Le Sénégal veut être un leader dans le secteur du tourisme en Afrique. Pour ce faire, l’Etat table sur 2 projets : une ligne de crédit dénommée Crédit hôtelier et le Micro tourisme. Ces projets d’une valeur combinée de 26 milliards de francs Cfa vont créer pas moins de 17 mille emplois et permettront à long terme de redynamiser le secteur qui a tant souffert d’un manque d’investissement.
Promouvoir un tourisme éthique, responsable, compétitif et contribuant durablement à l’émergence économique avec un objectif de 3 millions de touristes à l’horizon 2023 et un objectif intermédiaire de 2 millions de touristes en 2018 : tel est l’ambition du gouvernement du Sénégal.
Pour l’atteindre, l’Etat a mis en place 2 projets. Une ligne de crédit dénommée «Crédit hôtelier» destinée à relancer le secteur touristique et la création d’une offre capable de créer les conditions de relance de la destination Sénégal appelée «Micro tourisme». C’est du moins ce qu’a expliqué hier Maïmouna Ndoye Seck, ministre du Tourisme et des transports aériens, lors d’une rencontre avec les acteurs du secteur.
Crédit hôtelier de 5 milliards
Le crédit hôtelier d’un montant de 5 milliards de francs Cfa sera réparti en 3 guichets. La Banque de l’habitat du Sénégal (Bhs), avec 4 milliards, va adosser le financement. Le Fongip, avec une dotation de 500 millions, sera chargé de bonifier les projets proposés et le Fonsis, pour sa part, va gérer les apports avec une enveloppe de 500 millions.
La mise en œuvre de ce projet prévue pour avril sera assurée par un dispositif composé d’un comité technique, sous la tutelle du ministère du Tourisme qui assurera la conformité des demandes de financement aux critères d’éligibilité avant de transmettre les dossiers au comité de crédit.
Ce dernier sera constitué de 3 représentants de la tutelle, 3 représentants du secteur privé et la direction des Investissements (le secrétariat) va statuer sur les demandes de financement des entreprises hôtelières et touristiques.
Les partenaires financiers vont décaisser l’argent. Les prêts accordés seront plafonnés à 100 millions sur un taux de 3,5%. La durée du prêt pourra être étalée sur 5 ans. Cependant, avant le démarrage effectif, l’Etat devra finaliser les conventions entre la Bhs et le Fongip. Et par la suite, le Comité de crédit devra de son côté adopter son règlement intérieur pour une gestion efficiente.
Pour les acteurs du secteur, à l’heure où le Maroc, un concurrent sérieux, table sur une ligne de crédit de 75 milliards, le Sénégal doit revoir son enveloppe, afin de booster le tourisme, même s’ils se disent convaincus de la volonté du ministre du Touriste et des transports aériens de faire du Sénégal la première destination de l’Afrique.
21 milliards pour le Microtourisme
Si le Crédit hôtelier est un instrument de financement des investissements, le Micro tourisme est, pour sa part, une politique touristique pour la création d’une offre capable de produire les conditions de relance de la destination Sénégal.
D’un coût global de 21 milliards de francs Cfa, dont 1 milliard émanant des pouvoirs publics, le Micro tourisme se veut être un instrument de développement social, car 17 mille emplois seront créés à terme. L’objectif de ce projet, lancé en 2015, est de servir de levier pour un repositionnement de la destination Sénégal dans un contexte de territorialisation des politiques publiques sur 5 ans.
Cela se fera par une meilleure articulation du tourisme à l’économie locale en termes d’hébergement, de découverte..., la valorisation des ressources naturelles des terroirs, l’amélioration de la qualité de l’offre d’accueil, d’hébergement et de la restauration, et la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés. Ainsi, ce projet va mettre en place des incubateurs pour permettre aux porteurs de projets de réaliser leurs entreprises.
Un fonds de dotation de 300 millions sera mis à la disposition des micro-entrepreneurs disposant de 10 employés pour financer leurs projets. Ce financement sera plafonné à 50 millions. Le projet ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. 750 personnes seront formées cette année afin d’optimiser leurs performances dans le secteur.
LE PRÉSIDENT MACKY SALL APPELLE SES ALLIÉS À DESCENDRE À LA BASE
Le chef de l’Etat et ses alliés ont lancé hier le Directoire de campagne en faveur du Oui au référendum du 20 mars. Le Président Macky Sall, qui a dénoncé les «agissements» des membres de l’opposition, a profité de cette occasion pour appeler les leaders de la coalition Benno bokk yaakaar à descendre sur le terrain pour mener une campagne de proximité, de mobilisation et de sensibilisation pour que le Oui triomphe.
C’est une machine à «broyer» le Non émergent de l’opposition et de la société civile qui a été lancée par Benno bokk yaakaar (Bby). En réunion hier, le chef de l’Etat et ses alliés ont dévoilé leurs stratégies de campagne pour le triomphe du Oui.
«Le référendum, ce n’est pas simplement aller voter Oui ou Non. C’est aussi voter pour la continuation de la politique engagée à la tête de ce pays depuis 2012 ou pas. Ceux qui voteront Non auront choisi une autre. Et c’est leur liberté. Nous par contre, nous nous engagerons très fermement partout pour que notre message soit bien perçu par le Peuple souverain qui est le seul à donner la confiance. Et nous devons quitter Dakar pour retourner dans les bases le temps du référendum. Que chacun fasse le travail de proximité !», a lancé le président de la République à l’endroit des membres de cette coalition dont il est le leader.
Selon lui, le travail de discussion et d’explication est très important puisqu’il est très facile de manipuler. «Avec internet, on se met à fabriquer une opinion qui peut avoir un impact très négatif sur les consciences. A nous aussi d’envahir les réseaux sociaux parce qu’au moins nous sommes plus nombreux. Et il faut qu’on applique la loi des grands nombres sur notre stratégie de campagne», a suggéré le Président Sall, qui se dit confiant quant à l’issue du référendum. A ses yeux, le Peuple est «clairement conscient» des enjeux du 20 mars.
«Le Non n’a jamais prospéré au Sénégal»
Dopé par un tonnerre d’applaudissements, le président de l’Apr a indiqué que le Non n’a jamais prospéré au Sénégal. Fort de ce constat, il lance : «En toute humilité et en toute confiance, nous pouvons croire à la victoire du Oui inscrite dans le sens de l’histoire de notre pays. Donc, pourquoi voulez-vous le Non aujourd’hui, malgré les efforts que nous faisons, le bilan que nous avons fait ?» Pour lui, ce que les autres font, c’est de «l’agitation stérile».
Macky Sall, qui considère que lui et ses alliés sont les «véritables défenseurs» de la Constitution, a souligné que la minorité doit se conformer aux décisions de la majorité. «Qui d’autres plus que nous pour assurer la défense de la République face aux agressions, aux coups de canif contre notre République, la Constitution ?
Nous l’avons fait le 23 juin dont nous sommes les vrais acteurs majoritaires ici présents. Aujourd’hui plus qu’hier, nous allons protéger ce pays contre ces forces du mal dont Amath Dansokho a parlé et qui sont réelles. Mais elles sont vouées à l’échec», a déclaré le Président.
Tanor : «L’opposition essaye de nous humilier»
Le secrétaire général du Parti socialiste (Ps) ne néglige pas la force des membres de l’opposition. Ousmane Tanor Dieng a dressé son constat en ces termes : «L’opposition se regroupe, essaye de nous humilier. Et c’est comme ça que je vois cette question-là.»
Par ailleurs, au-delà de la campagne de proximité, il invite ses camarades à organiser périodiquement quelques rassemblements pour, dit-il, marquer les esprits et gagner le rapport de force sur le terrain.
DEPUIS 2 ANS, AÏSSATA N’EST PLUS CONSIDÉRÉE COMME UNE MILITANTE SOCIALISTE
Après la sortie de Me Aïssata Tall Sall, Me Moussa Bocar Thiam précise que celle-ci n’est plus considérée comme une militante du Ps depuis le dernier Congrès. L’adjoint de Abdoulaye Wilane prône d’ailleurs l’exclusion du maire de Podor et de tous ceux qui ne sont pas sur la ligne du parti après le référendum.
«Nous ne devrons pas attendre que ce compagnonnage finisse pour faire un bilan. Après le référendum, le parti doit revoir son compagnonnage avec l’Apr.» C’était la déclaration de Me Aïssata Tall Sall, mercredi, face à la presse. Une proposition qui n’a pas plu au porte-parole adjoint du Ps qui apporte la réplique au maire de Podor.
Joint par téléphone hier, Me Moussa Bocar Thiam dit : «Aïssata Tall Sall n’est plus membre du Ps depuis 2 ans. Elle ne peut pas parler comme une militante du parti. Elle pose depuis le dernier Congrès des actes contre le parti. A l’Assemblée nationale et même dans les décisions que prend le Ps, elle s’est transformée en opposante. A partir de là, elle ne peut pas parler comme une militante socialiste.»
«Après le référendum, nous allons proposer son exclusion du parti»
Sur l’appel de la députée socialiste à voter Non au référendum du 20 mars, ce proche de Tanor estime que le Ps doit «sanctionner les militants récalcitrants». L’édile d’Ourossogui se veut plus précis : «Après le référendum, on va demander au parti d’exclure tous ces gens qui vont à l’encontre de ses directives, y compris Aïssata Tall Sall qui symbolise cette rébellion. Nous demanderons aussi au parti de retirer tous les privilèges qu’il avait légués à ces gens. De tels comportements sont inadmissibles, incohérents et intolérables.»
A Aïssata Tall Sall qui demande la convocation du Comité central, «seule instance habilitée» à décider de la position à adopter lors du référendum, M. Thiam indique que le Secrétariat exécutif national «est la plus haute instance de décision du Ps et a opté pour le Oui».
Bamba Fall sur le référendum, «Taxawu Dakar et Khalifa Sall voteront Non»
«Nous militants et membres de la coalition de Khalifa Sall, Taxawu Dakar, comptons voter Non au référendum du 20 mars. Nous sommes certes membres du Parti socialiste, mais le parti n’a pas encore décidé. Ceux qui appellent à voter Oui ont des positions individuelles. Ils parlent en leur nom.
Le Parti socialiste a des instances habilitées et autorisées à parler en son nom : c’est le Comité central. Cette instance décisionnelle ne s’est pas encore réunie. Le Bureau politique et le Secrétariat exécutif sont des instances de décision, mais ne sont pas habilitées à prendre de telles décisions.»
Me Moussa Bocar Thiam, «Khalifa va voter Oui»
Par ailleurs, Me Moussa Bocar Thiam s’est aussi prononcé sur la position de Khalifa Sall qui avait fustigé la décision du président de la République de faire un mandat de 7 ans. Malgré tout, l’avocat soutient mordicus que le maire de Dakar «va bel et bien voter Oui». «Je vous assure que Khalifa adhère à la position du parti», insiste-t-il.
Référendum du 20 mars, Kara n’est «pour l’instant ni pour le Oui ni pour le Non»
Sa position sur le référendum du 20 mars était très attendue. Mais lors d’un rassemblement, hier, à la Place de l’Obélisque, le leader du Parti de la vérité pour le développement (Pvd) a préféré maintenir le suspense, selon lui, jusqu’à l’émission de Ameth Aïdara de la télévision privée Sen Tv. Devant des milliers de talibés, militants et sympathisants de sa formation politique, Kara a déclaré qu’il n’est «pour l’instant, ni pour le Oui ni pour le Non» au référendum du 20 mars prochain.
Cependant, il soutient que si cela ne dépendait que de lui, cette consultation citoyenne sur les 15 points de réforme de la Constitution serait reportée. Le fondateur du mouvement «Bamba partout» n’a pas dit un mot sur le débat relatif au non-respect de la promesse de Macky Sall de réduire son mandat en cours. En attendant, l’ambassadeur itinérant et son parti prônent «une nouvelle démocratie, une nouvelle Constitution et une nouvelle laïcité qu’on appelle le bien commun». Le marabout politicien n’a pas donné de consignes de vote.
Le parti socialiste risque de connaître à nouveau quelques soubresauts. selon nos informations, une rébellion couve chez les verts de Colobane. dans une déclaration parvenue à « L’as», des membres du bureau politique (bp), sous le sceau de l’anonymat, ont décidé de croiser le fer avec Ousmane Tanor Dieng qu’ils accusent d’avoir violé les textes du parti en appelant unilatéralement à voter «oui» au référendum sans attendre l’avis des instances du parti, seules habilitées à le faire.
Tous les regards seront rivés demain vers la Maison du Parti socialiste (Ps) de Colobane où souffle un vent de révolte. Les socialistes ont décidé de tenir leur Bureau politique pour se déterminer par rapport au référendum. Mais déja des notes discordantes se font entendre à l’approche de cette grande réunion politique.
Dans une note parvenue à notre rédaction, des membres du Bureau politique (Bp) ont affiché leur désaccord face à la position de Ousmane Tanor Dieng et de certains responsables du parti concernant le scrutin du 20 mars prochain. D’après eux, le patron du Ps, dès l’adresse à la Nation du chef de l’Etat, a publiquement apporté son soutien au Président. Ce qui est en porte-à-faux avec la tradition de discipline du Ps.
Au nom de ce principe sans doute, ses camarades Khalifa Sall et Me Aïssata Tall Sall lui ont adressé un cinglant désaveu en condamnant «le reniement de Macky Sall». Dans la même lancée, les adversaires
de Ousmane Tanor Dieng comptent se faire entendre lors de cette rencontre qui s’annonce d’ores et déjà électrique. Nos interlocuteurs entendent ainsi sonner l’alerte sur les risques d’implosion du parti suite à «l’attitude solitaire de certains responsables du parti qui se sont prononcé sans consultation des organes du parti.
«Le moment est venu pour le Bureau politique du PS d’échanger et de prendre position pour se réapproprier les compétences dont il a été dépossédé par le Secrétariat exécutif national » dénoncent-ils d’entrée. «C’est le seul moyen de redresser la situation interne de notre formation politique et de restaurer sa crédibilité et son objectif légitime de reconquête du pouvoir», disent-ils avant de rappeler la nécessité de «la restauration de la primauté des instances de décision du Parti qui ont été mises à rude épreuve par ces « agissements irresponsables».
« La Direction du Parti s’est toujours attachée à réunir ses instances régulières : Bureau politique et Comité central notamment, pour discuter et prendre des décisions qui engagent tous les militants. Avec la deuxième alternance, l’absence de débats internes ouverts et démocratiques, a conduit certains camarades à faire des déclarations souvent regrettables dans la presse dans un sens ou dans un autre. D’ici là, les déclarations prétendument délibérées au sein du Secrétariat national exécutif et faites depuis un certain moment au nom du PS, n’engagent pas le Comité central ni le Bureau politique dont la dernière réunion date du mois de Mai 2015», ont-ils soutenu dans le texte.
Les dissidents comptent ainsi remobiliser les socialistes autour des valeurs qui ont longtemps fait la grandeur du parti. «Nous appelons tous les camarades à ne pas se laisser abuser par ceux qui manifestement ont choisi le camp du pouvoir au détriment du camp de la fidélité aux principes des pères fondateurs du socialisme. Notre Parti doit hisser son drapeau et se préparer méthodiquement pour la reconquête démocratique du pouvoir », disent-ils dans le texte. Nous avons joint le porte-parole du Ps Abdoulaye Wilane, pour commenter le document, mais en vain.
LE FILS DE THIONE SECK A-T-IL ECHAPPE A UN MANDAT DE DEPOT A LA BARRE ?
Lors du procès en diffamation contre les journalistes de «L’observateur» et de «Grand place», le représentant du parquet a déposé sur la table du juge le procès-verbal qui met en cause Alioune seck, fils du chanteur thione et son réquisitoire définitif dans lequel il a sollicité le mandat d’arrêt contre celui-ci. allait-il le placer sous mandat de dépôt?
Suite à la citation directe servie aux journaux «L’Observateur» et «Grand Place» par les conseils de Alioune Seck, fils de Thione Seck pour diffamation, les mis en cause ont comparu, hier, à la barre du Tribunal correctionnel. Pour «L’Observateur», il s’agit de Alioune Badara Fall et de Alassane Hann, respectivement directeur de publication et journaliste et pour «Grand-Place» de Vieux Père Ndiaye, correspondant de Grand Place dans la banlieue. Cette comparution fait suite aux articles parus dans la presse selon lesquels le frangin de Waly Seck est mêlé dans une affaire de faux billets.
A la barre, les prévenus estiment qu’ils ont juste traité un procèsverbal d’enquête de gendarmerie. Auparavant, l’absence du plaignant à la barre a intrigué le représentant du parquet qui a demandé de ses nouvelles. Devant cette interrogation, ses avocats ont fait remarquer que celui-ci est absent du Sénégal. Le plaignant encourait-il le mandat de dépôt à la barre? Tout porte à le croire. En effet, le procureur n’a fait que confirmer les écrits des journalistes concernant le plaignant. Dans le cadre de cette procédure, le parquet a déposé le procès-verbal d’enquête de la gendarmerie du 23 septembre 2015, en plus de son réquisitoire introductif dans lequel, il sollicitait le mandat d’arrêt contre Aliou Seck. Cependant, cette posture du parquet a été décriée par les avocats de la partie civile qui l’accusent de « tendre la perche aux prévenus ». Des accusations battues en brèche par le substitut du procureur qui rappelle qu’il est dans son rôle d’instruire à charge et à décharge.
A cet effet, il rappelle que dans le cadre de cette procédure, des personnes ont été arrêtées et ont dénoncé Alioune Seck. Pire, il indique que le plaignant est sous le coup d’un mandat d’arrêt. C’est pourquoi, il
considère qu’il n’avait pas le droit de taire cette information.
LE FILS DE THIONE SECK RECLAME UN MILLIARD
Revenant sur les faits, Me Abdourahmane So dit Lénine persiste à croire que les prévenus étaient animés par la volonté de nuire à l’honorabilité et à la dignité du plaignant. Son confrère de la partie civile, Me Abdou Dialy Kane n’a pas manqué de solder ses comptes avec la presse. A l’en croire, les journalistes se croient au dessus de la loi, rapportant en guise d’exemple, certaines attaques des journalistes contre la justice. Avant de se désoler de constater que le journal «L’Observateur » depuis un an, ne fait que publier des articles contre Thione Seck. Pour les dommages et intérêts civils, Me So a réclamé un milliard aux deux journaux, ainsi que la parution de la décision dans les différents journaux. Pour Me Baboucar Cissé, conseil du journal «L’Observateur», la partie civile n’avait qu’à poursuivre les gendarmes qui ont dressé le procèsverbal d’enquête. Poursuivant, l’avocat a indiqué que le plaignant devait comparaitre et se défendre, s’il est vrai qu’il vit en Italie depuis dix ans. Le parquet a requis l’application de la loi. Délibéré le 17 avril prochain.
ON A VU L’ÉMERGENCE DU SÉNÉGAL LORS DE CE MARATHON
Gérard Sénac, Président-directeur général de Eiffage
Il s’exprime rarement dans les médias, préférant parler peu mais bien. Mais évènement oblige, pour cette première édition du Marathon Eiffage de l’Autoroute de Dakar, les 13 et 14 février dernier à Diamniadio, qu’il a coachée de bout en bout, Gérard Sénac s’est lâché sans détour avec Le Quotidien. Tour de piste avec le Président-directeur général d’Eiffage Sénégal.
Comment vous est venue l’idée d’organiser ce marathon ?
L’idée du marathon est simple. D’abord le premier contact c’est avec Pierre Berger, notre ancien président qui a voulu voir, comme cela se fait en France, si Eiffage Sénégal était capable d’organiser un évènement sportif d’envergure internationale. En France, on est davantage dans le sport. C’est vrai qu’Eiffage est vraiment accrochée avec le sport. Au Sénégal, lorsque Pierre Berger est venu, il a trouvé une entreprise citoyenne, une entreprise basée sur des actions culturelles, sociales et des actions pour la santé. Santé des salariés et santé en général avec des actions en faveur des populations.
Et lorsqu’il m’a posé la question en me disant : mais pourquoi vous êtes toujours sur de la culture ? Pourquoi ne pas faire du sport ? Je lui ai dit : «Mais écoutez en 2016, on aura fait 42 kilomètres de chantier sur l’autoroute à péage, donc on pourra fêter la fin des travaux et pourquoi pas faire un marathon puisque ça correspondra à peu de choses près à 42 kilomètres, la distance d’un marathon.»
Et donc, c’est parti comme ça et c’est un pari que j’ai lancé à Pierre Berger un petit peu en disant qu’au Sénégal, on est capable de le faire et on va le réaliser. Toutes les équipes d’Eiffage et tous nos amis sénégalais vont venir et vont participer.
C’était un pari fou en fait ?
Oui, un pari fou, complètement fou ! D’autant plus fou que lorsque j’ai posé la question en interne, au Sénégal, on s’était fixé un petit temps de travail, un petit budget et quelques partenaires. On ne s’attendait pas du tout à ça et j’ai eu la surprise de voir l’engouement de tous mes collaboratrices et collaborateurs dans cette opération-là. Et même Yacine (la chargée de Com’) y a cru en me disant : «Oui je vais le faire et je m’y attaque.»
Je pense qu’elle n’était pas non plus consciente, comme moi, de la tâche qui l’attendait. Et c’est à partir de là qu’on s’est lancé tête baissée. Mais comme Eiffage ne recule pas devant un pari. Eiffage a toujours pris des engagements à la fois sur ses chantiers et sur des actions sociales, sociétales. On s’est toujours battu pour les réussir. Le fait est qu’on a réalisé ce marathon et on l’a fait tous ensemble avec les Sénégalais, les salariés d’Eiffage, les amis et tous les partenaires qui ont bien voulu nous accompagner.
Et pourtant, le personnel d’Eiffage était novice dans ce domaine
Je crois qu’au Sénégal, il n’y avait jamais eu d’organisation de marathon aussi important que ça. Le sens parlent de marathon quand on fait 8 kilomètres, lorsqu’on fait 10, lorsqu’on fait 20. On parle d’un marathon. Là ce n’était pas un marathon, c’étaient plusieurs courses. Il y avait toutes les courses que vous avez pu voir durant le week-end des 13 et 14 février.
A la fois le samedi, plus tourné vers les familles, les enfants, tout ce qui était proche de la vie associative et de la vie culturelle avec les artistes. Et puis le dimanche, c’était la partie vraiment sportive de 10 kilomètres, le semi et le 42 kilomètres. C’était deux journées un petit peu différentes, toujours basées dans la bonne humeur, dans l’échange..
Pour y arriver, il fallait toute une stratégie de communication derrière. Comment s’est déroulée cette stratégie de communication ?
La stratégie de communication a été bâtie avec plusieurs partenariats. Le premier partenariat a été signé avec la Rts et Canal+. Après, il y a eu un partenariat avec l’Anps (l’Association nationale de la presse sportive). Et puis, il y a eu une communication par des panneaux d’affichage classiques, des panneaux LED, des spots tv et radio. La création d’un site internet, il y a 6 à 8 mois, et la création d’une page Facebook. Après, il y a eu de la communication par les partenaires. Chacun a pu faire de la publicité sur le marathon avec son produit. Ça a vraiment été le partenariat libre de droit.
Etes-vous satisfait du travail qui a été fait ?
La communication est bien passée. Le marathon a été suffisamment médiatisé. Grâce à Canal et à la Rts, on a eu une diffusion dans plus de 32 pays. C’est important. Les journaux et les chaînes français ont aussi communiqué. On a vu tous les ambassadeurs accrédités au Sénégal. Certains sont venus courir le samedi, d’autres le dimanche. Les ambassades ont fait un relais pendant ce marathon. Les bailleurs de fonds, le Pnud, l’Onu, tous étaient présents sur le site. Si vous demandez aux représentants de l’Onu, «pourquoi vous êtes présents sur ce marathon ?»,
ils vont vous dire qu’ils étaient en parfaite transparence avec Eiffage sur la partie sociale, le développement durable et culturel. Pour eux, c’était un déplacement de populations, de familles, de jeunes, d’enfants. Ça aussi, c’est soutenu par l’Onu. C’était important pour le Sénégal de voir que l’Onu a appuyé ce marathon. Ça a agréablement surpris d’ailleurs le ministre des Sports de voir l’Onu sur place. Les messages étaient quand même chaleureux.
A quelques jours de l’évènement, et malgré toute cette communication, n’aviez-vous pas des appréhensions ?
Çanefaitque27ansqueje réside au Sénégal. Je me suis aperçu que, malgré cette expérience, au Sénégal, c’est toujours la veille d’un objectif qu’on est mobilisé. On a essayé de se mobiliser quinze jours avant. On avait fixé au départ, l’arrêt des inscriptions début janvier et puis fin janvier. Et là, on a fait une erreur stratégique. On a continué à vouloir accepter des inscriptions, même des inscriptions sur papier, alors qu’il aurait fallu s’inscrire sur internet si c’était à refaire, ça ne se fera pas comme cela.
On a donné la possibilité aux Sénégalais de s’inscrire jusqu’au jour même et la veille. Ça a été une erreur. Alors oui, on a voulu faire plaisir, on a eu beaucoup de monde, on a eu beaucoup de déçus parce qu’on n’a pas pu accueillir tout le monde. On a eu du mal à distribuer les dossards, à enregistrer les personnes. On a eu plusieurs personnes qui n’ont pas pu être servies. C’est vrai que c’est une erreur de jeunesse, malgré l’expérience qu’on eu du Sénégal.
Vous avez été débordé en quelque sorte ?
On a été débordé par l’engouement des familles et des personnes à s’inscrire. En fait, la mobilisation a été au-dessus de ce qu’on pouvait espérer, de ce qu’on avait pensé. J’avais dit à tout le monde que ça serait bien si on avait 10 000 coureurs sur les deux jours.
A l’arrivée, vous vous êtes retrouvés avec 20 000 participants...
On a annoncé qu’on avait 15 000 coureurs qui ont vraiment couru parce que ceux-là ont reçu leurs dossards. Mais avec la marchedusamedi,ilyaeuentre3 000 à 4 000 personnes de plus qui sont venues. Donc, on frôle les 20 000 personnes parce qu’il y a beaucoup de gens qui n’ont pas été inscrits, qui ne sont même pas rentrés au Cicad, qui ont pris la marche en cours de route à partir du premier pont et qui se sont mis dans le circuit.
Une fois qu’ils étaient dans la marche, ils étaient pris dedans, ils arrivaient au Cicad puisque les portes étaient ouvertes. On a été débordé par les familles des coureurs. On a vu des dames avec des talons, des jupes, des familles qui poussaient le bébé dans la poussette...
On a eu une manifestation sociale où le sourire était de rigueur. Un peu moins pour certains quand ils n’avaient pas de cadeaux à l’arrivée. Il y avait trop de participants mais la majorité des gens avaient le sourire. C’est ce qui était important. On a pu faire plaisir à un maximum de familles et d’enfants le jour du samedi.
Et le dimanche ?
Le dimanche, c’était plus professionnel et mieux préparé. Les personnes qui ont couru avaient l’habitude. Les gens étant assez sérieux. Le samedi comme c’était gratuit, il y a des gens qui ont un peu triché. Ils sont arrivés, ont pris le sac, puis sont repartis. Parmi ceux qui ont fait le circuit, il y en a qui n’ont pas eu de sac. Ce que je retiens moi, c’est une mobilisation largement supérieure aux prévisions que l’on avait faites en médailles et autres.
On a eu du monde et on en a eu trop. Si on regarde globalement, je crois que le pari est atteint puisqu’on a dépassé les objectifs. Et on a réussi à le faire dans la transparence, dans la sécurité et dans la bonne humeur, même s’il y a eu quelques déçus. Je m’en excuse encore.
Il y a aussi l’aspect sécuritaire qu’il fallait gérer...
Concernant la sécurité avant et pendant le marathon, c’était aussi un dossier très sensible que j’ai mené grâce à l’autorisation du président de la République et du Gouvernement avec l’action des ministères concernés, de la gendarmerie, de l’Armée, de la police. On n’a pas fait de bruit et de vagues là-dessus. Mais nous avons bien géré à tous les niveaux. Le comité de direction, moi même, Alioune Badiane (directeur général adjoint) et Yacine, on a eu des contacts au plus haut niveau avec les services concernés. Pour tenir au courant dans les deux sens. On peut dire aujourd’hui que le bilan au niveau de la sécurité a été aussi parfait.
Du côté des invités, la particularité c’est la présence de l’ancien champion du monde Haile Gebreselassie...
Vous avez vu quand même que nous avons fait venir des athlètes de haut niveau d’Afrique de l’Est. On a fait venir Haile Gebreselassie, qui est une sommité dans le sport. Pour que ce monsieur se déplace, il faut qu’il ait plus qu’un intérêt financier. Puisque c’était surtout l’intérêt de dire qu’est-ce que je vais faire à Dakar ? Est-ce que je vais venir ou pas ? Et je pense que pour qu’il accepte de venir à Dakar, c’est parce qu’il a vu au Sénégal et dans l’équipe organisatrice, des personnes motivées, qui voulaient réussir ce marathon. C’est pour cela qu’il est venu. Et il a été agréablement surpris de tout ce qu’il a vu. C’est cela qui est important venant de quelqu’un comme lui avec tout ce qu’il a comme expérience dans l’athlétisme.
Avec du recul, quelle appréciation faites-vous de l’organisation ?
Ce n’est pas une satisfaction totale. Des gens n’avaient pas pu venir parce qu’ils étaient bloqués par le circuit normal du trajet de la sécurité. C’est ce qui fait que les gens sont arrivés en retard. Ce n’est pas facile de réunir autant de personnes à 25,30 km de Dakar dans un site protégé, sécurisé. C’était le choix qu’on avait fait, c’était la sécurité d’abord. On est toujours en train de faire le débriefing du côté de la fédération, de Eiffage et du ministère des Sports et puis les bilans suivront dans les semaines à venir. On a les listes des gagnants qui sont mises à jour, le contrôle antidopage qui n’a pas encore rendu son verdict.
Et au niveau des finances ?
Au niveau des finances, je ne sais pas encore combien le marathon a coûté au total, surtout que vers la fin, on a eu beaucoup de dépenses non prévues. Vous le saurez bientôt. Vous saurez combien les partenaires ont contribué et ça permettra de savoir combien Eiffage à entièrement supporté. C’était un marathon financé par Eiffage et ses partenaires. Je n’ai pas demandé l’aide de l’Etat. Nous avons spontanément eu une aide qui devra se finaliser avec l’Aspt (Agence sénégalaise pour la promotion du tourisme) qui nous a permis de faire venir une douzaine de journalistes de la presse internationale pendant presqu’une semaine. Cela nous a aidés à implanter sur le parcours, des panneaux avec des photos des pôles touristiques du Sénégal que vous avez vus sur l’autoroute. Maintenant tous les travaux qu’on a faits au niveau du Cicad, avec l’aménagement des parkings, des voiries pour stocker la centaine de bus, des plateformes en latérite, en terrassement...
Tout ça, on le laisse au Cicad. Peut-être que cela va permettre d’organiser d’autres manifestations. Ce marathon a permis aux jeunes de visiter le site du Cicad. Tout le monde à vu qu’on pouvait l’adopter et le mettre à disposition de la population.
Au final, comment voyez-vous l’avenir de ce marathon ?
D’abord, on a pu le faire parce qu’on a eu l’autorisation, parce que le 2e tronçon n’était pas ouvert à la circulation. Vous avez pu voir dans la presse le nombre de personnes qui se posaient la question de savoir pourquoi on allait fermer l’autoroute. Il y a des personnes qui disent : «Nous ne sommes pas des sportifs, on ne va pas au marathon, on veut prendre l’autoroute.» Cela veut dire que si l’année prochaine le 2e tronçon est ouvert, je ne pourrais pas faire le marathon sur l’autoroute. Du coup, il faut trouver avec l’Etat un autre circuit. Au lieu de le faire en 2 jours, on va le faire en une journée. On ne pourra pas barrer toutes les routes de la capitale et faire comme tous les grands marathons de Paris, New York, Washington et autres. L’autorité va dire par exemple : la Corniche est fermée tel jour, de telle heure à telle heure. A ce moment-là, on passe du marathon de Eiffage au marathon de Dakar. Disons que ce 1er marathon est un clin d’œil. Nous n’avons plus le Paris-Dakar (rallye), on l’a perdu. On a réalisé ensemble ce marathon grâce aux médias, grâce aux Sénégalais. Je le répète, ce n’est pas cocorico à Eiffage, mais cocorico à tous ceux qui se sont mobilisés de près ou de loin. Ça veut dire que tous ensemble, on a prouvé que cet évènement était important pour les populations, les coureurs et pour l’Etat. Si c’est ça, ça veut dire qu’il y a un besoin. Si on veut satisfaire ce besoin, cela veut dire qu’il faut l’organiser chaque année ou tous les 2 ans. La version numéro 2 sera peut-être le marathon de Dakar en partenariat avec Eiffage. Il faudra voir avec l’Etat.
En fait le Marathon de Eiffage va laisser place au Marathon de Dakar ?
Le Marathon de Eiffage ne pouvait être qu’unique puisqu’on n’aura plus l’autoroute. Elle sera en circulation. Demain, si je barre l’autoroute, tous les usagers vont me dire : ce n’est pas possible. Donc, on n’a pas d’autres solutions. Le Marathon de Eiffage s’appellera Marathon de Dakar. Tous les pays qui ont un Marathon, lui donnent le nom de la capitale. Il y a le Marathon de Paris, de New York... Aujourd’hui, au Sénégal, il y a des partenariats à nouer avec de grandes sociétés qui ont été partenaires de Eiffage. Demain, dans un an peut-être, ces partenaires accepteront de repartir avec un budget plus important ou pas. Je ne sais pas. Tout cela, il faut faire le bilan avec le ministre des Sports, avec le président de la République et voir quel est le souhait de l’Etat. On nous a fait confiance et on l’a fait du mieux possible dans l’intérêt du pays pour vraiment essayer de donner un petit déclic, je dis bien un petit déclic à tout le monde. Et surtout aux médias internationaux pour dire : venez au Sénégal, on est capable de faire ça. Il y a du tourisme, il fait beau.
Aujourd’hui c’est l’athlétisme, peut-on s’attendre à ce qu’Eiffage explore d’autres disciplines comme la lutte ou encore le football ?
La culture, on ne l’oublie pas, on fait avec. La plus forte image, c’est Ousmane Sow, académicien, grand sculpteur sénégalais, présent pendant deux jours. C’est lui qui a organisé le concours des jeunes reporters. Ça aussi, c’est très important. Vous n’en avez pas parlé. Mais tous ces jeunes-là qu’on est allé chercher à Pikine, Guédiawaye... ont passé deux journées merveilleuses avec des accompagnateurs. Ils ont fait leurs premières photos, interviewer des gens. Ce sont de futurs reporters. C’est une idée de Ousmane Sow et de Mauro Petroni. Ils ont travaillé ensemble. Deux artistes différents : un qui travaille la céramique, l’autre la terre et ensuite, c’est le bronze. Pour la première fois, Ousmane Sow a réalisé une sculpture qu’il a surnommée le marathonien et cette sculpture, on l’a offerte au président de la République et aux deux premiers coureurs. Pour ce qui est de la lutte, je ne dis pas que Eiffage ne le fera pas. Je dirais qu’on n’est pas dans la culture d’un lutteur. Même si je suis au Sénégal depuis 27 ans, je n’ai pas encore pris cet esprit de lutte, tout le concept qu’il y a autour d’un combat de lutte qui va durer une ou deux minutes. Ça ne peut être mené que par des promoteurs sénégalais, des spécialistes.
Et le football ?
Le football non plus parce que c’est professionnel et moi j’aime bien tout ce qui est amateur, sauf dans notre métier d’entrepreneur. On est entrepreneur, on le fait dans les règles. Par contre, la culture, c’est parce qu’on aime ça. Le marathon, c’est la course, la marche... Quand je vois tous les dimanches, des enfants, des familles qui marchent le long de la Corniche, il y en a qui sont pieds nus, d’autres avec des chaussures, en short, survêtement... On peut faire la marche avec peu de moyens, peu de vêtements, peu de tenues et c’est ça qui est abordable. Pour rappel, on a eu à aider à l’époque de Sénégal 92 (Can à Dakar). J’étais fier que le Sénégal batte la France (Coupe du monde 2002). On a aidé les Lionnes du Basket une fois ou deux. On a aidé le handball. Une fois de temps en temps. On donne un coup de main à l’équipe de foot de Gorée parce qu’on est partenaire depuis des années. On les aide à chaque fois qu’ils ont des problèmes. Le foot même avec l’Equipe nationale, c’est du professionnalisme. On n’est pas équipé, il faut le laisser à des entreprises spécialisées et qui on le sport dans l’âme.
Etes-vous un homme heureux à la fin de ce premier marathon ?
Je ne suis pas un homme heureux parce qu’on ne réussit jamais à 100% ce qu’on aimerait qu’il soit réussi. On a fait le pari de faire ce marathon, on l’a gagné ensemble. Ensuite, on a dépassé l’objectif, on a quasiment doublé le nombre de personnes. On va dire 15 000 personnes parce que c’est ce qu’on a pu recenser. Ce qui veut dire qu’on va planter 15 000 arbres dans la forêt de Sébikotane grâce aux Eaux et forêts qui vont nous aider. Le week-end du Marathon a été un week-end culturel, sportif et avec des actions de développement durable et de recyclage de produits. Quand je vois tout cela, je me dis qu’on a rempli notre contrat avec bien sûr des imperfections que je regrette par moments. On a péché peut-être parce qu’on était jeunes dans le métier. On sera meilleurs la prochaine fois. Mais la prochaine, ça se fera avec l’Etat, avec la décision globale de tout le monde. On a une expérience maintenant. Il y a des partenaires qui ont travaillé avec nous comme les clubs sportifs des Furets d’Eiffage. Ce sont des hommes et des femmes de Eiffage qui sont venus de France pour courir, mais aussi pour aider. Il y a les Caïmans à Dakar. C’est une association sportive qui a organisé pas moins de 22 semi-marathons à la Somone. Ils connaissent bien le pays. Voilà, grâce à tous ces gens-là, on a réussi à faire passer un bon week-end à un maximum de personnes. Et c’est le week-end global qu’il faut regarder. Le pari a été largement dépassé. A chaque fois qu’on se voyait en comité de direction, on se fixait un objectif encore plus grand. On aurait pu peut-être le faire mieux en organisant avec moins de personnes et s’arrêter à 10 000. On aurait là-dessus fait des déçus. Beaucoup n’auraient pas pu venir. On nous aurait dit qu’on avait sélectionné l’élite et pas ouvert assez aux populations. Il faut trouver le juste milieu la prochaine fois. Le ministère des Sports, ceux de la Culture et du Tourisme, le Cnoss, la fédération, tout le monde était présent. On a été reçus et félicités par le président de la République, le lundi matin juste après la course. Je pense qu’on peut tous être fiers d’avoir donné une image forte du Sénégal dans le monde pour un événement comme celui-là. On a vu l’émergence du Sénégal lors de ce marathon. Un Sénégal qui est sorti du lot pour avoir eu le courage de lancer ce pari de faire un marathon avec tout ce qui passe dans le monde, avec des risques, des soucis de sécurité, , la peur que les gens ne se lèvent pas, la peur que les bus ne soient pas à l’heure. On a quand même eu un peu de stress, toute l’équipe de Eiffage, le jour même, le samedi, le dimanche. Il y a eu des moments difficiles, mais ça, il faut le comprendre. Globalement, je dirais : vive le Marathon de Dakar, version 2.
LE DOMICILE D’UNE DAME, ABSENTE DU SENEGAL POUR RAISONS MEDICALES, VISITE PAR DES MALFRATS
Absente du Sénégal, pour des raisons médicales, la dame S. N, en veut certainement à mort à ceux qui ont nuitamment visité son domicile en son absence. En effet, plusieurs bijoux en or, estimés à 5 millions et d’autres objets de valeur ont été emportés, lors de ce cambriolage, dont l’auteur serait un de ses jeunes voisins et ses complices en fuite.
C’est à croire - et à juste titre d’ailleurs - que ceux qui ont commis le cambriolage au domicile de la dame S.N à Dieuppeul, attendaient que cette dernière quitte le Sénégal, pour commettre leur forfait. Absente du pays, pour raisons médicales, la dame va en outre devoir supporter la disparition de tous ses bijoux en or ainsi que d’autres objets de valeur qu’elle a perdus dans ce cambriolage commis avec effraction et escalade.
Dans sa plainte adressée à la police de Dieuppeul et visant au début X, la fille de la victime explique que c’est dans la nuit du 24 au 25 janvier que des malfrats se sont introduits dans le domicile de sa mère pour mettre la main sur tous ses bijoux en or ainsi que ses effets personnels. Des bijoux en or, estimés à 5 millions de francs.
Des bijoux d’une valeur de 5 millions emportés
Tout de suite, les éléments du commissaire Marième Diao se sont rendus sur les lieux pour le constat d’usage. Sur place, les limiers remarqueront des traces laissées par l’auteur des faits, sur le mur mitoyen entre le domicile de la victime à ses voisins directs. Les pots de fleurs de la cour, qui étaient juxtaposés sur ce mur, ont à cet effet été brisés, et les plantes piétinées.
Ce qui laisse croire, à premier coup d’œil, que c’est à partir de ce mur que l’auteur ou les auteurs du cambriolage sont passés pour accéder au domicile de la dame S.N. Les limiers ont également noté que la grille métallique fixée sur la petite fenêtre de la salle de bain de la victime a été arrachée. D’ailleurs, c’est de là que le voleur s’est glissé pour accéder dans l’appartement en question. Egalement, une échelle a été retrouvée dans la villa d’à côté, sur le mur duquel a été trouvé des traces.
Le fils du voisin perdu par un enregistrement audio
Tout de suite, les choses ont commencé à s’éclaircir dans la tête de la famille de la victime qui avait porté plainte contre X. Mais ce qui sera le plus déterminant dans l’enquête, c’est l’existence d’un enregistrement audio qui compromet le jeune E.H. A qui habite la villa d’à côté. Un enregistrement sur lequel ce dernier qui a laissé un message sur la boîte vocal d’un ami, parle de la vente du butin.
Il y a également le témoignage d’un gardien qui a indiqué aux limiers qui menaient une enquête de proximité, que la nuit des faits, le mis en cause et ses amis faisaient des va-et -vient la nuit des faits, jusqu’à 3h du matin. Heure à laquelle, il est allé se camoufler, toujours, selon le gardien, derrière un véhicule, du fait de la fraîcheur.
Tout de suite une convocation a été servie au jeune E.H. A. seulement, en plus de ne pas déférer à la convocation de la police, ce dernier, qui se reprochait certainement quelque chose, a déserté la maison familiale pendant quelques semaines, dès que l’affaire s’est ébruitée. Il a fallu que les éléments de la brigade de recherches montent un dispositif dans les alentours de son domicile, pour mettre la main sur lui.
Devant les enquêteurs, il n’a pas nié que la voix de l’enregistrement était le sien. Toutefois, il a catégoriquement nié avoir participé à la commission de ce vol. Seulement, des amis qu’ils fréquentaient ont signalé aux limiers que le mis en cause avait de nouveaux amis à la réputation douteuse, depuis qu’il a quitté les bancs de l’école.
Le Sénégal fait face à un besoin de 300 000 logements pas an. Or, en 2013, l’offre se limitait a, à peine 5 000 unités d’habitations. Cette situation découle, sans doute, du fait que le taux d’urbanisation du pays est passé de 23% en 1960 à 45,2% en 2013. Les projections font ressortir d’ailleurs qu’en 2030, plus d’un Sénégalais sur deux sera citadin.
La 1ere édition du Salon international de l’habitat s’est ouverte, hier, à Dakar. Prévue pour une durée de trois jours, elle a pour thème : «Contribution du Plan Sénégal émergent à l’accès au logement». Une occasion saisie par le Premier ministre, qui a lancé le salon, pour faire le bilan de l’évolution du taux d’urbanisation au Sénégal. En effet, Mahammad Boun Abdallah Dionne a répertorié les efforts consentis par le Sénégal en matière d’urbanisation.
«Le développement rapide des villes constitue aujourd’hui une préoccupation majeure pour les autorités publiques. Au Sénégal, le taux d’urbanisation était de 23% en 1960, il est passé en 2013 à 45,2%. Et selon les projections, il sera de 52,55% à l’horizon 2030. C’est dire qu’en 2030, plus d’un Sénégalais sur deux sera citadin, si les prévisions se confirment. Cette urbanisation rapide est soutenue par la croissance rapide des populations des villes à laquelle s’ajoute l’exode rural vers des centres urbains mieux dotés en services sociaux de base», a indiqué Mahammad Boun Abdallah Dionne.
«En 2030, plus d’un Sénégalais sur deux sera citadin»
D’après le chef du gouvernement, «une telle situation accentue le déficit de logements estimé aujourd’hui au Sénégal à 300 000 unités d’habitations. Or, l’offre n’était évaluée en 2013 qu’à environ 5 000 logements par an, dont 1 000 par les promoteurs immobiliers et 4 000 par l’autopromotion. Les économistes disent que l’émergence s’exprime toujours à travers deux concepts majeurs. A savoir l’industrialisation et l’urbanisation. Au Sénégal, le chef de l’Etat a décidé de transformer en opportunité économique notre déficit en logements grâce à une politique ardue en pôles urbains et d’amélioration du cadre de vie».
Le chef du gouvernement est convaincu que «le développement de l’habitat constitue, en effet, un véritable moteur de croissance économique et de compétitivité à long terme. Cela, grâce aux emplois directs et indirects créés, à impact du Bâtiment et travaux publics (Btp) sur la formation du Produit intérieur brut (Pib)».
Un objectif de 15 000 logements par an
En contextualisant le thème aux ambitions du Pse, il a noté: «Dans le scénario de décollage prévu pour le Pse, l’objectif moyen annuel en matière d’habitat est de créer 15 000 unités d’habitations par an. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte sur tous les professionnels immobiliers nationaux et étrangers. Car le gap est important entre nos capacités de production actuelles et les ambitions qui ont été fixées».
Abondant dans le sens que son patron, Diène Farba Sarr, ministre de l’Habitat et du Cadre de vie a souligné: «Maintenant, avec la télé Dac, tout marche bien dans ce pays et l’autorisation de permis de construire ne pose pas problème. Il y a aussi le ‘Fogalog’ qui est le Fonds de garantie du logement, dont les 80% sont dédiés à l’habitat social. Le Président Macky Sall a fixé le prix du logement à 10 millions et notre objectif est de créer 15 000 logements par an. Le coût du logement est à 10 millions. Notre objectif est de créer 15 000 logements avant 2017. On avait créé 5 000, maintenant nous sommes à 7000 logements».
LE GRAND CADRE ET L’USEQ ANNONCENT UN SECOND PLAN D’ACTIONS
NON-MATERIALISATION DES ACCORDS SIGNES AVEC LE GOUVERNEMENT
Face au non-respect des accords signés avec le gouvernement le 14 février 2014, le Grand cadre des syndicats enseignants (Gcse), tendance Abdou Faty, se radicalise. Cela, à travers la mise en œuvre d’un second plan d’actions. Il a ainsi annoncé le lancement d’une plateforme commune avec l’Union des syndicats pour un enseignement de qualité (Useq) pour avoir gain de cause.
Les syndicats d’enseignants affiliés au Grand cadre des syndicats enseignants (Gcse) et à l’Union des syndicats pour un enseignement de qualité (Useq) annoncent la mutualisation de leurs forces. Une posture adoptée, selon Abdou Faty, pour entamer un second plan d’actions à partir de ce vendredi. Le Coordonnateur du Grand cadre a fait cette annonce au sortir d’une rencontre d’évaluation avec la commission scientifique tenue, hier après-midi à Rufisque. «Nous allons observer un débrayage le 9 mars prochain et partir en grève de 48 heures à partir du 10 mars», a informé M. Faty.
Ces centrales syndicales comptent ainsi intensifier la lutte à travers une plateforme revendicative commune pour, disent-ils, fustiger «la non -matérialisation des accords signés le 14 février 2014 avec le gouvernement». Les responsables syndicaux disent attendre des autorités le payement de la régularisation des actes d’avancement et de reclassement, la non -disponibilité des actes des zones d’aménagements concertées (Zac), la mise en solde de plus de 7000 maîtres contractuels en attente depuis plus de 9 mois et la non-réactivité de la gestion démocratique par le ministère de l’Education.
Des points de revendications qui ont occupé le centre des discussions, lors d’une audience accordée aux syndicats enseignants par le chef de l’Etat le 10 octobre 2015 et qui sont restés sans suite. Leur plan d’actions est «un message» qu’ils disent «adresser à l’ensemble des amis de l’école, afin que le gouvernement revienne à la raison et que la matérialisation des accords soit effective».
Le Coordonnateur du Grand cadre dit constater l’élargissement du front, avant d’appeler les enseignants à être déterminés et à être à l’écoute de leur mouvement syndical qui, selon lui, est déterminé à en terminer avec les grèves notées cette année. Poursuivant son propos sur le respect des directives, Abdou Faty a expliqué que les remontées sont très claires.
«Les camarades sont partis en masse pour suivre les mots d’ordre à Sédhiou, Kédougou, à Mbirkilane, à Ziguinchor…», affirme-t-il. Selon lui: «A Dakar et à Pikine, les résultats sont estimés à 80% après évaluation, tandis que l’intérieur du pays affiche un pourcentage qui frise les 100%».
«LE SECRET DE LA REUSSITE OU DE L’ECHEC DE CE REFERENDUM, SERIGNE TOUBA ME L’A CONFIE»
Le guide du Parti de la vérité pour le développement (Pvd) s’est prononcé, hier, sur le référendum du 20 mars prochain. C’était à l’occasion d’un grand rassemblement.
Spécialiste du langage codé, Serigne Modou Kara Mbacké n’a pas dérogé à la règle, hier, lorsqu’il s’est agi pour lui de donner son avis sur l’élection référendaire.
«Je ne parle pas pour soutenir qui que ce soit, ou pour être contre qui que ce soit. Mais, je parle parce qu’en tant que citoyen, j’ai le droit de me prononcer sur l’avenir de mon pays. Mais, pour l’instant, je ne peux dire ni oui ni non, parce qu’on avait l’intention de boycotter le référendum. Si cela ne dépendait que de moi, Macky allait annuler le référendum Car la véritable démocratie n’est pas de mettre son peuple devant un oui ou un non. Mais, plutôt de donner à chacun l’opportunité de participer au développement de son pays. Et si Macky Sall souhaite qu’on l’accompagne dans ce sens, il n’a qu’à bien collaborer. Parce que, dans toute chose, il y a une démarche à faire», a dit le marabout, lors d’un grand rassemblement.
Avant d’ajouter : «En tout cas, le secret de la réussite ou de l’échec de ce référendum, Serigne Touba me l’a confié, et je code mes propos. A bon entendeur, salut».
Par ailleurs, le leader du Pvd a donné la signification de sa «révolution pacifique».
Selon lui, «la révolution pacifique ne se positionne guère comme un concurrent du président de la République, mais elle se veut une innovation de la Constitution du Sénégal. Elle se veut le vecteur du développement du Sénégal, le remède adéquat aux maux du Sénégal actuel».
«Le problème actuel de notre pays, ce n’est pas la réussite ou l’échec du référendum. Le Sénégal traverse en ce moment, une profonde crise de valeurs. Il est également orphelin d’un projet de société fiable et crédible, pouvant le mener vers l’émergence», a-t-il soutenu.
Et de boucler la boucle : «En cumulant nos efforts et en nous basant sur ce que les saints hommes nous ont légués, nous pouvons ensemble relever les défis que pose le développement de notre pays. Les Africains doivent apprendre à marcher sans l’aide des occidentaux. Si on continue de suivre à 100% les instructions des occidentaux, on n’arrivera jamais à développer nos pays. Les idées de développement qu’ils nous imposent ne sont pas conformes avec nos réalités sociales».