LA GRANDE GUERRE SOUS LES TRAITS DE LA BANDE DESSINÉE
''PARTCOURS'' A LA GALERIE LE MANEGE

Dans le cadre du Centenaire du début de la Première guerre mondiale, la galerie Le Manège de l’Institut français au Sénégal a présenté une exposition en bande dessinée qui prendra fin le 17 janvier 2015. L’objectif est de faire connaître le tirailleur sénégalais tout comme le soldat inconnu qui sont des figures mythiques de la Grande guerre (1914-1918).
Le directeur de l’Institut français au Sénégal, Moncef Follain, en ouvrant ce vernissage a été clair. En effet, comme partout où se déroule la commémoration de ce Centenaire du début de la grande guerre, il s’agit pour son Institution de participer à cette manifestation, à travers une exposition en bande dessinée.
Ce procédé se justifie, selon lui, par les fait que « ce moyen d’expression attire beaucoup plus les enfants et ce sera un moyen pour eux de connaître cette histoire ».
L’exposition, en tant que telle, allie le numérique à la bande dessinée. Ici, la décoration rappelle l’ambiance dans les tranchées durant la guerre 14-18. Les tenues de ces tirailleurs, de même que leur attirails et autres armes sont exposés, grâce à la collaboration du musée des Forces armées.
Au-delà, dans ce travail, on voit l’évolution des différentes expressions artistiques de la bande dessinée, en relation avec les tirailleurs sénégalais. Le trame narrative produite est belle et les œuvres agrandies peuplent les murs.
À travers ces planches, c’est tout un pan de la Première guerre mondiale qui est racontée. Elles sont pour l’essentiel issues du produit intitulé « 1917, le Soldat inconnu » de M. Fab, Fred Duval et Jean-Pierre Pecau. Cette production pose la question suivante : et si le soldat inconnu était noir ?
En effet, l’histoire raconte les aventures de Boubacar, un soldat originaire de Côte d’Ivoire, et son ami l’officier Mangin. Dans les tranchées, l’officier se fera aider par son « frère d’arme noir », pour qu’il vainque enfin sa peur.
La lâcheté de Mangin le poussera à braquer son partenaire, avec ce propos plein de sens : « un indigène ne donne pas d’ordre à son supérieur ». Plus tard, on découvre que même si les originaires des 4 communes (Dakar, Saint-Louis, Gorée, Rufisque) étaient considérés comme des officiers, ces derniers n’étaient pas logés dans la même enseigne que leurs compagnons blancs.
Cette balade permet au visiteur de revisiter l’histoire de ce conflit. En effet, plus de 30.000 indigènes ne revinrent plus en Afrique. La bataille de Douaumont fut la plus terrible, mais le 43ème bataillon de tirailleurs y prit part.
Aussi, la réquisition de 1912 durant laquelle l’Etat français a paraphé un décret pour enrôler de force les indigènes a été évoqué. Comme pour magnifier le soldat inconnu, cette exposition en bande dessinée souligne que le 11 novembre 1920, sur l’avenue de la Grande armée à Paris, une sépulture y fut inhumée.