LA COMMISSION LANCET PRONE L’INTEGRATION DE LA JUSTICE DE GENRE
La Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en collaboration avec Enda Santé, a organisé, à Dakar, un atelier de partage du rapport «Parvenir à la justice de genre pour l’équité en santé mondiale».

Pour promouvoir la santé et le bien-être pour tous, la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en partenariat avec Enda Santé, appelle les acteurs concernés à adopter une perspective de justice de genre lors de l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de la législation et de la politique de santé.
La Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, en collaboration avec Enda Santé, a organisé, à Dakar, un atelier de partage du rapport «Parvenir à la justice de genre pour l’équité en santé mondiale». Ce nouveau rapport souligne l’importance d’intégrer la justice de genre dans les programmes et pratiques de santé, afin de promouvoir la santé et le bien-être pour tous.
En effet, explique Sarah Hawkes de la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, «l’application d’une perspective de justice de genre aux politiques, programmes et pratiques de santé améliorerait la santé et le bien-être de tous les individus et réduirait les iniquités en santé. Lorsque des interventions sensibles au genre sont favorisées, elles conduisent, selon des données probantes dans plusieurs domaines de la santé, à l’amélioration des résultats sanitaires à l’échelle de la population».
Ainsi appelle-t-elle «tous les acteurs concernés à adopter une perspective de justice de genre lors de l’élaboration, la mise en œuvre et l’évaluation de la législation et de la politique de santé, et à investir dans l’identification de données probantes positives, puissantes et exploitables qui présentent la justice de genre comme essentielle pour améliorer l’équité en santé et le bien-être de tous les individus».
Pour El Hadj As Sy, co-président de la Commission Lancet sur le genre et la santé mondiale, «la réalisation de la justice entre les sexes dans le domaine de la santé mondiale aura des retombées positives pour tous, en améliorant les résultats en matière de santé et en réduisant les inégalités dans ce domaine». A son avis, «lorsque la justice entre les hommes et les femmes est un objectif des politiques, des programmes et des pratiques, les inégalités en matière de santé sont réduites et les niveaux de santé et de bien-être de la population peuvent s’améliorer».
Le rapport rappelle également des définitions de base et fait des recommandations pour réduire les inégalités en santé. Il considère qu’il s’agit d’un moment crucial pour inverser la tendance et mieux faire comprendre l’importance du genre dans la santé mondiale. Car, expliquent ce groupe d’experts issus de neuf pays qui explorent les liens entre le genre et la santé mondiale, «dans les enquêtes et les recherches sur la santé, les termes «sexe» et «genre» sont fréquemment confondus, mais bien qu’ils interagissent pour déterminer les résultats en matière de santé, ils renvoient à des concepts différents». Ils renseignent que «le genre est une structure sociale qui implique des hiérarchies de pouvoir et qui influence la répartition des ressources (y compris l’accès et l’utilisation des services de santé) entre tous les individus de chaque société. Le sexe fait référence aux caractéristiques biologiques associées à la reproduction sexuée, aux génotypes chromosomiques, aux hormones et aux caractéristiques physiques (y compris, par exemple, les caractéristiques du système de reproduction et les attributs physiologiques)».
Cette commission dit avoir mobilisé ces experts, pendant deux ans, dans le cadre d’une approche pluridisciplinaire axée sur la recherche, les données probantes, le plaidoyer, l’engagement public et les résultats diffusés sur de multiples supports. Aussi est-il précisé, dans un communiqué, que son «travail est guidé par une préoccupation commune : une approche intersectionnelle, décoloniale et politique est nécessaire pour parvenir à un changement transformateur».