LES «NDOGOU» DU CNTS DANS DES MOSQUEES
RAMADAN ET DON DE SANG

Le Centre national de transfusion sanguine (CNTS) est un centre public chargé de collecter, préparer, qualifier et distribuer les produits sanguins labiles (sang, plasma, plaquettes) au Sénégal en vue de leur transfusion. Cependant lors de cette période de Ramadan, il peine à jouer pleinement son rôle du fait des réticences notées chez les donneurs.
Les responsables du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) de Dakar se disent assez préoccupés par le nombre restreint des donneurs de sang durant la période estivale en général et au mois de Ramadan en particulier. En effet durant cette période, peu de donneurs se présentent au centre ou au camion. Les motifs invoqués par le chef de service Mme Diatta sont d’abord l’absence de donneurs pendant l’été, ces derniers étant pour la plupart en vacances et en plus le Ramadan qui vient bousculer tout. «La plupart des donneurs sont des étudiants ou des élèves et la période estivale coïncide avec les vacances. C’est pourquoi pendant cette période on ne note pas une grande affluence», dit le chef de service.
Aussi, durant le mois de Ramadan, il y’a une certaine réticence du publique qui craint à fort d’ailleurs que le don (de sang pendant le jeûne) ne se répercute négativement sur la santé. «Ceux qui donnent en général leur sang pendant ce mois-ci, c’est ceux qui ont des parents malades. Certains en donnant leur sang seront obligés de couper leur jeune pour plus de précaution, mais d’autres non», précise-t-elle.
Toutefois, à l’heure de la rupture du jeûne, c’est la grande affluence dans les mosquées, c’est pourquoi le centre profite de ces moments pour corriger ce gap de sang. «Nous allons organiser les collectes à travers les mosquées et les prélèvements se feront immédiatement après la prière de crépuscule. Ceci pour calmer toutes les appréhensions des donneurs quant au risque qui n’existe pas. Cette année c’est la mosquée de l’Unité 26 des Parcelles Assainies qui nous a accueilli et la demande a dépassé l’offre», se réjouit-elle. Et d’ajouter qu’un médecin sera présent dans chaque groupe de collecte afin d’examiner et de rassurer les donneurs.
Il y’a urgence donc à donner du sang au CNTS pour sauver des vies humaines. Car les stocks accumulés durant l’année ont été sérieusement entamés par les services des urgences chirurgicales qui ont eu depuis le début de l’été à prendre en charge des malades victimes des accidents de la circulation ayant nécessité pour leur survie des transfusions du sang neuf. Il en est de même pour la maternité qui a eu à utiliser une quantité importante de poches de sang.
Au Sénégal chaque année, des milliers de femmes qui accouchent, des personnes anémiées mais aussi des accidentés de la circulation, meurent parce que le sang dont ils ont besoin n’est pas disponible dans les hôpitaux. Pourtant, si chaque individu donnait un peu de son sang, ces personnes seraient sauvées.
Le sang, produit essentiel, ne peut être synthétisé dans les laboratoires. Seule une personne peut en donner à une autre. Pour assurer les besoins transfusionnels d’un pays, il faut au moins 10 dons pour 1000 (normes Organisation mondiale de la santé-OMS). Cependant le Sénégal est très en deçà de la norme. Dans notre pays, le nombre de dons est de 4,5 pour 1000 habitants.