LES PRIX DES DENREES FLAMBENT AU GRAND DESARROI DES MENAGERES
OIGNON, POMME DE TERRE, POIVRE, VIANDE, POULET…

Alors que la fête de Korité approche à grand pas (elle doit être célébrée en principe samedi), les denrées de base des ménages pour cette occasion, comme l’oignon, la pomme de terre, le poivre, la viande et le poulet, flambent sur le marché. Cela, si elles ne sont pas tout simplement introuvables à l’image de la pomme de terre.
Au marché Dior des Parcelles assainies, si les uns se débrouillent pour aller préparer le «ndogou», les autres se bousculent pour commencer les achats de la Korité ou pour trouver de l’argent pour les préparatifs de la fête. Et dans cette quête, les denrées alimentaires occupent une bonne place. Mais ils sont chers, car les prix connaissent depuis quelques jours des hausses qui ne sauraient se justifier, si ce n’est pas le contexte de fête.
Khadim Ndao, qui tient un magasin en demi-gros, confirme la tendance haussière des prix ces derniers jours. «En ce moment, je vois beaucoup de femmes qui viennent se renseigner sur les prix en perspective de la Korité. Mais très peu achètent, car elles trouvent que les prix sont élevés et surtout elles n’ont pas encore d’argent. Et il est vrai qu’il y a eu une hausse des prix depuis la semaine dernière. L’oignon par exemple a connu une augmentation, le kilo est passé de 250 francs à 300 francs Cfa. Quant à la pomme de terre, en ce moment, moi je n’en ai pas. Elle est introuvable, alors que j’ai épuisé tout mon stock depuis longtemps. Quant au sucre, nous avons que l’importé et il reste toujours au même prix», renseigne-t-il.
L’oignon trop cher, la pomme de terre intouchable et introuvable
Grossiste de son état, El Hadji Abdoulaye Daff concède également que les prix des marchandises restent élevés. «L’oignon coûtait avant 200 francs et tout au plus 250 francs. Maintenant, ça se vend à 300, voire 350 francs Cfs. Ce qui est quand même un prix assez élevé. Pour la pomme de terre, elle est passée de 350 à 400 francs Cfa, si on en trouve. Car il y en a pas assez sur le marché. Pour ce qui est du mil, celui déjà pilé a augmenté de 25 francs Cfa sur le kilo. Le prix est ainsi passé de 300 à 325 francs Cfa. Quant au mil simple, il coûte maintenant 275 francs Cfa, contre 250 francs Cfa il y a à peine deux semaines», confie le vendeur.
Le sieur Daff explique que c’est à cause de l’approche de la fête que le prix de la pâte d’arachide, comme tous les autres du reste, ont aussi connu une hausse. Le kilo est, en effet, de 1000 francs Cfa depuis quelques jours, contre 800 francs Cfa antérieurement. D’après lui, tous les produits sont disponibles et il n’y a pas de problème pour en trouver, sauf pour la pomme de terre qui, dit-il, «est intouchable. Non seulement elle est rare sur le marché, mais elle est introuvable. Comme d’ailleurs l’oignon importé. Parce que nous avons plus tôt l’oignon local en ce moment».
Pour ce qui du poivre, il est aussi en forte hausse. Le kilo est passé de 6 000 à 8000 francs Cfa, le rendant ainsi quasiment hors de portée. Car, si le sachet de la vente en détail est toujours disponible, la quantité qui s’y trouve est fort insignifiante. Ce qui accentue le désarroi des ménagères qui savent plus où donner de la tête face à ces explosions continue des prix des denrées.
La viande et le poulet également «inaccessibles»
Cette hausse des prix n’épargne pas non plus la viande et le poulet. Ainsi, la viande qui avait connu un tassement de son prix durant le Ramadan a vu celui-ci s’envoler de nouveau en cette veille de fête de Korité. Ce que confirme aisément le boucher Aba Amar. «Durant le Ramadan, le kilo de viande de bœuf était à 2600 francs Cfa. Là, depuis ce week-end, il y a eu une augmentation du prix, puisqu’on est à 2800 francs le kilo, soit 200 francs Cfa de plus», explique ce boucher du marché Dior qui pense que c’est parce que la viande se fait rare sur le marché, alors qu’on est sur le point de fêter la Korité, qu’il en est ainsi.
«Il y a des femmes qui ont déjà commencé à acheter de la viande pour la garder et éviter ainsi de devoir débourser encore plus dans quelques jours, car le prix devrait encore monter jusqu’à 3000 francs Cfa pour le bœuf. Mais elles ne sont quand même pas très nombreuses», renseigne le jeune homme qui indique que la viande de mouton est aussi en hausse, avec un kilo aux alentours de 3500 francs Cfa, contre 3300 francs Cfa, il y a peu.
Concernant la volaille, Mor Diao, gros distributeur de poulets basé aux Parcelles assainies, souligne qu’elle est toujours accessible. «J’ai des poulets de 2500, 3500, 4000, 5000 et même 6000 francs Cfa. J’ai des petits poulets, des gros comme des moins gros. C’est selon la bourse du client que je vends. Je n’ai rien augmenté, ce sont les mêmes prix que je pratiquais avant qui ont cours, même si on est à l’approche de la Korité», dit-il.
Et à ceux-là qui craignent une pénurie de poulets, Mor Diao les rassure. «Il y a assez de poulets pour la Korité. Cette année-ci, il n’y a aucun risque de pénurie ou de manque de poulets. Des poulets, il y en a vraiment assez sur le marché», affirme le fournisseur, qui trouve quand même que «les prix sont un peu chers. Mais c’est à cause des aliments. L’aliment de volaille coûte trop cher au Sénégal».
Entre anticipations et inquiétudes
Ayant anticipé sur ses achats pour la Korité, notamment pour certaines denrées comme l’oignon et la pomme de terre, Mme Kébé estime que les prix sont assez élevés. «J’ai presque fini mes achats, mais le constat est que les prix sont chers. Et ceux-là qui vont attendre que la fête se rapproche pour faire leurs courses risquent d’avoir de mauvaises surprises. Parce qu’au rythme où vont les choses, il y aura forcément une flambée de prix à deux ou trois jours de la fête», prévient la dame qui note que malgré tout, beaucoup de mères de familles sont aujourd’hui dans l’inquiétude.
Selon elle, «tout est une question d’organisation. Comme les légumes ne pourrissent pas, j’ai commencé à faire mes achats dès le début du mois. J’en ai fait de même il y a quelques jours pour le poulet. Le problème, c’est que les femmes - à l’image des Sénégalais en général - aiment attendre toujours la dernière minute. Et là, le souci, c’est que les coûts seront un peu plus élevés».
Décidée à préparer du «Ngualax» (bouillie de mil avec de la pâte d’arachide) au matin de la Korité pour sa famille et ses voisins, Mme Kébé informe qu’elle a déjà acheté, au cours d’une mission à Passy, du mil pilé à 200 francs Cfa le kilo. Aussi, elle indique qu’elle a fini de préparer une bassine de «bouye» qu’elle a acheté à 3000 francs pour anticiper et un pot de sucre de 5 kilos à 5200 francs Cfa.