LES CLAC SE DEPLOIENT TIMIDEMENT A L’INTERIEUR DU PAYS
POUR RESSUSCITER LE GOÛT DES SENEGALAIS A LA LECTURE

Les Sénégalais n’ont plus le goût à la lecture. La raison est peut-être à rechercher dans l’explosion des nouvelles technologies de l’information et de la communication. Pour corriger les rapports de plus en plus éloignés entre les Sénégalais et les livres, les centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC), 17 au total, sont pour le moment expérimentés à Thiès et à Kolda pour ressusciter un goût à la lecture.
Au stand aménagé pour eux au village de la francophonie au grand théâtre à Dakar, les agents de la division « Lecture publique » accueillent beaucoup de monde constitué d’un public relativement jeune. Amadou Ndiaye, Responsable de la division Lecture publique à la direction du livre et de la lecture, le confirme tout en expliquant que les centres de lecture et d’animation culturelle sont créés pour ressusciter le goût de la lecture chez les populations. «Nous recevons beaucoup de monde, mais c’est surtout un public jeune qui vient visiter l’exposition CLAC qui est en partenariat avec l’Organisation internationale de la francophonie dans le cadre d’un programme national pour la promotion de la lecture publique », explique-t-il.
Estimant que le rapport des Sénégalais avec les livres a connu une baisse notoire, ce qui n’est pas encourageante à ses yeux, Amadou Ndiaye a essayé de proposer une solution. Selon lui, il faut qu’il y ait une synergie entre le ministère de la culture, celui de l’éducation et les parents. A son avis, le grand travail revient aux parents qui doivent apprendre à l’enfant à lire et à écrire dès le bas âge. « Si l’enfant ne lit pas quand il est petit, il ne lira jamais adulte. Et maintenant au fur et à mesure qu’il grandit nous essayons d’avoir un support de lecture adapté à son âge. Les plus jeunes lisent les bandes dessinées. C’est la littérature de jeunesse jusqu’aux ouvrages de fiction. Maintenant, c’est aux parents d’intéresser l’élève à fréquenter cette bibliothèque », soutient-il.
Pour se faire, il estime qu’il faut attirer l’enfant à fréquenter la bibliothèque en lui présentant des jeux de construction. L’initiative des CLACS consiste à trouver pour chaque cible un support de lecture adapté. « Aux enfants, ce sont les jeux et les bandes dessinés. L’enfant commence d’abord par lire les illustrations, ce qui l’attire. Ensuite des illustrations, il passe aux textes jusqu’à pouvoir lire une œuvre de fiction. C’est tout un programme », explique-t-il. Même s’il est vrai que l’enfant passe beaucoup de temps à l’école, Amadou Ndiaye a conseillé que « les parents s’arrangent à ce que les enfants puissent continuer l’école à la maison en trouvant des supports, des livres de lecture , mais aussi de faire l’effort de les acheter parce que l’école ne peut pas tout faire ». « C’est pourquoi d’ailleurs après l’école, on invite les enfants à aller fréquenter la bibliothèque pour compléter l’enseignement reçu », dit-il.
Les centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) sont conçus pour corriger le déséquilibre qu’il y avait dans l’accès à l’information entre le milieu rural et le milieu urbain. Ce sont des mini bibliothèques accessibles aux jeunes et à toutes les populations en milieu rural pour leur permettre de s’informer et se former. C’est un programme expérimenté dans la région de Thiès (8 Clacs) et dans la région de Kolda (9 clacs).