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30 avril 2025
AU-DELÀ L'ENTREPRENARIAT AFRICAIN
Michaëlle Jean défend les entrepreneurs en particulier les femmes et les jeunes : Sans entrepreneur(e)s, il n’y a pas de création de richesses et de partage des valeurs possible - L'INTÉGRALITÉ DE SON DISCOURS À NIAMEY
SenePlus vous propose le discours complet de Michaëlle Jean prononcé devant les membres de la Chambre de Commerce, d’industrie et d’artisanat du Niger
Madame la ministre de la Promotion de la femme et de la Protection de l’enfant,
Monsieur le ministre du Commerce et de la Promotion du secteur privé,
Madame la ministre déléguée aux Affaires étrangères,
Monsieur le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Niger,
Monsieur le Secrétaire permanent de l’AIMF
Mesdames et Messieurs,
Chers amis,
J’étais impatiente d’être parmi vous, de pouvoir m’adresser à vous, les femmes et les hommes entrepreneurs du Niger.
J’aimerais que notre rencontre soit marquante, voire déterminante pour chacune et chacun d’entre vous, et sachez combien elle le sera pour moi, car il m’importe de savoir quelles sont vos préoccupations, ce que vous accomplissez et comment la Francophonie peut s’investir à vos côtés.
En qualité de Secrétaire générale de la Francophonie, une Organisation internationale, l’OIF, qui rassemble 84 États et gouvernements sur les 5 continents, des pays qui ont en partage la langue française et en font un trait d’union et de coopération, je me réjouis du fait que trois de nos pôles d’actions phares soient liés à des stratégies que nous portons avec conviction et qui vous concernent au premier chef : une stratégie économique et numérique adossée à une stratégie jeunesse et à une vigoureuse politique en faveur d’une éducation et d’une formation de qualité pour toutes et pour tous, tout au long de la vie.
Ces stratégies sont aussi nourries par toutes nos autres missions et expertises, au service de la démocratie, des droits et des libertés, du renforcement de l’État de droit, au service de l’égalité entre les femmes et les hommes, du développement solidaire, inclusif et responsable, de la promotion de la diversité culturelle et linguistique.
Alors je veux remercier les organisateurs de cette rencontre, je veux vous remercier Monsieur le Président de la chambre de commerce et d’industrie du Niger, cher Moussa Sidi Mohamed, de m’offrir cette occasion de vous dire et de voir tout ce que nous pourrions réaliser ensemble.
Depuis 2 ans, l’OIF a le souci de rassembler les acteurs économiques de tout l’espace francophone, de créer pour vous et avec vous des occasions d’échanges, de réseautage et de partenariat, d’explorer des débouchés et des marchés, de bonifier l’offre sur des standards de qualité pour mieux répondre à la demande. Il faut pouvoir saisir les possibilités et tout ce qui est à notre portée dans l’espace francophone, impulser des synergies nouvelles et gagnantes. L’idée d’un réseau francophone des chambres de commerce et d’industrie fait son chemin, partout elles le réclament et je veux recueillir votre avis à ce sujet aussi.
Chers amis,
Je suis d’abord là pour vous dire que la Francophonie se met à votre service, pour accompagner vos initiatives, faciliter vos partenariats au sein de l’espace francophone, porter les plaidoyers là où il le faut.
Sans entrepreneur(e)s, il n’y a pas de solution satisfaisante aux défis présents et futurs des pays.
Sans entrepreneur(e)s, il n’y a pas de création de richesses et de partage des valeurs possible.
Sans entrepreneur(e)s, il n’y a pas de création, de reprise ou de développement d’entreprises possible.
Entrepreneur(e)s et entreprises sont les leviers de croissance et d’emploi, d’un pays, d’un continent, d’une Afrique qui gagne à l’horizon 2030.
Et je constate combien, partout, dans l’espace francophone, les femmes et les hommes entrepreneurs veulent se rejoindre, être de la partie, donner du sens à l’économie.
Et pour cela nous avons lancé une série de rencontres stratégiques : les journées de la Francophonie économique et numérique qui rassemblent des entrepreneurs, des experts, des universitaires, des chercheurs, des représentants de la banque et de la finance , de représentants aussi des Etats et gouvernements. Nous les réunissons sur des thématiques d’actualité, les défis et les urgences de l’heure, les nouveaux enjeux de l’économie, les normes et les politiques à mettre en œuvre pour plus de compétitivité.
Les diagnostics sont posés, nous les connaissons tous. Le temps est venu de se fédérer autour de stratégies et de solutions.
Briser les solitudes est essentiel. Savoir que les défis du Niger nous concernent tous.
Faire reculer une pauvreté encore trop répandue, en particulier chez les femmes et dans les zones rurales où vit près de 80% de la population nous concerne tous.
La sécurité alimentaire de ces populations, est une préoccupation vitale, qui nous concerne tous.
Les conséquences à moyen et long terme de la croissance démographique, sont un défi qui nous concerne tous.
Faire de ces 70% de jeunes de moins de 25 ans un véritable dividende économique est un défi qui nous concerne tous.
Il n’en reste pas moins que les solutions les mieux adaptées, les plus innovantes aussi, c’est au Niger et par le Niger qu’elles doivent être conçues et portées. Et les jeunes, les femmes sont en train de les concrétiser.
L’initiative 3N, les Nigériens nourrissent les Nigériens, commence également à porter ses fruits.
Aujourd’hui, les activités les plus traditionnelles peuvent bénéficier des nouvelles technologies. C’est ce qu’illustre par exemple le projet de télé-irrigation de Techinnov que j’ai découvert ce matin à Goubé, un projet porté par des femmes et soutenu par l’OIF dans le cadre de son programme d’appui à l’entreprenariat des jeunes et des femmes. Je pense aussi à la créativité et au dynamisme des jeunes incubés du CIPMEN avec lesquels j’ai longuement échangé hier.
Il faut investir dans le génie des collectivités, les solutions venant du terrain, les initiatives locales.
Un moment à saisir ! Et la Francophonie veut être à vos côtés, elle veut et peut vous accompagner dans cette dynamique prometteuse dans le cadre de sa stratégie économique et notamment celui de son programme de soutien à l’entrepreneuriat.
Parce que la Francophonie, aujourd’hui, plus exactement depuis 2012, c’est, je vous le disais, une Stratégie numérique bien en marche et le déploiement depuis 2014, d’une légitime et ambitieuse stratégie économique.
Ces initiatives majeures en ont surpris plus d’un alors qu’il s’agit en quelque sorte de l’aboutissement logique de toutes nos actions en matière politique, éducative et culturelle. Cela participe du même objectif : favoriser un développement humain et économique durable, un développement responsable et inclusif, de la croissance partagée, qui sont autant de conditions pour la paix, la sécurité et la stabilité du monde.
Pour ce faire, nous poursuivons de front trois objectifs complémentaires destinés à renforcer les écosystèmes locaux, nationaux et régionaux.
Premier objectif : contribuer, Je le disais, à l’insertion socio-économique des femmes et des jeunes en promouvant l’entreprenariat et la création d’emplois stables et décents dans des secteurs d’avenir, innovants et de développement responsable. Je pense notamment aux secteurs de l’économie verte et bleue, de l’agriculture durable, de l’économie sociale et solidaire, de l’économie de la culture ou de l’économie numérique. J’ai souhaité que cela se traduise très vite, concrètement, sur le terrain, avec la pérennisation, pour commencer dans 12 pays de l’Afrique subsaharienne et de l’Océan indien, d’incubateurs d’entreprises. Le Niger fait partie de ces douze pays. Et je signerai demain l’accord cadre qui formalisera et officialisera notre partenariat.
Pourquoi cibler les jeunes ?
Parce que le chômage des jeunes, la désespérance qu’il génère, l’exil forcé qu’il entraîne souvent, est devenu le plus grand scandale de notre siècle en même temps qu’une véritable bombe à retardement..alors que cette jeunesse constitue une richesse irremplaçable.
Pourquoi cibler les femmes ?
Parce que 865 millions de femmes dans le monde sont encore empêchées de contribuer à l’économie de leur pays, dont 812 millions dans les pays en voie de développement ou émergents.
Vous le savez, Mesdames, les femmes ont trop fréquemment l’apanage des emplois informels, précaires et mal rémunérés. Elles sont les premières victimes des crises économiques qui secouent leurs pays, leurs régions. Elles sont sous-représentées à tous les niveaux du processus de décision dans le domaine économique.
Et pourtant, toutes les études, tous les rapports le montrent : la prospérité de l’économie mondiale est entre les mains des femmes. Vous l’avez compris, vous, femmes du Niger. Nous l’avons également compris en Francophonie et nous œuvrons, sans relâche, dans ce sens. Car investir dans les initiatives économiques des femmes et des jeunes est un pari gagnant, le gage d’un développement inclusif de toutes les forces vives de nos sociétés pour plus de prospérité partagée.
Même si ces dernières années nous avons mis l’accent sur la participation de la femme à la vie économique, voilà plus de 20 ans que la Francophonie joue un rôle actif dans la promotion de l’égalité femme-homme et des droits des femmes dans tous les domaines.
Notre implication dans la Conférence de Pékin a été exemplaire et nous avons mis en place le Réseau francophone pour l’égalité femme-homme.
Nous avons également adopté une Déclaration et un Plan d’action sur les violences faites aux femmes et aux filles ; et plus récemment, en 2015, notre Déclaration francophone sur l’autonomisation économique des femmes a été présentée à la 59e session de la Commission de la Condition de la femme des Nations Unies. Je serai à l’Union européenne à Bruxelles le 8 mars, et quelques jours après à l’ONU, à New York, pour porter le plaidoyer de la francophonie en faveur de l’autonomisation des femmes.
Car faire entendre la voix, les voix des femmes francophones à l’international, telle est aussi notre mission et nous la menons avec enthousiasme et détermination. Et la voix des femmes nigériennes compte !
Second objectif de notre programme d’entrepreneuriat chez les femmes et les jeunes : renforcer l’environnement entrepreneurial - institutionnel, normatif, stratégique, financier - afin de faciliter la création et le développement d’entreprises formelles et d’aider les entrepreneurs à saisir les opportunités de croissance et de développement.
Troisième objectif : développer des plateformes d’échanges d’expérience et de bonnes pratiques sur l’emploi et l’entreprenariat, et surtout mettre en réseau les acteurs.
Je crois, à cet égard, à l’utilité, à la nécessité de répertorier, de cartographier les expériences en marche dans l’espace francophone, nos solutions, nos capacités d’agir, les vôtres et celles de tous les autres.
Et nous avons, dans ce domaine aussi, une longue expérience. Il n’est qu’à voir le maillage, unique en son genre, que nous avons développé, année après année dans l’espace francophone et bien au-delà : réseaux d’universitaires, de maires de grandes villes, de parlementaires, de media, réseaux institutionnels, réseaux professionnels dans les secteurs les plus variés, réseaux de femmes, de jeunes.
Vous n’imaginez pas la puissance, la force de mobilisation et d’expertise, le pouvoir des échanges d’expériences de ces différents réseaux, qui plus est dans un monde toujours plus appelé à fonctionner en réseau.
Mesdames et Messieurs,
Voilà quelques pistes concrètes sur la manière dont la Francophonie peut accompagner le Niger dans la mise en œuvre de son plan de développement économique et social, qui décline la stratégie de développement et de croissance inclusive « Niger 2035 » portée par les autorités nationales.
Nous avons beaucoup de choses à faire ensemble. C’est de cela, tout simplement, que je voulais vous convaincre aujourd’hui.
Je vous remercie.
MICHAËLLE JEAN SE SOUVIENT
À Niamey la SG de la Francophie revient aux sources institutionnelles de la Francophonie et se rappelle de Dior, Senghor et Bourguiba - L'INTÉGRALITÉ DE SON DISCOURS
SenePlus vous propose le discours complet de Michaëlle Jean à Niamey lors de l'ouverture du Forum Sahel Innov :
Excellences,
Monsieur le Président de la République du Niger,
Monsieur le Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les ministres,
Madame et Messieurs les chefs d’institutions,
Monsieur le gouverneur de la Région de Niamey,
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,
Monsieur le Directeur général du CIPMEN,
Mesdames, Messieurs,
Chers jeunes entrepreneurs,
Monsieur le Président de la République,
Ma visite dans votre pays touche à sa fin. Je repartirai ce soir avec le sentiment fort et poignant d’être revenue aux sources institutionnelles de la Francophonie.
Dans ce pays où a été signé, en 1970, le Traité de Niamey, fondateur de la Francophonie. C’était tout près d’ici dans l’Hémicycle de l’Assemblée nationale.
Dans ce pays qui a donné à l’Agence de coopération culturelle et technique, ancêtre de l’Organisation internationale de la Francophonie, l’un de ses éminents hauts responsables : le Professeur Dan Dicko Dan Koulodo.
Je repartirai aussi avec le sentiment d’être revenue aux sources philosophiques de la Francophonie.
Dans ce pays qui a donné à la Francophonie l’un de ses pères spirituels, Diori Hamani qui, aux côtés de Léopold Sédar Senghor et Habib Bourguiba insuffla à ce projet son humanisme intégral et toute sa modernité.
Le Niger est en train de renouer avec cet esprit avant-gardiste.
Celui du pionnier de l’énergie solaire, le Professeur Abdou Moumouni, cet homme vrai, ignorant l’égoïsme, cet homme lié, ligoté au peuple, cet intellectuel organique comme le qualifiait l’historien Ki Zerbo.
L’esprit avant-gardiste, aussi, du Sommet de Maradi, en 1984, sur la lutte contre la désertification, 8 ans avant le Sommet de la Terre de Rio.
L’esprit avant-gardiste qui a conduit le Niger à accueillir les deux premières éditions, mais pas les dernières, du Forum International Jeunes Emplois verts.
Alors je repars remplie de confiance parce que j’ai ressenti ,à chaque instant de cette visite, combien le Niger est en train de renaître au Monde, à l’Afrique, au Sahel.
Je ne pense pas seulement à cette renaissance culturelle qui vous est si chère, Monsieur le Président, mais aussi à cette renaissance économique, agricole, sociale, technologique, pour plus d’Etat de droit, plus d’infrastructures, plus d’éducation et de formation, notamment pour les filles - je sais combien vous y tenez Monsieur le Président - plus plus de santé, plus de numérique, plus de développement, plus de sécurité dans cette région de tous les dangers, menacée et convoitée par des prédateurs, des criminels sans foi ni loi, plus de jeunesse. Une jeunesse à laquelle il faut donner des raisons d’espérer et les moyens d’entreprendre et de s’épanouir.
La encore, le Niger fait figure de pionnier. Il est le seul pays que je connaisse à s’être doté , en plus d’un ministère de la Jeunesse, d’un ministère de l’entreprenariat jeunesse. Alors je souhaite que vous soyez imité dans tous les pays de la Francophonie comme dans le reste du monde car donner toutes ses chances à la jeunesse , c’est donner au monde toutes les chances d’être plus inventif, plus solidaire, plus démocratique, plus équitable et plus stable.
Cette jeunesse de moins de 25 ans qui représente 70% de la population au Niger, cette jeunesse qui perpétue l’âme et le génie du peuple nigérien, son courage et sa capacité de résistance, sa combattivité et sa créativité face à une nature qui exprime, ici, toute sa délicatesse et sa rudesse, toute sa générosité et son hostilité.
Alors je ne saurais vous dire combien je suis honorée de vivre à vos côtés ces moments formidables de partage avec cette jeunesse qui nous donne toutes les raisons de porter un regard confiant sur l’avenir du Niger, du Sahel et du continent africain tout en entier.
Monsieur le Président,
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Ce que j’ai vu, ce que je j’ai entendu en échangeant dimanche avec les jeunes entrepreneurs du CIPMEN, en me rendant à Zinder pour découvrir le projet Mon champ, à Goubé pour découvrir le projet Tech-Innov, vaut mieux que tous les discours parce que j’ai vu des femmes, des hommes et des jeunes, la tête et le cœur remplis d’idées, de projets, d’initiatives ingénieuses, innovantes, audacieuses dans une grande diversité de secteurs et de filières, des projets et des initiatives qui ne demandent qu’à être révélés, valorisés, amplifiés et qui nous démontrent que la vraie richesse d’un pays se mesure aux ressources de son capital humain.
Alors je ne saurais vous dire combien je suis émue d’être la marraine de la première édition de Sahel Innov, combien aussi je me sens investie d’une responsabilité que je ferai tout pour honorer.
Croyez-moi ce ne sera pas un défi insurmontable parce que ce Forum
me donne raison, donne raison à la Francophonie de vouloir être un révélateur, un catalyseur, un facilitateur de réussites.
Ce Forum donne raison à la Francophonie de penser que la solution au défi d’un développement humain et économique responsable, d’une croissance partagée, de l’adaptation au réchauffement climatique, de la création d’emplois, au Niger, au Sahel, comme dans d’autres régions, est indissociable de la montée en puissance de l’entrepreneuriat des femmes et des jeunes, de la constitution et de la structuration d’un tissu vigoureux de très petites, petites et moyennes entreprises et industries car ce sont elles qui, partout, on le sait, tirent la croissance, créent de la richesse et de l’emploi.
La Francophonie s’est donnée les moyens de ses convictions pour que les femmes et les jeunes deviennent, pour que vous, chers jeunes entrepreneurs, deveniez, sur le terrain, ces acteurs de développement et ces vecteurs de paix, comme les chefs d’Etat et de gouvernement s’y sont engagés lors des Sommets de Dakar et de Madagascar, -vous y étiez Monsieur le Président - car ce qui est en jeu, c’est aussi la stabilité et la sécurité de l’espace francophone et du monde.
Notre objectif n’est donc pas d’agir pour les femmes et les jeunes, mais d’agir pour eux, avec eux. La nuance est essentielle.
C’est bien dans cet état d’esprit que nous déployons notre stratégie jeunesse, notre stratégie numérique, notre stratégie économique. Et dans le cadre de cette stratégie économique nous avons lancé, voilà deux ans, un programme de promotion de l’emploi par l’entrepreneuriat chez les femmes et les jeunes en créant ou en renforçant des incubateurs et des accélérateurs d’entreprises dans des filières stratégiques et innovantes comme, par exemple, l’ économie numérique, l’économie verte ou bleue, l’économie sociale et solidaire, l’économie de la culture, ou encore l’économie du savoir.
12 pays partenaires ont été identifiés : le Bénin, le Burkina Faso, le Cameroun, la Côte d’Ivoire, le Gabon, la Guinée, Madagascar, le Mali, le Niger, la République démocratique du Congo, le Sénégal, le Togo, et votre pays, le Niger.
Nous signerons, tout à l’heure, l’Accord-cadre qui formalisera la mise en œuvre de ce programme.
Une équipe de l’Organisation internationale de la Francophonie est d’ailleurs actuellement présente à Niamey pour préciser, avec tous les partenaires impliqués, notre stratégie d’intervention et les actions concrètes à mettre en place. Elle le fait bien sûr en étroite collaboration avec le Centre Incubateur des Petites et Moyennes Entreprises, le CIPMEN, premier incubateur d’entreprises du Niger, qui a déjà à son actif une centaine d’emplois créés et une soixantaine de porteurs de projets accompagnés, et qui, en association avec le CTIC, au Sénégal, premier incubateur lancé en Afrique de l’Ouest, exporte le modèle au Mali, en Guinée et au Burkina Faso, pays également partenaires de notre Programme de promotion de l’entrepreneuriat. Vous voyez la connection !
Certains pensent que nous pourrions aller plus vite. Nous pourrions certes aller plus vite en imposant à tous le même schéma de fonctionnement, un modèle tout fait, conçu ailleurs au mépris du contexte. Il est si facile d’imposer ! Mais ce que nous voulons, nous de la Francophonie, c’est co-construire, c’est prendre le temps de la rencontre et du dialogue, de l’analyse et de la réflexion pour répondre au plus juste, aux attentes, aux spécificités de chacun, aux ressources aussi du terrain qui ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre.
Nous voulons prendre en compte les réalités locales, à travers une approche par filières, des filières qui ne sont pas les mêmes d’un pays à l’autre.
Nous voulons, chers entrepreneurs, prendre en compte vos besoins, pour mieux vous aider à surmonter les difficultés auxquelles vous êtes quotidiennement confrontés.
Vous êtes les mieux placés pour savoir qu’il ne suffit d’avoir de l’énergie et de la créativité à revendre pour qu’un projet se concrétise, se pérennise et se développe.
Vous nous disiez dimanche, Cher Almoktar ALLAHOURY, que 80% des entreprises qui se créent au Niger meurent au bout de trois ans. Croyez-moi, ce n’est pas propre au Niger et c’est là que les incubateurs prennent tout leur sens. C’est là qu’intervient la Francophonie pour appuyer le renforcement de l’environnement entrepreneurial, sur le plan réglementaire, administratif, financier, normatif, stratégique.
Pour vous aider à amener vos initiatives à une autre échelle, pour les sortir de l’informel, pour déboucher de manière plus compétitive sur des marchés existants à l’échelle régionale, continentale, et intercontinentale.
Pour vous aider à renforcer vos capacités avec l’appui de son réseau d’experts, son réseau d’universités, de chercheurs, car il est important que les incubateurs, dans un partenariat public, privé, soient adossés aux universités.
La Francophonie est là aussi pour faciliter votre accès aux financements. Au Sommet des Chefs d’État et de gouvernement de la Francophonie qui s’est tenu fin novembre à Antananarivo, la capitale de Madagascar, où nous avons installé notre premier incubateur d’entreprises, nous avons lancé un Prix substantiel de l’entrepreneuriat pour la jeunesse francophone, en partenariat avec le secteur privé. Une contribution canadienne du gouvernement du Nouveau-Brunswick, l’une des provinces canadiennes dont le dynamisme et les politiques en faveur de la jeunesse sont reconnus. Le Nouveau-Brunswick s’associe d’ailleurs au Niger pour pérenniser le Forum international Jeunes et emplois verts, dont il a reçu la troisième édition.
Nous venons de lancer aussi un programme de financement participatif, toujours pour vous, jeunes entrepreneurs, intitulé « Finance ensemble » dans le cadre du mouvement « Libres ensemble ». Je vous invite vivement à fréquenter la plateforme www.libresensemble.com pour y présenter vos initiatives entrepreneuriales.
Parce qu’un autre objectif de notre programme est de développer des réseaux, des espaces et des occasions d’échange de bonnes pratiques sur l’emploi et l’entrepreneuriat.
J’aime parler de Francophonie des solutions. Il y a tant de réussites qui méritent d’être connues, partagées et croyez-moi, le succès est contagieux.
Et puis il y a chez tous les jeunes de l’espace francophone, un désir fort de rejoindre des réseaux, de bonifier, de faire connaître et de pousser plus loin les initiatives.
cette plateforme "Libres ensemble" en est une de plus pour créer du lien entre vous et vous permettre d’exposer ce que vous accomplissez.
Notre but c’est de créer un réseau dynamique des jeunes et des femmes entrepreneurs.
Car pour vous, entrepreneur(e)s, le pire, c’est l’isolement.
Et croyez-moi les possibilités sont infinies. Parce que la Francophonie, aujourd’hui, c’est officiellement 84 Etats et gouvernements répartis sur les 5 continents. Je dis « officiellement », car les frontières de la Francophonie bougent sans cesse du fait de la vitalité de la langue française. Prenez-en conscience, elle est la troisième langue des affaires avec l’Anglais et le mandarin.
La Francophonie, aujourd’hui, c’est aussi un fabuleux espace d’accomplissements, de modèles de développement, de capacités de faire, de produire, de créer, d’innover et d’inventer. Et vous en faites partie. Il faut que vous en soyez convaincus.
C’est aussi un extraordinaire arc en ciel de traits de civilisation, une mosaïque de centaines de millions de forces vives, d’hommes, de femmes, et surtout de jeunes, animés, comme vous, de ce talent, de ce courage de cette volonté de faire bouger les lignes, de s’engager solidairement .
Alors je veux remercier, pour terminer, les organisateurs de cette première édition de Sahel Innov, que nous avons soutenue financièrement, je veux féliciter aussi le CIPMEN, et dire à tous les jeunes entrepreneurs présents ici : vous pouvez et vous devez être fiers de ce que vous êtes et de ce que vous faites.
Je vous remercie.
PLAIDOYER POUR LA "RENAISSANCE CULTURELLE’’ DE TAMBACOUNDA
Tambacounda, 26 fév (APS) - Le garde de Sceaux, ministre de la Justice Sidiki Kaba, a lancé, samedi, un appel en direction des écrivains, et au-delà, à tous les acteurs du Sénégal oriental à œuvrer à la ‘’renaissance culturelle’’ de la région de Tambacounda (est).
"Je vous appelle à la renaissance culturelle de Tambacounda ; il faut que cela se concrétise par la construction d’une grande bibliothèque au niveau de Tambacounda’’, a dit le ministre de la Justice. Il a assuré que la réalisation d’un tel édifice est prévu dans le ‘’projet global’’ du chef de l’Etat, Macky Sall.
M. Kaba qui présidait la rentrée littéraire du Club des écrivains de Tambacounda (CET) au Conseil départemental, a souligné l’importance des infrastructures culturelles de ce genre. En passant, il a rappelé que ‘’le plus grand héritage que Mitterrand a laissé aux Français, c’est le musée du Louvre’’.
Pour lui, la recherche du savoir par les jeunes doit se faire dans un ‘’cadre approprié’’ qu’est la bibliothèque. ‘’Je voudrais encourager les jeunes à la lecture et à l’écriture, parce que c’est avec la culture qu’on peut faire reculer les frontières de l’ignorance’’, a-t-il redit aux journalistes au terme de la rencontre.
Une bibliothèque ‘’va permettre d’avoir beaucoup de livres, (d’)encourager les jeunes à lire’’, a-t-il estimé, faisant aussi part de son souhait de voir l’érection, à Tambacounda, d’une maison des écrivains. ‘’Tout cela, a-t-il dit, va participer au rayonnement culturel de la ville de Tambacounda, qui sera une grande métropole au regard des projets prévus par le Président de la République Macky Sall’’.
Avec la perspective de construction d’un port sec, de la remise du train sur les rails, de l’exploitation des minerais de Kédougou et Tambacounda, ‘’nous verrons évidemment un boom économique qui va suivre’’, a-t-il annoncé.
Le pôle territorial va offrir de nouvelles opportunités économiques aux populations, a-t-il poursuivi, non sans ajouter qu’il a ‘’ bon espoir que Tamba va changer’’, avec la mise en œuvre du projet Promoville dans la capitale orientale et dans les grandes villes des quatre départements de la région.
A ce dispositif culturel devrait s’ajouter la création d’un orchestre de ville, tout comme l’organisation d’un concours d’excellence préparatoire au concours général, pour que les fils de la région soient bien représentés à cette compétition nationale, a-t-il estimé.
‘’Cette renaissance culturelle est un tout’’, a-t-il poursuivi, évoquant l’organisation de festivals, la promotion des cultures minoritaires, comme celles des Bassaris et Coniaguis, ou encore l’importance d’exhumer toute la ‘’richesse culturelle’’ de Bakel, de Diawara, du Boundou. ‘’Il y a énormément de choses que le Sénégal oriental peut donner au Sénégal en termes de culture’’, a-t-il souligné.
Le ministre de la Justice perçoit la diversité culturelle de sa région natale, au-delà de sa valeur purement culturelle, comme une opportunité d’activité économique pouvant ‘’faire vivre son homme’’. Un écosystème où ‘’chanteurs, comédiens, artistes plasticiens (pourront) vivre de leur art, qui deviendra une industrie au Sénégal oriental’’.
Le directeur du livre et de la lecture, Ibrahima Lô, qui a pris part à cette rencontre, a salué l’idée de construire une bibliothèque, en plus de celle déjà existante au sein du centre culturel régional. Il a fait part de la disponibilité du ministère de la Culture à ‘’accompagner’’ un tel projet, ‘’si les collectivités locales en prennent l’initiative’’.
LE TOGOLAIS ABISSOUBIÉ BATAZI REMPORTE LA 6-ÈME ÉDITION
Dakar, 26 fév (APS) - Le Togolais Abissoubié Batazi a battu samedi le Sénégalais Yannick Languina par 2 sets à 1, remportant ainsi la 6-ème édition du tournoi open de tennis, doté de la Coupe du Rotary club international.
Lors du premier set, c’est pourtant Languina, tête de série numéro 1, qui avait annoncé la couleur en remportant la manche (6-4), avant de se faire rattraper au deuxième set par son vis-à-vis (3-6) et de perdre carrément le gain de la partie au troisième et dernier set (3-6).
Plus de 250 participants ont pris part à ce tournoi inscrit sur le calendrier fédéral et qui se joue tous les ans au mois de février, sur 3 semaines de compétition avec cette année14 tableaux.
L’initiateur du tournoi, Baidy Dieng, a indiqué qu’en 2012, lorsque démarrait ce tournoi, il n’y avait que 32 participants inscrits qui avaient joué sur 2 tableaux, notamment en simple et en double.
Il a déploré le fait qu’il n’y ait pas assez de compétition de tennis dans la sous-région. A ce propos, il a invité les férus de raquette ayant les moyens et/ou les capacités, à organiser des tournois de ce genre.
‘’Il faut des gens qui initient ce genre de tournoi. Moi, j’aime et j’initie’’, a-t-il confié avec fierté. Selon lui, il n’est pas impératif d’appartenir à une fédération pour organiser ce genre de rencontres.
‘’On peut faire les choses de manière bénévole sans être fédéral’’, a-t-il estimé.
Le vainqueur du tournoi a reçu une enveloppe de 400.000 FCFA, alors que le finaliste malheureux a empoché 200.000 FCFA. Baidy Dieng a expliqué qu’aussi bien les demi-finalistes que les quart-finalistes ont reçu des enveloppes ‘’incitatives’’ et ‘’consolatrices’’.
En sus des enveloppes pour les finalistes, demi-finalistes et quart de finalistes, les organisateurs ont remis plus de cinquante coupes aux participants, surtout aux lutins chez qui même les demi-finalistes ont reçu des trophées de participation.
‘’Il y a toujours les mêmes qui gagnent en finale, et à mon sens, il faut aussi encourager ceux qui suivent les vainqueurs, parce qu’aussi l’idée c’est de contribuer à la promotion et à la vulgarisation de ce sport au Sénégal’’, a-t-il.
Selon lui, le temps où le tennis était considéré comme un sport de riche est révolu. ‘’La majeure partie des jeunes et enfants qui ont pris part à ce tournoi sont justes doués et aiment ce sport’’, a-t-il dit, soulignant que ‘’s’il y avait un peu plus de moyens et de courts de tennis en banlieue, sûr que de vrais champions en sortirait’’.
DIOURBEL : UN TRAIN TUE UN HOMME SUR UN PASSAGE À NIVEAU
Diourbel, 26 fév (APS) - Un homme âgé de 35 ans a été tué par un train, samedi, à un passage à niveau non gardé situé à la sortie du quartier de Médinatoul à Diourbel, a appris l’APS.
Le drame s’est produit aux environs de 16h30 mn, rapportent des témoins. Le train, en partance pour le Mali, était à l’approche, à hauteur du passage à niveau, quand le conducteur de moto "Jakarta", qui transportait la victime, a essayé de traverser les rails.
Pris de peur, l’homme a tenté en vain de se jeter hors des rails, avant d’être broyé par le train.
La victime, originaire du village de Darou Nandjigui (Kaffrine), était un commerçant. Une enveloppe de 1.074.500 FCFA et deux téléphones portables ont été trouvés par devers lui, ainsi que des pièces et des factures diverses.
Informés par la police, ses parents se sont mis en route, pour récupérer le corps, que les sapeurs pompiers ont transporté à l’hopital Henrich Lübke de Diourbel.
Mbour, 26 fév (APS) - Le secrétaire général du Parti socialiste (PS, mouvance présidentielle), Ousmane Tanor Dieng, a invité samedi les différents responsables de la coalition présidentielle "Bennoo Bokk Yakaar" (BBY) à s’investir à la base, afin de s’assurer "une victoire écrasante’’ lors des législatives de juillet prochain.
‘’Que chacun gagne chez lui et on gagne partout ! C’est de ça qu’il s’agit dans une élections, qu’elles soient de type local ou national’’, a dit le secrétaire général du PS qui était à Mbour pour, explique-t-il, mettre en œuvre des décisions du bureau politique du PS.
Il a précisé qu’il s’agit de démarrer "une opération de mobilisation, de sensibilisation, d’animation et de massification’’, à travers des visites et des rencontres de proximité dans les différentes localités du pays.
‘’Lors de ces visites, nous allons sillonner quartier par quartier, place publique par place publique, aller dans les gares routières, les marchés et autres lieux publics, pour aller à la rencontre des militants, échanger avec eux et les informer de l’importance que nous attachons aux élections qui vont venir’’, a indiqué M. Dieng.
‘’Pour une élection aussi importante que les législatives, le plus important est que chacun gagne, maîtrise sa base. C’est-à-dire que nous fassions tout pour être largement majoritaires dans le département de Mbour’’, a souligné Ousmane Tanor Dieng.
Dans le département de Mbour, si les différentes forces de la mouvance présidentielle se mettent ensemble, ‘’il y aura peut-être du bruit, mais, en dernière instance, à la fin des fins, c’est nous qui gagnerons’’, a assuré M. Dieng.
"Nous avons les moyens humains et politiques pour gagner largement les prochaines élections législatives’’, dans cette circonscription, a-t-il répété.
Et de clamer : ‘’Le PS est un grand parti politique et, par conséquent, il est normal qu’il y ait des incompréhensions, des difficultés et des critiques que nous assumons.’’
Mbour, 26 fév (APS) – Le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, Abdoulaye Diouf Sarr, a estimé samedi que la victimisation ne peut servir d’échappatoire devant la nécessité de rendre compte de la gestion des deniers publics.
‘’Aujourd’hui, avec l’avènement du président Macky Sall, le Sénégal est un pays de droit, où la transparence est érigée en règle de gestion basée sur la bonne gouvernance’’, a souligné M. Diouf à Mbour (ouest), où il représentait le président Macky Sall au méga-meeting du Mouvement "Agir avec Macky pour le développement de Mbour’’ (AMDEM).
Selon lui, le Sénégal doit s’appuyer sur le troisième pilier du Plan Sénégal émergent (PSE), ‘’la transparence et l’Etat de droit’’, parce que ‘’le président Macky Sall, au moment il était candidat à la présidentielle de 2012, avait vendu aux Sénégalais "ce grand projet de la transparence et de l’Etat de droit", qu’il s’évertue à promouvoir.
Pour le ministre de la Gouvernance locale, du Développement et de l’Aménagement du territoire, un changement de comportement s’impose, surtout dans la gestion des affaires publiques.
Il est ensuite revenu sur la caisse d’avance des mairies qui occupe ces derniers temps l’actualité politico-judiciaire à la faveur de l’audition du maire de Dakar, par la Division des investigations criminelles (DIC).
Il a à cet égard rappelé qu’il s’agit d’‘’un montant que l’on décide, en un instant T, de mobiliser à la disposition d’une régie financière qui se charge d’exécuter des urgences et de les justifier après sur pièce’’.
En allant en campagne électorale en perspective de l’élection présidentielle de 2012, a-t-il poursuivi, les tenants de l’actuel régime avaient promis au peuple sénégalais, l’obligation de rendre compte.
‘’C’est dans la mise en œuvre de l’obligation de rendre compte qu’il a fallu en arriver à cette situation-là. Donc, la victimisation ne peut pas être un échappatoire et les Sénégalais ne l’accepteraient pas et les Dakarois exigent la justification de la gestion des Fonds de la caisse d’avance’’, a martelé M. Sarr.
Mbour, 26 fév (APS) – Le secrétaire général du Parti socialiste (PS, mouvance présidentielle), Ousmane Tanor Dieng, a annoncé, samedi, que son parti mettra en place une commission de discipline à l’effet d’‘’examiner certaines positions prises par les uns et les autres’’ et qui font débat au sein du PS.
‘’Le parti, dans ses instances régulières, se réunira et décidera. Etre dans un parti et, parallèlement, avoir une structure qui vend d’autres cartes, autres que celles du parti, et créer d’autres structures, ça pose problème dans le parti. Sur ces questions, une commission de discipline, qui se réunira, fera rapport aux instances du parti, le Secrétariat exécutif national et le Bureau politique qui prendront les décisions appropriées’’, a-t-il menacé.
Il s’exprimait à Mbour (ouest), à l’occasion d’une visite de proximité visant à mobiliser et sensibiliser les militants et sympathisants du PS sur les enjeux que constituent les prochaines élections législatives.
‘’Ceux qui sont dans le parti doivent respecter les décisions des instances du parti. A partir du moment où on refuse de respecter une décision du parti, le courage c’est d’assumer cette décision-là. Ou bien on accepte les décisions du parti et on reste dans le parti, ou bien on les respecte pas et on assume sa position et aller faire autre chose’’, a-t-il suggéré.
Concernant une éventuelle candidature du PS à l’élection présidentielle de 2019, Ousmane Tanor Dieng déclare : ‘’Nous avons 400 à 500 mille militants et chacun d’entre eux peut avoir son point de vue’’, a-t-il rappelé.
‘’Les décisions, une fois de plus, pour les candidatures en général sont décidées par les instances du parti, notamment au niveau le plus bas possible. Ce sont les 138 coordinations qui se prononceront le moment venu, pour la candidature de telle ou telle autre personne ’’, a tranché le secrétaire général du PS.
A ceux qui, selon lui, s’agitent "pour se faire un nom et occuper la une des médias", Tanor Dieng rappelle que le PS a eu à faire face à toute sorte de situation. Malgré tout, ‘’notre parti reste toujours debout’’, a-t-il vanté. ‘’Nous allons continuer à faire face, parce que nous assumons nos actes’’, a-t-il promis.
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DE NOUVELLES STRATÉGIES DE SURVEILLANCE ANNONCÉES
PALUDISME- POUR FAIRE FACE À LA RÉSISTANCE AUX ACT
Dakar, 26 fév (APS) - Le Professeur Daouda Ndiaye, chef du service de parasitologie et mycologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD), a annoncé dimanche la mise en place de nouvelles stratégies de surveillance, pour aider le Programme national de lutte contre le paludisme (PNLP) à faire face aux nouvelles résistances antipaludiques.
‘’Nous allons aider le PNLP avec de stratégies nouvelles stratégies de surveillance à cette résistance par les deux nouvelles techniques, que sont le +deep amplicon sequencing+ du gène K13 et le +ring stage assay+ (RSA) qui viennent compléter des techniques de suivi in vivo de 28,35 et 42 jours’’, a-t-il déclaré dans un entretien avec l’APS.
Selon lui, ces deux techniques, K13 et RSA, qui n’étaient disponibles qu’en Europe et aux USA, le sont maintenant au Sénégal, grâce à une collaboration entre des institutions africaine et américaine avec l’Université Harvard et le CDC/Atlanta.
"Les chercheurs que nous sommes, continuerons à aider le PNLP pour une maîtrise du paludisme au Sénégal et en Afrique’’, a-t-il promis, soulignant la création d’un tout nouveau réseau international de surveillance de la résistance aux ACT, né de cette collaboration.
‘’Nous dirigeons ce réseau basé au Service de parasitologie et mycologie de l’UCAD et nous allons mettre en place également des comités scientifiques de surveillance dans beaucoup de pays africains’’, a dit le scientifique.
A l’en croire, cela permettra d’harmoniser les moyens de contrôle et les protocoles d’études de la surveillance de ces antipaludiques et de partager les informations à temps réel pour une anticipation, ‘’non pas sur la survenue de résistance, mais pour bloquer ou retarder l’émergence de cette résistance’’.
Le Pr Ndiaye ajoute : ‘’Nous réfléchissons également sur d’autres alternatives thérapeutiques, mais la solution reste l’élimination du paludisme’’.
Aujourd’hui, dit-il, les ACT sont les seuls médicaments permettant de lutter contre le paludisme, mais ils ont malheureusement et véritablement commencé à perdre de leur efficacité en Asie.
L’essentiel des résistances aux antipaludiques enregistrées dans le monde surviennent d’abord en Asie et terminent très souvent leur chemin en Afrique, a souligné le Professeur Daouda Ndiaye, ancien interne des hôpitaux et professeur titulaire des universités.
‘’Au Sénégal, comme dans la plupart des pays en Afrique au Sud du Sahara, la surveillance reste alors la seule alternative actuelle’’, a-t-il estimé. Il invite les populations à éviter l’automédication, qui est le moyen le plus rapide pour l’émergence réelle de cette résistance.
C’est d’ailleurs, a-t-il précisé, pour cette raison que, depuis 2010, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) exige que seuls les cas confirmés, pouvant bénéficier d’un diagnostic biologique, reçoivent les ACT, pour éviter la résistance.
Une nouvelle résistance aux traitements antipaludéens a été révélée mercredi par la revue médicale américaine ‘’New England Journal of Medicine’’, qui a jugé ‘’cette première en Afrique préoccupante pour les efforts mondiaux de contrôle du paludisme et de surveillance’’ de la résistance du parasite à l’artémisinine.
Dakar, 26 fév (APS) - Le chef du laboratoire de parasitologie et mycologie de l’hôpital Aristide Le Dantec, Professeur Daouda Ndiaye, a invité dimanche les programmes de lutte contre le paludisme à être ‘’très vigilants’’ et à asseoir un système de surveillance rigoureux à la résistance aux traitements antipaludéens.
‘’Aucun pays situé dans les régions endémiques de paludisme n’est à l’abri d’une résistance aux ACT’’, a-t-il prévenu, dans un entretien accordé à l’APS sur le remier cas de résistance à l’artémisinine, signalé mercredi dernier sur le continent africain.
La revue médicale américaine ‘’New England Journal of Medicine’’, qui en a fait la révélation, a jugé cela ‘’très préoccupant’’ pour les efforts mondiaux de contrôle du paludisme et de surveillance de la résistance du parasite à l’artémisinine.
La découverte a été faite par une équipe internationale de recherche en identifiant l’origine africaine de ce parasite résistant à l’artémisinine, détecté chez un malade chinois qui avait voyagé de Guinée Equatoriale en Chine.
Pour le Professeur Ndiaye, cette résistance est devenue une préoccupation au plus haut niveau avec des taux de prévalence très inquiétants notés en Asie du Sud Est et principalement au Cambodge. Jusqu’à présent, a-t-il fait comprendre, le continent africain semble être épargné de cette résistance aux ACT, depuis leur utilisation à large échelle vers les années 2005-2006.
‘’Mais une personne peut bien héberger le parasite sans en être malade’’, a-t-il prévenu, précisant que, dans ce cas, il devient un porteur asymptomatique ne souffrant d’aucun symptôme lié au paludisme et ne saura même pas que son organisme héberge le plasmodium. A l’en croire, scientifiquement, il est très difficile de confirmer un paludisme d’importation, surtout dans un pays comme la Chine, où le paludisme sévit de façon endémique dans certaines régions, comme en Afrique.
De même, l’explication fournie par les chercheurs pour dire éventuellement qu’il s’agit d’un cas importé, repose sur l’étude du profil génétique du parasite isolé chez ce patient, en faisant recours au séquençage, a-t-il précisé.
‘’Ils ont comparé la séquence de cette souche plasmodiale avec quelque 245 séquences de parasites isolés à travers le monde, et en déduire qu’il s’agit d’une souche d’origine africaine’’, a confié Professeur Ndiaye, par ailleurs directeur de l’African Center of Excellence for Genomics on Infectious Diseases (ACEGID).
‘’Nous travaillons sur la génétique de plasmodium depuis plus de 15 ans, une technologie que nous connaissons bien et qui nécessite très souvent beaucoup plus d’analyses comparatives avec un plus grand nombre d’isolats de références pour confirmer une hypothèse de cette nature’’, a-t-il expliqué.
Pour lui, il peut effectivement s’agir d’une relation de parenté, génétiquement parlant. ‘’Nous ne disposons pour le moment que du rapport de ces scientifiques, et non des données génétiques de référence, encore moins de la séquence génétique de l’isolat en question pour nous prononcer sur l’origine génétique réelle de cette souche’’, a-t-il prudemment relevé.
Il précise : ‘’Nous ne disons pas que cette souche ne serait pas d’origine africaine, mais il faut scientifiquement isoler une souche résistante chez des populations autochtones pour confirmer une telle hypothèse, ce qui n’est pas le cas jusqu’à présent, à notre connaissance.’’