MAINTIEN A L’ECOLE, OUBLI, SEXUALISATION EXCESSIVE DES FILLES DANS LES MEDIAS…
AMINATA TOURE LISTE DES DEFIS A RELEVER POUR LE LEADERSHIP FEMININ

La sexualisation excessive des filles dans les médias n’est pas du goût d’Aminata Touré. L’ancienne Première ministre du Sénégal l’a fait savoir lors du lancement hier, jeudi 9 juillet, du rapport de Plan International, bureau Afrique de l’Ouest. L’auteure de la préface de ce rapport plaide pour le maintien des filles à l’école. Aussi relève-t-elle que non seulement les filles sont oubliées dans le combat des organisations, mais que la fille africaine est la plus discriminée au monde.
Aminata Touré juge déplorable de la sexualisation excessive des filles dans les médias qu’elle juge déplorable. Pour l’ancienne cheffe du gouvernement qui présidait hier le lancement du rapport sur «Le leadership féminin en Afrique de l’Ouest: Barrières et opportunités» de Plan International, bureau Afrique de l’Ouest, «on peut se valoriser par la pensée. L’image qu’on projette des filles dans les medias, n’est pas des meilleurs et c’est dommage», a-t-elle souligné.
Dans un autre registre, elle a mis l’accent sur le maintien des filles à l’école surtout dans les filières scientifiques, sur l’absence d’internats qui handicape la scolarisation des filles rurales mais aussi le développement de la capacité des filles en politique «si on veut avoir des filles qui pèsent et qui comptent». «Au niveau du Sénégal, on a la scolarisation universelle des filles, toutes vont à l’école, malheureusement, elles ne restent pas encore longtemps. On souhaiterait qu’elles restent plus de temps au niveau de l’éducation secondaire et qu’elles puissent aller à l’université. Cela suppose un accompagnement au niveau de la famille», a-t-elle dit. C’est pourquoi elle appelle «les pères à soutenir d’avantage leurs filles» ainsi que «les frères à soutenir également leur sœurs».
Dans le même sillage, Aminata Touré considère que les filles sont oubliées dans le combat des organisations. «(…) On a tendance à oublier les filles. On parle beaucoup des femmes. Il y a une loi sur la parité avec beaucoup d’avancés mais les filles sont un peut laisser pour compte». Pis, à son avis, si l’on devait sélectionner la personne la plus discriminée au monde, elle serait certainement une jeune fille africaine. «Je disais que si on devait sélectionner la personne la plus discriminée au monde, ce serait certainement une jeune fille africaine entre 13 et 17 ans qui n’est pas allée à l’école, qui n’a pas accès à la santé, qui est mariée très tôt et qui risque de mourir en couche très tôt.», a-t-elle déclaré.
D’ailleurs, l‘ancienne Première ministre a, «prêté (sa) voix au plaidoyer qui se fait en faveur de la jeune fille Sénégalaise mais aussi de la jeune fille de l’Afrique de l’Ouest». L’ancienne Première ministre invite également les autorités religieuses à en faire autant, «pour qu’elles puissent également prêter leurs voix pour soutenir ces jeunes filles qui ont beaucoup de talent et qui n’ont pas toujours l’opportunité de poursuivre leur rêves».