LE MINISTRE ALIOUNE SARR PRÉVIENT ET MENACE
Une visite pour faire le point sur les aménagements dans cette zone touristique intégrée - Il invite les promoteurs à accélérer la cadence, afin que les hôtels soient livrés en 2020 - A défaut, les contrats seront résiliés

Le ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, s’est rendu, ce lundi, à Pointe Sarène et à Mbodiène. Une visite pour faire le point sur les aménagements dans cette zone touristique intégrée. Il invite les promoteurs à accélérer la cadence, afin que les hôtels soient livrés en 2020. A défaut, les contrats seront résiliés.
“Celui qui ne peut pas démarrer ses travaux, qu’il nous le dise. On va le placer ailleurs. Et on va céder à quelqu’un d’autre. Le gouvernement n’a pas le temps d’attendre 20 ans pour voir des projets sortir de terre. En 2020, il faut livrer des hôtels. Ceux qui ne peuvent pas réaliser seront déplacés, le temps de trouver des investisseurs qui vont le faire”. La mise au point est du ministre du Tourisme et des Transports aériens, Alioune Sarr, qui déplore les lenteurs notées dans les travaux d’aménagement à Pointe Sarène et à Mbodiène. Deux sites touristiques qu’il a visités, ce lundi. Dès son arrivée sur le site de Pointe Sarène, Alioune Sarr a regardé le plan-guide pour s’imprégner de la situation des différentes parcelles. Désormais, les règles du jeu ont changé. Le ministre souligne qu’il n’est plus question de trainer les pieds. “Nous ne sommes pas là pour attendre 20 ans. Je ne suis pas un ministre qui attend 20 ans, attendre quelqu’un faire un projet durant 20 ans ! Si, d’ici juin et novembre 2019, ceux qui ont pris les engagements de réaliser leurs projets ne le font pas, je demanderai au chef de l’Etat de résilier leurs contrats et de prendre d’autres qui sont plus actifs. Parce qu’on ne peut pas prendre le foncier des populations, vendre le projet et faire attendre les populations. Et derrière, que des gens attendent et prennent leur temps’’, fulmine-t-il.
« Nous cherchons des investisseurs crédibles »
Dans la mouvance du “Fast Track’’ érigé en mode de gestion, il considère qu’il “faut donner un signal fort’’. “Nous cherchons des investisseurs. Mais des investisseurs crédibles, des investisseurs pragmatiques qui vont nous permettre d’atteindre nos résultats sur le plan économique. Parce que, pendant ce temps, d’autres pays se développent et si on ne fait rien, on va être devancé”, dit Alioune Sarr. Pour qui ces sites jouent un important rôle dans l’objectif du gouvernement de faire du Sénégal “une zone de référence touristique de rang international”. Surtout que le Sénégal va accueillir des évènements importants tels que le Sommet mondial de l’eau en 2021, les Jeux olympiques de la jeunesse en 2022, le Sommet Chine-Afrique. Ainsi, il est important et nécessaire que le pays ait des infrastructures hôtelières de grande qualité pouvant accueillir ses hôtes. Alioune Sarr attend donc plus de rigueur et de pragmatisme, et moins de complaisance. “Il s’agit de vérifier l’engagement pris par les opérateurs, autrement dit les développeurs. Je rappelle aux développeurs qu’ils doivent impérativement respecter les délais souscris dans le cahier des charges”, insiste le ministre. Ainsi, Alioune Sarr souligne la vigilance des autorités administratives pour le respect des délais. Au cas contraire, “les développeurs qui ne respecteront pas les délais se verront appliquer ce qui est prévu dans le cahier des charges, c’est-à-dire résilier ces contrats”.
17 ans que ça traine
En effet, depuis 2002, le projet peine à prendre forme. Plusieurs visites y ont été effectuées et des dates de livraison annoncées. Dixsept ans après, le ministre veut accélérer le pas. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, désormais, il veut que ceux qui ont la capacité financière de développer soient privilégiés. “Nous avons des délais. Au mois de juin, il y a deux infrastructures qui doivent démarrer. Au mois de novembre, également. Nous allons demander à ces deux structures de nous donner un chronogramme clair sur le calendrier de travail, mais également sur le modèle de financement. Parce qu’un homme d’affaires qui se respecte doit avoir un business-plan dans lequel il y a un chronogramme de travail et un chronogramme d’engagement financier’’, explique le ministre.