RANDGOLD MISE SUR LE PROJET HYDROÉLECTRIQUE DE SAMBANGALOU
DÉVELOPPER ET EXPLOITER LE GISEMENT DE MASSAWA

Pour développer et exploiter le gisement de Massawa, situé à 85 km, au Nord-est de la commune de Kédougou, dans l’arrondissement de Sabodala, la compagnie Randgold compte beaucoup sur le barrage hydroélectrique de Sambangalou, un démembrement du projet énergie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Omvg).
Depuis plusieurs années, Randgold intervient dans le site aurifère de Massawa, un des gisements les plus importants du Sénégal. Mais jusqu’à présent, ce bloc de ressources reste à être développé et exploité. En effet, explique le directeur général de Randgold Sénégal, Mohamed David Mbaye, c’est un gisement réfractaire, c’est-à-dire, on ne parvient pas à récupérer l’or à plus de 80, 85%. La récupération est inférieure à 30%.
L’or est inclus dans ce qu’on appelle de l’arsénopyrite. Et pour le libérer, il faudrait oxyder l’arsénopyrite. Il s’agit, selon M Mbaye, d’un procédé coûteux et qui requiert beaucoup d’énergie à bas prix. Et si Randgold utilise les mêmes procédés que Sabodala gold operations ou d’autres compagnies minières, notamment le générateur, le gisement ne serait pas rentable.
Et il ne sert à rien de développer un gisement qui n’est pas profitable, ni aux populations ni au gouvernement, encore moins à la société.
Pour permettre à ce gisement de se développer dans les plus brefs délais, la compagnie minière mise sur le projet hydroélectrique du barrage de Sambangalou qui devrait démarrer au plus tard en 2018. C’est du moins ce qu’a indiqué M. Mbaye la semaine dernière lors d’une visite de presse. Ce barrage fait partie du projet énergie de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie.
Les teneurs aurifères aujourd’hui au Sénégal, c’est 1,5 g, 2 g par tonne de roche broyée. «Massawa, c’est 2,7 g par tonne de roche broyée. C’est la meilleure teneur aujourd’hui au Sénégal», soutient Mohamed David Mbaye. Le site couvre en termes de ressources 3 millions 360 mille onces d’or avec des réserves exploitables estimées à plus de 2 millions d’onces.
Pour le développement du gisement de Massawa jusqu’à 70%, la compagnie veut construire une mine à ciel ouvert une fois que les moyens seront réunis. Maintenant, il n’est pas exclu qu’elle choisisse de faire une mine sous-terraine puisque l’or se situe jusqu’à 650 mètres en vertical sous terre.
Pour le moment, la compagnie entend travailler sur ses autres permis d’exploration au Sénégal. Car, dira le M. Mbaye, «on croit au potentiel minier que regorge la fenêtre de la zone Kédougou-Kéniéba». Les recherches se font sur le Birimien, un terrain que le Sénégal partage avec le Mali.
En termes d’investissements, la compagnie a dépensé 34,5 milliards de francs Cfa. Et jusque-là, aucun gramme n’a été sorti de terre. Sur les 36 employés permanant dont dispose la compagnie, les 67% sont de la région de Kédougou et les 33% des autres localités, voire du pays surtout pour les géologues.
Pour les ouvriers, la priorité est donnée aux populations des villages environnant à 70, 75%. La présence de la compagnie a également un impact sur l’économie. A preuve, de 2010 à 2014, elle a dépensé au niveau du marché local 550 millions 484 mille 275 de francs Cfa dans l’achat de produits divers.