L’UEMOA RENFORCE SA GOUVERNANCE ET SON INCLUSION FINANCIERE
La première réunion ordinaire du conseil des ministres de l’UEMOA au titre de l’année 2025 s’est tenue à Dakar avant-hier. il a été question du rapport sur la situation économique et monétaire de la BCEAO, l’examen du document cadre de politique

La première réunion ordinaire du conseil des ministres de l’UEMOA au titre de l’année 2025 s’est tenue à Dakar avant-hier. il a été question du rapport sur la situation économique et monétaire de la BCEAO, l’examen du document cadre de politique ainsi que l’analyse de la stratégie régionale d'inclusion financière dans l’UEMOA. Au titre de la Cour des comptes de l'UMOA, le conseil s’est prononcé sur le projet de règlement portant approbation des comptes financiers des organes de l'union au titre de l'exercice 2023.
Réunis dans la capitale sénégalaise pour leur première session ordinaire de l’année, les ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) ont adopté une série de décisions stratégiques visant à renforcer la résilience économique de la région et à favoriser une croissance inclusive et durable. En effet, les travaux du Conseil ont permis d’adopter le rapport sur la situation économique et monétaire de l’UEMOA au 31 décembre 2024. Le document met en lumière le dynamisme de l’activité économique, avec des perspectives encourageantes en matière de croissance et de maîtrise de l’inflation. Ce rapport constitue désormais une référence majeure pour l’orientation des politiques économiques des États membres. L’autre décision importante porte sur l’adoption du document-cadre de stratégie régionale d’inclusion financière. Ce plan quinquennal vise à faciliter l’accès aux services financiers pour toutes les franges de la population, en particulier les plus vulnérables. Il met l’accent sur l’éducation financière, la protection des consommateurs et l’innovation responsable, dans l’optique de bâtir un secteur financier robuste, équitable et durable. Le Conseil a également désigné l’Autorité macro-prudentielle de l’UEMOA, qui sera chargée de définir et mettre en œuvre un cadre de surveillance destiné à prévenir les risques systémiques au sein de l’Union. En parallèle, les membres ont appliqué les dispositions de l’article 68 des statuts de la BCEAO, renforçant la gouvernance du Comité de politique monétaire de la Banque centrale.
Selon le Président Adama Coulibaly, l'approbation des comptes 2024 de la BCEAO, ainsi que des comptes de la BOAD (Banque Ouest-Africaine de Développement), témoigne de la volonté d’assurer une gestion rigoureuse et transparente des finances publiques. En outre, le Conseil s’est également penché sur la situation de la position intérieure de l’Union, en appelant à une démarche concertée entre la BCEAO et les États membres pour la résorber progressivement. Au titre de la Commission de l’UEMOA, les membres du Conseil ont donné un avis favorable à l’adoption d’un projet d’Acte additionnel relatif au pacte de convergence, de stabilité, de croissance et de solidarité. Ce texte vise à renforcer la discipline macroéconomique et à favoriser l’harmonisation des politiques publiques au sein de l’espace communautaire. Enfin, la Cour des comptes de l’UEMOA a vu ses comptes 2023 approuvés, marquant un nouveau jalon dans le processus de redevabilité et de transparence financière des organes de l’Union.
DYNAMISME DE L'ACTIVITE ECONOMIQUE AU SEIN DE L’UNION
Le Président du conseil des ministres s’est également félicité de la consolidation de l'activité économique mondiale marquée par une baisse de l'inflation dans la plupart des régions du monde. Au sein de la zone, l'activité économique est restée dynamique. Alors que la croissance économique est estimée à 6,2% en 2024, après 5,3% en 2023. Un dynamisme qui, selon Adama Coulibaly, a été porté par l'accélération de la production dans les secteurs extractifs, manufacturiers et agricoles. À l'instar des autres régions du monde, le taux d'inflation est ressorti en baisse à 2,9% au 4 mai 2024 contre 4,1% le trimestre précédent. Un recul qu’il impute principalement à l'atténuation des pressions sur la crise des produits alimentaires.
Concernant la situation budgétaire, il relève une baisse du déficit global comprise à 5,1% du PIB à fin décembre 2024 contre 6,2% un an auparavant. Le profil des échanges extérieurs des pays de l'Union s'est amélioré en 2024. Le déficit du monde courant est ressorti à 6,4% du PIB après 9,4% en 2023 en relation avec la bonne orientation des termes d'échange et la hausse des ventes d'hydrocarbures à l'étranger. On note également le retour de certains États membres sur les marchés internationaux des capitaux.
UN EXCEDENT DE 13,9 MILLIARDS DE LA BALANCE DES PAIEMENTS
Abordant le point sur les transactions financières, Adama Coulibaly annonce un seuil global de la balance des paiements excédentaires de 13,9 milliards. Toutefois, il annonce de bonnes perspectives au titre de l’année 2025 notamment une progression du PIB à 6,3% impulsée notamment par la bonne tenue des productions agricoles extractives et manufacturières. Le taux d'inflation devrait ressortir en baisse à 2,7% en 2025 en raison de la détente des cours mondiaux des produits alimentaires et pétroliers importés. Au niveau des finances publiques, le déficit budgétaire devra s'établir à 3,7% en lien avec la poursuite par les États des efforts de consolidation budgétaire. Concernant le secteur extérieur, le sort global de la balance des paiements devrait ressortir à 1702,3 milliards en 2025 en lien avec l'amélioration continue des termes de l'échange, la hausse des productions agricoles et pétrolières dans la région, ainsi que la mobilisation de ressources à l'extérieur par les États membres.