UN MORT ET UN BLESSE GRAVE
BAKEL : EBOULEMENT D'UN PUITS D'ORPAILLAGE

Un orpailleur malien a trouvé la mort mardi, dans le site d’orpaillage de Diyabougou, un autre s’en est tiré avec des blessures graves suite à un éboulement, énième du genre. La société civile dénonce avec fermeté la poursuite des activités dans ce site par des non nationaux, alors qu’un arrêté d’interdiction du gouverneur est en vigueur depuis les fameux affrontements mortels entre communautés malienne et burkinabé.
C’est le troisième éboulement constaté dans les sites d’orpaillage traditionnels de Diyabougou, Soréto et Sounkounkou. Survenu sous les coups de 10h mardi, l’incident a fait un mort et un blessé grave, tous deux de nationalité malienne. « Cet éboulement constitue la parfaite illustration qu’il y a encore de l’activité au niveau de ce site… Les communautés autochtones l’ont crié sur tous les toits pour s’en plaindre, elles qui n’ont rien à voir avec les principaux mobiles ayant conduit à la fermeture de ce site, n’ont point été entendues. Nous nous en sommes ouverts au gouverneur de la région, rien.
Son autorité continue d’être bravée, par des non nationaux de surcroît. Notre intime conviction est qu’il ya quelque part des complicités car, comment comprendre que la puissance publique y déploie un détachement de la gendarmerie, et que, malgré cette forte présence, les activités qui n’ont jamais cessé », a déploré Ibrahima Sory Diallo.
Face à la presse ce mercredi, le coordonnateur de la coalition nationale des organisations de la société civile sur le gouvernance des ressources minérales laissera entendre qu’il « est inacceptable que des orpailleurs sénégalais respectent scrupuleusement les dispositions de l’arrêté interdisant toute activité liée à l’orpaillage sur toute l’étendue du territoire de l’arrondissement de Kéniéba, et supportent ce terrible bouleversement de perspectives qui les voit broyer du noir depuis un semestre car n’ayant plus rien à manger, et que des non nationaux s’y introduisent sous leurs yeux pour procéder à l’exploitation de leurs puits; sans qu’ils n’aient la possibilité de s’y opposer ». Mr Diallo de poursuivre en indiquant que les acteurs de la société civile « ont une claire conscience qu’il y a encore quelques obstacles liés aux couloirs d’orpaillage, aux comptoirs d’achat, à la sécurité conformément aux dispositions de l’arrêt n° 009245 du 14 Juin 2013 du ministre de l’Energie et des Mines relatif à l’organisation de l’activité d’orpaillage», mais ils inviteront les pouvoirs publics « à rouvrir ce site de Diyabougou pour éviter que la famine ne s’abattent sur les populations et qu’elles ne songent à s’insurger".
Et de prévenir : "Nous nous engageons à accompagner l’Etat dans la dynamique d’encadrer ces communautés qui ont désormais pris la résolution de se conformer aux dispositions réglementaires en la matière, nous les conscientiserons sur la nécessité de faire de l’orpaillage une activité à côté de l’agriculture tout comme de fermer les sites durant l’hivernage pour leur propre sécurité ». L’objectif visé par la société civile « est de faire de Diyabougou un modèle de site d’orpaillage sur tout l’espace Cedeao », a conclu Mr Diallo.