«NOUS NE POUVONS PAS RESTER DANS LE STATU QUO ACTUEL ET ESPERER AVOIR UN TAUX DE CROISSANCE DE 7%... LES AUTRES SONT EN TRAIN DE NOUS DEPASSER»
AMADOU BA APPELLE A DES REFORMES DANS LE MONDE DES AFFAIRES

A l’issue de sa rencontre avec les députés, le ministre de l’Economie et des Finances s’est félicité des résultats qui ressortent toujours de ses concertations avec les différents acteurs de la société. A en croire Amadou Bâ, les explications fournies par ses services ont permis d’aplanir la plupart des inquiétudes soulevées par les membres de la commission des finances.
L’argentier de l’Etat appelle ainsi à de nouvelles réformes, pour que nos objectifs de croissance soient atteints. «Ce qu’il faut retenir, c’est que le Sénégal veut aller à l’émergence et on ne peut pas y aller sans engager des ruptures et des réformes très fortes, notamment dans l’environnement des affaires. Nous ne pouvons pas rester dans le statu quo actuel et espérer avoir un taux de croissance de 7%. Les autres sont en train de nous dépasser, je pense que c’est ça la vérité. Il faut qu’on puisse se ressaisir, échanger entre nous et prendre les mesures qui s’imposent, qui peuvent être des mesures difficiles par moment mais qui devraient permettre de laisser de la place aux générations à venir», suggère-t-il.
Poursuivant, le ministre déclare: «Si l’on consomme tout, c’est justement les générations à venir qui seront privées. Si on fait des taux de croissance très faibles, c’est la pauvreté qui risque d’augmenter et ce sont les jeunes qui seront sacrifiés. Mais si l’on arrive à avoir une croissance très forte et que l’on veille à ce qu’elle soit inclusive, naturellement le Sénégal va faire partie du concert des nations qui seront citées en terme d’émergence.»
Et d’ajouter : «Nous dépensons relativement beaucoup en termes d’investissements par rapport aux autres pays, mais nous sommes très peu efficaces en matière de dépenses. Nous avons besoin de voir comment améliorer nos recettes et c’est sur la base de ces fondamentaux qu’on pourra attirer des capitaux étrangers, publics comme privés. On ne peut pas continuer à tendre la main et refuser de faire les mesures d’ajustement nécessaires».
Le ministre de l’Economie et des Finances a appelé les députés à voter la loi CET (Construire, exploiter et transférer), déjà soumise à l’Assemblée nationale et qui devrait permettre de définir un cadre de partenariat avec le secteur privé sur des projets qui peuvent être publics, notamment la construction d’hôpitaux ou d’écoles avec des mécanismes de partage des résultats et de gestion.