PLAIDOYER POUR UN DECRET D’APPLICATION DE LA LOI SUR LA MALTRAITANCE DES ENFANTS

Deux années après sa mise en œuvre de la politique de protection et promotion des droits de l’enfant au Sénégal ayant résulté à l’adoption, le 27 décembre 2013, d’une Stratégie nationale de protection de l’enfant (SNPE), les acteurs du secteur se sont réuni à Dakar les 06 et 07 août. Histoire de procéder à la revue du secteur de la protection de l’enfance, échanger sur les insuffisances qui pourraient être à l’origine de certaines lenteurs quand à application parfaite de la SNPE mais surtout de dégager les perspectives dans le contexte du Plan Sénégal émergent (PSE).

Depuis deux jours en conclave à Dakar, le directeur des Droits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables Niokhobaye Diouf, ainsi que l’ensemble des services intervenants dans la protection de l’enfance, ont passé en revue le plan d’action de la Stratégie nationale de  protection de l’enfant. En effet, il s’est agit de revenir sur les différentes étapes du plan d’action mis en œuvre depuis décembre 2013 mais également d’analyser le cadre légal et institutionnel de ce dernier. A la clôture de cette rencontre hier, vendredi 7 août, le directeur des Doits, de la protection de l’enfance et des groupes vulnérables a fait face à la presse. 

A en croire Niokhobaye Diouf le Sénégal a fourni un cadre protecteur contre toutes formes d’abus et d’exploitation des enfants  sur le plan administratif et juridique. Toutefois, il a mis en exergue certaines insuffisances qui, aujourd’hui, sont à l’origine de la maltraitance des enfants dans notre pays. «Les enfants sont encore dans les rues, ils sont maltraités du fait de certaines insuffisances. Il y a une loi qui a été votée depuis 2005, mais qui n’a pas été appliqué car elle comporte des vices, du point de vue de son interprétation, de même que la loi sur la mendicité, qui autorisait cette activité les vendredis et les dimanches. C’est pourquoi, nous pensons qu’il faut un décret d’application pour accompagner la loi sur la maltraitance des enfants», a-t-il laissé entendre.

Pour arriver à leur fin, le directeur des Droits, de la protection de l’enfance et de groupes vulnérables invite le gouvernement à mettre en place des structures d’accueil pour les enfants en difficulté. «Nous avons un déficit de structures de prise en charge des enfants que nous devons construire en nombre», a-t-il souligné. En passant, Niokhobaye Diouf a relevé l’importance de la formation des maitres coraniques qui est entravée par des «lobbies» qui ne veulent pas que les choses avancent.

La SNPE est un document de référence qui constitue le levier sur lequel notre pays s’appuie pour mettre fin aux nombreux problèmes qui affectent le bien-être des enfants. En vue d’atteindre les objectifs déclinés dans la stratégie, il a été élaboré et validé à la même période, un document stratégique décliné sous forme de Plan d’Actions national 2013-2015. L’atelier a vu la participation de la société civile, des représentants de l’Assemblée nationale, de l’association des maires du Sénégal, des services de la présidence, de la primature ainsi que certaines associations et organismes qui œuvrent pour la protection de l’enfance comme l’Unicef.