POUR UN RETOUR GAGNANT DE LA DIASPORA
Investissement

New York (BDW, Envoyé spécial) - Alors que précédemment, il n'y en avait que pour des salons de l'habitat et de l'immobilier, cette fois, l'Association des Sénégalais d'Amérique (ASA) a organisé un Salon de l'Investissement à New York. Pour faire en sorte que la Diaspora, vu son potentiel financier élevé, occupe toute sa place dans le développement économique du pays.
New York restera toujours New York ! On a beau y revenir, à plusieurs reprises, on restera toujours frappé par la démesure caractérisant la ville surnommée Big Apple par ses habitants. En cette n du mois de septembre, la ville accueille de multiples délégations internationales venues de tous les pays du monde pour les besoins de l'Assemblée générale des Nations Unies. Les of ciels sénégalais y sont arrivés en grande force avec, à leur tête, le Président Macky Sall.
D'ailleurs, le Sénégal a été primé pour avoir atteint "le premier Objectif du Millénaire pour le développement qui consiste à réduire, de moitié, par rapport au niveau de 1990, la proportion nationale de personnes victimes de la faim". Une décoration à l'initiative de la FAO qui salue ainsi "la vision du Président Macky Sall en ce qui concerne la sécurité alimentaire. Son objectif de rendre son pays autosuffisant en riz et la mise en place de bourses de sécurité familiale sont un témoignage fort de l'importance accordée par le gouvernement sénégalais au besoin de la population de son pays. La FAO le soutient dans ses actions…".
L'ASA comme véhicule d'investissement
Pour en revenir au Salon de l'Investissement, il faut d'ores et déjà féliciter le très dynamique Ibrahima Sow, le nouveau président de l'ASA, qui a décidé d'innover et de placer son mandat sous le signe du changement positif. Comme l'a rappelé Bocar Sy (BHS), partenaire "naturel" de l'ASA, c'est en seulement 45 jours, depuis le dernier "Bamba's day" ( fin juillet) qu'a été prise la décision d'organiser le Salon de l'Investissement, de lancer les invitations et de s'occuper de la logistique. Un travail de titan, réalisé au pas de charge par une équipe, fortement mobilisée autour du président Ibrahima Sow qui impulsait et ne ménageait aucun effort. Au final, ce fut une très belle réussite.
En fait, entre les Sénégalais d'Amérique et leur pays d'origine, c'est toute une histoire. Une relation tellement fusionnelle qu'on a comme l'impression qu'ils n'ont jamais quitté le pays.
Il faut aller à Harlem, sur la 116ème rue, au quartier bien-nommé "Little Sénégal", pour s'en rendre compte. Tout l'environnement, le décor, les senteurs, les restaurants où l'on peut manger du bon thiébou dieune et autres commerces des produits du terroir, l'habillement, les discussions en wolof, le regroupement familial, les dahiras… Bref, tout renvoie au pays natal.
Avec une telle diaspora, point n'est besoin de théoriser sur le devoir d'assistance à la famille restée au pays, l'investissement lucratif pour assurer ses vieux jours. D'où cette vieille relation, depuis 23 ans, avec la Banque de l'Habitat du Sénégal (BHS), qui leur permet d'avoir un compte au pays pour épargner et investir dans l'immobilier, en particulier. Depuis 1992, BHS les accompagne dans tous leurs événements promotionnels du Sénégal. Jusque-là comme le principal sponsor. Désormais, avec la nouvelle mutation, le discours change radicalement. On parle d'opportunités d'investissement dans des secteurs porteurs ; d'entrepreneuriat, de création d'entreprises et d'emplois ; de partenariats mutuellement enrichissants. On met en exergue la force de frappe financière de la Diaspora avec quelque 800 milliards FCFA transférés au pays. Une manne qui ne demande qu'à être bien utilisée pour de l'investissement productif. D'ailleurs, une convention tripartite a été signée entre l'ASA, la BHS et SONAM pour des partenariats stratégiques. La BHS est en train de filialiser certaines de ses activités non-bancaires, comme le transfert, et l'ASA devrait y intervenir comme actionnaire. Ainsi, au lieu de recevoir de simples subventions, l'ASA pourrait prétendre à des dividendes. Une mutation en profondeur qui augure de lendemains enchanteurs…
Le focus sur Diamniadio et BHS
Pour répondre à la nouvelle donne, des structures d'encadrement de l'État comme le FONGIP, la SAPCO, la DGPU (Pôle Urbain de Diamniadio), AIBD (nouvel Aéroport Blaise Diagne) ont fait le déplacement à New York a n de présenter leurs projet-sphares, les dispositifs d'accompagnement, les outils et mécanismes de protection et de sécurisation des investissements, etc. A côté des institutions financières comme BHS, SONAM Assurances ou CGF Bourse qui ont présenté leurs produits innovants, leur offre de services de placement, de financement ou d'assurance.
A tout seigneur, tout honneur, il revenait à Bocar Sy, représentant Seydou Sy Sall empêché, de faire la présentation préparée par la Délégation Générale à la Promotion des Pôles Urbains de Diamniadio et du Lac Rose (DGPU). Une entité mise en place pour donner vie à un projet visionnaire du Président Macky Sall. Le Pôle Urbain de Diamniadio, au carrefour névralgique entre Dakar et le reste du pays. Il fallait sortir de Dakar qui ne cesse d'étouffer tout le pays avec une macrocéphalie urbaine tentaculaire. Seulement 0,3% du territoire national où se concentre 25% de la population et l'essentiel de l'activité économique. Une forte pression sur le foncier qui rendait l'immobilier à Dakar, hors de prix.
Pour inverser la tendance, le Président Macky Sall a pensé créer une nouvelle ville, verte, avec un cadre de vie attrayant et une mixité fonctionnelle et sociale (30% de logements sociaux). Avec le concours de la DGPU, les promoteurs sont allocataires d'assiettes foncières (titre foncier) avec aussi des incitations fiscales. La BHS n'est pas en reste avec un package incitatif pour encourager le logement social, avec des prêts bonifiés pouvant atteindre 25 millions FCFA sans apport personnel, durer jusqu'à 25 ans et au taux compétitif de 7,5%. Qui dit mieux ? Diamniadio devrait être une vraie ville où il fera bon vivre, où on pourra étudier, travailler, se distraire, avec les fonctionnalités requises. Il est prévu à terme 40 000 logements, des activités économiques génératrices de 75 000 emplois sur 4 ans. Diamniadio, c'est également un fort volontarisme politique avec déjà le Centre international de conférences Abdou Diouf (COCAD), sans compter les 8 ministères qui devront y être délocalisés, la 2ème Université de Dakar et le parc industriel en construction, les immeubles de bureaux et d'appartements des promoteurs privés GETRAN ou Senegindia…
L'État et le prive avec la diaspora
Pour compléter cette présentation détaillée de la DGPU par Bocar Sy (BHS), place à Souleymane Niane (SONAM) pour expliquer le rôle de l'assurance dans le cycle d'investissement des Sénégalais de la Diaspora. Dès l'identification du projet à son exploitation, l'assureur accompagne le promoteur pour sécuriser son investissement et sa personne. A travers des produits d'assurance des biens et des personnes, physiques et morales. Contre les risques d'incendies, de bris de machines, de dégâts des eaux pour les entreprises. Pour des assurances-maladie, de retraite complémentaire, de décès… pour l'investisseur et ses employés.
Quant à Abdourahmane Sy, Directeur des Opérations du FONGIP, il a d'abord rappelé que les rejets des dossiers de financement sont imputables à un manque de garanties (51%) et de personnes garantes (14%). D'où le bien-fondé évident de la création du Fonds de garantie des investissements prioritaires (FONGIP). Pour la Diaspora, le FONGIP a créé un sous-fonds qui leur est dédié : le Fonds de garantie des investissements des Sénégalais de l'extérieur (FOGARISE). C'est pour promouvoir l'exploitation des opportunités dans ce qui est appelé des "pôles sectoriels prioritaires" tels que l'agriculture, l'élevage, les TIC, le tourisme…
Parlant de tourisme, Bocar Ly, DG de la SAPCO, a suggéré à ses compatriotes de l'Extérieur de revenir, plus souvent, en vacances au pays, en y amenant leurs amis et contacts étrangers en tant qu'ambassadeurs de la Destination Sénégal. A ce propos, M. Ly a informé que la SAPCO travaille à identifier et aménager des sites d'accueil, à travers tout le pays, pour des projets touristiques. A l'image de la station balnéaire de Saly, des sites comme Pointe Sarène, Joal-Finio ou Mbodiène sont en phase d'aménagement a n d'accueillir des hôtels et villas de luxe, a n d'enrichir et d'améliorer l'offre de la Destination Sénégal.
Pour ce faire, rien de tel que l'opérationnalisation de l'Aéroport international Blaise Diagne (AIBD), si attendu et dont son chef du Service Communication, Mouhamed Habiboullah Fall, projette pour "la n d'année 2016".
Un aéroport construit avec l'argent de tous les usagers de l'aéroport actuel de Dakar à travers la fameuse Redevance pour le développement des infrastructures aéroportuaires (RDIA). Des fonds collectés et placés sous compte séquestre à BNP Paribas et servant à rembourser le prêt ayant permis de financer la construction de l'AIBD. Pour faire la différence et tirer pro t de son avantage comparatif géographique sur Abidjan et Accra, Dakar mise sur la création d'un centre de maintenance aéronautique et d'un centre de formation aux métiers aéroportuaires.
Lors des débats qui ont suivi les présentations, la BHS a décroché le jackpot des questions. Notamment sur les besoins d'accompagnement des projets de ses clients expatriés. A ce propos, Bocar Sy a essayé de se montrer assez pédagogue et didactique pour expliquer leur devoir de respecter la réglementation des changes au sujet du rapatriement de l'épargne des Sénégalais outre-Atlantique. Des conseils avisés sur les conditions de prêts pour les coopératives d'habitat de la Diaspora, l'obligation de garanties réelles en contrepartie des crédits octroyés à défaut de retenues sur salaires pour les employés résidant au pays, etc.