DROGBA, C’EST FINI !
LA NOUVELLE RECRUE DE CHELSEA MET UN TERME À SA CARRIÈRE INTERNATIONALE

Après avoir porté 106 fois le maillot de la Côte d’Ivoire et marqué 66 buts pour donner de l’éclat à la tunique frappé de l'éléphant, Didier Drogba met un terme à sa carrière internationale. Il est âgé de 36 ans et vient de signer à Chelsea.
L’attaquant ivoirien Didier Drogba a annoncé avoir mis un terme à sa carrière internationale. Le désormais ex-capitaine des «Éléphants» estime, malgré ses 36 ans, avoir les jambes pour continuer. Seulement, confie-t-il, la motivation lui manque. Et à l’en croire ce n’est pas sa faute.
«Je sais de quoi je suis capable, a déclaré Drogba dans une interview qui sera diffusée en intégralité sur Canal Plus dimanche prochain. Mais, à partir du moment où je sens qu’on n’a plus confiance en moi, comme avant, c’est une décision sage (que de partir). Je suis à la disposition du pays, mais pas pour jouer. C’est fini.»
Cette décision de Drogba tombe dans un contexte bien particulier. Il vient de signer pour un an à Chelsea. Ce retour dans le rugueux championnat anglais, dans le club où il a écrit les plus belles pages de sa carrière, sonnait comme une promesse de résurrection pour cet attaquant de classe mondiale.
En 2012, après avoir remporté la Ligue des champions avec les Blues, l’Ivoirien avait choisi d’aller s’enterrer en Chine (Shangaï Shenhua, juillet et novembre 2012) puis en Turquie (Galatasaray, février 2013 et 2014). En retrouvant le très haut niveau du foot européen donc, on pouvait penser qu’il essayait de réunir les conditions pour tenter une dernière fois de remporter une Can, en 2015 au Maroc. Une ligne qui refuse de s’afficher sur son riche palmarès.
On pouvait aussi penser qu’avec l’arrivée d’Hervé Renard à la tête des «Éléphants», Drogba, qui n’avait pas d’atomes crochus avec son prédécesseur, Sabri Lamouchi, trouverait une motivation supplémentaire pour poursuivre l’aventure avec la sélection. Surtout après une Coupe du monde décevante, tant par le résultat (élimination au premier tour) que par son statut de remplaçant.
Tout cela n’était que simples conjectures. Les «Éléphants» devront faire sans leur attaquant emblématique. Drogba considère sa décision irrévocable. Au journaliste qui lui demande s’il était prêt à reconsidérer sa position au cas où Renard le lui demandait, il répond sans hésiter que ça ne changerait rien. «Je lui expliquerais et il comprendrait, a-t-il laissé entendre. À un certain moment, il faut savoir s’arrêter.»
Ainsi prend fin, sauf retournement, une histoire vieille de 12 ans (moins un mois). La première sélection de Didier Drogba remonte au 8 septembre 2002 lors d’un Côte d’Ivoire-Afrique du Sud (0-0) à Abidjan. Cent-six capes plus tard, son compteur buts en sélection affiche 66 unités dont certaines aussi décisives que fantastiques.
Drogba, c’est surtout le symbole d’une équipe ivoirienne bourrée de talents, mais qui n’arrive toujours pas à assumer le costume de favori qu'on lui taillait lors des quatre dernières phases finales de la Can. Chaque fois les Ivoiriens sont annoncés gagnants, chaque fois ils se sont loupés.
La dernière fois qu’ils ont frôlé la victoire, c’était en 2012 au Gabon et en Guinée équatoriale. La Zambie les avait devancés sur la plus haute marche du podium en les dominant en finale aux tirs au but. Et qui était sur le banc des Chipolopolos ? Un certain Hervé Renard.
Le technicien français, qui avait déclaré lors de sa première conférence de presse, qu’il ne comptait pas faire une révolution dans les rangs des «Éléphants» devrait peut-être revoir un peu ses plans. L'après-Drogba étant en soi une révolution.