LES ÉTUDIANTS EXIGENT DE MEILLEURES CONDITIONS SOCIALES
Affrontements aux universités de Bambey et Ziguinchor

Les étudiants de l’université Alioune Diop de Bambey ont décrété une grève illimitée et s’opposent chaque jour aux forces de l’ordre. Ils exigent, entre autres, la levée des sanctions sur la dissolution de leur coordination, le rétablissement des Amicales, des deux sessions et de meilleures conditions sociales. Ils demandent également à l’administration de faire la lumière sur les circonstances de la mort de leur camarade étudiant qui serait victime d’une «intoxication alimentaire alors que l’administration a déjà démenti une telle accusation. A Ziguinchor, la même situation y prévaut.
L’année dernière, la coordination des étudiants de l’Université Alioune Diop de Bambey avait perturbé les enseignements-apprentissages en boycottant les examens dans certains UFR tout en violentant des enseignants. Des comportements qui avaient amené les autorités universitaires à prendre des résolutions lors d’une assemblée tenue le 9 août avec une décision de suspendre les enseignements et de dissoudre la coordination des étudiants et les Amicales de l’université de Bambey. Ce, jusqu’à nouvel ordre. Ils craignaient une escalade de la violence qui avait fini de perturber les enseignements dans ce temple du savoir.
L’administration universitaire parlait d’une perturbation des activités pédagogiques par cette coordination estudiantine et les amicales affiliées qui avaient plongé l’université dans un climat d’insécurité. Quatre mois après ces incidents, le climat est devenu beaucoup plus tendu entre l’administration et les étudiants qui exigent le rétablissement de cette coordination. « Nous n’avons pas de représentants à l’université. Or, nous ne pouvons pas être dans une université sans représentants. C’est inadmissible. Nous exigeons le rétablissement de la coordination dans les plus brefs délais », a dit Abass Sall, membre de la coordination mise en stand-by par les autorités universitaires de la région de Diourbel. Deux jours durant, ils se sont barricadés en affrontant les forces de l’ordre et ont même saccagé le restaurant universitaire.
A l’origine de cet incident, la mort de leur camarade originaire de Kaolack qui serait victime d’une intoxication alimentaire, même si le directeur du Crous (centre des Œuvres universitaires et sociales) de ladite université a essayé de lever toute équivoque sur cette accusation disant que sa mort n’est aucunement liée à une intoxication alimentaire. Ce qui n’a changé en rien leur souhait de connaître les circonstances du décès de leur camarade.
Abass Sall, membre de la coordination des étudiants délégués, n’y va pas par quatre chemins. Les étudiants de Bambey, dit-il, veulent la lumière sur les conditions dans lesquelles est décédé leur camarade d’amphithéâtre. «Nous savons tous qu’il avait les symptômes d’une intoxication alimentaire après avoir mangé au restau de l’université», a-t-il insisté. Ils comptent ainsi en découdre avec l’administration jusqu’à obtenir gain de cause par rapport à tous les points inscrits dans leur plateforme revendicative dont celui relatif à l’organisation des examens dans une session unique. « L’administration veut nous forcer à une session unique. Or, le taux de réussite avec les deux sessions n’était que de 15%. Si c’est une session unique, cela veut dire qu’ils veulent sacrifier les étudiants. Ce que nous n’accepterons jamais parce que les conditions sont difficiles ».
Avec cette grève donc, les étudiants disent vouloir «limiter les dégâts», et ils sont déterminés à mener le combat jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. Le mot d’ordre reste pour le moment, l’arrêt des cours et une confrontation avec les forces de l’ordre tous les jours. Ce qui donne des allures d’une grève illimitée. «Nous n’allons pas nous arrêter là. Nous irons jusqu’au bout. Quand la cause est noble, on s’engage», a-t-il martelé. Pour manifester leur colère, ils ont fait face aux forces de l’ordre deux jours durant en barrant la route nationale numéro 3, brûlé des pneus et saccagé le restaurant dans lequel leur camarade aurait mangé le spaghettis accompagné de cornes bœuf qui aurait provoqué une indigestion chez beaucoup d’étudiants à Bambey. Pour rappel, l’administration a battu en brèche cette accusation faisant état d’une intoxication alimentaire au sein même de l’université. Les étudiants réclament surtout une audience avec le chef de l’Etat Macky Sall.
Ziguinchor réclame son campus social
Et c’est au moment où leurs camarades de l’université Assane Seck de Ziguinchor qui, après avoir décrété une journée sans ticket, étaient également au front hier pour affronter les forces de l’ordre tout en exigeant l’achèvement des travaux de construction des campus pédagogique et social.