COMMENT LE SENEGAL DOIT GERER SES RESSOURCES MINIERES APRES LE COVID-19
L’ingénieur pétrolier Samba Tall Sarr souhaite que les autorités prennent date en se lançant dans la réflexion profonde du Sénégal des hydrocarbures après le Covid19.

La riposte au Covid-19 ne se joue pas seulement dans le domaine sanitaire ni dans celui de la résilience économique. Elle doit être aussi articulée dans la prospective. Et sur ce registre, l’ingénieur pétrolier Samba Tall Sarr souhaite que les autorités prennent date en se lançant dans la réflexion profonde du Sénégal des hydrocarbures après le Covid19. Le consultant en ressources minières estime que le Sénégal pays producteur de gaz et de pétrole à l’orée 2023 et riche en matière minière de toutes sortes, a tout le potentiel pour passer de pays assisté à pays développé s’il s’oriente vers une vision anticipative faite d’investissements massifs productifs.
Samba Tall Sall croit à un destin du Sénégal pays développé. Parce que le bon Dieu a doté notre pays d’une grande richesse de son sous-sol. Il s’agit de ressources minérales parmi lesquelles on peut citer du marbre, du phosphate, de l'alumine, du zircon, de l’ilménite, du rutile, du phosphate de calcium, de l’attapulgite, du calcaire, de l’argile, du basalte, de la latérite, du sel, du fer, du pétrole, du gaz, du cuivre, du molybdène, du lithium, du chrome, leucoxene etc.).
Sans parler de l'or qui se trouve dans les périmètres de Sabodola, de Khosanto, de Massawa, de Tomborokoto, de Mako etc. dont la production est estimée de 8 à 10 tonnes par année. Au niveau des ressources gazières et pétrolières, 29 blocs sont répertoriés en 7 blocs en onshore, 13 blocs en offshore et 9 blocs en offshore profond. Un joli tableau qui autorise à rêver de lendemains de prospérité pour notre pays. « L'exploitation pétrolière et gazière devrait normalement avoir pour conséquence, l'industrialisation du pays. Et comme l'ossature de toute industrie repose sur l'acier, l'Etat ne pourra pas s'empêcher de s'orienter vers la métallurgie et la sidérurgie, s'il veut apporter un petit goût d'indépendance.
Toutefois, la création de grandes raffineries en capacité de production 100 milles barils /jour va permettre la baisse vertigineuse du prix du carburant et de l'électricité chez nous et le chargement de toutes sortes de navires. En effet, c'est toujours mieux de vendre des produits finis ou semi-finis pour optimiser la valeur ajoutée des ressources naturelles. L'achat de méthanier pour liquéfier le gaz serait en réalité le premier pas vers cette optimisation » estime Samba Tall Sarr.
Le covid19 ne devant être qu’une parenthèse à ses yeux, il soutient qu’il faut dès à présent faire dans la prospective, surtout dans le domaine de la gestion de nos ressources minières. Cet ingénieur pétrolier estime que les terres sénégalaises regorgent de tout ce qui peut le faire passer de pays assisté à pays développé. « Si nous considérons nos économies actuelles comme mondialisées et en conséquence, le monde lui-même tel un village au gré et au rythme des connexions des différents secteurs de l'écosystème, alors, le COVID 19 ne vient que confirmer ce phénomène avec une prise de conscience supplémentaire : toutes nos forces incarnent nos faiblesses», explique Samba Tall Sarr, consultant en ressources minérales.
Eviter le chaos pour le Sénégal, c’est aller vers des investissements massifs productifs
Par ailleurs ce membre de la Cellule des cadres du parti Rewmi et responsable politique à Mekhé / Tivaouane ajoute que « dans cet ordre d'idées, de la même manière que cette pandémie a su et dû mobiliser toutes les stratégies des gouvernants pour s' y adapter et la combattre, mobiliser les intelligences et les capitaux, de la même manière ou plus, elle modifiera le mode de fonctionnement de nos économies. Et comme le secteur de l'énergie est le centre de gravité de nos échanges commerciaux, il est à parier que l'impact du COVID 19 en sera déductible : les conditions d'exploitation et de commercialisation, en fonction de l'offre et de la demande sur le marché ne sont jamais les mêmes avant, pendant et après une crise ».
Transmutant ce discours dans le cas du Sénégal, Samba Tall Sarr indique qu’ « après avoir tant mobilisé des fonds pour faire face à la pandémie, tous les pays passeront par un plan de relance qui se matérialisera par des dettes pour de longues années. Les pays qui ont une manne financière pétrolière ou gazière en réserves, surmonteront facilement la reprise. Les pays en attente de production profiteront de la garantie des contrats existants pour emprunter et relancer l'économie et le social. Dans tous les cas, la période post COVID 19 laisse présager une sérieuse crise un peu partout et le Sénégal ne pourrait y échapper surtout si la vision anticipative du gouvernement ne prend pas en compte cette donnée essentielle de la dépendance de notre économie aux aléas et turpitudes de l'économie mondiale et surtout de l'économie énergétique. Il faudrait, pour éviter le chaos, que les investissements soient de plus en plus productifs ».