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30 avril 2025
PAR KHALIFA TOURÉ
POURQUOI LE DÉBAT POLITIQUE EST-IL SI FAIBLE ?
Au Sénégal, il y a certainement cinq grands penseurs politiques qui ont nourri de façon significative le débat politique depuis les années 50 : il s'agit de Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia, Abdoulaye Ly, Cheikh Anta Diop et Majmouth Diop
La faiblesse du débat politique est constatée un peu partout dans le monde. La chute du mur de Berlin n'explique pas tout. La supposée fin des idéologies n'a pas du tout arrangé les choses. Les grandes querelles se déportent vers le monde arabe et l'Atlantique, témoins du choc brutal des Peuples en migration.
Au Sénégal, il y a certainement cinq grands penseurs politiques qui ont nourri de façon significative le débat politique depuis les années 50 : il s'agit de Léopold Sédar Senghor, Mamadou Dia, Abdoulaye Ly, Cheikh Anta Diop et Majmouth Diop. Abdoulaye Wade avait certainement l'étoffe d'un penseur politique, mais il fut surtout un homme d'action, un virtuose de l'action politique. Cet homme aurait pu être le meilleur, s'il était bon. Le Sopi fut une option, une idée politique malheureusement reçue et réalisée sous forme de slogan. Les partis politiques nés au 19ème siècle se sont toujours nourris de la pensée politique d'intellectuels résolument partisans. Les penseurs partisans sont à la politique ce que l'oxygène est à la vie. La politique se meurt parce qu'il n'y a plus de penseurs de parti.
En France, «le pays le plus politique d'Europe», selon Karl Marx, il n'y a plus de penseurs de parti, même pas à gauche. Les Alain Badiou et autres sont des penseurs politiques de gauche et non des penseurs de parti. Ils ne sont pas partisans. Le seul penseur de parti en France est un homme de l'ombre qui écrit des bouquins polémistes, mais pleins d'idées politiques et cet homme vient de l'extrême droite, il s'agit de Patrick Buisson. Mais chose étrange, Patrick Buisson n'est pas adepte des partis, mais fidèle à ses idées si tant est qu'un parti de droite peut en être le terrain d'expérimentation. Un penseur de parti est un homme individualiste, libre, qui travaille seul et a des convictions profondes. Lorsqu'il a un tempérament solitaire, il peut être dangereux parfois.
Mais les plus dangereux et les plus nocifs sont les intellectuels qui pensent qu'ils sont des penseurs de parti, en vérité des jouisseurs qui prennent leur pied à manipuler le président de la République. Ils sont souvent intelligents et bardés de diplômes. Il y en a eu beaucoup autour de George Bush fils (Richard Perle et Paul Wolfovitz). Quant à Obama, il a gouverné sans un seul intellectuel de parti. Bill Clinton doit sa réussite et sa popularité toujours grandissante aux idées qui lui viennent du redoutable philosophe américain Michael Walzer. Les années Reagan se sont nourries des thèses walrassiennes de l'économiste Milton Friedman. Même les papes les plus insignes ont eu des maîtres et les politiciens d'aujourd'hui poussent la fatuité jusqu'à refuser des maîtres, sous prétexte de démocratie et d'égalitarisme. Tout le monde connaît l'approche thomiste d'un Benoît XVI qui lui vient certainement de l'étude fréquente de Saint Thomas, l'un des plus grands philosophe chrétiens avec Saint-Anselme et certainement Saint-Augustin.
Il est difficile aujourd'hui d'attribuer un qualificatif à un politicien. Ils sont inqualifiables, inclassables et cela ne fait pas d'eux des iconoclastes de la politique. Ils sont incolores, inodores et insipides. Des qualités qui ne sont bonnes que pour l'eau, source de vie. Qui les a influencés ? Personne ne sait. Les influences claudéliennes et la lecture fréquente du Père Pierre Teilhard de Chardin par Léopold Sédar Senghor sont connues. L'économiste François Perroux et les grands humanistes musulmans entre le IX et XIIIème siècle musulman ont forgé le président Mamadou Dia...
Il est vrai que la tradition des précepteurs est consubstantielle à l'esprit aristocratique et comme les hommes n'aiment plus la grandeur et la noblesse, ils se targuent tous d'efforts personnels. «Je me suis fais tout seul», entend-on souvent dire. Rien de plus faux. Les self-made-men n'existent pas, c'est une création factice qui nous vient de l'ultra-individualisme anglo-saxon. Personne ne peut se faire tout seul. C'est juste une manière de créer de faux héros qui n'ont jamais renoncé à quoi que ce soit. Ils sont juste chanceux et maîtrisent les secrets de la fabrication de la réussite sociale.
Lorsque la politique a cessé d'être une activité de culture liée à la civilisation, le débat est devenu de faible intensité, les hommes politiques au Sénégal, en France et aux Etats-Unis parlent comme des présidents d'Association ou de futurs Premiers ministres. Ils sont incapables de décliner des options philosophiques à caractère moral sur de grandes questions liées à la vie en commun. Un pays africain du nord a convié Emmanuel Todd et son équipe à venir se pencher sur la démographie, parce que le taux de natalité baissait de façon inexplicable. Lorsque les questions liées à vie, à la fin de vie, à notre être avec les autres peuples ne nourrissent pas le débat politique, le volume devient faible et influence par «ricochet» les autres sphères d'idées.
Mais qu'ils sont nuls comme leurs pattes et ennuyeux à mourir certains de nos artistes, avocats, journalistes, étudiants et syndicalistes qui prétendant convertir les politiciens qu'ils jugent corrompus. Aucun d'entre eux ne peut débattre avec Abdoulaye Wade, Jean Paul Dias, Me Doudou Ndoye ou Mamadou Lamine Loum. Mais se mesurer à la médiocrité n'est pas une ambition. Elle est loin, la période où le journaliste Daouda Ndiaye faisait parler sur un même sujet Tidiane Sylla ministre du Tourisme, les Professeurs Babacar Kanté, Hamady Aly Dieng et Mouhamadou Moustapha Kane.
Alors dans ce contexte d'anti-intellectualisme des partis politiques, quel est le travail des Diène Farba Sarr, Luc Sarr ou El Hadji Kassé à l'Apr, Hamidou Dia près du Président Macky Sall, et Pierre Sané au Ps ? Que font-ils réellement ? (Une affaire à suivre)
SEYDOU DIALLO AVEC BIBI BALDÉ POUR UNE MAJORITÉ PARLEMENTAIRE
KOLDA - Meeting de l'unité à quelques mois des Législatives
La mobilisation était au rendez-vous à l'occasion du meeting organisé par un des responsables de l'Apr de Kolda. Seydou Diallo a invité ses camarades à aller s'inscrire sur les listes électorales et "vendre les qualités" du Président Macky Sall par ses "différentes réalisations".
Ce meeting a été placé sous le signe de remerciements et d'hommage au chef de l'Etat et au ministre Abdoulaye Bibi Bibi. M. Diallo a vanté les mérites du programme de désenclavement de la Casamance, des bourses de sécurité familiale, entre autres, dont "se réjouissent les populations du Fouladou".
Quant au maire de Kolda, il a salué ses actions dans la commune et "renouvelé" son engagement pour une victoire aux prochaines Législatives mais aussi pour la réélection du Président Macky Sall. Seydou Diallo a également appelé les Apéristes de Kolda à "l'unité autour du ministre Abdoulaye Bibi Baldé".
Les différents orateurs qui se sont succédé à la tribune ont manifesté leur engagement à ses côtés. Dans une ambiance bien du Fouladou, ce meeting, qui a réuni une foule indescriptible au terrain du Camp de garde, constitue un "avant-goût" de la campagne du scrutin du 30 juillet pour lesquelles M. Diallo entend défier l'opposition. La coalition Benno bokk yaakaar (Bby) était aussi représentée à cette manifestation.
LE CAMP DE MIMI TOURÉ RÉCLAME UNE DÉLÉGATION SPÉCIALE
KAOLACK - Pour "mauvaise" gestion du maire Mariama Sarr
La guéguerre entre le camp de Mimi Touré et celui de Mariama Sarr se poursuit. Cette fois-ci, les partisans de l'ancienne Premier ministre vont plus loin en réclamant une Délégation spéciale à la mairie de Kaolack. Face à la presse, ils estiment que malgré son budget "colossal", la ville reste "l'une des plus sales au Sénégal". Mais, relèvent-ils encore, il y a "une absence d'éclairage public et de formation adéquate pour les femmes".
La responsable Apériste et bras droit de Mimi Touré qualifie le maire de Kaolack de "médiocre". Salimata Sall dit : "Aucune réalisation n'a été notée pendant ses trois ans de règne alors que le budget des trois années avoisine les 11 milliards."
Ces proches de Mimi Touré qui milite désormais à Kaolack, réclament d'ailleurs une mission de vérification de la gestion "lamentable" du maire. "Mariama Sarr ne devrait pas avoir d'excuses pour réussir dans sa mission. Elle avait tous les moyens pour développer la commune. Mais elle a mis à l'eau l'espoir des Kaolackois", ajoute Mme Sall, qui l'invite à "travailler au lieu de jeter le discrédit" sur l'Envoyée spéciale du Président.
"C'est le comportement de Mariama Sarr qui a fait que beaucoup de cadres ont quitté l'Apr. Aux dernières élections locales, Benno bokk yaakaar n'avait récolté que 11 000 voix sur 37000 votants. La coalition est minoritaire à Kaolack. Pour une victoire éclatante aux prochaines échéances électorales, l'heure devrait être de resserrer les rangs et de massifier le parti et non le dénigrement d'une dame sur qui les Kaolackois ont porté leur choix", conclut Salimata Sall.
LE DÉPARTEMENT DE TAMBA A ENREGISTRÉ 40% DU POTENTIEL ÉLECTORAL
Les inscriptions sur les listes électorales ne se passent pas sans grosses difficultés à Tamba. Il n'y avait jusque-là qu'une seule commission pour enregistrer les personnes désireuses d'obtenir la carte d'identité biométrique. Ce qui fait qu'à la date du 23 février, le taux d'enregistrement au niveau départemental est de seulement 40%, selon le préfet. "Malgré le gap assez important à combler (60%), nous sommes rassurés", assure Mor Talla Tine, qui ajoute que deux nouvelles commissions ont été installées dans les quartiers de Saré Guilèle et de Quinzambougou depuis jeudi.
Mor Talla Tine s'engage à soulager "considérablement" les populations et accélérer le rythme d'enregistrement sur les listes. "Rien que pour leur première journée de travail, les deux commissions ont enregistré 308 personnes. A cette date du 23 février, il y a 12 930 inscrits dans la commune sur un potentiel électoral de 44 348 personnes, sur la base du nombre d'inscrits lors des élections référendaires. Ce qui donne un taux de 30% jusque-là. C'est pourquoi d'ailleurs, les deux nouvelles commissions ajoutées sont installées dans la commune pour booster le taux et permettre aux populations de s'inscrire et obtenir leurs cartes", souligne l'autorité administrative. Avec ces deux nouvelles machines, explique-t-il, les deux commissions vont travailler de 8h à minuit pour résorber le gap.
Pour les autres localités dans le département, les taux obtenus sont "assez satisfaisants", même si l'arrondissement de Missira est encore à la traine (39%). A Koussanar, la commission mobile est à un taux de 63% alors que Makacolibantan est à 55%. Le préfet a aussi profité de son entretien avec la presse pour signaler qu'il y a, à ce jour, 3092 cartes biométriques déjà disponibles à Tambacounda. Tout de même, les citoyens réclament encore d'autres commissions.
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CHEIKH BAMBA DIÈYE DÉNONCE
"Acharnement" de Macky Sall contre Khalifa Sall, Abdoul Mbaye et Ousmane Sonko
Le leader du Fsd/Bj a tenu hier une conférence de presse pour dénoncer les "dérives" de Macky Sall. Cheikh Bamba Dièye qui a pris le prétexte de "l'affaire Khalifa Sall", épinglé par le rapport de l'Ige sur la gestion de la caisse d'avance de la mairie de Dakar, a rappelé les différents dossiers qu'il qualifie de "politiques".
Pour lui, le pays est dans une "situation de crise et il est temps de se prononcer". Il a ainsi cité le retrait du passeport de l'ancien Premier ministre Abdoul Mbaye et la révocation de Ousmane Sonko. "Des acteurs politiques, parce qu'ils veulent se déterminer par rapport aux élections à venir, se retrouvent sous le coup d'un acharnement qui ne dit pas son nom. C'est un acharnement dont Khalifa Sall et sa famille politique sont victimes. On instrumentalise la justice, on les empêche de se mouvoir, alors que la liberté de l'action politique et de l'homme politique, c'est son action de tous les jours", a dit l'ancien ministre dans le gouvernement de Macky Sall.
M. Dièye d'ajouter : "Trop, c'est trop. Si les Sénégalais pensent qu'ils doivent attendre le jour du vote pour le (le Président Sall) sanctionner, ils auront eu tout faux et auront déjà perdu une bataille. Parce que pour Macky Sall et sa mouvance, les élections ont commencé depuis très longtemps", tonne l'ex-maire de Saint-Louis.
Sur la création des institutions, Cheikh Bamba Dièye s'interroge sur l'utilité de la Commission nationale de dialogue des territoires (Cndt) de Djibo Kâ, le Haut conseil du dialogue social de Innocence Tap, la Commission de protection des données personnelles de Awa Ndiaye, qui, selon lui, "coûtent au total 3 milliards" au contribuable.
L'AFFRONTEMENT QU'ILS REFUSENT AURA BEL ET BIEN LIEU
Le maire de Dakar promet à ses adversaires que "l'affrontement qu'ils refusent aura bel et bien lieu". Une adresse à Macky Sall et Tanor Dieng qu'il considère être "derrière" cette affaire de la caisse d'avance qui lui vaut des auditions à la Dic.
Après ses va-et-vient à la Division des investigations criminelles, Khalifa Sall est retourné hier à la Médina, comme tous les vendredis. Apparemment, il ne se soucie pas de son sort quant à sa gestion de la caisse d'avance que les enquêteurs estiment pas nette sur la base du rapport de l'Inspection générale d'Etat.
"L'heure est au combat pour la libération des prisonniers politiques. Faisons tout pour la libération de Bamba Fall et Cie. Après, on fera face à eux. Parce que l'affrontement qu'ils refusent aura bel et bien lieu", avertit-il devant une foule acquise à sa cause. Sans doute une pique à Macky Sall et Tanor qu'il considère, lui et ses hommes, comme ses adversaires qui sont derrière cette affaire.
"Tous les maires ont emporté les archives à la fin de leur mandat"
Le maire de Dakar a d'ailleurs réitéré sa position sur le dossier qui lui a valu deux jours d'audition à la Brigade des affaires générales, un démembrement de la Dic en réaffirmant dans le fief de Bamba Fall qu'il "ne dévoilera jamais les noms des bénéficiaires de la caisse d'avance".
Il dit : "De 1920 à maintenant, il n'y a aucun document d'archives sur la gestion de ces fonds. Et tous les maires qui sont passés ont emporté les archives avec eux à la fin de leur mandat. Donc, il n'est pas question de faire exception à cette règle. Je ne vais pas me battre avec des gens sur cette question."
Revenant sur l'emprisonnement de l'édile de la Médina, son adjoint, Gora Dieng déclare : "Nous sommes face à un régime qui érige le mensonge en ligne de conduite. Nous sommes face à un régime qui cultive le discrédit sur les gens". Et c'est pourquoi il a demandé à ce que lui et ses frères "doublent la mobilisation contre ce régime qui tire vers sa fin".
Gackou : "Khalifa et moi serons toujours ensemble pour le Sénégal"
Pour sa part, l'avocat, Me El Hadji Diouf accuse le pouvoir de vouloir empêcher Bamba Fall de participer aux élections législatives en lui refusant les demandes de liberté provisoire. Par la même occasion, il a exigé la libération "immédiate" des "otages politiques".
Ce rassemblement aux allures d'un meeting politique avec tam-tams, animation musicale et danses, a enregistré la présence de plusieurs partis de l'opposition dont le Grand Parti de Malick Gackou, Doudou Wade, des Karimistes et l'Ujtl (Pds), Rewmi de Idrissa Seck, Tekki de Mamadou Lamine Diallo. Malick Gackou, dopé par l'appel au rassemblement du public, dit : "Khalifa Sall et moi, nous serons toujours ensemble pour le Sénégal. Khalifa dignité ! Khalifa dignité !", crie le leader du Grand Parti.
"LE MAÎTRE DE LA CÉRAMIQUE" COMMÉMORÉ À TRAVERS SES ŒUVRES
C’est dans l’immense salle de la Galerie nationale d’art contemporain que s’est tenu le vernissage de l’exposition en hommage à Alpha Sow, artiste céramiste, qui a rendu l’âme le 16 avril 2016. Des vases conçues à base de la céramique, des objets sculptés, têtes d’humains et corps humains occupaient tout l’espace. De par ces œuvres bien faites qui attiraient l’attention de l’assistance, l’on sent que l’auteur avait une maîtrise de ce qu’il faisait. Même mort, sa présence a été sentie mardi dernier à travers ses réalisations.
"L’idée de faire cette exposition m’est venue lors de la dernière Biennale au cours de laquelle le président de la République, lors de son message, a cité tous les artistes. Aussi, cette année 2017 qui a été déclarée année de la culture nous a poussés comme il appartient aux artistes culturels de mettre un contenu", explique Idrissa Diallo, commissaire de l’exposition.
"Alpha Sow pour ne pas le présenter, c’est le maître de la céramique. Il a beaucoup œuvré, il a su apporter sa touche pour donner une touche plutôt artistique par le travail qu’il a eu à présenter. Il a été invité dans pas mal d’expositions ici au Sénégal ou ailleurs. Il a fait des stages également ici et ailleurs pour aujourd’hui nous proposer tout ce travail qui est remarquable", soutient M. Diallo.
Qui informe que quand Alpha Sow était malade, il y a eu pas mal d’œuvres, les plus intéressantes d’ailleurs, qui ont été vendues. "Pour nous, ce n’était pas évident d’avoir ses ouvres de qualité pour pouvoir les présenter. Donc, on a eu à voir dans son atelier ce qui lui restait, même si nous avons eu à prendre quelques œuvres qui sont des collections privées."
Sea Diallo, artiste et ami du regretté, a pour sa part fait un témoignage émouvant qu’il n’a pas pu continuer, car très affecté. "Pendant tout le temps qu’il était malade, à chaque fois que quelqu’un voulait lui donner quelque chose, il demandait que cela passe par moi. Donc, j’étais fréquemment en contact avec lui", déclare M. Diallo.
Au-delà de ça, ajoute-t-il, "ce qui me touche profondément, c’est la confiance qu’il a eue en moi. Je peux dire que ce que le Sénégal a perdu, il ne le saura pas maintenant, on va traverser plus de 50 ans pour le connaître. Parce que le Sénégal n’a pas eu quelqu’un pour la relève. Ce n’est pas à sa mort que je dis que Alpha est un maître".
A en croire toujours Sea Diallo, Alpha était un homme digne. Et durant toute sa maladie, il venait faire son travail. Il est grand de par son talent et sa générosité, un homme très modeste.
Abdoulaye Coundoul, directeur des Arts, embouchant la même trompette que ses amis, avancera :
"Ce que je sais, c’est qu’il a été le gardien de cette vieille tradition (art céramique), car la possibilité pour une céramique d’art demande constamment un esprit créatif et d’imagination. Alpha utilise la céramique comme expression artistique à travers sa touche particulière et grâce à une maîtrise parfaite de différentes techniques en céramique".
"Je l’ai toujours connu à l’école et ce qu’on a toujours retenu de lui, c’est un homme effacé, un homme généreux. Je ne l’ai jamais vu à l’école en tenue de ville, il était toujours avec sa tenue de travail", témoigne-t-il.
MASSAW KA "EL JUNIOR" FIXE SON OBJECTIF SUR LES PROBLÈMES
SAINT-LOUIS - Vernissage de l’exposition de photos "Ndar sama nataal"
Rendre compte des maux de la ville de SaintLouis qui se dégrade au fil du temps et sensibiliser les populations pour susciter leur réaction afin de rendre à la vieille ville son lustre d’antan, c’est l’exercice auquel s’est soumis le jeune artiste photographe, Massaw Ka, à travers une exposition de photos du 16 au 28 février à la galerie du Fleuve, sise à l’Institut français.
Le pont Faidherbe illuminé la nuit dans un décor fantastique, le fanal symbole de la culture saint-louisienne, une vue de la berge du fleuve Sénégal, les pirogues de Guet-Ndar amarrées sur le petit bras du fleuve, un large pan de cette même berge où jonchent des tas d’immondices ou encore des images de fortes personnalités de la ville comme le journaliste Alioune Badara Diagne Golbert, le Professeur Mary Teuw Niane, le chanteur Souleymane Faye ou encore le défunt Charles Camara, homme de lettres, ce sont là entre autres les images photographiées et portées sur toile par le jeune artiste photographe, Massaw Ka, qui en est à sa première grande exposition à l’Institut français Jean Mermoz.
La salle était d’ailleurs trop petite pour contenir le nombreux public venu non seulement témoigner de son soutien au jeune photographe, mais aussi et surtout admirer son impressionnant talent de photographe à l’occasion du vernissage de cette exposition intitulée "Ndar sama nataal". Cette dernière qui met en scène pratiquement l’ensemble des problèmes de la ville tricentenaire est, selon son auteur, une façon d’attirer l’attention des Saint-louisiens et surtout de les sensibiliser sur l’état de dégradation très avancée de leur ville qui continue de subir les assauts de la nature et même de ses habitants. C’est aussi une façon, ajoute-t-il, de les sensibiliser sur leurs responsabilités sur cet état de fait.
L’artiste qui a beaucoup voyagé, pratiquement dans toutes les régions du Sénégal, dit avoir constaté que la ville de Saint-Louis a beaucoup perdu de sa splendeur. Belle la nuit, elle offre une image très laide le jour à cause de la dégradation progressive de son patrimoine et l’insalubrité galopante. Toutes choses qui font que Massaw Ka prend la parole à travers ses images pour inviter ses concitoyens à se poser des questions et à s’interroger sur leurs propres responsabilités.
"Nous avons l’habitude de tout mettre sur le dos de la mairie, mais nous aussi sommes quelque part responsables. Parce que c’est nous qui salissons les berges, c’est nous qui sommes responsables de l’avancée de la mer provoquée en grande partie par l’extraction du sable marin", fait-il savoir avant d’ajouter qu’il est de notre devoir de tout faire pour rendre à SaintLouis son lustre d’antan. D’ailleurs, souligne-t-il, cette exposition est un acte posé en ce sens.
Par ailleurs, Massaw Ka qui a également fixé son objectif sur des personnalités remarquables de Saint-Louis, a expliqué avoir choisi de les mettre en exergue d’abord pour leur rendre hommage et ensuite les offrir en exemple à la jeune génération afin qu’elle s’engage aussi dans le combat pour sauver Saint-Louis.
Le public qui s’est déplacé en grand nombre peut encore admirer le grand talent du jeune photographe jusqu’au 28 février à la Galerie du fleuve.
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PR IBRAHIMA THIOUB ENVOIE LES ÉTUDIANTS AUX CHAMPS
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida) ont signé, hier, une convention dans le cadre du projet «Ucad rural». Cela rentre dans le cadre de l’application des conclusions des 11 décisions présidentielles prises lors de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar veut rompre avec son système classique, du moins avec une partie. C’est-à-dire l’enseignement général suivi par les étudiants. L’Ucad tend vers la professionnalisation au sein de son espace. Cela rentre dans l’optique de l’application des 11 décisions présidentielles prises lors de la concertation nationale sur l’avenir de l’enseignement supérieur. Il s’agit entre autres de la professionnalisation, l’orientation des sciences, des mathématiques, l’ingénierie, la technologie. Mais aussi de la mise en place de formations de courte durée dans ces domaines, l’ouverture de l’université à la société.
Autrement dit, des formations qui répondent aux besoins de notre économie, de notre société, de nos cultures. Pour ce, les autorités universitaires de Dakar ont mis en place le projet «Ucad rural». Pour mieux concrétiser leur ambition, une convention a été signée avec l’Agence nationale d’insertion et de développement agricole (Anida).
Hier, lors de la signature, le recteur de l’Ucad a indiqué que l’objectif est de produire des étudiants employables directement. Pour le Pr Ibrahima Thioub, «la mise en œuvre de cette convention permettra à nos étudiants et à nos enseignants de pouvoir faire de l’application sur le terrain dans les infrastructures mises en place par l’Anida, les fermes agricoles. Et nos étudiants qui seront formés dans les domaines des sciences et de la technologie agricole vont pouvoir utiliser ces fermes pour des lieux d’application et de recherches».
C’est ainsi que, informe le recteur, le projet pilote a été lancé à Niakhène dans la région de Thiès. De l’avis du Professeur Karamoko Diarra, coordonnateur du comité de pilotage «Ucad rural», ce projet va profiter aux intellectuels, mais aussi aux agriculteurs. Il dit : «L’objectif de ce projet est de faire du site de Niakhène un campus de rencontres et d’échanges entre les académiques et les autres acteurs. Deuxièmement, c’est une plateforme de production, d’appui au développement socio économique et d’appui institutionnel aux communautés.»
Le choix porté sur le milieu universitaire pour la réalisation de ce projet n’est pas fortuit, en à croire Malick Sarr, directeur de l’Anida. Il explique : «Nous sommes aujourd’hui en quête d’une agriculture performante qui va contribuer de façon significative à la croissance économique.»
Selon lui, aujourd’hui, cette équation de la production agricole ne peut pas être résolue sans la contribution d’aspects liés au progrès technique, organisationnel et technologique. Toujours selon le Dg de l’Anida, il faut passer par le milieu universitaire pour trouver ces éléments.
LES ACTEURS DU TOURISME VEULENT UN DG "QUI SE CONCERTE"
Alors qu’ils créent de la valeur ajoutée dans le secteur du tourisme, les opérateurs privés ont été totalement marginalisés par le directeur sortant de l’Aspt, Abdoulaye Thiam. Ils saluent donc avec plaisir l’arrivée de Bamba Mbow, mais lui demandent de ne pas reproduire les erreurs de son prédécesseur et de les associer à la politique de promotion de la destination. Pour le bien de tous.
«Le secteur privé prend acte de cette nomination et espère ne pas revivre la situation qu’il a connue avec le directeur Abdoulaye Thiam.» Il était devenu de notoriété publique que le directeur sortant avait trouvé le moyen, par des initiatives solitaires, de s’aliéner les acteurs du secteur, hôteliers, transporteurs, guides touristiques et autres voyagistes, en voulant imposer d’en haut une politique de promotion touristique qui ne rencontrait pas l’agrément de son Conseil de surveillance qu’il a fini par se mettre à dos. C’est dire que peu sont ceux qui, dans le secteur du tourisme, auront regretté le départ de M. Thiam.
Ce qui n’empêche pas une certaine retenue, même bienveillante, de la part des opérateurs privés qui travaillent dans le secteur. Les problèmes du tourisme sont connus depuis longtemps et ont abouti à une forte désaffection de la destination Sénégal. Depuis longtemps, des organisations comme la Fédération des organisations patronales de l’industrie touristique du Sénégal (Fopits), dirigée par Mamadou Racine Sy, et qui comprend l’essentiel des acteurs du secteur, ont fait le diagnostic et proposé des solutions aux autorités. Et elles ont toujours appelé au dialogue et à la concertation pour redresser un secteur dont tout le monde reconnaît l’importance dans l’économie du pays. Malheureusement, et le président Racine Sy l’a souvent dit, la bonne volonté et les engagements pris par les autorités au plus haut niveau de l’Etat n’ont pas toujours été suivis d’effets, parce que les personnes chargées de ces missions n’ont pas semblé avoir compris le sens de leur mission.
Ce qui pousse les membres des organisations touristiques à souligner, à l’endroit du nouveau directeur de l’Aspt, que «l’heure est à la mobilisation pour obtenir enfin un programme de promotion cohérent. Des dossiers attendent, et le secteur privé espère que nous obtiendrons enfin un consensus pour la promotion de la destination Sénégal. Nous avons perdu déjà trop de temps et il est temps de se mettre au travail». D’autres se rappellent avoir vu le nouveau Dg Bamba Mbow, dont ils ont souligné le dynamisme lors de la suppression de l’Agence nationale de promotion du tourisme (Anpt) et indiquent : «Nous souhaitons sa réussite et espérons qu’il saura travailler sans chercher à marginaliser le privé, comme son prédécesseur l’avait fait.» Une période où beaucoup d’opérateurs avaient même exprimé leurs regrets d’avoir insisté auprès du Président Macky Sall pour qu’il fasse renaître l’agence de promotion, même sous une nouvelle appellation.