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29 avril 2024
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES, LE TOUT OU RIEN DE L'INTERSYNDICALE DES TRAVAILLEURS
En mouvement d’humeur depuis près de deux ans maintenant, les travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal ne comptent pas baisser la garde. Ils ont décidé de poursuivre leur combat jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
En mouvement d’humeur depuis près de deux ans maintenant, les travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal ne comptent pas baisser la garde. Ils ont décidé de poursuivre leur combat jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications et autres droits légaux. Dans un communiqué, ils indiquent qu’ils reconduisent leur mot d’ordre de grève pour 120 heures supplémentaires.
L’intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales du Sénégal qui réclament entre autres, une augmentation généralisée de leur salaire, veut ainsi maintenir la pression sur les nouvelles autorités, après un bras de fer avec le régime sortant.
MORATOIRE SUR LE BÉTONNAGE DE LA CÔTE
Pierre Goudiaby Atépa révèle l'arrêt immédiat de toutes les constructions sur le littoral décrété par le gouvernement. Cette mesure choc pourrait marquer un tournant dans la bataille menée pour la préservation du domaine public maritime
Dans une déclaration lors de l'émission "Point de vue" sur la RTS ce dimanche 28 avril 2024, l'architecte Pierre Goudiaby Atépa a révélé que les nouvelles autorités ont ordonné l'arrêt de toutes les constructions sur le littoral, et plus particulièrement sur la corniche.
"Nous attendons, nous les défenseurs du littoral, le premier ministre Sonko sur ce qu'il a dit, qu'il allait tout raser. Vous savez qu'ils ont fait arrêter toutes les constructions sur le littoral, sur la corniche, depuis avant-hier. Et je m'en réjouis personnellement. Tout est arrêté, tout est stoppé. Pour faire les états", a affirmé Atépa.
Cette décision met un frein à plusieurs décennies d'empiètement illégal sur le domaine public maritime, dénoncé par Atépa depuis des années. Selon lui, des pratiques mafieuses permettaient à des promoteurs véreux d'acquérir des terrains du littoral à bas prix avant de les faire déclasser en terrains privés et de les revendre à prix d'or.
"Les gens vont acheter un terrain qui vous appartient à 2450 francs le mètre carré. On se fait octroyer un bail. On s'organise pour le faire déclasser. Ils prennent ce titre foncier, ils l'amènent à la banque qui leur donne 1 million le mètre carré. Ils revendent à 1,5 million. C'est scandaleux !"
L'accaparement systématique du littoral au profit d'intérêts privés a également privé les citoyens de l'accès gratuit aux plages, jadis ouvertes à tous. "Quand on était jeunes, on allait nager au Téroubi. Aujourd'hui, vos enfants doivent payer 15 000 FCFA pour aller se baigner", a déploré Atépa.
Bien que partisan d'aménagements hôteliers encadrés sur la côte, le célèbre architecte prône un développement raisonné et concerté du littoral, citant l'exemple du Maroc qui a fait détruire 400 immeubles côtiers.
Ce moratoire sur les constructions marque un tournant dans la bataille menée par Atépa et d'autres défenseurs du littoral. Ils espèrent désormais un assainissement complet et durable pour restituer ce "patrimoine national" aux citoyens.
Pierre Goudiaby ATEPA, architecte : "Je suis contre les aménagements privés sur la corniche et je me réjouis du fait que le nouveau régime a arrêté toutes les constructions depuis avant-hier."
Extrait POINT DE VUE du dimanche 28 avril 2024
L’intégralité de l’entretien ici :… pic.twitter.com/GDXVySP0Lh
LA BNDE LÈVE 70 MILLIONS D'EUROS AUPRÈS DE LA BANQUE SUD-AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT
Ce partenariat financier Sud-Sud est une source de satisfaction, car devant permettre à la « BNDE de renforcer sa mission fondamentale de financement de l’économie sénégalaise, en particulier des projets structurants»
La Banque nationale pour le développement économique (BNDE) a annoncé avoir levé 70 millions d’euros auprès de la Banque Sud-Africaine de Développement (DBSA) dans le cadre d’un « partenariat financier Sud-Sud »
« La Banque nationale pour le Développement Economique (BNDE) s’honore d’être l’un des premiers établissements bancaires de la sous-région à mobiliser une ligne de financement auprès de la Banque Sud-Africaine de Développement (DBSA) », s’est elle réjouie.
Ce partenariat financier Sud-Sud, d’un montant de 70 millions d’euros, soit 46 milliards de francs CFA, est une source de satisfaction, car devant permettre à la « BNDE de renforcer sa mission fondamentale de financement de l’économie sénégalaise, en particulier des projets structurants»
Selon la BNDE, cette ressource mobilisée, auprès d’un partenaire financier de premier rang, va renforcer le financement de la clientèle historique, les PME/PMI, mais aussi et surtout la consolidation de sa qualité de banque de développement.
« C’est donc fort d’une solidité des indicateurs financiers et prudentiels de la BNDE que la DBSA lui a accordé cette ligne de financement sur une durée de sept (07) ans, à un taux compétitif eu égard aux conditions actuelles de taux au plan international », ajoute le communiqué.
« Cet appui arrive à point nommé, après celui des actionnaires, notamment l’Etat du Sénégal qui a porté le capital de la BNDE de 11 à 52 milliards de francs CFA, soit une hausse sans précédent de 41 milliards. Une décision qui répond au contexte actuel de relèvement du capital social minimum des banques de 10 à 20 milliards de francs CFA » poursuit-elle.
La BNDE entend consolider ses actifs et s’inscrire dans une dynamique de croissance.
Elle renseigne cependant que cet engagement constant du top management et de l’ensemble du personnel est sans relâche. A cela s’ajoute une prise en compte des préoccupations de l’heure, en particulier le respect des exigences en matière de Risques Sociaux et Environnementaux (RSE).
Sur la même lancée, cette banque nationale, qui vient de célébrer ses 10 ans, est dans une bonne dynamique d’adhésion aux Principes de l’Equateur (EP) et d’obtention de son accréditation au fonds vert climat.
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LE PARI D'ATÉPA POUR L'EMPLOI
Pour président du Club des Investisseurs du Sénégal, priorité doit être donnée à l'agriculture, créatrice d'emplois. Il propose des "autoroutes agricoles" avec l'Armée pour relancer ce secteur vital. Objectif : un million d'emplois agricoles
Dans l'émission dominicale "Point de Vue" du 28 avril 2024 sur la RTS, Pierre Goudiaby Atepa, entrepreneur chevronné et président du Club des Investisseurs du Sénégal, a lancé un vibrant plaidoyer pour un nouvel élan économique porté par le secteur privé national.
Pour M. Atepa, la priorité est de créer de la richesse en transformant les matières premières locales plutôt que de les exporter brutes. Des projets d'envergure sont sur les rails : route de l'acier et de l'aluminium, complexe pétrochimique, raffinerie d'or, aquaculture marine, etc. L'objectif ? Faire émerger enfin une économie forte et souveraine.
L'agriculture, gement d'emplois à ne pas négliger, est également au cœur de la vision de ce bâtisseur. Atepa prône une approche novatrice avec la mise en place d'"autoroutes agricoles" sur les entreprises routières, en partenariat avec l'Armée. Un million d'emplois dans ce secteur vital serait à la clé.
Deux autres chantiers prioritaires : la bonne gouvernance, via une lutte résolue contre la corruption, et la préservation du littoral, menacé par la marchandisation effrénée du domaine public maritime.
Message fort à l'endroit des nouvelles autorités : "Nous voulons être la locomotive du développement". Un appel qui semble avoir été entendu, puisque le président et son Premier ministre montrent leur ferme volonté de s'appuyer sur le dynamisme des investisseurs privés nationaux.
AU CŒUR DE LA MÉMOIRE SÉNÉGALAISE AVEC BOUBACAR BORIS DIOP
À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de l'oubli collectif de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs
(SenePlus) - À travers son dernier roman "Un tombeau pour Kinne Gaajo", l'écrivain sénégalais Boubacar Boris Diop nous plonge dans les profondeurs de l'histoire et de la mémoire collective de son pays. Comme le souligne Mohamed Mbougar Sarr dans sa critique parue dans Le Nouvel Obs, l'auteur rappelle "l'un des devoirs de la littérature : combattre l'amnésie involontaire ou délibérée par laquelle une société supprime certaines de ses figures historiques."
Le roman suit le récit de Njéeme Pay, une journaliste qui retrace la vie de son amie Kinne Gaajo, une écrivaine et courtisane décédée dans le naufrage du Joola, l'une des plus grandes catastrophes maritimes de l'histoire du Sénégal. À travers ce drame, Diop fait "du naufrage du 'Joola' la métaphore de l'angoissante légèreté d'un oubli que certains peuples croient conjurer en se rattachant à un passé importé, emprunté."
En élevant un "tombeau" à la fictive Kinne Gaajo, l'auteur rend également hommage à des figures méconnues de l'histoire sénégalaise, telles que "Siidiya-Lewoŋ Jóob, Phillis Wheatley, Àllaaji Gay, Maada Caam, Alin Sitóye Jaata…" Mbougar Sarr souligne que "si leurs noms ne sont pas familiers aux lecteurs occidentaux, certaines de ces personnes sont liées à la face honteuse de l'histoire occidentale, notamment française."
Le tour de force de Diop, selon Mbougar Sarr, est d'avoir fait de son héroïne "l'objet d'une question qu'elle se pose pour d'autres dans l'espace romanesque : qu'est-ce qu'écrire une vie ?" À travers une narration éclatée et une "temporalité flottante", l'auteur remet en question les conventions biographiques traditionnelles.
Avec "Un tombeau pour Kinne Gaajo", Boubacar Boris Diop, dont l'œuvre est qualifiée par Mbougar Sarr de "la plus importante du roman sénégalais contemporain", offre une plongée profonde dans les méandres de la mémoire sénégalaise, exhumant des figures oubliées et interrogeant les façons de raconter une vie. Un hommage littéraire puissant à la richesse et à la complexité de l'histoire d'un pays.
LA SOCIÉTÉ CIVILE INVITE LE CHEF DE L’ETAT À APPLIQUER LES CONCLUSIONS DES ASSISES NATIONALES
Le collectif s’est dit prêt à mobiliser des d’intellectuels afin d’accompagner les décideurs dans la mise en œuvre des recommandations du Pacte, établi sur la base des Assises nationales, dont le président Faye, alors candidat à la présidentielle.
Des associations de la société civile, regroupées au sein du collectif dénommé “Sursaut citoyen et Demain Sénégal“, espèrent du président de la République, Bassirou Diomaye Faye, qu’il applique les recommandations contenues dans le ‘’Pacte national de bonne gouvernance démocratique’’, un document produit lors des Assises nationales tenues du 1ᵉʳ juin 2008 au 24 mai 2009, et portant sur une ‘’réforme des institutions’’.
Elles ont fait l’annonce, samedi, lors d’une rencontre générale de la société civile avec la presse, au cours de laquelle, ces associations ont informé avoir adressé une lettre en ce sens au chef de l’Etat.
“Nous avons adressé une lettre au président de la République, Bassirou Diomaye Faye, pour une rencontre d’échanges afin de l’inviter à la mise en œuvre du +Pacte national de bonne gouvernance démocratique+ “, a déclaré Mamadou Ndoye, un des membres fondateurs du collectif “Sursaut citoyen et Demain Sénégal“.
Le collectif s’est dit prêt à mobiliser des d’intellectuels afin d’accompagner les décideurs dans la mise en œuvre des recommandations du Pacte, établi sur la base des Assises nationales, dont le président Faye, alors candidat à la présidentielle du 24 mars dernier, est signataire.
‘’Ce Pacte vise la refondation des institutions pour l’approfondissement et la pérennisation de la démocratie, de l’état de droit, de la gouvernance responsable et de la centralité du citoyen“, a rappelé le professeur Ndoye, en présence de plusieurs membres du collectif.
Dans l’optique de la concrétisation du Pacte, le collectif dit avoir développé deux axes de stratégies, dont la première consiste à “obtenir l’adhésion des segments les plus importants des forces vives de la nation et de l’opinion publique en général“.
S’agissant du deuxième axe, ‘’une stratégie de veille est prévue allant dans le sens d’une vigilance constante en vue de l’application du pacte et de tenir informer l’opinion sur le processus de prise de décisions“, a souligné Mamadou Ndoye.
Selon lui, les objectifs recherchés dans cette stratégie de veille sont de détecter à temps les signaux de menace pour le pacte.
Il a annoncé la mise en place d’un “dispositif participatif avec toutes les organisations membres du collectif pour alimenter le processus informationnel“.
“Déjà nos membres dans le réseau ont perçu quelques signaux sur la gestion de la question de la femme et la question religieuse“, a relevé l’ancien ministre de l’Education du Sénégal.
DES PLUMES AFRICAINES ENGAGÉES
De Ngozie Adichie à Mbougar Sarr, la littérature africaine fait bouger les lignes sur la scène intellectuelle mondiale. Ces auteurs engagés, de plus en plus couronnés, portent haut les débats de société sur des thèmes universels
(SenePlus) - De plus en plus d'auteurs africains se distinguent par leurs engagements sociétaux et leur rayonnement international, bousculant les idées reçues selon un article de Jeune Afrique.
Parmi eux, Chimamanda Ngozie Adichie fait figure de pionnière. Élue à l'Académie américaine des arts et des sciences, cette Nigériane de 45 ans use de sa plume pour défendre les femmes et dénoncer le racisme.
Le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr, lauréat du Goncourt 2021 à seulement 31 ans, explore dans ses romans des questions universelles comme le jihadisme ou la colonisation, tout en replaçant l'Afrique au cœur du débat mondial.
Autre voix majeure, la Camerounaise Djaïli Amadou Amal, récompensée par le Goncourt des lycéens en 2020, porte haut les revendications féminines africaines face aux traditions patriarcales.
Du côté du Maghreb, Leïla Slimani et Yamen Manaï témoignent aussi d'une littérature désormais au service des idées progressistes. L'Algérienne Sarah Rivens, avec ses 350 000 lecteurs, prouve par ailleurs que la romance peut aussi véhiculer des thématiques sociétales fortes.
Ces auteurs, de plus en plus reconnus mondialement, montrent comment le "soft power" culturel africain peut être porteur de valeurs universelles et participer aux débats de société, en Afrique comme ailleurs. Une littérature engagée qui confère à l'Afrique une influence sur la scène intellectuelle internationale.
L'APRÈS-POUVOIR AU SÉNÉGAL, UNE LEÇON DE DÉMOCRATIE
Macky Sall dans ses nouvelles fonctions "ne gênera pas son successeur", insiste Jean-Baptiste Placca, car sa mission en faveur du financement des pays victimes du changement climatique va dans l'intérêt de tous les Sénégalais
(SenePlus) - Deux semaines après avoir quitté ses fonctions de Président de la République du Sénégal, Macky Sall mène déjà une nouvelle vie bien remplie loin du pouvoir, selon l'éditorialiste Jean-Baptiste Placca sur RFI. En effet, en sa qualité d'envoyé spécial du Pacte de Paris pour les Peuples et la Planète, il a rencontré le Secrétaire général des Nations unies à New York puis participé aux Assemblées du FMI et de la Banque mondiale à Washington.
Pourtant, certains Sénégalais voient d'un mauvais œil cette reconversion rapide de Macky Sall. Mais comme le souligne Jean-Baptiste Placca, "l'essentiel ici est que la fin d'un mandat politique cesse d'être vécue, en Afrique, comme une malédiction". Et le Sénégal offre à cet égard un exemple positif : Léopold Sédar Senghor est devenu académicien français après avoir quitté le pouvoir en 1980, tandis qu'Abdou Diouf a occupé le poste de Secrétaire général de la Francophonie après sa défaite électorale de 2000.
La France a souvent offert de nouvelles responsabilités internationales aux anciens chefs d'État sénégalais, souligne l'éditorialiste, ce qui témoigne peut-être "d'une forme de soutien à la démocratie sénégalaise". En effet, contrairement à d'autres pays africains, le Sénégal "ne brise pas ses propres ressortissants" une fois qu'ils ne sont plus au pouvoir.
Macky Sall dans ses nouvelles fonctions "ne gênera pas son successeur ni ne nuira au Sénégal", insiste Jean-Baptiste Placca, car sa mission en faveur du financement des pays victimes du changement climatique va dans l'intérêt de tous les Sénégalais. De manière générale, les anciens chefs d'État sénégalais ont su "transcender leurs rivalités partisanes" sur la scène internationale. À l'image de Senghor, Diouf et Wade qui ne se sont jamais fait obstacle les uns les autres après avoir quitté le pouvoir.
Comme le conclut éloquemment l'éditorialiste, "c'est à leur capacité à situer la patrie au-dessus de leurs rancœurs, tenaces ou passagères, que l'on apprécie les hommes d'État". Le Sénégal offre ainsi l'exemple d'une démocratie où l'après-pouvoir se passe dans le respect des institutions et l'intérêt du pays.
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TENSIONS ET ESPOIRS AUTOUR DES NOUVEAUX DÉFIS
Dans une analyse argumentée, des spécialistes passent au crible les enjeux de la volonté affichée de défendre la souveraineté du Sénégal sur ses ressources face aux intérêts privés et pressions extérieures
Dans le nouveau numéro de "Décrypter l'Afrique" sur Le Media TV animé par Théophile Kouamouo, les invités Fabrice Wuimo, Frank Toti, Geneviève Goëtzinger et Laurent Bigot ont décortiqué les enjeux brûlants qui ont fait face au nouveau pouvoir sénégalais.
La volonté de renégocier les accords de pêche léonins avec l'UE et les contrats miniers opaques est claire. Mais les rapports de force sont déséquilibrés face aux multinationales aidées par la culture du secret. Comment le tandem Bassirou Diomaye Faye - Ousmane Sonko parviendra-t-il à plus de transparence et à défendre la souveraineté du Sénégal ?
L'absence de majorité parlementaire jusqu'en novembre avec un frein aux réformes promises. Remise en cause des pratiques antérieures, rééquilibrage du poids entre président et Premier ministre, construction d'alliances... Les défis institutionnels sont énormes pour ce pouvoir issue d'une vague de contestation populaire.
Misant sur leur légitimité démocratique, les nouveaux dirigeants résisteront aux pressions, tant intérieures qu'extérieures. Leur crédibilité se jouera dans leur capacité à concrétiser leurs engagements sans se laisser corrompre par les intérêts privés. Un exercice d'équilibriste sur la corde raide.
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SELLY BA DÉCRYPTE LES ENJEUX DU GENRE
La sociologue dresse un constat sans concession sur la place des femmes au Sénégal. Entre sous-représentation, nécessité de réformes et insécurité des acquis, son éclairage replonge le débat au cœur de l'actualité
La sociologue Selly Ba, spécialiste des questions de genre, était l'invitée phare de l'émission dominicale "Objection" sur les ondes de Sud FM ce 28 avril 2024. Pédagogue, elle a livré une analyse éclairante sur le féminisme, le concept de genre, leur importance dans l'élaboration des politiques publiques et les défis à relever.
Dans un Sénégal en pleine mutation, l'experte a insisté sur la nécessité d'intégrer l'approche genre pour capter les besoins spécifiques des différents groupes. Un impératif aujourd'hui exigé par les bailleurs pour des politiques inclusives et efficaces.
Décodant les données de l'OFNAC 2022 qui révèlent un faible taux de plaintes féminines, Mme Ba pointe un frein socio-culturel à l'accès des femmes à la justice, malgré les avancées institutionnelles.
La sous-représentation féminine dans les sphères décisionnelles et forces de sécurité a également été pointée du doigt. Un défi de taille pour un pays qui peine encore à valoriser le leadership des femmes dans l'espace public.
Au-delà des acquis, la spécialiste alerte sur les régressions possibles et prône des réformes juridiques pour sécuriser les droits durablement acquis. La territorialisation des politiques publiques en tenant compte du genre est également un chantier crucial.
Enfin, Selly Ba appelle à une clarification du rôle de la nouvelle structure des Affaires religieuses pour mieux organiser ce secteur et relever les défis liés à l'encadrement des cérémonies et lieux de culte.