CES ACTES QUI INVALIDENT LE JEUNE
RAMADAN
Jeuner signifie, en arabe, s’abstenir, se retenir de… Appliqué à la religion, jeuner a pris le sens de renoncer, par piété, au boire, au manger, aux relations sexuelles et à tout ce qui est considéré comme étant susceptible de rompre le jeûne, depuis l’apparition de l’aube jusqu’au coucher du soleil.
Cet acte de dévotion obéit à certaines règles dont le respect est obligatoire. Car le non respect de ces recommandations entraine l’annulation pure et simple du jeûne qui, dès lors, devient ce que l’on pourrait assimiler à une «grève de faim», s’il est poursuivi part le fidèle, malgré les infractions avérées.
Le jeune est annulé d’abord par : «Manger et Boire». Ibn Abbas dit : «le jeune est annulé par ce qui entre et non par ce qui sort». En effet, si quelqu’un mange ou boit quelque chose intentionnellement alors qu’il est conscient qu’il observe le jeûne, son jeûne devient invalide. Peu importe, que la quantité ingérée soit importante ou insignifiante, et peu importe que ce qu’il mange ou boit soit usuel (pain ou eau, par exemple), ou inhabituel (de la terre ou de la sève d’arbre, par exemple).
En d’autres termes, si on avale quoi que ce soit, et si insignifiante en soit la quantité, le jeûne est invalidé. Ainsi, à titre indicatif, si quelqu’un sort sa brosse à dents de sa bouche puis l’y introduit et en avale l’humidité, son jeune sera invalidé, sauf si cette humidité se mélange à la salive et s’y dilue de telle sorte qu’on ne puisse plus dire qu’il y’a humidité extérieure.
Il s’agit là d’une faute lourde dont la réparation nécessite l’affranchissement d’un esclave. Selon Abou Hanifa et Malik, un homme vint dire au prophète ce qui suit : «J’ai rompu volontairement mon jeune». Le Prophète (PSL) lui ordonna d’affranchir un esclave, ou de jeuner deux mois consécutifs, ou de donner à manger à 60 pauvres, à titre de réparation.
Mais le fait de boire ou de manger par oubli n’invalide pas le jeûne. A ce propos, le prophète dit : «quand celui qui jeune boit ou mange par mégarde, qu’il poursuive son jeune. C’est Dieu qui l’a nourri et qui lui a donné à boire», (Boukhari et Moslim)
En Islam, les «actes ne valent que par leur intention». Donc, l’intention de rompre le jeune, même sans boire ni manger, renier sa foi aussi annulent le jeûne. Dieu (SWT) dit : «si jamais tu donnes un associé à Dieu, tu seras privé du bénéfice de tes œuvres et tu seras perdant», Coran – Les Groupes, verset 65)
L’autre pratique répréhensible chez le jeuneur est «l’acte sexuel». Ce fait invalide le jeune, même si le membre viril ne pénètre que jusqu'à l’endroit de la circoncision, et même s’il n’y a pas émission de sperme. Bref, les rapports sexuels sont interdits pendant les journées de Ramadan aussi bien à l’homme qu’à la femme ayant l’obligation de jeûner.
S’ils violent cette interdiction, ils commettent un péché et doivent procéder à une expiation. L’expiation consiste à «affranchir un esclave ou à jeûner deux mois de suite ou à nourrir 60 pauvres». Toutefois, il est permis d’avoir des rapports intimes au cours des nuits de Ramadan, cette permission s’applique jusqu'à l’aube.
A ce sujet, Le Très Haut dit : «on vous a permis la nuit du ramadan d’avoir des rapports avec vos femmes ; elles sont un vêtement pour vous vous êtes un vêtement pour elles ; il vous a pardonné et vous a gracié. Cohabitez donc avec elles maintenant et cherchez ce que Allah a proscrit en votre faveur …», (Coran, la Vache)
«L’onanisme» est également un facteur invalidant. Si une personne en état de jeune se masturbe, et que cet acte aboutit à l’émission de sperme, son jeune sera invalidé. S’y ajoutent l’émission de sperme suscitée par le regard continue, ou l’imagination, par le baiser ou le toucher. Il y a aussi le fait de laisser pénétrer la poussière jusqu'à la gorge de même que fumer.
Des avis partagés
Une autre pratique à éviter, c’est de «plonger la tête dans l’eau». Selon la position juridique bien connue, si une personne, en état de jeûne, plonge intentionnellement la totalité de la tête sous l’eau, son jeûne devient invalide, lors même que le reste de son corps demeure hors de l’eau, même si, pour certains savants, cet acte n’invalide pas le jeûne, mais il est très détestable, et doit être donc évité. Concernant l’encens, les avis sont partagés: certains disent que son inhalation invalide le jeûne et d’autres disent le contraire parce que d’aucuns considèrent l’encens comme de la poussière et d’autres non. Pour ce qui est des injections, elles n’annulent pas le jeûne tant qu’elles ne contiennent pas d’éléments nutritifs. En ce qui concerne «le lavement», si une personne en état de jeûne reçoit un lavement avec un liquide, son jeûne devient invalide, même si elle est obligée de le faire à titre médical. Le «vomissement» aussi fait partie des pratiques à éviter pour un jeuneur. Si une personne en état de jeûne vomit intentionnellement, son jeune devient invalide, même s’il l’a fait à cause d’une maladie. Le prophète (PSL) dit : «qui vomit volontairement doit refaire son jeûne». Par contre, si on vomit involontairement ou par erreur, le jeûne ne devient pas invalide.
Le jeune consiste en l’abstention, par obéissance à Allah, depuis l’appel de la prière de l’aube jusqu’au crépuscule. Si le croyant veut que son jeûne soit validé, il doit tout faire pour connaitre ces interdits pour ne pas porter préjudice à sa foi d’une part. Et, d’autre part, le mois étant court (29 ou 30 jours sur 354 à 355 jours-année hégirienne), donc c’est une occasion dont il faut profiter.