VIDEO LA FRANCE MIEUX ARMÉE QUE L'AFRIQUE CONTRE LE VIRUS MEURTRIER D'EBOLA

Paris, 18 sept 2014 (AFP) - Le virus Ebola qui a contaminé une Française de Médecins sans Frontières (MSF) a fait de nombreux morts en Afrique, mais les pays occidentaux comme la France ont les moyens d'éviter sa propagation et de procurer les meilleurs soins à la malade.
QUESTION: Quels sont les principaux symptômes de la fièvre Ebola qui a déjà fait près de 2.500 morts en Afrique de l'Ouest?
REPONSE: La durée d'incubation de la maladie varie entre 2 et 21 jours, avec une moyenne de 8 jours. Elle débute par une sorte de grippe, avec fièvre, courbatures et maux de tête. Trois à quatre jours après, suivent d'autres signes, comme des vomissements, des éruptions cutanées tandis que l'état général se dégrade progressivement, avec une détérioration du fonctionnement rénal et la survenue d'hémorragies.
Q: Comment la maladie se propage-t-elle?
R: Contrairement à la grippe ou la rougeole qui se transmettent très facilement par voie aérienne, le virus Ebola se transmet avant tout par contact direct avec des fluides biologiques (sang, selles, vomissements, salive) de malades. Il se transmet également par du matériel souillé (aiguilles, draps, vêtements...). Une fois contaminé, le malade décède dans un peu plus de la moitié des cas, selon les dernières statistiques de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Mais le taux de létalité (décès) avait atteint jusqu'à 90% lors de précédentes épidémies d'Ebola, nettement plus localisées, survenues en Afrique depuis l'apparition du virus en 1976.
Q: Que risque la population française?
R: A priori pas grand-chose. La patiente va être transférée dans un hôpital spécialement habilité dans un circuit totalement sécurisé. Des précautions extrêmes vont être prises pour éviter toute contamination, ce qui est relativement facile lorsqu'il n'y a que très peu de patients et un système sanitaire performant. Tous les spécialistes se montrent confiants quant à la capacité de la France à éviter la propagation du virus.
Q: Le personnel de santé est-il plus à risque?
R: En Afrique, le personnel de santé a payé un lourd tribu. Dans un bilan remontant à fin août, l'OMS avait fait état de 120 décès parmi les médecins, infirmières et autres soignants travaillant au Liberia, en Sierra-Leone, en Guinée et au Nigeria. Comme la Française de MSF, plusieurs médecins et humanitaires étrangers ont contracté la maladie sur place. En France en revanche, une telle contamination a peu de chances de se produire, compte tenu des mesures de sécurité draconiennes mises en oeuvre, avec de surcroît un personnel soignant qui est loin d'avoir à gérer une multitude de patients Ebola, comme leurs confrères de MSF sur le terrain.
Q: Quels sont les traitements disponibles?
R: Il n'existe pour l'instant aucun vaccin ni traitement homologué contre Ebola. Mais les malades peuvent bénéficier de traitements symptomatiques tels que la réhydratation avec "monitorage" (mesure du volume sanguin, du potassium, etc.). Cette surveillance est adaptée régulièrement et minutieusement aux besoins du patient, avec des moyens qui sont rarement disponibles dans la zone africaine touchée par l'épidémie. Des anti-douleurs ou des traitements contre la fièvre peuvent également être administrés. S'y ajoutent le traitement d'éventuelles pathologies ou infections associées ou encore, si besoin, la dialyse (qui permet de filtrer le sang si les reins ne fonctionnent plus). Il existe par ailleurs des traitements expérimentaux dont le Zmapp, un cocktail de trois anticorps "monoclonaux" qui a été administré notamment à deux Américains, dont le Dr Kent Brantly, 33 ans, et la missionnaire Nancy Writebol, 60 ans qui ont tous deux guéri. Un prêtre espagnol de 75 ans et un médecin libérien qui avaient également reçu ce médicament sont en revanche décédés. Parmi les autres traitements candidats figure l'Avigan, un antiviral japonais déjà homologué pour la grippe et testé sur des singes contre le virus ébola. L'OMS a également mentionné récemment les transfusions de sang ou de sérum de personnes guéries pour apporter les anticorps nécessaires aux malades. La prise en charge le plus tôt possible après le début des symptômes augmente les chances d'évolution favorable de la maladie.