''L’ETAT EST AVEC LE PRIVÉ NATIONAL''
MAHAMMAD BOUN ABDALLAH DIONNE A L’OUVERTURE DES ASSISES DE L’ENTRPRISE

Présidant l’ouverture des Assises de l’entreprise organisées par le Conseil national du patronat (Cnp), le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a tenu à rassurer le secteur privé national : « L’Etat est avec vous ! », a-t-il lancé aux entrepreneurs.
« Souciez-vous de votre famille d’entrepreneurs dans la commande publique, dans les concessions publiques, dans les contrats de partenariat public/privé [et] réduisez progressivement la dépendance de notre nation vis-à-vis de l’extérieur ».
C’est en ces termes que le président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, s’est adressé au chef du gouvernement, Mahammad Boun Abdallah Dionne, hier, à l’ouverture des Assises nationales de l’entreprise.
Ce à quoi ce dernier répond : « l’Etat est avec vous, il n’est pas contre vous, parce que sans entreprise, il n’y a pas d’emplois ou de croissance [...] Cette grande attention, elle vous est acquise », rassure-t-il, avant de lancer cette interrogation : « Que peut faire l’Etat sans l’entreprise, lieu de création de la richesse et de l’emploi, socle de la croissance, moteur du progrès social et économique ? ».
D’après le chef du gouvernement, le dynamisme du secteur privé est une condition sine qua none de toute émergence économique. Concernant l’idée de préférence nationale agitée par le patronat, le Premier ministre répond, en guise de défi : « S’il y a parmi vous quelqu’un qui est capable de nous installer une centrale électrique à charbon de 250 mégawatts, l’Etat est preneur ».
Pour ce qui est du Code des marchés publics, il rappelle que l’offre spontanée, c’est l’exception, la règle étant l’appel d’offre. Toutefois, dit-il, l’Etat exige, en cas d’offre spontanée, d’attribuer 20 % des parts du marché en cotraitance avec des Sénégalais. Et s’il s’agit d’un secteur à haut niveau de concentration technologique, il faudrait un transfert de technologies.
Réfutant le « favoritisme » accordé aux entreprises étrangères dans la réalisation des projets de l’Etat, le Premier ministre estime qu’il s’agit d’un « problème de perception ».
Selon lui, si l’on prend secteur par secteur, il est impossible de trouver, hormis le secteur bancaire, une mainmise des étrangers. Ceci étant dit, les banques qui marchent le plus sont celles acquises par des étrangers. Il croit au principe d’Adam Smith selon lequel l’accumulation est une source de richesse.
« Si l’on n’accumule pas, on fait l’effort d’investir et qu’on passe la main à l’autre, à qui la faute ? », s’interroge-t-il.
Pour lui, la question est plutôt de savoir comment les entreprises nationales participent au Pse. « La réussite du Pse, c’est aussi la vôtre, parce que nous l’avons conçu ensemble, l’avons porté ensemble et nous le réaliserons ensemble. Les ambitions de ce plan sont fortes, elles sont à la mesure des espérances légitimes de nos compatriotes », dit-il, invitant les forces vives et tous les talents à l’action. Il souligne, enfin, la complicité qui doit exister entre le secteur privé national et l’Etat.