DISPONIBILITE DES STATISTIQUES PUBLIQUES A TEMPS
Ce qui manque à l’ Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD)

Comparativement à l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) en France, qui centralise toutes les données statistiques de tous les secteurs d’activités économiques, les publiant régulièrement à temps pour servir de baromètre de la concertation et de la décision publique, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) jouant les même fonctions, peine à faire autant. Ceci, faute d’une centralisation des données de toutes les entités publiques.
A regarder de près, c’est l’absence de link avec les différentes structures qui défaille. Ce que confirme l’économiste et enseignant à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Meissa Babou, qui relève entre autres « un déficit de dispositif capable à mener ces études à temps et la rétention d’information ». Il précise : « Certes, l’Ansd reste la seule agence fiable et viable en termes de production de données statistiques, mais elle ne centralise pas toutes les statistiques des ministères et des gouvernances disposant des bureaux de statistique, soit pour faute de disponibilité, ou alors par rétention d’information ». Ce qui, à ses yeux « ne milite pas en faveur des autorités pour une bonne concertation aux fins d’une bonne prise de décision politique ou alors une réorientation des priorités en faveur des urgences et enjeux de l’heure ».
Selon lui : « La seule chose qui préoccupe l’Etat, ce sont les données agricoles comme les céréales, d’arachide au profit d’une croissance qu’on veut booster même si souvent l’Ansd corrige après coup». Un ensemble de facteurs qui font que « contrairement aux pays développés où il y a un link entre les bureaux d’études et les entreprises », souligne-t-il. Une centralisation du système ne nécessitant aucun déplacement pour disposer de toutes les données à partir d’un simple clic. Ici, poursuit-il : « Nous sommes en partie dans l’informel et d’autre dans le formel qui refuse de communiquer. Donc, dans rétention d’informations ».
Pour y pallier, l’économiste invite le gouvernement à exiger une publication de tous les ministres une communication au moins trimestriellement sur leurs activités, voire une production de service. Demander à tous les bureaux dédiés notamment les bureaux de paiement, les entreprises répertoriées de communiquer les données de production régulièrement pour une meilleure contribution à la prise de décision.