''NOUS VOULONS DÉVELOPPER UNE VISION INCLUSIVE DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE''
MOHAMED AHMED TIDIANE SALL, PRESIDENT DU COLLEGE UNIVERSITE ISLAMIQUE (CUIM) DE DAKAR

L’enseignement professionnel de manière inclusive avec un accent sur les valeurs de l’éthique et de la morale musulmane, c’est l’objectif du Collège université islamique (CUIM). Selon son président, Mohamed Ahmed Tidiane Sall, l’objectif principal est de «contribuer à l’émergence d’un vivier de techniciens supérieurs»
Qu’est-ce qui a guidé à la création d’un Collège université islamique ?
C’est dans l’optique de former des cadres de haut niveau qui respectent les valeurs de l’islam. A partir de la création de ce collège, nous voulons proposer un modèle d’enseignement qui va allier l’éthique musulmane et l’acquisition de connaissances scientifiques et techniques. Mieux encore, c’est de répondre au souci de mettre sur le marché de l’emploi, des cadres, des techniciens, qui maîtrisent les outils modernes de management et de gestion et qui en plus, sont imprégnés, comme je l’ai dit tantôt, de l’éthique et de la morale musulmane.
Quels sont les objectifs que vous vous êtes assignés ?
L’objectif principal visé est d’imprimer au collège, une fonction d’établissement de formation, au service du développement rural national. Il s’agira pour nous, à travers l’enseignement théorique et pratique dispensé au bénéficiaire, de contribuer à l’émergence d’un vivier de techniciens supérieurs en entreprenariat agricole. Nous comptons aussi initier un partenariat dynamique avec le système national de recherche agricole et agro-alimentaire, les établissements de formation… L’un de nos objectifs est également de contribuer à l’émergence de véritables entrepreneurs agricoles, au sens large, qui sont capables d’apporter leur savoir-faire, pour contribuer à l’émergence d’une agriculture et d’un élevage porteur.
Au-delà de la filière agricole, quels autres enseignements dispensés ?
Permettez–moi d’abord de préciser que ce programme d’enseignement est destiné aux jeunes bacheliers francophones, mais aussi arabophones. Pour cette catégorie, il est prévu une session de mise à niveau en français. La formation va porter sur deux années. Là aussi, nous mettons à la disposition des étudiants pour la mise en œuvre pratique de leurs connaissances, un champ d’expérimentation de 150 hectares dans la vallée du fleuve Sénégal.
Pour ce qui est du contenu de la formation, les étudiants recevront des enseignements en biologie, ne chimie, en mathématiques, en informatique, en pédologie, en gestion des ressources naturelles, en économie rurale, en élaboration de projets de développement agricole, en conservation de produits agricoles…
Vous parliez tantôt de la possibilité d’insertion des bacheliers en arabe dans votre établissement. Est-ce à dire que le CUIM ne reçoit que des bacheliers.
Pas du tout, nous nous intéressons de manière générale, à la formation des jeunes. C’est ainsi que nous voulons développer une vision inclusive de la formation professionnelle. Tenez par exemple, pour les jeunes qui ont juste le CEPE, nous avons développé des filières tendant à leur donner une formation professionnelle que cela soit en menuiserie, plomberie et n’importe quel autre domaine de l’artisanat. Mieux encore, ils ne seront pas exclus des filières agricoles, avec un programme adapté à leur niveau et pouvant leur offrir des débouchés. Ceux qui ont le BFEM ou le niveau du collège, à l’issu de leur formation, seront des techniciens professionnels. Les bacheliers et assimilés, sortiront avec le titre de technicien supérieur. Ce programme, nous l’avons développé en nous inspirant d’une expérience vécue en Algérie