LE SUDES EPLUCHE DES FACTEURS DE RISQUES
SITUATION SCOLAIRE ET UNIVERSITAIRE

La signature du protocole d’accord entre le gouvernement et les syndicats d’enseignants et le déficit d’enseignants à tous les niveaux du système sont les principaux facteurs favorisant la crise qui sévit dans le milieu scolaire et universitaire. C’est l’information donné par le Secrétaire général du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), Amadou Diaouné, hier, lundi 27 janvier 2014, dans sa déclaration liminaire, face à la presse.
« Le Sudes considère qu’il existe aujourd’hui, des facteurs de crises, dont deux paraissent majeurs et qui sont susceptibles de porter atteinte au bon déroulement de l’année et surtout aux résultats scolaires. Il y a d’une part, l’important déficit d’enseignants à tous les niveaux du système et d’autre part, le blocage de la signature du Protocole d’Accord Gouvernement/Syndicats d’enseignants ».
C’est en ces termes que le Secrétaire général national du Syndicat unitaire et démocratique des enseignants du Sénégal (Sudes), a dissèqué hier, lundi 27 janvier 2014, dans son texte introductif, la situation du milieu scolaire et universitaire.
Face à la presse à la Maison des travailleurs Iba Ndiaye Diadji, Amadou Diaouné a, en effet, invité tous les acteurs du fait de la « persistance des perturbations et des facteurs de crises dont il convient de faire un traitement approprié et diligent pour un déroulement paisible de l’année ».
Ceci est d’autant plus urgent, souligne-t-il, que « le second trimestre de l’année scolaire particulièrement dans ses premières semaines, constitue toujours un moment très sensible qui mérite d’être géré avec beaucoup d’attention et de doigté pour faire l’économie de crises ».
Pour M. Diaouné, le ministère en charge de l’Education ne semble pas en être toujours conscient de la situation pour « élaborer des stratégies de prévention de crises dans le secteur public d’éducation».
« Depuis des semaines, dans diverses localités du pays, on a enregistré plusieurs manifestations de rue organisées par des élèves pour réclamer des professeurs. Celles-ci ne mettent en évidence que l’infime partie d’un immense iceberg de déficit en personnel enseignant », constate le Sudes, tout en ajoutant que « ce déficit est important dans les 14 régions du pays et existe à la fois dans l’Elémentaire, le moyen et le Secondaire ». Et de poursuivre, « ce déficit s’élèverait à plus d’un demi millier de maîtres dans l’élémentaire et autant de professeurs dans les cycles moyen et secondaire (notamment dans les disciplines scientifiques) ».
En ce qui concerne les résultats de l’audit physique et biométrique des agents de l’Etat qui touche pour la plupart des enseignants dont les salaires sont suspendus ou domiciliés au Trésor public pour cause de contentieux, le Sudes déplore et condamne « cette politique de pilotage à vue, aux conséquences désastreuses pour les enseignants ». Les camarades de M. Diaouné précisent qu’il y a de « graves carences dans la maitrise des problèmes de personnel au niveau du ministère de l’Education nationale».
Par conséquent, le Sudes exige des autorités non seulement « une maitrise des réalités complexes du système en termes de personnel, de rationalisation de la carte scolaire et le financement conséquent de l’éducation publique (construction, équipement et recrutement du personnel qualifié) ».
Constatant que le Protocole d’Accord, dans l’histoire du syndicalisme enseignant au Sénégal, a duré 20 mois de négociations et sa finalisation par la signature des parties prenantes continue de poser problème, le Sudes a relevé que « le point d’achoppement n’a pas sa raison d’être ».
« Le gouvernement doit au plus vite surmonter ses contradictions internes sur la question du rappel à payer après la validation des 2/3 des maîtres et professeurs contractuels à reclasser comme fonctionnaires », a t-il souligné.