DES ACTIVITES ILLICITES QUI CAUSENT A L'AFRIQUE 30 A 60 MILLIARDS DE DOLLARS DE PERTE PAR AN
CRIMES FINANCIERS, BLANCHIMENT DE CAPITAUX, FINANCEMENTS DU TERRORISME

Les activités financières illicites rendent précaires, chaque année, les économies Africaines. En effet, le manque à gagner qui découle de ces crimes financiers est estimé entre 30 et 60 milliards de dollars par an. Soit un montant supérieur à l'aide publique au développement reçu par l'Afrique en 2012 (46,1 milliards de dollars).
Les crimes financiers, le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme fragilisent davantage les économies africaines. Selon, le ministre de l'Economie, du Finance et du Plan, Amadou Ba, le manque à gagner qui découle de ces activités financières illicites est estimé sur une année entre 30 et 60 milliards de dollars.
«Les activités financières illicites menacent directement la stabilité du système financier international et l'équilibre de nos fragiles économies. On estime le manque à gagner, pour les pays africains, entre 30 et 60 milliards de dollars par an. Soit un montant supérieur à l'aide publique au développement reçue par l'Afrique en 2012 (46,1 milliards de dollars)», a alerté le ministre, samedi dernier, lors de la 15e réunion du Comité ministériel du Groupe intergouvernemental d'action contre le blanchiment d'argent en Afrique (Giaba).
D'après Amadou Ba, «les montants perdus, ces 15 dernières années, auraient permis d'éponger la totalité de la dette supérieure, en laissant un solde». Et pour cela, dit-il: «Une telle situation, qui affecte gravement les efforts de développement de la région, nous interpelle tous».
En ce qui concerne le Sénégal, le ministre des Finances rassure que l'Etat a fait de la lutte contre l'impunité son premier cheval de bataille. «Le renforcement de la sécurité, de la stabilité, de la gouvernance, de la protection des droits et libertés et de la consolidation de l'Etat de droit, afin de créer les meilleures conditions d'une paix sociale et de favoriser le plein épanouissement des potentialités, constitue le 3e axe du Plan Sénégal émergent», a-t-il rappelé.
Egalement, il a indiqué: «Notre pays s'est évertué ces dernières années à renforcer son dispositif pour combattre les crimes financiers, notamment par l'insertion dans le corpus juridique interne de textes contre le blanchiment de capitaux, la création d'organes opérationnels, tels que la Cellule nationale de traitement de l’information financière (Centif) en 2004, et l'Office national de lutte contre la fraude et la corruption (Ofnac) en 2012, et le renforcement des moyens d'intervention des acteurs».
Le Giaba demande plus de moyens aux Etats
Revenant sur la requête du Giaba, à savoir l'appui financier des Etats, Amadou Ba, président du Comité ministériel du Giaba, soutient: «C'est une question qu'on va aborder, parce que nos pays ont des contraintes multiples. Nous avons très peu de ressources et les besoins sont aussi énormes. Au Sénégal, nous faisons des efforts pour la Centif. Les efforts sont insuffisants, mais déjà on va faire beaucoup plus et mieux. Avec les résultats que la Centif nous donne aujourd'hui, je pense qu'on devrait envisager d'accroître les ressources».
Pour sa part, le Colonel Adama Coulibaly, Directeur général du Giaba, est revenu sur la disponibilité de ressources financières. «Nous demandons aux Etats, une implication plus marquée et la mise à disposition des ressources. C'est-à-dire le personnel qualifié à la disposition du personnel chargé d'animer les cellules de renseignement financier. Il y a également la question budgétaire, parce que la lutte contre le financement du terrorisme demande beaucoup de moyens. L'information a un coût, puisque les Cellules travaillent sur la base de renseignements», a-t-il expliqué.
Et pour cela, a dit le responsable du Giaba: «Nous souhaitons que les efforts qui sont enregistrés dans les Etats puissent se poursuivre avec un accroissement de raessources à la disposition de Crf. Et en ce qui concerne le Giaba, l'accroissement de son allocation budgétaire au niveau de la Commission».