LA BCEAO RELEVE UNE FORTE RECESSION DE L’ACTIVITE ECONOMIQUE
A en croire les responsables de la Bceao, les mesures prises par les Etats dans le monde, pour limiter la propagation de la maladie, ont fortement perturbé les chaînes de production internationales, induisant une baisse de la demande en matières premières

Le Comité de Politique Monétaire (CPM)de la banque Centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) a tenu, ce lundi, sa deuxième réunion ordinaire au titre de l'année 2020.A l’occasion le Gouverneur M. Tiémoko Meyliet KONE et ses collègues ont passé en revue les principales évolutions de la conjoncture économique internationale et régionale au cours de la période récente, ainsi que les facteurs de risque pouvant affecter les perspectives à moyen terme, l'inflation et la croissance économique de l'Union. Pour les membres du CPM, l’activité économique de la sous-région a connu une forte récession à cause de la pandémie.
A en croire les responsables de la Banque Centrale des Etats de Afrique de l’Ouest, les mesures prises par les Etats à travers le monde, pour limiter la propagation de la maladie, notamment les fermetures de frontières et les mesures de confinement, ont fortement perturbé les chaînes de production internationales, induisant une baisse de la demande en matières premières.
Dans un communiqué parvenu à L’AS, l’institution financière africaine dirigée par M. Tiémoko Meyliet KONE, Gouverneur de la Banque, révèle que l’activité économique a fortement ressenti des perturbations dans les chaînes de production, de distribution et de commercialisation, ainsi qu’une montée des incertitudes entourant les perspectives. Selon le Fonds Monétaire International, le taux de croissance de l'économie mondiale ressortirait de -3,0%en 2020 contre 2,9% en 2019. Et cela, indiquent-ils, montre l’ampleur de l’impact de la pandémie de la Covid-19 sur l’activité économique mondiale. Au titre de la conjoncture interne, M. Koné et compagnie relèvent ainsi que l'activité économique a connu un fort ralentissement, car selon eux, le PIB de l'Union a progressé, en glissement annuel, de 3,3% au premier trimestre 2020, après les 6,5% un trimestre plus tôt. Ils soutiennent que cette décélération de l'activité économique est surtout imprimée par le secteur tertiaire dont, selon eux, la contribution à la croissance a baissé de moitié par rapport au trimestre précédent, reflétant ainsi les premiers impacts de la propagation de la pandémie notamment dans les secteurs du tourisme, de l’hôtellerie, des transports et du commerce. «Pour l'ensemble de l'année 2020, les prévisions réalisées par la Banque Centrale tablent sur un taux de croissance économique de l'Union de 2,6% contre une prévision initiale de 6,6% », précisent-ils dans le document.
Dans le même document, les membres du comité de renseigner que l'exécution des budgets dans les Etats membres de l'UEMOA a fortement ressenti, au premier trimestre 2020, les effets de la pandémie de la Covid-19.
En effet, signalent-ils, les Gouvernements ont engagé des plans de riposte qui se sont traduits par une baisse des recettes et une hausse des dépenses, entraînant une aggravation du déficit budgétaire. Et, pour eux, ce déficit budgétaire, base d’engagements, dons compris, ressortirait à 922,1 milliards ou 4,5 % du PIB à la fin mars 2020 contre 222,5 milliards ou 1,1% du PIB à la même période de l’année précédente.
A ces récessions, l’institution ajoute le taux d'intérêt moyen trimestriel des appels d'offres hebdomadaires d'injection de liquidités estimées à 2,69% contre 2,98% le trimestre précédent. le CPM de signaler en outre que ce taux se situe, depuis le mois d'avril 2020, à 2,50%, en liaison avec les injections de liquidité au taux fixe de 2,50%lancées par la Banque Centrale pour lutter contre les effets néfastes de la crise sanitaire.
S’agissant de la situation de l'inflation dans l'Union, le Comité a relevé en effet que le niveau général des prix à la consommation a augmenté durant le premier trimestre 2020. Et selon la même source, le taux d'inflation est ressorti à 1,2% après -0,6% un trimestre plus tôt. « Cette situation, signalent les membres du comité, est liée au rebond des prix des produits alimentaires.
A l'horizon de huit trimestres, prédisent-ils, le taux d'inflation se situerait à 2,2%, en glissement annuel, en ligne avec l'objectif de stabilité des prix poursuivi par la Banque Centrale.