, de donner ton nom à leur toute nouvelle cité, située à Thiéo dans la communauté de Notto Diobass.
Toutefois, mon cher Less, ces mesures, quoiqu’ importantes, ne sauraient suffire pour marquer ta présence parmi nous. Et celle-ci est dans ton héritage décliné en termes d’élégance dans l’expression, de finesse dans l’analyse et de penchant pour l’élaboration théorique.
Et faute de disposer de l’expertise et de l’espace pour parler de l’intégralité de ton œuvre, je me contenterai de quelques cas d’illustration.
Le premier renvoie à ta réaction au sujet du procès dont la presse est l’objet. Ainsi, à la question posée par un de tes jeunes collègues lors de la cérémonie de parrainage évoquée plus haut ta réponse fut : « il y a toujours eu des journalistes plus favorables au pouvoir qu’à l’opposition ou l’inverse. Et cela nous a tous attiré des quolibets et des injures. Cette critique a toujours existé. Maintenant ce qui est nouveau, c’est que ce sont les journalistes eux-mêmes qui répètent les préjugés sur eux. »
Pour mesurer à sa juste valeur ton propos, il convient de révéler que ce n’est pas seulement la posture d’un journaliste en fin de carrière, affectueusement appelé Pa Less, mais il s’agit plutôt de la fidélité à des principes directeurs que le jeune journaliste que tu fus a su s’approprier dès l’entame de sa carrière. Pour preuve, cette analyse pointue servie à des politiciens irrités par le développement « d’un pôle de pouvoir qui ne tire sa force que dans la manière de s’acquitter de sa mission et du respect scrupuleux avec lequel il observe les règles de déontologie » Je te rappelle ton propos : « . Oh bien sûr, il existe de vrais gangsters dans le microcosme du journalisme sénégalais, mais il existe trois ou quatre titres dont la tenue et le sérieux imposent le respect, même aux esprits les plus soupçonneux. On ne saurait en dire autant de la politique où la seule règle consiste à violer – en les contournant habilement – les règles établies, tout en proclamant sa probité et son attachement à la légalité.»
Il est vrai qu’à travers cette prise de position empreinte d’audace et de perspicacité transparait tout l’esprit d’une ère nouvelle qui allait enterrer de sa belle mort le monolithisme médiatique hérité de la culture pernicieuse du parti unique. Et ce combat mené avec abnégation et esprit de suite, tu l’avais en partage avec tes ainés, tes promotionnaires et tes cadets au nombre desquels Babacar Touré, Sidy Lamine Niass, Abdoulaye Ndiaga Sylla et Ibrahima Fall.
Le second cas d’illustration, je vais le puiser dans l’une de tes pertinentes chroniques de janvier 1993. Les impasses auxquelles avaient débouché la démocratisation en Afrique noire t’avaient inspiré cette réflexion : « Il y a un problème africain, presqu’existentiel, qui réside dans une grande difficulté voire une quasi-impossibilité à vivre en harmonie avec des valeurs qui, de manière générale, ont leur origine en Europe. Comme ces sapins de Noël transplantés de ce même continent, juste pour servir de décorum mais sans jamais prendre réellement racine »
La portée de cette métaphore organiciste est qu’elle met le doigt sur cette perversion consistant à penser le modèle démocratique en dehors de la véritable histoire des peuples concernés. Ce faisant, l’avènement de la démocratisation s’est opéré sous le mode de la greffe que rejette le réel africain comme le ferait tout organisme à tout corps étranger.
Trente ans après, tes propos restent d’une brûlante actualité. La quasi-totalité des pays de l’Afrique francophones traversent de redoutables zone de turbulence. Et des Etats en sont venus à remettre en cause le projet démocratique. Ton pays lui-même allait être emporté par une terrible bourrasque politique.
Et si je peux aujourd’hui t’adresser en toute quiétude cette correspondance outre-tombe c’est parce que, en plus de l’esprit républicain qui a animé les différentes institutions du pays, du sens retrouvé de la responsabilité des politiciens et du professionnalisme de tes pairs, les citoyens-électeurs ont confirmé leur certitude selon laquelle la roche tarpéienne est toujours près de l’urne.
Et si à l’instar des sapins de Noël, la démocratie a du mal à prendre racine en Afrique c’est moins dû à l’inaptitude des peuples africains qu’à l’incapacité notoire des classes dirigeantes qui vivent de rente à s’approprier le projet républicain.
Pour preuve, l’écrasante majorité des Sénégalais, même victime d’un déficit d’instruction civique dont l’Etat, les organisations politiques et la société civile sont responsables, se sont clairement exprimés par les urnes. Il fallait voir avec quelle maturité et hors de toute consigne de vote ils s’étaient décidés à conjuguer la présidentielle au passé !
Au demeurant, il est juste de souligner que, dans la configuration politique du Sénégal à la veille des législatives, tu avais déjà perçu les signes avant- coureurs de l’effondrement de la digue que constitue ton pays. Aussi, sous l’éclairage de la vieille sagesse africaine et de ta respectable expérience, mettais-tu en garde tes concitoyens : « …Je vois que la folie est plus grande cette fois-ci. (…) Si dans la poussière et le délire, on s’en va vers les urnes en s’insultant et en se donnant des coups, (on n’atteindra pas le résultat des urnes), c’est-à-dire la légitimité populaire (…) Il faut arrêter la cadence et se parler, parce que ce qui doit être au centre de nos préoccupations c’est le bon vieux Sénégal. Nous sommes tous issus d’un pays où la sagesse recommande de retourner d’où l’on vient si on se sait plus d’où l’on va »
Hélas ! Cette sérieuse mise en garde, comme tant d’autres formulées par des observateurs avertis, ne reçut pas l’écho qu’elle méritait. Sous ce rapport, tu ne fis pas seulement un enseignant doué en communication, ni un journaliste intégral mais un intellectuel usant d’une grille de lecture suffisamment performante pour alerter et prévenir !
Mon cher Less, jusqu’à ton ultime souffle tu as tenu à t’acquitter de ta tâche générationnelle, pour reprendre Frantz Fanon. Tu es resté à la fois la sentinelle et la boussole !
Et si le Sénégal entend s’engager résolument dans la perspective de ne plus s’amuser avec le feu, il sera mis en demeure, entre autres, d’organiser des ateliers et des colloques pour l’appropriation des savoirs, des savoir-faire de ses filles et de ses fils.
Mon cher Less, je suis d’autant plus convaincu de cet impératif que la demande est plus que forte au niveau de tes jeunes collègues aussi respectueux et admiratifs du modeste serviteur que tu as été, Pa Less. Pour t’en persuader, il suffit de te remémorer de cet aprèsmidi de ton parrainage évoqué plus haut, nous avons dû t’arracher à leur commerce tant leurs questions étaient à la fois nombreuses et pertinentes. Mais à l’évidence, ta volonté, jamais prise à défaut de répondre à leurs interpellations, était inversement proportionnelle à tes capacités physiques.
Ce rendez-vous, je crois, fut ta dernière apparition publique, tout au moins le dernier banquet généreusement offert à toutes celles et à tous ceux qui ne se lassent de t’écouter et de te lire et qui, aujourd’hui plus que jamais, te portent dans leur cœur ! Adieu, l’ami ! Que Firdaws soit ta dernière demeure !
Alpha Amadou Sy,
Auteur, entre autres, de L’espace politique de l’Afrique francophone (vingt-cinq ans après le Sommet de la Baule), Paris, éditions l’harmattan, 2017, Préface de Mame Less Camara
TFC EN ROUE LIBRE, JARAAF REPREND LA PLACE DE DAUPHIN
TENGUETH FC a encore fait un pas vers le titre en assurant hier, dimanche 28 avril sur sa pelouse de Ngalandou Diouf, les trois points de la victoire face à la Sonacos (6e ; 28 points).
Sorti vainqueur à domicile devant la Sonacos de Diourbel (1-0), TFC reste encore solidement accroché à son fauteuil de leader. A cinq journées de la fin du championnat, le club rufisquois maintient son avance sur ses concurrents directs. Au terme de cette 21e journée, le leader est talonné par le Jaraaf qui a réussi à déposséder Guédiawaye FC de la deuxième place. Auteur d’un probant succès sur la pelouse de Jamono de Fatick (3-4), Diambars, lanterne rouge, a relancé de plus belle le suspense et la lutte pour le maintien dans l’élite.
TENGUETH FC a encore fait un pas vers le titre en assurant hier, dimanche 28 avril sur sa pelouse de Ngalandou Diouf, les trois points de la victoire face à la Sonacos (6e ; 28 points). Les Rufisquois, qui se sont imposés sur la plus petite de marques (1-0), maintiennent à la tête du classement (1er ; 43 points). Ils gardent toujours une avance de six points sur ses suivants immédiats et notamment le Jaraaf de Dakar (2e, 36 points). A l’issue de cette 21e journée, le chassé croisé reste de rigueur à la tête du classement. Les «Vert et Blanc » ont réussi à reprendre la place de dauphin en allant s’imposer (0-1) au stade Alassane Djigo, devant l’As Pikine (4e, 30 points). Ce qui leur permet du coup de distancer, en faveur d’une meilleure différence de buts, l’équipe de Guédiawaye FC, son concurrent direct (3e, 36 points). Une équipe de la banlieue qui a été accrochée (0-0) sur la pelouse du stade Mawade Wade, par la Linguère de Saint-Louis (8e, 24 points). Derrière le trio de tête, la bataille pour le maintien dans l’élite s’annonce plus qu’indécise à cinq journées de la fin du championnat. Le suspense est relancé de plus belle aussi bien entre les équipes de milieu que du bas de tableau qui se tiennent de prés. C’est le cas de l’Us Ouakam qui a raté, sur sa pelouse du stade de Ngor, une bonne opportunité de grappiller des points en perdant le duel (0-1) qui l’a opposé à Dakar Sacré cœur (5e, 30 points). Cette courte défaite vivement contestée relègue l’équipe ouakamoise à une inconfortable 9e place (22 points).
En position de relégable, le stade de Mbour a, de son côté, profité de la réception de l’Us Gorée, (7e, 27 points) au stade Caroline Faye, pour s’imposer sur la plus petite marque (1-0). Ce succès lui permet de céder ains la 13e pour la 12e place (19 points).
Première équipe non relégable, l’équipe mbouroise maintient à l’issue de cette 21e journée la pression sur Génération Foot et le Casa Sports. Les deux formations se sont affrontées au stade Lat Dior de Thiès. Au bout un score de parité (1-1) qui leur fait stagner respectivement à la 10e et à la 11e place avec le même nombre de points (22 points).
Scotché depuis le début de la saison dans la zone de relégation, Diambars peut valablement entrevoir le maintien dans le dernier sprint du championnat.
Les Académiciens de Saly ont frappé un grand coup en remportant une nette victoire sur la pelouse de Jamono de Fatick (3-4). Menés par 4 à 0, les promus peuvent de leur côté, nourrir quelques regrets après cette belle remontée réussie en fin du match. De la 12e place, les Fatickois glissent dans la zone de relégation (13e, 19 points)