ABDOURAHMANE DIOUF TABLE SUR 150 MILLIARDS POUR REGLER LES URGENCES
Le ministre a fait un bref historique de la démarche adoptée et des actes posés depuis sa nomination, tout en faisant un diagnostic situationnel dans les universités sénégalaises

Cinq mois après sa première visite à l’Université Gaston Berger de Saint - Louis, le ministre de l’Enseignement Supérieur de la Recherche et de l’innovation, Dr Abdourahmane Diouf , accompagné d’une forte délégation de son ministère, est revenu à Sanar où il a rencontré les responsables des étudiants de ce temple du savoir et des autres universités du Sénégal.
Dr Abdourahmane Diouf a fait un bref historique de la démarche adoptée et des actes posés depuis sa nomination, tout en faisant un diagnostic situationnel dans les universités sénégalaises. « Je me suis dit qu’il faut être un ministre de l’Enseignement Supérieur de terrain, c’est pourquoi nous avons initié une tournée nationale dans les universités du Sénégal pour mieux diagnostiquer leurs problèmes. Il y a eu beaucoup de bruits par rapport à ce qu’on appellerait une crise. Mais moi, je ne l’appelle pas une crise. Tout le monde sait que le budget doit s’inscrire sur 12 mois. Mais quand nous sommes venus, nous nous sommes rendu compte que le budget du Ministère de l’Enseignement Supérieur, qui tourne autour de 300 milliards de FCFA, ne parvenait pas à couvrir la totalité de l’année et je l’ai dit dès les premiers jours et tous les recteurs l’ont dit ainsi que les syndicats d’enseignants et les directeurs des CROUS. Cela veut dire qu’il y a une unanimité sur cette question et qu’il ne s’est pas agi pour nous de nous retrancher autour d’un manque de moyens pour ne pas faire face à nos obligations », a indiqué Dr Abdourahmane Diouf qui a ajouté qu’à l’époque, globalement, l’Enseignement Supérieur avait besoin de 150 milliards FCFA pour régler les problèmes urgents.
DIFFICULTES POUR STABILISER L’ANNEE SCOLAIRE
Pour l’autorité ministérielle, le deuxième problème rencontré par les universités, c’est la difficulté à stabiliser l’année voire le calendrier académique avec le chevauchement des années universitaires. Dr Abdourahmane Diouf a assuré que certains étudiants auront une année académique normale alors que d’autres ne l’auront pas. Cependant, il rassure qu’ils sont dans le temps pour la réalisation des engagements. Il dit être dans le principe de responsabilité et espère que les problèmes seront pris en charge carle Président de République a promis de mettre en œuvre un programme d’urgence pour les infrastructures dans les universités.
Dr El Hadj Abdourahmane Diouf s’est dit toutefois surpris et écœuré par les scènes de violences dont ont fait montre les étudiants de l’Université Assane Seck de Ziguinchor (UASZ) et qui ont abouti à la fermeture du campus pédagogique. « Je tiens à rappeler à l’intention de la communauté et de l’opinion publique, qu’un ministre n’a aucun droit ni aucune prérogative pour fermer une université. Le ministre de l’Enseignement Supérieur et le Recteur ne peuvent pas fermer une unversité, encore moins le Directeur du Centre Régional des Œuvres Universitaires de Ziguinchor. Il faut savoir comment fonctionnent les universités. C’est plutôt le Conseil académique, qui regroupe toutes les entités de l’université qui, en toute liberté sans ingérence aucune du ministre de l’Enseignement Supérieur, a pris la décision de fermer cette université », informe- t-il.
Avec fermeté, Dr Diouf a dit aux étudiants qu’ils n’ont pas le droit d’empêcher leurs jeunes frères de s’inscrire dans les universités sénégalaises. « Laissez vos jeunes frères et sœurs venir s’inscrire dans les universités », leur a -t-il asséné avant de lancer un appel à la sérénité et à la paix, à l’unité pour bâtir une nouvelle ère pour l’université sénégalaise.