"IL EST TEMPS QUE THIÈS SE DÉPARTISSE DU STATUT DE VILLE ANTI-POUVOIR"
NDÈYE MBACKÉ ADJOINTE AU MAIRE DE THIÈS

Adjointe au maire de Thiès et coordonnatrice nationale de la Convergence pour le développement et la paix (Cdp), Ndèye Mbacké estime que les Thiessois ont passé la majeure partie de leur temps à combattre les différents régimes. Aujourd’hui, dit-elle, l’heure est venue pour les populations de la Cité du rail de se départir du statut de ville opposante et contestataire. Par ailleurs, elle a dénoncé le sectarisme qui règne au sein de l’Apr à Thiès.
Depuis les indépendances sous Léopold Sédar Senghor, les populations de Thiès sont toujours promptes à se dresser contre le pouvoir central. Le constat est de Ndèye Mbacké, adjointe au maire de Thiès et coordonnatrice de la Cdp, un mouvement de soutien au Président Macky Sall. Cette remarque aux allures de réquisitoire, elle l’a faite le week-end dernier au terme d’une visite de proximité dans différents quartiers de Thiès. Une tournée qu’elle a initiée pour préparer la visite du ministre délégué chargé de la Micro-Finance et de l’Economie Solidaire, Moustapha Diop, le 24 octobre prochain dans la capitale du rail.
Pour Ndèye Mbacké, il est temps que Thiès se départisse du statut de ville anti-pouvoir si elle veut se mettre sur la voie de l’émergence". Après une opposition farouche aux régimes de Senghor, Diouf et Me Wade, dit-elle, il est temps de s’arrêter. A l’en croire, de bonnes perspectives s’étaient dessinées dans ce sens à la veille de la présidentielle de 2012, mais l’appétit aveugle et démesuré d’Idrissa Seck pour le pouvoir a tout chamboulé. "Refusez cette tyrannie qui ne nous honore pas", a-t-elle lancé aux militants présents au meeting tenu au quartier Aiglon (dernière étape de la tournée). Elle trouve qu’il est encore prématuré de demander à Macky Sall de tout régler en deux ans.
A l’en croire, "il faut lui accorder le second mandat pour pouvoir véritablement le juger objectivement. Elle déclare qu’elle s’investit déjà dans les chantiers de la réélection en menant un travail politique de proximité pour rétablir la confiance des populations. Selon elle, Thiès n’est pas encore une ville acquise par la majorité présidentielle, pour la simple raison qu’elle y est victime de divisions et de comportements fractionnistes. Il s’y ajoute que l’Apr y est minée par un sectarisme qui ne fait que nuire au travail politique sur le terrain.
Mais à l’en croire, l’espoir est permis, car en douze ans le régime de Me Abdoulaye Wade n’a jamais pu atteindre les résultats obtenus lors des dernières locales. "Loin d’en être effarouchés ou courroucés, nous devons nous retrousser les manches pour rassembler toutes les troupes, rétablir une bonne communication entre la base et le sommet, pour inverser définitivement la tendance", selon Mme Mbacké.