«UN HOMME NE HORS MARIAGE PEUT ETRE IMAM»
OUSTAZ ASSANE DIOUF, WALF TV

Dans la culture africaine comme sénégalaise, il est inconcevable d’avoir un enfant en dehors des liens du mariage au risque de l’exposer à être la honte de sa famille. Un acte qui vous poursuit durant votre vie et cela de génération en génération. Ainsi être né hors mariage devient une fatalité. Ces enfants deviennent alors victimes de discrimination et de rejet face à une société injuste et hypocrite. Cette même société se permet de donner des sanctions sur le dos de l’Islam.
Certains avancent qu’ils ne sont pas reconnus par l’Islam, qu’ils ne peuvent diriger une prière et encore moins devenir imam ; d’autres soutiennent mordicus qu’ils ne pourront pas bénéficier du legs de leur parents après la mort de ces derniers. Imam Assane Diouf se prononce et donne des clarifications.
«L’Islam ne fait aucune différence entre un enfant légitime et un autre considéré comme né du péché. Un tel enfant peut être imam comme tout autre musulman. Cependant, il ne pourra pas hériter de son père, car rien ne prouve qu’il est né de lui. En revanche, vis-à-vis sa mère, il bénéficie de l’héritage au même titre que les autres enfants. L’Islam ne reconnaît que la mère, car sa maternité ne peut être mise en doute», précise l’imam.
Et pourtant, ces victimes, car n’ayant pas demandé où et comment ils doivent naître, sont souvent stigmatisées par une société qui les croit coupables. Une culpabilité qui les traumatise et fait d’eux des marginaux. Selon oustaze Assane Diouf, cette marginalisation ne peut être justifiée par l’Islam. «Nous vivons dans une société assez conservatrice avec des préjugés à n’en plus finir. La population juge la personne par sa naissance et non par ses actes. Contrairement à l’Islam qui impute l’entière responsabilité aux parents, ce sera à ces derniers d’en répondre devant Dieu».
Même si les jeunes sont devenus «modernes» et plus ouverts d’esprit, cette situation ne risque pas de changer de sitôt.