«Gor ca wax ja»
La Coalition "Gor ca wax ja" donne de la voix. Les opposants de SMS se sont réunis en séance plénière, vendredi dernier au siège du Grand Parti, pour examiner les modalités de mise en oeuvre des conclusions de l’atelier d’évaluation duréférendum du 20 mars 2016. A cet effet, "pour défendre la démocratie et la stabilité du pays et s’opposer par tous les moyens légaux garantis par la Constitution aux pratiques rétrogrades du gouvernement Apr", ils exigent "sans délai, l’instauration d’une Autorité indépendante pour organiser les élections, l’audit du fichier électoral, l’accès de l’opposition etdes organisations de la société civile aux médias du service public, le respect du calendrier républicain". Et pour la réalisation de cette plate-forme, la coalition "Gor ca wax ja" a décidé de mettre en place un comité de coordination et de suivi ; organiser, le 15 juillet2016, une marche suivie d’un rassemblement devant la Rts. Et enfin établir et exécuter un calendrier de visites aux populations dans les communes rurales et urbaines du pays et dans les diasporas
De l'huile sur le feu
Un diplomate gambien met les pieds dans le plat des relations déjà assez tendues entre les deux pays. Samsudeen Sarr, représentant de la Gambie aux Nations unies pense que la condition préalable de construire un pont à Bambatenda-Yillitenda que la Gambie doit accepter avant que les Sunugaaliens ne soient d'accord pour l'ouverture de la frontière ressemble plus à une menace directe ou un moyen de chantage sur son pays, rapporte us.blastingnews.com. D'ailleurs, il clame son opposition à la construction de ce pont qu'il juge dangereuse pour la sécurité nationale de la Gambie. Il dit craindre que cela conduise à des attaques externes pour renverser Jammeh. Déjà qu'il accuse le Sunugaal d'avoir financé, en novembre 1996, une action pour le renversement militaire de Jammeh. Il ajoute même que le gouvernement du Sunugaal est complice dans la dernière tentative de coup d'Etat pour renverser le gouvernement du Président Jammeh et dans laquelle au moins huit soldats gambiens étaient morts. Cet ancien colonel et commandant dans l'armée de la Gambie a déclaré:'"Un pont sur le fleuve aurait certainement aggravé le problème".
Dialogue
Le Forum des jeunes socialistes apporte son soutien à SMS dont il a loué "la clairvoyance voire le génie politique, dans le contexte actuel, de tendre la main à toutes les forces vives de la Nation, pour un dialogue inclusif et participatif, gage de l’unité et de la cohésion nationale, en tant que garant d’une stabilité sociopolitique qui est une condition sine qua non de l’émergence du (Sunugaal)". Seulement, regrette le Coordonnateur Abdoulaye Gallo Diao, depuis l’appel de SMS au dialogue, "on a entendu toutes sortes de discours, les uns plus ou moins ridicules que les autres. Acteurs politiques et de la Société civile, chacun y va de ses propres intérêts crypto-personnels, dans le seul but d’empêcher au peuple (sunugaalien) de bénéficier d’un tel atout non négligeable pour son développement harmonieux et durable". Il note que si "certains diabolisent, d’autres dramatisent, en prétextant que ce dialogue n’a pas sa raison d’être dans la mesure où le (Sunugaal) ne traverse présentement aucune crise".
Dialogue (Bis)
Cependant, dit M. Diao, "ramener toute forme de dialogue à reposer sur l’existence d’une crise, relève d’un manque symptomatique d’un sens du devoir et de la responsabilité". Selon lui, "le peuple a légitimement besoin de ce dialogue, ne serait-ce que pour deux raisons fondamentales : d’abord permettre au Président de la République d’obtenir une majorité d’idées autour de son projet de société, bref de son programme politique en vue d’accomplir dans des conditions optimales, la mission qu’il s’est assignée pour le bien-être des populations ; ensuite obtenir un consensus fort sur toutes les questions qui intéressent l’intérêt supérieur du (Sunugaal), notamment celles relatives au processus électoral, étant donné que les élections législatives de 2017 et présidentielle de 2019, constituent deux enjeux considérables pour l’avenir de notre pays".
Dialogue (Ter)
Diao convoque l'Idea (Institut pour la démocratie et l’assistance électorale) qui dit que "le dialogue n’est pas une invention moderne, ni destiné exclusivement à résoudre des crises sociopolitiques". Et c'est pour soutenir qu'"ainsi, le dialogue politique contribue à réduire les risques en créant un cadre de concertation et d’échanges entre pouvoir et opposition". Par voie de conséquence, ajoute-t-il: "Pour dialoguer objectivement, des mécanismes doivent être mis spécialement en place, afin de proposer aux parties prenantes, un espace protégé permettant une communication et une concertation ouverte, en vue de poser les bases d’une coopération axée par exemple sur les mesures de la réforme constitutionnelle, récemment validées par référendum, sans oublier les problématiques électorales ou spécifiques à la vie de la Nation".
Le Fris contre…
Restons dans cette perspective de dialogue national pour souligner que le Front pour la Refondation des Institutions du Sunugaal (Fris) salue et se réjouit de cet appel de SMS "d’autant que cette initiative est une réponse favorable à son appel à renouer le fil du dialogue lancé tout juste au sortir du vote référendaire du 20 mars courant". Le Fris rappelle avoir alors "demandé au chef de l’Etat, au nom de notre peuple, du but que nous nous sommes fixés, de la même foi qui nous anime, de ne pas fermer la porte des réformes, de l’ouvrir encore plus grande pour qu’ensemble nous continuions à extirper les lourdeurs qui handicapent nos institutions". Selon le Fris, "certes il revient au Président de la République de mettre en place les conditions d’un dialogue fécond, sincère et inclusif (…)".
…La ruse et le bluff
"Mais, poursuit-il, il appartient à l’opposition, à la société civile, à l’ensemble des forces vives de la nation de manifester, à travers un sursaut patriotique, leur engagement sans condition au service du peuple (sunugaalien)". Seulement, le Fris "met en garde contre toute tentative de piéger le dialogue en enfermant le Président dans des logiques de consensus programmatiques qui équivaudrait à une nouvelle forme de partage du pouvoir". Enfin, le Fris dit admettre la nécessité de "s’entendre pour éradiquer la violence dans le champ politique, moraliser la vie politique, moderniser et simplifier le système électoral et pacifier l’espace social". Mais, il tient à rappeler que "la démocratie ne saurait s’acoquiner de ruse, de tricherie et de bluff. La politique n’est pas un jeu de poker".
Candidats au Bac
Comme s'ils s'étaient passé le mot, les élèves des classes de Terminale de Thiès et de Ziguinchor ont battu le macadam, hier matin. Le motif de leur marche reste la rétention des notes du premier semestre par les enseignants. D’après le porte-parole des élèves de la commune de Ziguinchor, Karamba Diakité qui a remis un mémorandum au gouverneur de la région, le droit que les enseignants ont d'aller en grève ne leur donne pas le droit de priver les élèves de l’accès à l'information. Pour M Diakité, les élèves candidats au bac ont besoin de leurs bulletins du premier semestre pour quantifier et évaluer leur travail afin d’affronter les épreuves du bac qui démarrent dans moins de deux mois.
Lycée Ahoune Sané
Dans le cadre de sa politique de formation et de l’éducation de sa jeunesse, le conseil départemental de Bignona a envoyé en France un groupe d'élèves du lycée Ahoune Sané. Ces derniers ont, à cet effet, participé au Printemps des lycées et des apprentis à Marseille. Compétition lors de laquelle, ils ont dignement défendu le département de Bignona en remportant le trophée. Dimanche, Mamina Kamara, président du Conseil départemental de Bignona et ses services, ont accueilli les jeunes à l’aéroport de Ndakaaru. Les lauréats ont vivement remercié Mamina Kamara d’avoir créé les conditions de valoriser, en France, l’excellence du lycée Ahoune Sané de Bignona. Une vision que le Secrétaire général de l'Anacim compte pérenniser et renforcer au profit de la jeunesse de son département.
Me El Hadj Diouf
Coucou revoilà Me El Hadji Diouf. Selon nos capteurs, le tonitruant leader du Parti des travailleurs et du peuple (Ptp) et député à l’Assemblée nationale, qui s'était fait discret ces derniers temps, va briser le silence, cet après-midi. Ce sera à l'occasion d'une conférence de presse qui, d'après nos machins, s'annonce explosive, au vu des points que compte développer Me Diouf. A tout à l'heure...
Leral Askanwi et…
Les dernières critiques contre le projet immobilier de la cité Cdc Bambilor n’ont sans pas plu au mouvement Leral askanwi, basé à Rufisque. En effet, suite à ces remarques de certains opposants politiques selon lesquelles ce projet n'est pas pertinent, Omar Faye est monté au créneau, hier, pour prendre leur contre-pied. "On salue le projet immobilier de la Caisse de dépôt et de consignation à Bambilor. Car, grâce à lui, cette zone rurale devient urbaine et c’est une entreprise (sunugaalienne) qui réalise ce projet. En effet, c’est la Société de réalisations et des travaux (Srt), une entreprise (sunugaalienne), grâce à une joint-venture créée par la Cdc qui réalise ce programme. C’est une fierté nationale, car les maisons sont à la portée des (Sunugaaliens) moyens, puisqu’étant à 10 millions de francs Cfa", clame Omar Faye.
…La Cité Cdc Bambilor
Saluant donc le fait que les travaux n’ont pas été confiés à des étrangers qui ailleurs, ditil, ont du mal à le faire et ont vu des projets leur être retirés, le président de Leral Askanwi de "magnifier ce qui est en train de se faire avec la Cdc et la Srt à Bambilor, qui est devenue ainsi une ville. Nous pensons d’ailleurs qu’il faut faire la même avec d’autres entreprises (sunugaaliennes). Car, elles ont les capacités de construire ce pays". Aussi, prévient Omar Faye, "Leral Askanwi, fidèle à sa réputation, jouera toujours le rôle de boucliers pour les hommes d’affaires (Sunugaaliens)". Pour dire que pour le turbulent activiste rufisquois, l’Etat gagnera à faire davantage confiance aux entrepreneurs sunugaaliens, au lieu de toujours tout donner aux étrangers
Cambriolage
Un cas de cambriolage a failli passer inaperçu dans la commune de Diouloulou (Bignona). En effet, deux individus armés ont fait irruption dans la nuit du dimanche au lundi vers 4h, au marché central de Diouloulou. Sur place, les assaillants ont ligoté le vigile répondant au nom d’Ibou Diassé avant de visiter les boutiques appartenant aux sieurs Boubacar Djiga et Mamadou Kalidou Diallo. C’est ainsi que ces individus armés ont réussi à emporter la somme de 75 000 F Cfa et des sacs de lait en poudre. Interrogé, le gardien a laissé entendre que ces visiteurs étranges dont il ignore leur provenance, étaient au nombre de deux, armés de fusils.
Après le génocide rwandais de 1994, le nombre de musulmans a fortement augmenté. Selon certaines personnes, cela s’explique par le fait que de nombreux musulmans ont protégé aussi bien les Hutus que les Tutus lors des massacres. Le rôle de certains responsables catholiques et protestants dans le génocide a aussi poussé des gens à embrasser la religion musulmane. L’Islam demeure cependant une des religions minoritaires.
Mbaye Diagne, héros sénégalais au Rwanda
Quasiment inconnu au Sénégal, le capitaine Mbaye Diagne est un véritable héros au Rwanda. L’ancien Casque bleu avait risqué sa vie pour sauver de nombreux civils menacés d’extermination. Le 7 avril 1994, après l’assassinat de la Première ministre agathe Uwilingiyimana, Mbaye Diagne avait sauvé ses 5 enfants d’une mort certaine en les cachant à l’hôtel des Mille Collines. ayant mené plusieurs actions de sauvetage contre les miliciens, il décédera le 31 mai 1994 à la suite d’un éclat de mortier. En juillet 2010, sa veuve et ses enfants avaient été honorés par le Président Paul Kagamé.
Les «Jakarta» présents aussi à Kigali
Comme dans certaines localités du Sénégal, les mototaxis sont aussi très utilisés au Rwanda, particulièrement à Kigali. On aperçoit les conducteurs un peu partout et ils proposent des services moyennant environ 500 francs rwandais (376 FCFa). Très disciplinés, solidaires et organisés, on ne les voit jamais griller un feu rouge ou faire dans l’excès de vitesse.
Harouna Niyonzima sacré avec Young africans
Harouna Niyonzima, l’un des rares internationaux rwandais évoluant à l’extérieur sélectionnés face au Sénégal, vient de décrocher le titre de champion de Tanzanie avec Young africans. C’est son 3ème titre en 4 ans avec le club tanzanien qui vient aussi de décrocher sa qualification à la phase des poules de la Coupe de la CaF.
Johnny Mackinstry, plus jeune coach d’Afrique
Le Rwanda a sûrement le plus jeune sélectionneur du continent africain. À seulement 30 ans, l’Irlandais Johnny Mackinstry est porté à la tête de la sélection nationale rwandaise depuis mars 2015. Grand fan de Newcastle, il a aussi dirigé la Sierra-Leone en pleine crise Ebola.
Sibomana abouba champion avec gor Mahia
Décidément, les internationaux rwandais évoluant à l’étranger respirent la forme. Sibomana abouba, défenseur du club kenyan de Gor Mahia, vient aussi de décrocher un 4ème titre de champion consécutif. Il rejoindra les Amavubis cette semaine, avant la rencontre du 28 mai contre le Sénégal.
La vache très présente dans la culture rwandaise
La vache occupe une place importante dans la culture rwandaise. En Kinyarwanda, la salutation traditionnelle est «amashyo» qui veut dire «souhaiter beaucoup de troupeaux de vaches». Pour répondre, on dit «amashyo Ngore», c’est-à-dire «beaucoup de troupeaux avec des femelles ». Même pour les mariages, une vache est souvent offerte en guise de dot.
12 mille sidéens par an
Une étude publiée en 2015 montre que le taux de prévalence du sida au Rwanda est de 2,27%, soit 12 mille personnes contaminées chaque année. Des chiffres qui prennent des allures plus inquiétantes dans les villes comme Kigali où le taux de prévalence est estimé à 5,6%.
An 2000 refuse qu’Hypo Ngary le touche
La prudence est de mise du côté de l’écurie JAP. Venu au premier face-à-face avant son combat contre Forza, An 2OOO a systématiquement refusé que le micro central Hypo Ngary le touche. Ce dernier voulait le pousser vers le côté gauche pour inviter le promoteur Diaks à se mettre entre Forza et lui. Un geste que n’a pas apprécié l’adversaire du Fassois.
Feu Rouge et Ameth Dème agacent les amateurs
Le spectacle offert par ces deux lutteurs n’a pas laissé indifférents les amateurs venus massivement dimanche 22 mai au stadium Iba Mar Diop. Feu Rouge a certes tenté des choses dans ce combat mais il n’est pas allé au fond. Ameth Dème s’est contenté de trop défendre
L’intifada de leurs supporters
C’était la grande bat ai lle à la pierre à laquelle les deux camps se sont livrés après le combat. La Rue 11 jalonnant le stadium Iba Mar Diop était inondé de cailloux. Les GMI étaient obligés de se déployer pour disperser les camps en opposition.
Adama Dialy mise 500.000 FCFA à Kaolack
Pour une fois, la grande cantatrice Ndèye Fatou Adama Dialy va troquer son micro contre un grand boubou de promotrice du 3 au 4 juin, au stade Lamine Guèye de Kaolack. La mise sera de 700.000 FCFA : 200.000 pour les légers et 500.000 FCFA pour les poids lourds. L’animation sera l’oeuvre de Mor Ngom et de la troupe de feue Khady Diouf.
Gaal-gui rassemble 51.425 pour Diomaye Faye
Ceux qui ont l’habitude de suivre la lutte simple, particulièrement à l’arène Adrien Senghor, connaissent bien le photographe Diomaye Faye. Mais ce dernier est alité depuis plusieurs mois et a dépensé assez d’argent. Pour lui venir en aide, une quête a été faite pour lui, dimanche à Gaal-Gui. Et les amateurs ont pu rassembler 51.425 FCFA. Un geste à saluer
Fatou Guèye et sa prestation de feu
Ceux qui étaient au terrain Gaal-gui dimanche passé, pour le retour sur les lieux après 23 mois, ont tout simplement été servis. La cantatrice Fatou Guèye, dopée par on ne sait quel virus, a été véritablement phénoménale avec un répertoire de chansons qui ont fait des ravages du côté des amateurs et des lutteurs. Cey Ya Fatou !
Tigo Kharitou Yayam / Diogaye le 3 juin
«Salut, c’est Tigo Kharitou Yayam. J’ai un combat contre Diomaye de l’école de lutte Cheikh Mbaba. Il aura lieu le 3 juin prochain. L’affiche est ficelé par Assane Ndiaye de Baol Productions», nous a informés le lutteur, hier par téléphone.
Yanda et Domou Dialaw se retrouvent…
Yanda (Parcelles Mbollo) / Domou Dialaw (Kaye Bakh) est un combat ficelé par Fallou- Diak’s. Dimanche dernier, ils étaient au stadium Iba Mar Diop pour se présenter au public. Au cours de cette rencontre, les deux adversaires ont fait preuve de civilités et de fair-play.
…Ndongo Lô et Petit Niang aussi
Yanda et Domou Dialaw n’étaient pas les seuls à Iba Mar Diop, dimanche dernier. Il y avait aussi les adversaires du 4 juin 2016. Il s’agit de Ndongo Lô (Sa Ndiambour) et Petit Niang (Mansour Mbaye). Ils ont affiché la forme et promettent un combat de feu.
LES ÉCLAIRAGES DE NIASSE
Réaction de l'Assemblée nationale suite aux déclarations d'Ousmane Sonko
SenePlus publie ci-dessous in-extenso le communiqué de La Direction de la Communication de l'Assemblée nationale suite aux déclarations d'Ousmane Sonko, inspecteur des Impôts et des Domaines sur le non reversement des prélèvements à la source d'impôts des députés.
Communiqué de presse
Depuis quelques jours, la presse s'est fait l'écho d'une déclaration publique d'un haut fonctionnaire, Secrétaire Général d'un parti politique, déclaration péremptoire selon laquelle : "….l'Assemblée nationale n'a jamais effectué de versements sur les salaires des Députés…".
M. le Président de l'Assemblée nationale a demandé au Questeur de lui faire la situation exacte sur l'objet de cette déclaration. Après vérification auprès des Services financiers de l'Assemblée nationale, la situation s'établit comme suit, à la date du 23 mai 2016 :
1. Le montant des retenues opérées à l'Assemblée nationale s'élève, chaque mois, à environ 10.000.000 (dix millions) francs CFA. En ce qui concerne les Députés, ce montant varie non seulement en fonction du quotient familial mais aussi de leurs positions, selon qu'ils sont Députés simples, membres du Bureau de l'Assemblée nationale ou Présidents d'une Commission permanente.
Nous sommes donc à des années-lumière des milliards annoncés. En plus, il est inapproprié et injuste d'affirmer que les Députés ne paient pas leurs impôts.
2. A l'avènement de la 12ème Législature, au 30 juillet 2012, l'Assemblée nationale restait devoir, dans ses écritures, au titre dudit prélèvement, un montant de 120.809.722 (cent vingt millions huit cent neuf mille sept cent vingt-deux) francs CFA. Au nom du principe intangible de continuité du service public, ce montant a été apuré progressivement et, à ce jour, soldé.
Au total, la XIIème Législature, qui a commencé le 30 juillet 2012, a effectué des versements d'un montant de 174.162.810 (cent soixante-quatorze millions cent soixante-deux mille huit cent dix) francs CFA. Tous les justificatifs, c'est-à-dire les quittances de paiement et les cachets des services de recouvrement ont été dûment établis et apposés.
3. Aujourd'hui, la situation laisse apparaître un montant complémentaire de 142.768.473 (cent quarante-deux millions sept cent soixante-huit mille quatre centre soixante-treize) francs CFA, en cours d'ordonnancement pour être payé.
Par ailleurs, sur la période de 2010 à 2013, les Services fiscaux ont adressé à l'Assemblée nationale un redressement au titre des mêmes retenues sur salaires qui n'intègre pas les paiements déjà effectués et détaillés, ci-dessus.
Ce redressement fait l'objet d'un contentieux en voie de règlement par une réconciliation des chiffres en cours entre les deux parties.
Voilà la stricte vérité de la situation fiscale de l'Assemblée nationale, au titre desdits prélèvements sur les salaires des Députés et des Personnels.
Sous l'éclairage de ces données, il est évident que l'Assemblée nationale ne peut devoir la somme de deux milliards sept cent millions de FCFA (2.700.000.000) à la Direction générale des Impôts et Domaines. La procédure et la base de calcul sont contestables. Il n'y a pas lieu de revenir sur la question de pénalités de retard qui seraient imposées, en guise de sanctions, à l'encontre de l'Institution parlementaire, qui est un démembrement de l'Etat. En tout état de cause, en matière de fiscalité, l'Etat sénégalais possède les mécanismes et les procédures à même de résoudre les contentieux.
Enfin, il n'est pas du devoir d'une Institution comme l'Assemblée nationale, de s'impliquer dans une quelconque polémique, à fortiori lorsqu'il s'agit de questions de nature publique, où la vertu de transparence et la rigueur doivent faire autorité, en toutes circonstances.
Fait à Dakar, le 23 mai 2016
La Direction de la Communication de l'Assemblée nationale
2010 est une année qu’Oumy Cissé n’oubliera jamais. Après avoir donné naissance à l’un de ses jumeaux, elle a traversé toute la Gambie avec l’autre enfant. Ayant contracté une fistule obstétricale, elle n’a bénéficié d’aucun soin médical, pendant six ans, faute de moyens. Abandonnée, isolée, déprimée, son état de santé ne cesse de se dégrader. Heureusement pour elle, le programme de lutte contre la maladie lui a tendu une perche.
Tout chez elle indique la solitude et la misère dans lesquelles elle vit depuis 6 ans maintenant. Son visage pâle et sa peau ridée sont les témoins d’une fatigue pluriannuelle. Un jour de 2010, ce qui devait être un bonheur s’est transformé en enfer pour Oumy Cissé. Cette originaire de Kolda devait donner naissance à des jumeaux.
L’un des deux est sorti sans trop de problème, mais l’autre a été hélas celui qui lui a pourri la vie depuis lors. Agée à l’époque de 34 ans, Oumy Cissé a gardé le second enfant dans son ventre, pendant plusieurs jours. D’abord, elle est restée dans le centre de santé où elle a accouché, pendant deux nuits et une journée. Le personnel soignant n’ayant rien pu faire pour elle, elle a entrepris un long et douloureux périple qu’aucune maman ne devrait avoir à vivre.
‘’J’ai été conduite en Gambie dans une localité qui s’appelle Bouring. De là, j’ai été transférée à Soma. Mais nous n’avons pas trouvé le médecin sur place. J’ai été amenée à Baysa. Je devais subir là-bas une opération, mais il y a eu coupure d’électricité. J’ai été acheminée à Farafenni’’, raconte-t-elle. Une fois dans cette localité frontalière du Sénégal, la dame a cru en finir avec son calvaire.
Mais le destin en avait décidé autrement. ‘’Quand nous sommes arrivés à Farafenni, on nous a fait comprendre que le personnel soignant était en voyage. J’ai été transférée à Banjul. C’est dans la capitale gambienne que j’ai été opérée. L’enfant avait déjà perdu la vie. C’est là que la maladie est apparue’’. Après la césarienne, Oumy Cissé a été opérée à nouveau, pour la fistule. La mauvaise nouvelle n’est tombée sur elle que plus tard, tel un couperet.
Assise sur son lit d’hôpital, elle attend une deuxième opération. Celle-ci devrait réparer ce que la première, six ans plus tôt, n’a pas réussi à faire. En effet, depuis qu’elle est sortie de l’hôpital, après son accouchement, elle n’est plus retournée dans une structure de santé. Pendant plus de cinq ans, elle n’a reçu le moindre soin.
La raison ? ‘’Je n’avais pas assez d’argent. Je n’avais pas de soutien non plus. Ma famille n’a pas de quoi m’aider’’, soupire la dame de teint noir et grande de taille. Habillée d’une taille basse multicolore, un foulard jaune sur la tête, elle confie qu’elle a dû se rapprocher d’une organisation de financement des femmes pour contracter une dette de 35 000 F et payer la première ordonnance faisant suite à l’opération.
La somme empruntée, qui devait normalement servir à une activité génératrice de revenus, a été utilisée comme bouée de sauvetage. En bonne Sénégalaise, elle a utilisé le peu de sou qu’elle avait pour consulter les guérisseurs.
Cela n’a rien donné ! Pire encore, sa santé se dégrade de jour en jour. ‘’J’ai parfois de la fièvre. Des fois, la température baisse. Dans l’autre pied, c’est comme si il y avait une bestiole qui bouge. Parfois, on dirait qu’elle se déplace jusqu’à hauteur des fesses.
Par moments, j’ai l’impression qu’elle me mord. Il y a aussi souvent du vent qui sort de moi. L’un des pieds bouge difficilement, c’est comme s’il était paralysé’’, laisse-t-elle entendre dans un accent gambien.
Solitude
Au-delà du déficit sanitaire, il y a la souffrance physique et morale. Au début de la maladie, son mari l’a un peu aidée, dit-elle. Son conjoint achetait la nourriture pour le nouveau-né confié à sa tante, puisque qu’elle ne pouvait pas le prendre en charge. Aujourd’hui, elle nourrit un sentiment de trahison par rapport à tout ce qui s’est passé.
D’une voix empreinte de tristesse et de mélancolie, elle confie : ‘’Ça fait longtemps qu’il ne m’a pas aidée. Les gens ne réagissent pas de la même manière. Certains savent se souvenir, mais d’autres oublient le passé’’, dit-elle.
Aujourd’hui, elle est certes toujours dans le domicile conjugal, mais tout indique que le cordon la reliant à cette famille a été coupé. Dans une solitude quasi-totale, elle ne parle presque avec personne. ‘’Je passe la plupart de mon temps dans ma chambre. Il m’arrive parfois de sortir et de prendre un peu d’air. Mais quelque temps après, je retourne dans la chambre’’.
Quant à son mari, elle ne fait même pas référence à elle. Il faut toujours lui poser une question directe sur lui pour qu’elle en parle. Cette relation amoureuse se conjugue désormais au passé.
Abandonnée par celui-là qui l’avait amenée là-bas, elle ne compte pas pour autant quitter le domicile, si son mari ne décide pas de la répudier. Et pour ne rien arranger, sa maman étant morte, sa famille qui devait aller la chercher pour une prise en charge correcte lui a conseillé de rester chez son mari, tant que ce dernier ne décide pas de la renvoyer de la maison.
Résultat : elle est à la maison sans être membre de la famille. Tout de même, on consent à venir lui déposer le plat à l’heure de chaque repas. Le seul moment où il y a un contact éloigné entre elle et le reste du foyer.
Lueur d’espoir
Il a fallu qu’une dame la mette en relation avec des acteurs de la santé pour qu’elle bénéficie enfin d’un début de prise en charge. Mais même dans ses moments d’espoir, elle ne peut compter que sur elle-même. Sur son lit de patiente à Hoggy, dans l’attente d’une opération, elle n’a, à ses côtés, qu’une amie résidant à Dakar et venue aux nouvelles, à l’heure des visites. Pour le reste, elle est seule. Absolument seule ! Sans proches !
La prise en charge des fistuleuses étant entièrement gratuite, un véhicule est allée la chercher à Kolda pour la faire venir à Dakar. Quant à ses parents, ils n’ont pas effectué le déplacement, faute de moyens, dit-elle.
‘’Mes frères voulaient venir. Mais pour faire le trajet, il faut payer 15 000 F. ils n’ont pas cette somme pour venir avec moi. Quand ils m’ont appelée, je les ai rassurés en leur disant que ceux avec qui je suis ici prennent bien soin de moi’’.
Le retour de l’enfer est donc possible. A condition qu’il y ait un suivi !
L’ENVERS DE L’ACCOUCHEMENT
La fistule obstétricale est une maladie aux conséquences dramatiques
La fistule obstétricale est une maladie aux conséquences dramatiques. Découlant d’un accouchement difficile, elle réduit ses victimes à la solitude et à la misère morale et sociale, à cause des mauvaises exhalaisons. Très peu connue au Sénégal, y compris par des femmes, cette pathologie des oubliées de la nation est pourtant facile à prévenir. En plus, elle se soigne, grâce à la chirurgie. Le défi aujourd’hui est d’en informer la population. En ce 23 mai, où on célèbre la journée internationale dédiée à la pathologie, les acteurs et les décideurs ont l’occasion de méditer sur le thème : ‘’Eliminer les fistules dans l’espace d’une génération’’.
L’accouchement est en principe un évènement heureux pour toute femme. Mais dans certains cas, le rêve se transforme en cauchemar. Notamment pour celles qui sont atteintes de fistule obstétricale, à l’issue d’une maternité.
Tout d’abord, c’est quoi cette maladie ? ‘’La fistule est une communication anormale entre les voies urinaires de la femme et les voies génitales. Qui fait qu’il y a une perte involontaire des urines à travers non pas les voies naturelles, mais par les voies génitales de la femme. Donc, ce sont des urines incontrôlées, involontaires qui surviennent en général après accouchement’’, explique le chirurgien urologue, Dr Issa Labou.
Au Sénégal, c’est devenu un vrai fléau. Chaque année, il y a 400 nouveaux cas détectés et cela, bien que les chiffres soient en baisse. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la fistule est un problème mondial, mais elle est surtout une maladie tropicale.
Elle survient pendant un accouchement prolongé, c'est-à-dire quand une femme n’obtient pas immédiatement lacésarienne, en cas de besoin. Son apparition est directement liée à l’une des principales causes de mortalité maternelle : un travail difficile (dystocie), lors de l'accouchement.
Pourtant, la maladie est très peu connue des populations, surtout chez les femmes, principales victimes. Un paradoxe qui ne s’explique pas. Comment se fait-il que des femmes ne connaissent pas cette maladie ?
En tout cas, c’est le constat au sein de la population. Teint noir, des lèvres pulpeuses et un nez pointu, Thérèse Mancabou est secrétaire dans une entreprise de la place. Cette mère de deux enfants, dans sa jupe bleue assortie d’une veste et d’un chemisier beige, n’a aucune idée de ce qu’est la maladie.
Le mot lui est totalement étranger. Elle n’en a jamais entendu parler. ‘’C’est quoi la fistule ?’’ demande-t-elle. Après une brève explication, elle laisse entendre : ‘’Je ne connais pas cette maladie. Et rien qu’à entendre ce que tu m’expliques, j’ai vraiment peur. Apparemment, c’est une maladie très grave’’, déclare-t-elle.
Cette dame n’est pas la seule à ignorer l’existence de cette maladie. Charlotte Mendy a grandement ouvert les yeux en guise d’étonnement. En réalité, elle a même du mal à croire à l’existence d’une telle pathologie. ‘’C’est quelle genre de maladie qu’on a encore inventée ? Les femmes sont très fatiguées. On leur attribue tout ce qui est mauvais’’, dit-elle sur un ton querelleur.
Ailleurs, c’est le même constat d’ignorance et la même inquiétude, à l’évocation de la maladie. Vendeuse de légumes au marché ‘’Toubab’’ du Point E, Oumy Ly tire un tabouret et s’assoit, dès qu’elle prend connaissance du sujet. Elle rangeait ses condiments un peu dispersés sur la table, à notre arrivée. Vêtue d’un grand boubou beige, la dame de teint noir et de taille moyenne ignore tout de la pathologie et souhaite être informée.
Mais elle est vite rattrapée par sa réalité. Les nombreuses sollicitations des clients l’empêchent de faire un brin de causette. Elle finit par lâcher : ‘’Mon fils aîné est médecin. Je vais lui demander de m’expliquer. Je ne vais pas vous retenir. Je ne savais pas qu’un long travail, lors d’un accouchement, peut causer des conséquences fatales telles que les fistules’’, dit-elle, en allant s’occuper de ses clients.
Plaidoyer pour des centres de prise en charge sociale
Toutefois, d’autres dames ont en ont entendu parler. C’est le cas de Massata Niang. Foulard bien en place, avec un visage couvert de maquillage, la quinquagénaire a un sourire avenant. Elle a entendu parler de la pathologie, mais n’a aucune idée des conséquences que, pourtant, elle appréhende fortement.
‘’Je sais que c’est une maladie très grave. Quand on voit les images de la femme atteinte de fistule, ça donne des pincements au cœur. C’est pourquoi il faut une grande assistance aux femmes qui accouchent. Le gouvernement doit aussi travailler à l’accessibilité aux structures de santé. Il faut une politique de construction d’infrastructures, pour éviter cela’’, conseille-t-elle.
Khady Dème, mieux informée sur la maladie, plaide pour des centres de prise en charge des fistuleuses. ‘’Ces femmes endurent une double souffrance. Il leur faut une assistance sociale, médicale. Si les gens méconnaissent la maladie, c’est parce que les femmes atteintes ne se manifestent pas. Elles se cachent et souffrent en silence. D’autres ne cherchent même pas à se rapprocher des structures médicales par peur du regard de la société’’, regrette-t-elle.
Quand la honte freine la prise en charge
Embouchant la même trompette, la sage-femme Véronique Sambou déclare que le plus grand travail repose sur la prise en charge sociale des fistuleuses. ‘’Les femmes qui présentent une fistule obstétricale souffrent d’une incontinence (incapacité à retenir l’urine et les matières fécales) permanentes. Elles en ressentent de la honte et font l’objet d’une discrimination sociale. Elles ont aussi des problèmes de santé. Il y a beaucoup de jeunes femmes qui vivent avec des fistules obstétricales non traitées’’, révèle-t-elle.
Pour elle, la maladie peut être évitée, mais pour cela, il suffirait de repousser l’âge de la première grossesse, de mettre fin aux pratiques traditionnelles préjudiciables à la santé de la femme et de faciliter l’accès, en temps voulu, à des soins obstétricaux.
‘’Cette méconnaissance de la maladie par les femmes est due au manque de communication. Au Sénégal, on ne parle pas beaucoup de la fistule. Il faut des séances de sensibilisation pour mieux faire connaître la maladie. Il y a aussi le fait que les femmes atteintes de la pathologie se cachent. Certaines d’entre elles préfèrent quitter la famille pour habiter seule. Parfois, c’est la famille ou le mari qui leur imposent ce silence ou cet isolement. Le fait de se cacher, de vivre en solitude et de ne pas se traiter, en plus de l’absence de communication des acteurs de la santé, causent cette ignorance de la maladie’’, explique Mme Sambou.
Cette thèse rejoint les déclarations du docteur Medina Ndoye, chirurgienne urologue à l’Hôpital Général de Grand Yoff (Hoggy), lors des troisièmes rencontres internationales d’urologie de Dakar (Uro’Dak). Selon elle, la pauvreté, la malnutrition, les services de santé déficients, les mariages et grossesses précoces, les grossesses rapprochées et la discrimination basée sur le genre sont, entre autres, les causes multiples de la fistule obstétricale.
‘’Quand on vit dans un milieu défavorisé et enclavé, on est plus exposé à la fistule. Parce que, non seulement, on n’est pas informé, mais on n’a pas accès aux structures sanitaires. Les fistuleuses sont souvent laissées à elles-mêmes quand elles ont cette maladie. Elles vivent dans la tristesse, la solitude’’, avait soutenu Dr Ndoye.
Au Sénégal, les régions de Kédougou, Kolda, Tambacounda, Ziguinchor et Matam sont les plus touchées par cette maladie.
LE DIALOGUE NATIONAL EST UNE ARME DE DISTRACTION MASSIVE
Yoro Dia, analyste politique
Assane Mbaye et Mamadou Diallo |
Publication 23/05/2016
Le dialogue national auquel appelle le président de la République Macky Sall, le 28 mai prochain, est une ‘’arme de distraction massive’’. Selon Yoro Dia qui en a fait la déclaration, cela n’a pas de sens de parler de dialogue national dans un pays aussi stable que le nôtre. Dans cet entretien avec EnQuête, l’analyste politique soutient que notre système politique n’a pas un problème mais que c’est plutôt notre économie qui en a. Ce problème politique doit faire l’objet de concertation entre les différents acteurs au lieu de parler de retrouvaille de la famille libérale qui n’est rien d’autre qu’une ‘’escroquerie politique’’, selon lui.
Le président de la République, Macky Sall a fixé la date du 28 mai pour rencontrer les partis politiques, la société civile, les organisations de travailleurs et les autorités religieuses et coutumières. Comment appréciez-vous ce dialogue national ?
Quand on faisait la guerre en Irak, il y avait les armes de destruction massive. Le dialogue national est une arme de distraction massive. Ça n’a pas de sens de parler de dialogue national au Sénégal. On parle de dialogue national dans un pays qui sort d’une guerre civile.
Le Sénégal ne sort pas d’une guerre civile, il n’est pas en crise. On a fait des élections, une majorité au pouvoir gouverne, l’opposition doit s’opposer. Dans une démocratie, le dialogue est permanent. C’est parce que le dialogue n’est permanent que dans une démocratie.
Il y a ce qu’on appelle l’Assemblée nationale qui est le lieu institutionnel du dialogue. Parce que nous sommes dans une démocratie, dans les médias, il y a un dialogue quotidien. Dans les colonnes d’EnQuête, chaque jour, vous avez la position du pouvoir et de l’opposition sur des questions d’intérêt national. Donc le dialogue est une permanence en démocratie.
Entre deux élections, il y a débat, il y a dialogue. Maintenant, le jour des élections, le peuple arbitre. Mais ce qui existe dans une démocratie, ça peut être des concertations.
Par exemple, le président de la République peut décider sur des questions d’intérêt national qui transcendent les régimes, par exemple dans nos rapports avec la Gambie - les régimes vont passer, la Gambie va demeurer - de consulter l'opposition. Le président peut estimer que nos rapports avec la Gambie sont une question tellement importante qu’on ne peut pas la gérer de façon partisane.
Il peut donc recueillir l’avis de l’opposition. Il peut en faire de même sur la question du Programme Sénégal émergent (Pse), de la Casamance. Si le président veut par exemple signer un accord avec le Mouvement des forces démocratiques de la Casamance (Mfdc), il peut estimer que c’est notre crise nationale la plus grave qui transcende les régimes. Il peut recueillir l’avis de l’opposition avant de s’engager. Il convoque le chef de l’opposition ou bien les deux leaders de l’opposition, en leur disant sur la Casamance, voilà ce que je constate : qu’est-ce que vous en pensez ?
Dans une démocratie, les concertations sont permanentes. Si vous prenez l’exemple de la France, après les attentats terroristes, Hollande a convoqué Sarkozy et les gens de l’opposition pour leur dire voilà ce que je compte faire, qu’est-ce que vous en pensez ?
Le Sénégal n’est pas dans cette situation. Au contraire, la situation de notre pays est d’une normalité incroyable. Au Sénégal, la constante, c’est que les hommes politiques essayent toujours de chercher des distractions politiques pour ne pas aborder les vraies questions. Le dialogue national en fait partie.
Selon beaucoup d’observateurs, le président de la République veut réunir l’ensemble des acteurs autour d’une table pour discuter de la mise en œuvre des réformes adoptées, à l’issue du référendum du 20 mars 2016. (Il coupe)
Mais quelles réformes ? Les réformes ont été adoptées, on ne peut plus y revenir. C’est une distraction, une perte de temps, comme le référendum était une perte de temps. Je dis, depuis des années, que le pays n’a pas un problème politique. Le pays n’a pas un problème institutionnel.
Le pays a un problème économique. Cela veut dire que les hommes politiques doivent être jugés sur leur capacité à proposer une solution de sortie de crise économique. Le Sénégal n’a pas un problème politique. Notre système politique a produit deux alternances, en 12 ans.
Quand nous avons un système parfaitement normal et stable, l’énergie des leaders doit être consacrée à la résolution des problèmes concrets. Aujourd’hui, les hommes politiques sénégalais devraient se demander comment faire pour dépasser, par exemple, la Côte d’Ivoire. Ou bien, qu’est-ce qu’on doit faire pour que le Sénégal soit la première économie de l’Afrique de l’Ouest ?
Après que l’Armée a gagné la guerre en Casamance, comment doit-on faire pour gagner la paix ? Voilà un bon débat. Aujourd’hui, le Sénégal a un taux de croissance de 6% : qu’est-ce qu’il faut faire pour porter ce taux à 10% ? Comment doit-on faire pour sauver l’école publique ? On n’entend jamais les hommes politiques se prononcer sur ces questions.
Est-ce à dire que la classe politique ne pose pas les vraies questions…
(Il coupe). C’est voulu. On va encore, pendant un mois, nous enfermer dans cette histoire de dialogue national. On va dialoguer sur quoi ? Il y a une majorité qui gouverne et une opposition qui s’oppose. C’est cela la division du travail démocratique. Il est temps, à mon avis, que les hommes politiques sénégalais entrent dans la deuxième phase de la démocratie. Le Sénégal perd trop de temps dans la première phase. C’est-à-dire, on est toujours dans les questions de participation, les règles du jeu, le mandat, etc. Ces questions sont dépassées.
Il est temps pour notre pays de rentrer dans la deuxième phase qui est essentiellement économique. Un homme politique ne gagne du crédit que quand il commence à proposer une solution économique. Le Chef de l’Etat a proposé le Pse. Mais en face, qu’est-ce que les gens proposent ? Est-ce que le taux de croissance est excellent ou médiocre ?
C’est en cela que doit se rapporter le débat. La phase deux, c’est quand les hommes politiques sont jugés sur leur capacité à proposer des solutions aux problèmes du pays. Et celles-ci ne sont pas actuellement politiques. Il faut que la majorité et l’opposition soient jugées sur la base de cela.
Quelle solution économique faut-il proposer, selon vous?
Ce n’est pas à moi de proposer une solution. Mais à ceux qui aspirent à diriger ce pays. On doit aujourd’hui connaître leurs positions sur l’économie, la politique extérieure, la sécurité nationale, la santé… Ils sont toujours sur des questions électorales ou politiciennes.
Vous êtes pour des concertations à la place d’un dialogue national ?
C’est le Président Macky Sall qui décide. C’est lui qui décide que telle question est tellement importante qu’elle transcende le clivage partisan. Sur ce, il se concerte avec les gens de l’opposition pour demander leur avis ou bien pour les informer. Aux Etats-Unis par exemple, avant d’engager l’Armée américaine au Vietnam, le Président de l’époque, Eisenhower, s’était concerté avec le chef de l’opposition.
Après aussi les récents attentats terroristes, le Président français François Hollande a reçu les chefs de l’opposition. Au Sénégal, après les émeutes de 1988, il y a eu un dialogue national pour trouver un code électoral consensuel. Il y a eu l’état d’urgence.
La situation du pays était tellement grave qu’on a jugé nécessaire de se mettre autour d’une table pour fixer les règles de jeu. On a fixé alors un code consensuel en 1992. Et depuis lors, le pays est stable. Aujourd’hui, nous sommes le seul pays au monde capable d’élire un Président et de l’installer une semaine après.
Le Sénégal est aussi le seul pays africain, probablement, où le Président peut appeler aux élections en moins d’un mois. L’organisation des élections au Sénégal est devenue aujourd’hui une banalité au Sénégal. Le système électoral fonctionne parfaitement bien. Cela veut dire que notre pays doit sortir maintenant de la phase primaire de la démocratie pour entrer dans la deuxième phase.
Parallèlement au dialogue national, on parle aussi de retrouvailles de la grande famille libérale. Qu’en pensez-vous ?
Les retrouvailles de la famille libérale, c’est de la transhumance. Dans une démocratie normale, entre deux élections, si des opposants quittent l’opposition pour aller au pouvoir, quelle qu’en soit l’explication, c’est de la transhumance. Cette histoire de retrouvailles de la famille libérale démontre aujourd’hui que l’idéologie n’a jamais existé au Sénégal. Abdoulaye Wade est un ultra libéral. Pour arriver au pouvoir, il a fait appel à l’extrême gauche.
Il s’est allié avec Landing Savané, Amath Dansokho et Abdoulaye Bathily. Donc, si on prend le clivage idéologique, à la limite, c’est l’antithèse. L’ultra libéral s’est allié à l’extrême gauche pour chasser Abdou Diouf, un socialiste. Aujourd’hui, Macky Sall qui se dit un libéral a comme principaux alliés Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng.
Au moment où on parle, ces gens-là sont encore socialistes. Donc, toute cette histoire de retrouvailles de la famille libérale, c’est juste de la transhumance. Evidemment, être parti d’opposition, c’est difficile. C’est très difficile d’ailleurs.
C’est pourquoi les gens répondent facilement aux services du pouvoir. Ils disent souvent : ‘’Oui, nous allons répondre à Macky Sall, parce que nous avons été convaincus par le Programme Sénégal émergent (Pse)’’, ‘’nous allons rejoindre Macky Sall parce qu’il a une vision’’. Les gens vont dire également : ‘’Oui, Macky Sall est un libéral, on va retrouver la famille libérale’’ ; alors qu’ils s’étaient tus quand Abdoulaye Wade chassait un libéral.
Ce sont ces arguments qu’ils vont avoir. Quand Wade chassait Macky Sall en 2008, tout le monde savait qu’il était un libéral. Mais les gens avaient dit que Oui, c’est bien fait pour sa gueule ; il a osé convoquer Karim Wade, à commencer par Serigne Mbacké Ndiaye. Où était Serigne Mbacké Ndiaye quand Wade chassait Macky Sall ? Il se rend compte subitement que finalement, Macky Sall est un libéral comme eux et qu’entre libéraux, on ne peut pas se combattre.
Un être humain normal a deux poumons pour respirer. Une démocratie normale a besoin de deux poumons : majorité et opposition. Quand on fait des élections, il faut que les gens qui perdent apprennent à rester dans l’opposition. Sinon à long terme, les élections n’auront plus de sens. Parce que c’est un détournement de suffrage, quand on perd des élections et trouve des pirouettes pour rejoindre Macky Sall.
On a comme l’impression que vous êtes contre les retrouvailles de la famille libérale.
Non pas du tout. C’est de l’escroquerie politique. Quand on parle de retrouvailles libérales, c’est comme si l’idéologie est un mode opératoire au Sénégal. Regardez ce qui s’est passé, dans un passé récent. Abdoulaye Wade s’est allié avec tout le monde. Les plus grands alliés d’Abdoulaye Wade sont de l’extrême gauche.
Or, dans le clivage idéologique pur, l’extrême gauche est beaucoup plus proche des socialistes. Parce que l’extrême gauche, c’est du socialisme à l’extrême. Abdoulaye Wade est un ultra libéral. Amath Dansokho, Abdoulaye Bathily, Landing Savané sont les principaux alliés d’Abdoulaye Wade pour combattre Abdou Diouf qui est socialiste.
Aujourd’hui les piliers du régime de Macky Sall sont Moustapha Niasse et Ousmane Tanor Dieng. Ces gens sont encore socialistes. C’est quoi les retrouvailles de la famille libérale ? Vous qui avez gagné ensemble, Moustapha Niasse, Ousmane Tanor Dieng, retournez dans l’opposition ; nous qui avons perdu, nous venons au pouvoir.
L’idéologie n’a jamais fonctionné au Sénégal. Les gens votent souvent pour un homme. C’est bien qu’on parle de retrouvailles de la famille libérale, mais pour moi, ce n’est pas un débat d’intérêt national. Maintenant, Macky Sall peut se retrouver avec Abdoulaye Wade pour des raisons de considération personnelle ou bien d’ailleurs de politique politicienne.
Mais, il ne faut pas que les gens présentent cela sous l’angle idéologique. Et c’est cela l’escroquerie. Il n’y a jamais eu un régime libéral pur ni un régime socialiste pur au Sénégal.
Le tour de l’actualité en continu sur le continent. Au menu : Grève générale d’une semaine au Gabon, les travailleurs du privé et du public exigent les paiements immédiat de la prime d’incitation á la performance, le paiement de nombreux rappels de soldes et l’annulation d’une loi récente instituant l’avancement exclusif pour mérite. En Afrique du Sud, le parquet a décidé de faire appel d’une décision de justice stipulant que le président Zuma devait être poursuivi de 583 chefs d’inculpation. Forte abstention dimanche aux élections municipales au Burkina Faso, peu de burkinabais se sont présentés aux bureaux de vote pour ce premier scrutin post-Compaoré. Au Soudan 8 fidèles membres d’une minorité ethnique ont été tués par balles par des combattants tribaux-arabes.
NEW YORK (AFP) - Le géant américain des boissons non-alcoolisées Coca-Cola a suspendu une grande partie de sa production au Venezuela faute de sucre, a-t-on appris lundi auprès du groupe.
"Nos fournisseurs de sucre au Venezuela nous ont informés qu'ils allaient arrêter temporairement leurs opérations, en raison d'un manque de matières premières", a indiqué par courriel à l'AFP Kerry Tressler une porte-parole.
Ceci devrait se traduire, selon elle, par la suspension de la production de Coca-Cola et autres boissons du groupe contenant du sucre.
"Les unités de production des boissons ne contenant pas de sucre telles les eaux et Coca-Cola Light ne sont pas impactées et continueront à opérer normalement", a déclaré Mme Tressler, assurant par ailleurs que les bureaux locaux et les centres de distribution de Coca-Cola restaient ouverts et allaient poursuivre leur activité.
"Nous discutons avec les fournisseurs, les autorités gouvernementales et nos employés afin de prendre les mesures nécessaires pour trouver une solution rapide", a-t-elle déclaré.
Coca-Cola est la dernière grande entreprise victime des pénuries de produits alimentaires et de biens de consommation courante qui sont devenues fréquentes à Caracas.
Les groupes américains Kraft Heinz et Clorox y ont suspendu récemment leur production. En avril, le plus grand producteur de bière dans le pays, la société Empresas Polar SA, avait arrêté la production de bière en raison du manque de malt d?orge.
Le producteur des glaces Häagen Dazs General Mills y a essuyé une charge de 35 millions de dollars, tandis que Colgate-Palmolive ne cesse d'y déprécier ses actifs.
Les groupes industriels tels GM, Goodyear, Schlumberger sont aussi affectés, ont-ils annoncé lors des dernières semaines en publiant leurs résultats au premier trimestre et y ont par conséquent réduit leur activité.
Le président Nicolas Maduro accuse l'opposition et les chefs d'entreprises d'être responsables de la situation, tandis que ceux-ci se plaignent des problèmes de devises et des obstacles administratifs.
Le Venezuela fait face à sa plus grande récession depuis des décennies dans le sillage du plongeon des prix des hydrocarbures dont l'exportation représente 95% des recettes en devises du pays.
Le PIB s'est contracté de 5,7% en 2015 et devrait encore le faire de 8% cette année, selon le FMI. L'inflation a atteint 180% selon la banque centrale.
Dakar, 23 mai (APS) – Les Chambres africaines extraordinaires (CAE) présidées par le juge Gberdao Gustave Kam rendront, lundi 30 mai, leur verdict dans le procès historique de l’ancien dictateur du Tchad, Hissène Habré, annonce un communiqué reçu à l’APS.
Ce procès, ouvert le 20 juillet 2015 devant les CAE, a duré 56 jours, et vu défiler 93 témoins.
Mbacké Fall, le procureur général des Chambres africaines extraordinaires, a requis la réclusion criminelle à perpétuité à l’encontre de l’ancien président tchadien, au terme d’un long réquisitoire d’environ sept heures.
M. Fall a aussi demandé la confiscation des biens de l’ex-président tchadien, qui est accusé d’avoir commis des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des actes de torture lorsqu’il dirigeait le Tchad.
Les trois avocats commis d’office pour défendre l’ancien président tchadien ont réclamé son acquittement pur et simple.
"Il n’y a pas eu de crimes contre l’humanité, ni d’actes de torture, encore moins de crimes de guerre", a soutenu Mbaye Sène, l’un des conseils de la défense.
Son collègue Mounir Balal a soutenu que le président Hissein Habré a montré, en dirigeant le Tchad de juin 1982 à décembre 1990, qu’il est un "vrai patriote", soutenant que son client doit recouvrer la liberté.
"Hissein Habré est un patriote, un vrai patriote doublé d’un nationaliste, un homme d’Etat qui a le sens de l’intérêt général", a argué Me Balal dès le début des plaidoiries de la défense.
Ce procès ouvert le 20 juillet 2015 devant les CAE, le tribunal créé au sein des juridictions sénégalaises pour assurer le jugement de l’ancien chef d’Etat, a connu beaucoup de rebondissements.
Jugé pour crimes contre l’humanité, crimes de guerre et actes de torture, M. Habré a comparu de force devant les CAE, en refusant de répondre aux questions des juges et n’hésitant quelquefois pas à commettre des incidents d’audience.
Le tribunal spécial a auditionné des experts, des témoins et une personne citée à témoin par les avocats de la défense.
Les Chambres sont financées en grande partie par des pays donateurs, selon l’ONG Human Rights watch, soulignant qu’en novembre 2012, le Sénégal et un certain nombre de pays donateurs se sont mis d’accord sur un budget de 8,6 millions d’euros (11,4 millions de dollars à l’époque) pour financer le procès de Habré.
Des promesses avaient été faites par le Tchad (2 milliards de francs CFA ou 3 743 000 dollars), l’Union européenne (2 millions d’euros), les Pays-Bas (1 million d’euros), l’Union africaine (1 million de dollars), les Etats-Unis (1 million de dollars), la Belgique (500 000 euros), l’Allemagne (500 000 euros), la France (300 000 euros) et le Luxembourg (100 000 euros), indique la même source.
De plus, le Canada, la Suisse, et le Comité International de la Croix-Rouge ont fourni une assistance technique. Un Comité de pilotage composé du Sénégal, de pays donateurs et d’institutions reçoit et approuve les rapports périodiques soumis par l’Administrateur des Chambres, ajoute-t-elle.
Hissein Habré a dirigé le Tchad de 1982 à 1990. Ecarté du pouvoir par une rébellion dirigée par l’actuel président tchadien Idriss Déby Itno, il s’est réfugié au Sénégal.
Après une bataille judiciaire menée durant plusieurs années par des plaignants et leurs avocats, l’ancien chef d’Etat est arrêté le 30 juin 2013, à son domicile, à Dakar.
Il est ensuite inculpé le 2 juillet 2013 par les CAE, une juridiction créée au Sénégal sous l’égide de l’Union africaine (UA) pour la tenue de son procès.