«PARTOUT AILLEURS, LA MAJORITE PEUT SE PAYER LE LUXE DE LA DESUNION SAUF A THIES»
ABDOU FALL PRESIDENT DU MOUVEMENT «ANDU NAWLE» ALERTE

Le week-end dernier, à l’initiative de l’ancien sénateur Talla Seck, le mouvement «Andu Nawle» a sonné la mobilisation à Thiénaba pour matérialiser son entrée dans la majorité présidentielle, au niveau local. Cette manifestation qui a enregistré la présence des responsables locaux de l’Alliance Pour la République (Apr) a permis à Abdou Fall de mettre en garde le pouvoir en le prévenant de toute de désunion à Thiès.
L’ancien sénateur Talla Seck a battu le rappel de ses troupes le week-end dernier à Thiénaba lors du meeting marquant l’adhésion du mouvement «Andu Nawle» à la majorité présidentielle, au niveau de la localité. A cette occasion, le président du mouvement «Andu Nawle» Abdou Fall a plaidé pour une unité d’action de tous les responsables qui soutiennent Macky Sall. En ce sens que, déclare-t-il, «partout ailleurs, les responsables de la majorité peuvent se payer le luxe de la désunion, s’ils n’ont pas le choix, sauf à Thiès. Car, à Thiès la configuration de la coalition Benno Bokk Yakaar a radicalement changé avec le départ du Rewmi ».
Ce départ, selon Abdou Fall, crée une nouvelle recomposition politique dans la cité du rail qui doit être prise en compte. C’est pourquoi il souhaite que la dynamique unitaire notée à Thiénaba avec la présence de tous les responsables au meeting fasse tâche d’huile dans les autres localités du département. «Si la majorité présidentielle verse dans les querelles de clocher, l’opposition va s’emparer des collectivités locales et bonjour les dégâts», avertit Abdou Fall qui, dans le même sillage, en appelle au renforcement de Macky 2012 qui constitue, à ses yeux, le socle de la majorité présidentielle. Il propose également de tendre la main aux forces politiques et sociales qui ont émergé à Thiès
. «C’est la voie indiquée pour donner des chances réelles à la coalition, car le contexte actuel requiert des équipes leaders et non des échappées solitaires », indique-t-il avant de rappeler : «Après les élections de 1988, Abdou Diouf avait eu recours au gouvernement élargi pour stabiliser son régime. Le règne de Me Abdoulaye Wade s’est également opéré pendant 12 ans sur la base d’une coalition. Macky Sall aussi a été élu par une grande coalition qu’il faut stabiliser, en s’ouvrant à d’autres forces politiques, à la société civile et même à des personnalités politiques».
Se prononçant sur l’Acte III de la décentralisation, l’ancien directeur de Cabinet politique de Me Abdoulaye Wade applaudit des deux mains. A l’en croire, « le pays est en train de s’orienter vers des réformes institutionnelles majeures, avec des enjeux énormes ».
Cependant, « il serait dramatique pour le pouvoir, pour des réformes qui vont doter les collectivités locales de moyens institutionnels, politiques et financiers très importants, que Macky Sall qui en est l’initiateur n’en tire pas un bénéfice politique en terme de gestion par sa majorité de ces collectivités. Il s’y ajoute que de plus en plus, les locales constituent un test par rapport aux échéances électorales à venir », conclut-il.