DISCORDE AU COLLEGE HYACINTHE THIANDOUM
Les élèves ont repris jeudi le chemin de l’école. Hélas, l’année scolaire qui a commencé hier s’annonce mouvementée pour les parents d’élèves aux revenus faibles et dont les enfants fréquentent les écoles privées

L’école rouvre ses portes. Après plus de quatre mois sans études à cause du coronavirus, c’est avec beaucoup d’enthousiasme que les élèves ont repris le chemin des classes. Hélas, dans certains établissements, la rentrée des classes, plutôt que d’être joyeuse, se fait plutôt sur fond d’une guerre entre parents d’élèves et déclarants responsables. Au centre de la discorde, l’exigence par ces derniers du paiement de trois lois de scolarité couvrant les mois de mars, avril et mai. Ce dont ne veulent pas entendre parler les parents d’élèves qui arguent qu’au cours de ces trois mois, leurs enfants sont restés à la maison et n’ont bénéficié d’aucune prestation… Exemple d’un établissement où le torchon brûle entre parents d’élèves et direction : le collège Hyacinthe Thiandoum de Grand-Yoff où les premiers ont manifesté leur courroux.
Les élèves ont repris, hier, le chemin de l’école. Hélas, l’année scolaire qui a commencé hier s’annonce mouvementée pour les parents d’élèves aux revenus faibles et dont les enfants fréquentent les écoles privées. Tous les parents qui n’avaient pas payé les mois de mars, avril, mai, juin et juillet sont obligés de bourse délier avant de pouvoir faire inscrire leurs enfants. C’est le cas par exemple au collège Hyacinthe Thiandoum. Dans la matinée de ce jeudi, jour d’ouverture des classes, le collège Hyacinthe Thiandoum reçoit élèves, parents et personnel de l’école. Les élèves discutent par groupes d’affinités, tout en respectant le port du masque. Dans le hall de l’établissement, des parents font la queue pour passer à la caisse afin de régulariser arriérés et inscriptions.
Malgré la chaleur excessive, le défilé de parents se poursuit dans l’établissement. Mais si les élèves sourient, ce n’est pas le cas pour les parents qui font plutôt grise mine. N’ayant pas le choix, les malheureux sont contraints de payer avant de voir leurs enfants acceptés de nouveau. Au bâtiment qui abrite le secrétariat et la direction du collège, c’est toute une panoplie de fournitures qui est exposée. Certains parents sont assis dans bureau du secrétaire en attente de voir le directeur. D’autres sont là pour s’assurer que leurs enfants sont bien en classe. « Patientez. Le directeur est pris. Il est en train de recevoir les parents d’élèves », dit la secrétaire à votre serviteur. Après plus d’une heure, sourire en coin, la secrétaire informe avec une exquise politesse au visiteur que le directeur est navré de ne pouvoir le recevoir. Le soleil est au zénith. L’école se vide de ses occupants. Quelques élèves trainent dans la cour. Mais le hall est toujours envahi. « Je suis heureux de retrouver mes camarades de classe que je n’ai pas vus depuis plusieurs mois», confie avec un large sourire un jeune collégien. Par contraste, c’est une mine d’enterrement qu’affiche une parente qui vient de régler ses arriérés, l’air contrarié. « J’ai payé les arriérés avant d’inscrire mon enfant. Il ne me restait qu’un mois que j’ai complété en venant l’inscrire », informe la dame. Un autre parent d’élève, la quarantaine, dit qu’il ne peut pas payer les arriérés en une seule tranche. C’est impossible. « Je paie par moratoire. L’Etat n’a aucune considération pour nous (parents d’élèves)qui emmenons notre progéniture dans le privé. C’est l’Etat qui a demandé d’arrêter les cours. Si maintenant les écoles privées nous exigent de payer des mois pour lesquels nos enfants n’ont pas étudié dans les normes, c’est à l’Etat de régler ça avec les directions de ces établissements. Personnellement, je ne peux pas payer tous ces mois en une seule tranche. Il faudra que la direction soit compréhensive », a-t-il dit.
Au niveau de l’école, c’est payer ou rentrer à la maison ! Ou bien aller voir ailleurs. Fournitures dans un sac, cette parente confie avoir été contrainte de payer avant d’inscrire ses enfants. « J’ai payé les arriérés avant la rentrée. Car ils avaient même refusé de nous remettre les bulletins. Voilà pourquoi j’ai réglé avant les inscriptions », indique la dame. Pour une autre, l’école refuse d’accueillir son enfant qui est pourtant là depuis 2015. « Mon problème est que j’ai trouvé les classes pleines. Ils ont refusé de l’inscrire. Alors que mon enfant étudie ici depuis 2015. C’est du n’importe quoi ! Ils n’ont aucune pitié pour les gens. Pensent-ils que c’est facile de trouver une somme pareille ? », se désole la dame, furieuse et désespérée. Au collège Hyacinthe Thiandoum, le personnel et la direction refusent de répondre aux questions des journalistes...