«Nous ferons tout pour que le nouveau code de la presse soit voté avant la fin de l’année»
MOUSTAPHA DIAKHATE, PRESIDENT DU GROUPE PARLEMENTAIRE BBY

Le groupe de la majorité parlementaire a reçu hier les acteurs de la presse pour une journée d’information et de partage sur le contenu du nouveau code de la presse. Ce code, déposé à l’Assemblée nationale depuis 2010, tarde à être voté du fait d’un point qui suscite de nombreuses réserves, la dépénalisation des délits de presse. Un point qui ne semble pas déranger le président Moustapha Diakhaté qui appelle ses collègues à mieux comprendre cet instrument pour le bien de la presse et de démocratie sénégalaise. Se voulant rassurant, il affirme que le code sera voté avant la fin de l’année 2013.
Composé de 285 articles, le nouveau code de la presse a pour vocation d’assainir et de réorganiser le secteur des médias, mais aussi de sécuriser le métier de journaliste. Une rencontre, entre les différents acteurs des médias, le ministère de l’Information et les députés de la majorité s’était déjà tenue en 2010, sous la 11ème législature, sans aboutir à l’adoption de ce nouveau code. Les membres du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar sont prêts à le voter, mais se proposent de l’étudier minutieusement au préalable.
Selon le président du groupe Bby, le parlement a une obligation de comprendre ce code, d’entendre les attentes des différents acteurs, de les comprendre avant de le voter. «Nous sommes tous convaincus de la qualité de ce nouveau code de la presse et nous allons nous retrouver plus tard, entre députés de la majorité, pour apprécier ensemble les informations que nous avons collectées ici aujourd’hui», affirme Moustapha Diakhaté.
Ce dernier a précisé qu’il est très important, pour une démocratie qui se respecte, de doter la presse d’une loi puissante qui puisse la sécuriser. «Nous n’avons pas besoin d’agir contre ce nouveau code. Ce dont nous avons besoin, c’est d’agir afin d’assurer une meilleure politique économique et sociale aux entreprises de presse sénégalaises. Nous ferons donc tout pour que ce nouveau code soit voté avant la fin de l’année», rassure-t-il.
«LA DEPENALISATION DES DELITS DE PRESSE NE ME POSE AUCUN PROBLEME»
L’articles du code qui a jusque là retardé son adoption par l’assemblée nationale est la dépénalisation des délits de presse. Un terme qui sonne lourd à l’oreille de certains, mais pas à celle du président de la majorité parlementaire. «La dépénalisation des délits de presse ne me pose aucun problème», rassure-t-il. Pour Moustapha Diakhaté, il est plus opportun, comme le stipule le code, de trouver des moyens de sanctionner les fautifs sans nuire à la liberté d’expression et à notre démocratie. «Je suis personnellement très atteint quand j’apprends qu’un journaliste est arrêté parce qu’il a commis un délit d’opinion ou pour offense au chef de l’Etat. Je considère cela comme un recul démocratique», a-t-il confié.
Cette rencontre a aussi permis aux acteurs de la presse d’émettre un à un leurs opinions sur les changements prévus par le nouveau code de la presse. La plupart d’entre eux plaident pour une bonne formation de ceux qui exercent le métier, afin d’éviter les abus. A en croire Aly Fall, porte-parole du Synpics, la sécurisation de la profession de journaliste préoccupe tout le monde. «Beaucoup de gens se plaignent aujourd’hui des agissements de certains journalistes, et particulièrement les acteurs politiques. Nous avons le métier le plus perméable. Ce qui est sûr, c’est que si ce texte est voté, ne sera plus journaliste qui veut, ni patron de presse qui veut», avertit-il.
Le journaliste précise aux députés que l’adoption de ce nouveau code de la presse n’est pas pour le journaliste un permis de tuer, mais plutôt un moyen d’assainir le secteur. Il les appelle ainsi à le voter au plus vite, pour que les choses changent. «Même la situation financière des entreprises de presse ne s’en portera que mieux», soutient Mamadou Ibra Kane, représentant du Cdeps.