Ligue 1: Nantes-Lorient, de la friture sur la ligne entraîneur-président

<p>Nantes-Lorient, dimanche à La Beaujoire (14h00), oppose deux clubs distants de 170 km, au coude à coude avant cette 20e journée de Ligue 1, mais aussi deux attelages entraîneur-président dont les relations sont ou ont été compliquées.</p><p> </p><p>- SUR LE BANC, deux enfants du club. L'entraîneur nantais Michel Der Zakarian et son homologue lorientais Christian Gourcuff sont tous les deux viscéralement attachés à leur club. </p><p>Der Zakarian a ainsi été formé chez les Canaris avant d'y disputer huit saisons chez les pros (1980-1988) et de s'asseoir sur leur banc une première fois en février 2007. Remercié par son président Waldemar Kita fin août 2008 quelques mois après avoir fait remonter le FCN en L1, il a, signe de son attachement au club, de nouveau accepté le poste en juin 2012, avec une nouvelle accession à l'élite à la clé une saison plus tard.</p><p>Gourcuff est lui indissociable des Merlus, qu'il a fait monter à trois reprises en L1 (1998, 2001 et 2006) après y être arrivé comme entraîneur-joueur, en 1982, lorsque le club était en Division d'honneur. Lui aussi a tenté sa chance ailleurs (entre 1986 et 1991, puis entre 2001 et 2003) avant de revenir dans son club de cœur qu'il entraîne pour la 25e saison.</p><p> </p><p>- A LA PRÉSIDENCE, deux hommes d'affaires. Diplômé d'HEC avant de faire fortune dans la finance, Loïc Féry a racheté Lorient en 2009 avant de le pérenniser dans l'élite et de le doter, avec l'inauguration en septembre dernier d'un "centre de vie" dernier cri, d'infrastructures modernes.</p><p>Waldemar Kita a lui aussi essayé de moderniser le FC Nantes, huit fois champion de France, lorsqu'il l'a racheté en 2007 après une première approche en 1998. Mais la volonté de changement de l'homme d'affaires franco-polonais, qui a fait fortune dans l'ophtalmologie et la médecine esthétique, et ses méthodes, se sont rapidement heurtées au microcosme nantais.</p><p> </p><p>- ENTRE EUX, des étincelles. Kita, qui n'hésite jamais à dire publiquement le fond de sa pensée, dit ainsi avoir appris de ses erreurs passées, parmi lesquelles il inclut le limogeage de Der Zakarian. Entre les deux hommes, la première expérience a ainsi tourné au vinaigre. "Quand on ne va pas l'un vers l'autre, une méfiance s'instaure. On n'avait pas assez d'expérience pour se dire: +on s'assoit autour d'une table et on voit ce qui va et ne va pas+", expliquait récemment à l'AFP le président qui, à son arrivée, ne voulait pas d'entraîneur "issu du moule nantais".</p><p>Et si Der Zakarian, homme de peu de mots à la différence de son président, a accepté de relever une seconde fois le défi, c'est parce qu'il a eu la garantie que Kita le laisserai "travailler comme (il le veut)". </p><p>Aujourd'hui, le couple fonctionne sans anicroches apparentes: "Il vaut mieux parfois faire un mariage dans la difficulté, cela dure parfois plus longtemps", note Kita.</p><p>Le mariage lorientais, heureux dans ses premières années, semble lui au contraire battre de l'aile depuis quelques mois. Depuis que Féry a vendu le milieu Mario Lemina, perle du centre de formation lorientais, dans les dernières heures du dernier mercato estival à l'OM afin d'équilibrer les comptes. </p><p>Mis selon lui devant le fait accompli, Gourcuff, qui souhaiterait un football déconnecté du business, a alors sévèrement critiqué dans la presse le choix de son président. Féry a recadré son entraîneur, mais sans être trop véhément, car Gourcuff est une icône à Lorient qui bénéficie de soutiens politiques et économiques.</p><p>Une icône dont le contrat arrive à terme en juin. Les deux hommes peuvent-ils continuer à travailler ensemble ? Les discussions, prévues en décembre, ont été reportées au premier trimestre 2014 et Gourcuff disait récemment ne pas avoir de raisons de partir s'il peut "continuer à travailler dans les mêmes conditions".</p><p>Le couple Féry-Gourcuff se dirige-t-il, comme son homologue nantais, vers un (nouveau) mariage de raison ?</p><p> </p><p> </p>