Aminata Tall a intérêt à préserver ses arrières. Des Conseillers dirigés par le maire Yaya Sow demandent le renouvellement du bureau de l’institution qui a épuisé son mandat. Ces derniers qui se disent serviteurs du président de la république tirent aussi sur son directeur de cabinet politique qui ne le sert pas et ne peut pas le servir, parce que ne représentant rien au plan politique.
Ça grogne dans les rangs des Conseillers économiques, sociaux et environnementaux. Yaya Sow, maire de Ribo escale, Moussa Sow dit Malaw, président du Conseil départemental de Nioro et Alassane Thiam, maire de Bokiladji, tous conseillers économiques, ont débarqué hier dans nos locaux pour fustiger la situation du Cese qu’ils jugent anormale et à corriger au plus vite. Ils ne réclament ni plus ni moins que le renouvellement du bureau de l’institution. «Dans le règlement intérieur du Conseil, il est clairement notifié que le bureau dure un an. Aujourd’hui on est à un an et six mois. Nous demandons tout simplement une application de la loi. Malheureusement, on ne voit pas de signes allant dans ce sens. Ce qui se passe est anormal et ça doit changer. Mais les gens ne veulent pas renouveler pour des raisons inavouées», a déclaré Alassane Thiam, vice-président de la commission développement durable du Ces. Avant lui, Yaya Sow a fait le même plaidoyer. Et il regrette que leurs tentatives d’informer le président soient restées vaines.
«Nous avons envoyé plusieurs correspondances, mais jusqu’à présent on n’a pas reçu de réponses. Mais nous allons continuer à dénoncer jusqu’à ce que la situation change. Et nous ne serons pas seuls. On va mobiliser d’autres conseillers», dit-il non sans préciser qu’il y a au palais des gens qui ne servent pas le président de la République.
…RECUSENT MAHMOUT SALEH
Et il cite nommément son directeur de cabinet politique Mahmout Saleh qui à son avis ne mérite pas d’être à ce poste. «Il ne sert pas le président de la république. Et comment le feraitil d’ailleurs ? Il n’a pas de base politique. Nous voulons un directeur de cabinet politique qui a une base politique. Mais pas quelqu’un qui n’a pas de base et qui ne représente rien».
Adhérant totalement aux propos de ses collègues Momar Sow Malaw d’ajouter : «je suis à 100% d’accord avec ce que Yaya a dit. Car tout ce qu’il dit c’est pour faire avancer le Conseil économique, social et environnemental et pour faire avancer le président (Macky Sall) et le pays».
…ET ROULENT POUR ALIOU SALL
En tant qu’élus locaux, Yaya Sow et Cie se sont aussi prononcés sur la lutte des responsables de l’Apr pour le contrôle de l’Association des maires du Sénégal. Roulant visiblement pour le maire de Guédiawaye Aliou Sall, Malaw Sow affirme : «Aliou Sall est le seul candidat valable. Dans des conditions difficiles, il a fait campagne et a gagné de manière nette, une grande ville comme Guédiawaye», soutient-il.
Macky Sall a-t-il fini de fouler la terre de Touba que Me Abdoulaye Wade emprunte les mêmes sillons.
Le Secrétaire général du Parti démocratique sénégalais (PDS) est en effet attendu dans la capitale du mouridisme dès aujourd’hui, à la tête, nous dit-on d’une importante délégation composée pour l’essentiel de responsables libéraux.
Gorgui passe donc le week-end à Touba et devrait avoir son tête-à-tête avec le Khalife général des mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké. Mais si le décalage entre la visite de Macky et celle de Wade n’est que de 24 heures, il faut savoir que ce déplacement-ci du Pape du Sopi était programmé depuis quelques semaines déjà.
A la veille du Magal de Touba, Gorgui ne pouvait que se rendre dans la capitale du mouridisme pour non seulement, en tant que mouride, apporter sa contribution mais aussi, nous dit-on, "porter son message". Selon nos sources, ce message-là tourne autour de Karim Wade dont la libération est devenue impérative pour le leader du Parti démocratique sénégalais (PDS).
Karim, l’absent le plus présent…
Dans l’interview qu’il a accordée concomitamment aux chaînes de télévision Walf Tv et 2STV, le nom de Karim Wade est revenu de façon bien récurrente, comme lors du dernier meeting organisé à Dakar à la veille du dernier Sommet de la Francophonie. Mais si Me Wade semble mettre de l’eau dans son "bissap" en expliquant que ce n’est pas un ultimatum qu’il donnait au pouvoir pour qu’on libère son fils, il ne compte pas pour autant desserrer l’étau.
Il semble bien que tout n’a pas été dit dans les relations entre Me Wade et Karim. Le "prophète du Sopi" aurait-il poussé Karim Wade, plus que de raison, à prendre le pouvoir ? En tout cas, Mme Viviane Wade semble bien souvent le suggérer, alors que Dansokho n’hésite pas à l’affirmer tout net, lorsqu’il dit que c’est Wade qui est le responsable de la situation de Karim.
En tout cas, le père et le fils ne se sont pas vus depuis que Karim est en prison, alors que Gorgui est bien à Dakar ; chose bien curieuse. De sources sûres, on assure que c’est devenu une telle obsession chez Wade que cela pourrait entamer son état de santé. Le sujet sera sans nul doute évoqué entre le Khalife et son "taalibe".
Mais pour beaucoup de personnes bien informées, la question principale n’est sans doute plus de savoir si Me Wade aura la patience d’attendre le verdict du juge de la CREI, mais plutôt de quelles forces sociales et politiques dispose-t-il aujourd’hui pour engager un bras de fer.
PAR NDÈYE FATOU KANE
J’AI LU LES MÉMOIRES DE DIOUF
Le fait qu’il ait été notre président est une excellente raison pour qu’il se raconte dans un livre. Et à la veille de son départ de l’Oif qu’il dirige depuis onze ans, l’occasion est on ne peut plus propice !
Le philosophe et penseur sénégalais Souleymane Bachir Diagne a dit une phrase pleine de sens qui me revient en mémoire, chaque fois qu’un livre fait l’actualité dans mon cher pays : "Au Sénégal, on parle de choses qu’on ne lit pas".
A juste titre ...
Il suffit de voir de quelle manière la presse s’empare des "bonnes" (ou "mauvaises") feuilles lorsqu’un ouvrage paraît et en fait les gros titres, incitant ainsi la population à en débattre, sans au préalable avoir pris le temps de parcourir la relique.
Ce fut le cas du Colonel Abdoul Aziz Ndaw, qui ayant publié deux brûlots, Pour l’honneur de la gendarmerie sénégalaise (Tomes 1 et 2), a défrayé la chronique pendant un bon bout de temps, et il n’était pas rare de voir des extraits, largement commentés et retournés dans tous les sens. Les réseaux sociaux et la presse en ligne, comme d’habitude, ont été les précurseurs dans le domaine ...
Quand l’ancien président de la République, Abdou Diouf, a annoncé qu’il avait publié ses Mémoires, le même phénomène s’est reproduit. Des passages, le plus souvent dans un ordre disparate, ont été diffusés, et les personnes qui étaient "incriminées" dans ceux – ci se sont lancées à qui mieux dans un vaste concert de récriminations et autres jérémiades.
Ma curiosité était ainsi piquée au vif et j’ai voulu coûte que coûte savoir ce que renfermaient ces Mémoires. Une après-midi à rechercher le livre dans toutes les librairies que je connaissais plus tard, j’ai enfin pu entrer en possession de celui – ci. Il est à signaler qu’il a été en rupture de stock presque dès sa parution. C’est donc dire le grand intérêt qu’il a suscité ...
Avant d’aller au cœur de ma note de lecture, je voudrais faire une précision qui, me semble-t-il, a son importance. Je suis apolitique et entend le rester encore un bon bout de temps. Car je suis navrée de le dire, mais la politique, à savoir "l’art de gérer les affaires de la polis la cité", a perdu son sens premier, vu la façon dont elle est pratiquée au Sénégal.
L'on voit que la politique reste l’activité phare permettant de grimper dans l’échelle sociale et les politiciens sont plus préoccupés par l’appât du gain que par le devenir des populations.
Le seul homme politique de valeur que le Sénégal ait jamais connu jusqu’ici, suivant ma jeune expérience, reste et demeure Mamadou Dia "Maodo" ! Mais ça, c’est un autre débat. Je ne suis donc ni une Senghoriste, ni une Dioufiste, ni une Mackyste, et encore moins une Wadiste !
Mais il me semble important qu’un homme ayant présidé aux destinées de notre pays livre sa part de vérité et donne son ressenti face aux responsabilités qui ont été les siennes durant presque quatre décennies.
Quelqu’un m’a dit qu’il y a une sorte d’omerta autour de l’écriture dans notre pays, et surtout chez les personnes "publiques", à savoir celles qui gravitent autour du landerneau politique, entrepreneurial et / ou sportif.
En somme, qui sont mises en avant de par leurs fonctions. Je partage entièrement cette affirmation, car quand j’entends dire que le président Diouf aurait dû se taire, n’aurait jamais dû parler, aurait dû observer ce devoir de réserve qui est le sien depuis qu’il a quitté le Sénégal, je marque mon désaccord !
Le fait qu’il ait été notre président est une excellente raison pour qu’il se raconte dans un livre. Et à la veille de son départ de l’Organisation internationale de la Francophonie qu’il dirige depuis onze ans, l’occasion est on ne peut plus propice !
J’avais 14 ans quand Abdou Diouf a quitté le pouvoir. Je garde donc un souvenir assez flou de son magistère. Tout ce dont je me souviens, c’est un homme excessivement grand, au visage impénétrable, dont la voix monocorde cristallisait l’attention. Et ce qui amusait souvent l’enfant que j’étais, c’est que sa femme, Mme Elisabeth Diouf, était aussi petite qu’il était grand.
Et chaque fois que je les voyais à la télé, je m’esclaffais devant ce couple disparate ; sans me rendre compte que je manquais de respect à la République ... Tout ce que je sais de Abdou Diouf, je l’ai su au moyen de lectures, de causeries, mais aussi d’épluchage des archives, car l’histoire, au moyen de ses balbutiements, se refait certes, mais a de la mémoire !
Le livre commence par une notion ayant une importance capitale dans la vie de tout individu : le destin. Ce même destin qui fera rater l’avion à Abdou Diouf en août 1960, car sur les conseils de son ami Habib Thiam, il prendra le bateau avec lui.
Et malheureusement, cet avion qu’il n’avait pas emprunté, s’écrasera, emportant avec lui le célèbre homme de lettres David Diop. Ayant échappé à la mort, l’auteur prend conscience de la force qu’a le destin sur sa (future) trajectoire. Commence, dès alors, son odyssée.
Il effectue un retour en arrière, parle de sa naissance, de ses années de collège et de lycée à Saint – Louis, du militantisme dans lequel il a baigné dès son plus jeune âge, car sa tante Toutane Basse était une grande adepte du Bloc démocratique sénégalais (BDS), parti nouvellement porté sur les fonds baptismaux par Léopold Sédar Senghor, l’Agrégé en grammaire, qui avait tellement la science infuse, que la légende disait qu’il avait la faculté de "reconstituer un dictionnaire de mémoire".
L’environnement familial n’est aussi pas en reste, car son père, Ndiaye Diouf, était en poste à Linguère, et il allait le voir durant les vacances scolaires, sans oublier sa mère, qui résidait à Louga. Le jeune Abdou grandit donc dans cet environnement – là, fait d’études studieuses, mais aussi de recherche de l’excellence, car dans le Sénégal qui aspirait lentement mais sûrement vers la souveraineté, les partis politiques émergeaient et les velléités indépendantistes étaient plus fortes que jamais ...
Sur les conseils de sa tante Toutane, il fit la rencontre de Senghor, à qui il fit preuve de sa volonté d’entrer à l’Ecole nationale de la France d’Outre Mer (Enfom). Il reçut les encouragements de celui qu’il considérait déjà comme étant son maître spirituel.
A partir de là, tout s’enchaîna très vite : gouverneur à 26 ans, Secrétaire général du gouvernement à 27 ans, ministre à 34 ans, et puis président de la République à 45 ans, après la retraite de Senghor.
Tout le long du livre, l’on peut sentir la vénération que Abdou Diouf voue (vouait ?) à Léopold Sédar Senghor, qui lui a tout appris, l’a initié à la politique et enseigné à être un homme d’Etat.
Le Sénégal nouvellement indépendant cherchera ses marques et c’est là, en 1962, qu’aura lieu la crise dite "de 1962" qui verra l’emprisonnement de Mamadou Dia, ainsi que certains de ses compagnons tels que Joseph Mbaye, Ibrahima Sarr et Valdiodio Ndiaye.
Abdou Diouf rend certes un hommage appuyé à Mamadou Dia en le décrivant comme quelqu’un qui "avait la fibre patriotique et l’engagement nécessaire pour mener les réformes que nous étions en droit d’attendre, il suscitait tous les espoirs", mais ayant été un acteur de premier plan de cette tristement célèbre crise, il aurait pu donner plus de détails, mais surtout inscrire les faits dans leur réel contexte ...
De plus, ayant eu à travailler avec Mamadou Dia lors de son mandat de gouverneur, il lui rendait compte de ses activités et recueillait ses instructions. Au lieu de cela, je suis restée sur ma faim sur cette période – là, et j’ai eu comme la nette impression qu’il cherchait à dédouaner Senghor, homme dépeint comme étant "de principes et de rigueur".
Senghor passe la main en 1980, et installe son dauphin à la tête du Sénégal. Commencent alors 19 ans de règne. Les premières années se feront en étroite collaboration avec le Maître, que Diouf consultera sur divers dossiers, jusqu’à la désenghorisation, sous peine de se voir dire que Senghor continuait à gouverner, même à distance.
Jean Collin, ancien collaborateur de Senghor, restera à ses côtés pour manager la nouvelle équipe gouvernementale. Feront leur entrée Habib Thiam, l’ami de toujours, Amath Dansokho, Abdoul Khadre Cissokho, Abdoulaye Wade, l'opposant acharné, et d’autres cadres dans l’optique de mettre sur place un gouvernement d’union nationale et petit à petit, céder le pas au multipartisme.
Sous le magistère de Abdou Diouf, auront lieu les premiers partenariats économiques, avec la France, (ex ?) puissance coloniale, qui aidait le jeune Etat du Sénégal à s’affranchir, les Chinois, qui financèrent des travaux d’infrastructures, les voisins Africains, durant le douloureux épisode de la dévaluation, la création de l’UEMOA (Union Economique et Monétaire Ouest Africaine).
En outre, ce fut le moment de l’organisation d’événements tels que le Sommet de l’Oci (Organisation de la Conférence Islamique), qui permit de nouer des liens étroits avec les pays Arabes ...
L’on peut aussi avoir un aperçu des relations étroites que Abdou Diouf entretenait avec les chefs religieux de Touba, Tivaouane, mais aussi les chrétiens ... Car sur recommandation de Senghor, il s’était lié d’amitié avec les religieux, et au moment des joutes électorales, il était certain qu’ils appelleraient à voter pour lui ... Se référer au fameux "Ndiguel" ...
Le Parti socialiste effectuera une mue, avec la création du poste de Premier Secrétaire, mettant ainsi en orbite Ousmane Tanor Dieng, que d’aucuns considéreront (à tort ?) comme étant le dauphin de Abdou Diouf, qui s’en défendra, car expliquant qu’il ne voulait pas réitérer la même chose que Senghor. Ce qui provoqua des effritements progressifs au PS, et le départ de cadres tels que Mbaye Jacques Diop, Djibo Kâ, Moustapha Niass ...
Condenser 40 années de règne dans 380 pages est un exercice quasi impossible ... Raison pour laquelle l’ouvrage me semble devoir mériter une suite. Ce que l’auteur reconnaît volontiers dans sa conclusion, en évoquant un autre livre "en gestation".
Le livre, par moments, donne l’impression d’être un règlement de comptes. Car l’auteur parle de l’ingratitude des hommes qui ne semblaient plus s’intéresser à lui une fois qu’il avait perdu le pouvoir, ou encore de ceux qui ne voulaient plus lui parler au téléphone ...
Ou encore de tentatives de dédouanement, car par moments, il évoquera les emprisonnements de diverses personnalités politiques telles que Wade, mais toujours pour des motifs dits "valables".
De même, ses sorties durant lesquelles il disait ignorer le prix de certaines denrées de première nécessité, par honnêteté et en paix avec lui-même ... Ce qui a fortement contribué à instaurer l'alternance le 19 mars 2000 !
Les réalisations aussi seront évoquées, et ce de fort belle manière. Comme les musées, la Galerie nationale, la Maison des Ecrivains ... Tout cela au bénéfice du Sénégal !
Les Mémoires de Abdou Diouf sont à lire par tous les Sénégalais, jeunes et moins jeunes, qui, pour se remémorer les périodes historiques de leur jeunesse ou adolescence, qui pour avoir une vue d’ensemble du système politique d’alors.
L’on peut juste regretter l’énumération linéaire de faits, et aussi l’absence de détails (occultés volontairement ?) sur certains autres tels que la crise casamançaise, l’assassinat de Me Babacar Sèye ou les événements de 1962, ou le style quelquefois monotone, mais cet ouvrage vaut son pesant d’or, car il constitue un précieux témoignage pour la postérité.
Mandela est mort il y a un an, mais pour les membres du collectif G88, Madiba est éternel. Mandela Ba Faw-Mandela For Ever célèbre la mémoire du héros de la lutte contre toutes les formes de discrimination. Prévu les 19 et 20 décembre, l’hommage sera à la fois culturel et historique mais aussi tourné vers l’avenir, et avec des ambitions économiques pour l’Afrique. L’ambassade d’Afrique du Sud à Dakar y est associée.
Cela faisait un an jour pour jour, hier vendredi 5 décembre, depuis la mort de Nelson Mandela, l’icône sud-africaine de la lutte anti-apartheid. Le collectif G88, qui regroupe d’anciens acteurs du mouvement étudiant des années 80, s’est donné la lourde tâche de faire vivre l’héritage de celui que l’on appelait affectueusement Madiba. Mais leur groupe, explique l’un de ses membres Boubacar Mbodj, s’est formé tout juste après le 5 décembre 2013.
La cérémonie d’hommage prévue pour les 19 et 20 décembre s’inspire d’une fidélité éternelle au Prix Nobel de la Paix 1993 : «Mandela Ba Faw-Mandela For Ever» ou en français, Mandela pour toujours. Le 19 décembre, un panel réunira ainsi des universitaires autour de l’héritage de Madiba. La journée du 20 sera plus une rencontre d’échanges économiques entre l’Afrique du Sud et l’Afrique de l’Ouest. Au programme toujours, un concert qui sera coordonné par le chanteur Djiby Guissé des Frères Guissé, une expo de photos sur Mandela et quelques projections de films.
Ce ne sont pas là leurs seuls projets, car ils voudraient aussi pouvoir créer un Institut Panafricain Nelson Mandela pour la Paix et le Développement. Une structure qui aura entre autres pour vocation de réfléchir à une stratégie «dans les domaines de l’économie, des sciences et des technologies au service du développement» de l’Afrique. Le Mandela’s Award, lui, devrait pouvoir récompenser, tous les cinq ans, des personnes qui se sont illustrées par leur combat pour la paix en Afrique.
L’ambassade d’Afrique du Sud au Sénégal, représentée à cette conférence de presse par sa Première conseillère politique, Thobeka Dlamini, est naturellement associée à cette cérémonie d’hommage. Hier, elle s’est dite « très émue qu’un pays comme le Sénégal ait manifesté tant de sympathie pour les Sud-Africains, à la mort de Madiba ». Mais comme elle dit, ce n’est pas surprenant : parce que Mandela n’appartenait plus seulement à ses compatriotes. L’homme était un symbole, il était universel, ne serait-ce que pour « son combat contre la discrimination sous toutes ses formes ».
Cette année, les membres du collectif regrettent quelque peu de n’avoir pas fait tout ce qu’ils avaient en tête. Ils imaginaient faire comme en Afrique du Sud. En d’autres termes, commencer la journée d’hier par une minute de silence, dans les écoles sénégalaises notamment. Mais ils n’ont pas pu, «à cause de quelques difficultés de coordination».
Ce combat contre l’oubli n’est pas que celui d’anciens étudiants. Certains de leurs « frères de lutte », même s’ils sont encore jeunes, ont eu l’idée de mettre sur pied un Mouvement des jeunes madibaristes. Cheikh Ibra Faye, qui en est le coordonnateur, a rencontré Nelson Mandela alors en visite au Mali où a grandi ce jeune sénégalais. Il en parle comme d’un «premier contact», et ça ne l’a jamais quitté. Madiba, pour lui, c’est un exemple, son modèle. Après 27 longues années passées en prison, il parlera de «réconciliation nationale». Aujourd’hui, lui et ses aînés pensent qu’il faudrait que l’on parle de Mandela comme d’un rempart contre les confiscations de pouvoir, les constitutions charcutées, les présidents à vie, la démocratie sacrifiée.
UNE PETITE REINE DU SUD QUI FASCINE LES CHERCHEURS
Le président Macky Sall a découvert lors de sa dernière visite à Brazzaville, la ferme du Président Congolais, où étaient élevées des vaches de la race Taurin ndama ramenées du Sénégal et introduites dans cette belle demeure par un homme passionné d’élevage et de curiosité pour cette espèce dite trypanotolérante. Denis Sassou Nguesso a sans doute émerveillé le président sénégalais en lui faisant visiter ce ranch. Mais sûr qu’il lui aussi donné des idées. Car l’amélioration des races n’est pas une donnée nouvelle au Sénégal. Mais, qui le savait en dehors des spécialistes et des gens comme Pape Seck, cet éleveur qui travaille du coté de Bargny et tous ces anonymes qui se battent seuls dans leur domaine sans l’aide d’un mécène du privé, d’une banque ou de l’Etat.
Et pourtant, ici, au Sénégal, il a été mis sur pied depuis le début de la décennie 1970-80, un programme de sélection du taurin Ndama (né exactement en 1972) avec la constitution entre mars 1972 et octobre 1974 du noyau de fondation composé de 123 génisses et 8 taureaux. Ces animaux ont été achetés auprès des éleveurs traditionnels de la région de Casamance et du Sénégal oriental. A la fin de l’année 1980, ce troupeau comportait 362 têtes. Le critère de sélection était représenté par la croissance pondérale. Les veaux sont sevrés à l’âge de 6 mois et sont ensuite séparés suivant le sexe.
Les femelles rejoignent le lot de génisses jusqu’à l’âge de 18-23 mois où la sélection est faite pour les génisses devant entrer en reproduction. Les animaux non retenus sont réformés. Pour les mâles, ils sont mis dans un lot de pré-testage collectif jusqu’à 18 mois où la sélection est faite. Les meilleurs sujets (une dizaine environ) sont choisis pour subir le pré-testage individuel jusqu’à l’âge de 24 mois, âge auquel la sélection des futurs géniteurs est faite. Les sujets les plus performants (2 à 3) sont retenus comme géniteurs de remplacement pour le noyau du Centre de recherches zootechniques et les autres sont mis en cession pour les troupeaux villageois.
Ce schéma de sélection a fonctionné juste qu’en 1992 où un schéma avec ouverture du noyau de sélection du centre à des gènes extérieurs venant des troupeaux villageois a été testé. Les raisons de ce changement venaient du fait que la base de sélection du noyau était trop faible pour assurer un progrès génétique et éviter la consanguinité au niveau du troupeau. L’introduction d’animaux venant des troupeaux villageois permettait d’augmenter la base de sélection et ainsi de réduire l’accumulation de la consanguinité. Le test conduit en 1992-1993 a permis, après un dépistage de vaches ‘’exceptionnelles’’ sur la base de la production laitière, de transférer une cinquantaine de vaches au niveau Crz. Ces vaches ont été inséminées avec de la semence récoltée au niveau des taureaux du centre et retournées dans leur troupeau d’origine. Les produits issus de ces vaches devraient être transférés au Centre de recherche pour un test de croissance. Les résultats et enseignements obtenus de ce test indiquent que le dépistage des vaches au niveau de troupeaux villageois et sur une large échelle était possible ; mais le recrutement de vaches ‘’exceptionnelles’’ et le transfert au noyau du Crz était plus problématique. Les éleveurs n’étant pas disposés à mettre à la disposition du centre leurs meilleures femelles. Les dépistages de vaches ont continué jusqu’en 1996 avec transfert de vaches pour être saillies au niveau du centre et retour dans les troupeaux villageois. Le nombre de produits issus de ces vaches n’est pas connu et il n’y a jamais eu de transfert des produits mâles pour testage.
Ainsi, le système de sélection à noyau ouvert n’a en fait jamais été opérationnalisé puisqu’il n’y a jamais eu de transfert d’animaux ayant contribué à la reproduction du noyau de sélection.
Au début, il y a eu le Progebe
Le Projet de gestion durable du bétail ruminant endémique en Afrique de l’Ouest (Progebe) est né de la volonté des pays de la sous-région (Gambie, Guinée, Mali et Sénégal) de conserver le bétail trypanotolérant qui vit dans les zones subhumides et humides de ces pays. Ce bétail composé de bovins Ndama, de moutons Djallonké et de chèvres naines, est adapté à cet écosystème particulier où sévit la mouche Tsé tsé vecteur de la trypanosomose animale qui empêche les races de ruminants sahéliens de se développer dans ces zones. La stratégie de conservation du bétail trypanotolérant repose sur deux piliers : la préservation de l’habitat naturel de ce bétail et l’amélioration de sa production et de sa productivité accompagnée d’un meilleur accès au marché.
La préservation de l’habitat naturel du bétail trypanotolérant est réalisée grâce à des efforts de lutte contre les feux de brousse qui constituent un fléau majeur de dégradation des ressources naturelles et de perte de biodiversité, les déboisements abusifs pour la recherche de terres de cultures et l’exploitation du bois de chauffe ou d’œuvre. La mise en œuvre de ces actions de contre les péjorations de l’environnement implique un engagement et une implication active des communautés pour asseoir un modèle de gestion durable des ressources naturelles. Ainsi, des plans d’occupation et d’affectation des sols (Poas) ont été élaborés et mis en place au niveau des communautés rurales où intervenait le projet.
La préservation des écosystèmes par une meilleure gestion des ressources naturelles devrait aussi assurer au bétail une disponibilité alimentaire moins aléatoire surtout durant la saison sèche. L’élevage du bétail trypanotolérant a été longtemps dominé par un mode de production extensive où l’exploitation des parcours naturels constitue la base de l’alimentation. Ces systèmes de production animale plus ou moins intégrés à l’agriculture, ont été essentiellement fondés sur l’exploitation de l’adaptation des animaux à ces écosystèmes. En plus de la trypanotolérance, le bétail présente également à des degrés divers des résistances contre les endoparasites (moutons Djallonké), la dermatophilose (bovins Ndama) et dispose de capacités à valoriser des fourrages grossiers et pauvres. La taille réduite de son format constitue également un atout en cas de rareté des ressources alimentaires.
L’amélioration de la production et de la productivité de l’espèce est réalisée à travers un meilleur accès aux services de santé animale, aux pâturages et à l’eau et à des géniteurs améliorés. La qualité génétique du bétail et l’amélioration de ses conditions d’élevage constituent les fondements d’une meilleure attractivité et valorisation du bétail pour assurer sa conservation. Ainsi, le Progebe en partenariat avec l’Institut sénégalais de recherche agricole (Isra) à travers le Centre de recherches zootechniques de Kolda (Crz-K) a entrepris des actions visant la revitalisation du programme de sélection du taurin Ndama.
Ce programme de relance initié en fin 2009 avec le repeuplement du noyau de sélection du Crz a nécessité la participation des éleveurs de la zone d’emprise du Crz (villages situés sur une rayon de 10 à 15 km autour du centre) qui ont apporté leur concours en acceptant de mettre à la disposition du Crz des vaches.
L’AMÉLIORATION GÉNÉTIQUE - UN SUCCES ACQUIS GRACE A LA RECHERCHE
On l’oublie souvent, mais on fait encore de la recherche en Afrique et au Sénégal. Les activités développées pour reconstituer le noyau de sélection et sa gestion ont permis :
• à travers des visites d’échanges au niveau du Crz-K, d’informer et de sensibiliser les éleveurs de la zone d’emprise et ceux des sites d’intervention du Progebe, sur le programme de sélection ;
• de redémarrer un contrôle de performances et d’identifier sur les animaux mâles qui étaient dans le centre avant le programme de relance, des géniteurs à diffuser. Quatorze jeunes géniteurs ont été ainsi disséminés dans les troupeaux de la zone d’emprise et dans les sites du projet;
• un lot de 24 jeunes taurillons nés depuis la relance est actuellement en phase de testage sur la croissance pour produire de futurs géniteurs. Le principal défi est la consolidation et la pérennisation des premiers résultats et acquis du programme de sélection.
En effet, le Progebe qui a accompagné et appuyé l’Isra et les éleveurs dans cette phase de relance, devrait finir en octobre 2014. L’amélioration génétique étant une opération qui doit se faire dans la durée, il s’agira alors que l’Isra, le service de l’élevage et les éleveurs avec éventuellement d’autres partenaires prennent le relai.
L’implication des éleveurs dans la gestion du programme de sélection devra s’affirmer davantage pour une meilleure appropriation et pilotage du programme. Le renforcement des capacités organisationnelles de la Coopérative des sélectionneurs de Ndama devra être poursuivi afin qu’elle puisse assumer pleinement la prise en charge à terme de la gestion du noyau de sélection avec l’appui technique de l’Isra et des services de l’élevage.
LIGNES DE FORCES - CELEBRONS LE GENIE SENEGALAIS DE L’ALIMENTATION
La Sillicon Valley, une invention humaine que les extraterrestres n’ont pas laissée à l’Amérique pour les beaux yeux de ses hommes et de ses femmes. Pour la génération d’avant, actuelle et d’après, il aura fallu inventer cet espace. Aujourd’hui, tout le monde en parle et l’imite. Que devons-nous faire pour sortir notre agriculture et l’élevage de la situation d’abandon sinon de résignation dans laquelle on les a laissés. Depuis quelques années, les mots à la mode : l’émergence et le développement.
Or, en fouillant dans les textes, dans les archives nationales de l’agriculture et de l’élevage et en allant regarder dans les vieilles bibliothèques des institutions de recherche, on se sera encore étonné de ne trouver que de la vieille paperasse qui ne demande qu’à être réactualisée. Alors qu’on aurait pu le faire depuis longtemps en remettant au goût du jour, grâce à la magie de l’informatique, certaines de nos trouvailles scientifiques, techniques et technologiques tout comme tous les projets porteurs des années 50-60-70 jusqu’au début de la décennie 2000. La Sillicon Valley, mon exemple du jour, n’est pas une invention tombée ex. Nihilo, du ciel. Ces hommes et femmes qui l’ont conçue et aménagé dans la forêt californienne, en ont fait l’espace le plus adapté aux innovations en tout genre, d’un monde devenu fou et avide de progrès.
Alors, ne pourrait-on pas, pendant qu’on s’époumone derrière des milliards volés par les uns et cachés par les autres, mettre tout cet argent au service d’un certain désir d’avenir pour le Sénégal ? Question de fond ! Question de vie ! Des milliards qui fuient, un président qui dit en disposer au moment où l’Isra qui vient de finir ses journées scientifiques pour l’année 2014, a un mal fou à répondre à nos besoins d’alimentation. Le débat de fond du mandat de Macky Sall est aussi autour de ces questions.
Dire qu’il existe un génie sénégalais ne servirait à rien. On le sait. Ce génie, il existe depuis toujours, mais, c’est notre peur à affronter l’avenir, ce fatalisme des faux devins qui voient ou non, la pluie, qui pose problème. Produire du riz en quantité est devenu une expression politique. Mais, pourquoi ne parle-t-on pas de produire du bétail en qualité et en quantité ? Les foires se multiplient et celles de Dakar, même ramenée à un an d’intervalle, n’est qu’un espace de vente de produits qu’on connaît. On doit réinventer ce grand marché avec plus d’ambition et de créations.
Le génie sénégalais a besoin d’autre chose à créer et à offrir. C'est-à-dire, la promotion des initiatives destinées à booster la qualité de ce que nous produisons et exposons tous les jours dans les marchés pour notre nourriture. En la matière, le Président de Slow Food international, Carlo Petrini qui a promis une prochaine visite au Sénégal, a donné le ton sur l’incapacité du monde à recycler et explorer toutes les productions que la terre lui offre. Selon lui, il existerait 7000 espèces végétales dans le monde ; or, à l’en croire, l’humanité ne consommerait que quelque 700 unités de ce vaste ensemble. Voilà un défi de taille que la recherche de la promotion du savoir indigène et du savoir faire des chercheurs, devrait aider à exhumer des tiroirs cachés de la science.
Le travail devrait commencer très tôt si on veut aider la prochaine génération à garder le fil de la pensée de l’émergence et du développement du pays que les actuels décideurs cherchent à promouvoir. Cela passe par ce petit chemin qu’il faudra quoiqu’il arrive, emprunter un jour. Et très vite…
LES PAGES INITIATIVES
Cette rubrique « Initiatives » a été conçue pour aller à la rencontre de ceux qui osent. Elle devrait encourager également une nouvelle manière de voir la vie des gens qui travaillent loin des turpitudes politiques qui ne résument pas, à elles seules, ce qui passe dans le pays.
La rubrique voudrait être perçue comme un cadre d’innovations qui va faire la synthèse de ce qui se fait réellement en matière d’efforts de développement au Sénégal. De la recherche dans tous les domaines aux petites inventions, elle abordera toutes les questions liées au design, à la couture, la mécanique, la petite agriculture, l’élevage avec l’embouche ovine, bovine et caprine, la reconversion des séniors, la formation, l’encadrement des jeunes, les Petites et moyennes industries, etc.) La question est pour nous, d’accompagner le progrès où qu’il se trouve.
Loin des pages classiques, la rubrique « Initiatives » sera aussi un espace de débat sur les résultats concrets et visibles obtenus en matière de recherche. Elle sera composée de petits reportages partout où l’on trouvera des pratiques innovantes avec de temps à autre, l’éclairage d’un spécialiste.
La bataille fait rage entre des imams et oulémas sénégalais. La ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal reproche à certains de l’Association des imams et oulémas du Sénégal d’être à la solde de l’Etat Hébreu et de militer contre les intérêts de la communauté musulmane symbolisée par le massacre de Gaza.
Ce n’est pas une sainte entente. La ligue des Imams et prédicateurs du Sénégal est stupéfaite par la visite de certains imams et oulémas du Sénégal en Israël «pour le soutenir dans leur combat contre la Palestine». Elle déplore cette situation et la dénonce avec fermeté.
L’imam Youssoupha Sarr, secrétaire administratif de la ligue, est noir de colère : «Les imams amis d’Israël ne sont pas légion au Sénégal car, il s’agit de quelques individus fragiles et manipulables qui n’ont aucune conscience de l’enjeu de leurs actes contre la grande majorité des imams du Sénégal qui campent dans leur position d’alliés du peuple palestinien et de défenseur de leur juste cause.»
Les imams, regroupés dans cette organisation, estiment qu’ils sont en Israël, sur invitation du gouvernement de Tel Aviv, «pour trahir tous les imams du Sénégal».
Choquée par cette attitude, la Ligue des imams condamne «ainsi avec la dernière énergie la démarche de ces imams sénégalais». Elle la considère comme «une trahison pure et simple de l’ensemble de la Ummah islamique, particulièrement, de la communauté musulmane sénégalaise ainsi que tous les militants des droits humains, de la paix dans le monde».
Le secrétaire administratif de la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal soutient que «cet acte posé par des religieux sénégalais démontre à suffisance leur rupture avec leur Peuple et l’Etat du Sénégal dont les positions constantes pour la défense inaliénable du Peuple palestinien sont connues et appréciées par tous les hommes épris de paix et de justice dans le monde».
Inconsolable, il appelle le gouvernement du Sénégal «à la vigilance face aux agissements de la représentation diplomatique d’Israël au Sénégal et de certains Sénégalais à la solde d’Israël, mus par des considérations bassement matérielles qui risquent de ternir l’image reluisante de la diplomatie sénégalaise sur ce dossier et jeter ainsi, définitivement, le discrédit sur notre cher pays».
D’après ces imams, le Peuple sénégalais, «toutes religions confondues», s’est mis du coté de ce Peuple martyr (Peuple palestinien). «C’est pour cette raison que la communauté internationale lui a toujours confié la noble mission de défense de la cause palestinien ne au sein des instances internationales», dit M. Sarr.
Après l’incompréhension, il s’interroge sur les «motivations de l’ambassade israélienne» qui arrive «toujours à débusquer des imams acquis à sa cause». Selon les imams, «c’est pour discréditer notre pays, semer la confusion dans les esprits, et se dédouaner de sa haine viscérale de l’islam».
Par conséquent, la Ligue des imams et prédicateurs du Sénégal «exige des auteurs de cette haute trahison des excuses publiques immédiates au Peuple sénégalais et particulièrement à la communauté musulmane sénégalaise pour avoir permis à l’Etat sioniste d’Israël de continuer à développer une propagande médiatique, mensongère dans la presse internationale, notamment sur plusieurs sites internet».
Une étude de collecte de données par téléphonie mobile pour une fréquence mensuelle sur les conditions de vie des populations a été lancée hier vendredi 5 décembre 2014, à Dakar, par l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD).
Les politiques publiques fiables et viables ne peuvent se faire sans la disponibilité de données statistiques approuvées. Pour ce faire, l’Agence nationale de la statistique et de la démographie (Ansd) a lancé, hier vendredi 5 décembre 2014, à Dakar, en partenariat avec la Banque mondiale, un nouveau projet dénommé «A l’écoute du Sénégal». Ledit projet consiste à collecter des données socio-économiques à partir du téléphone mobile.
L’échantillon de l’enquête sera de 1.500 ménages à raison de 600 ménages dans la zone urbaine de Dakar, 450 dans les autres centres urbains et 450 dans la zone rurale. «La durée de l’enquête est de 24 mois», mentionne le document de presse.
L’étude permettra de dérouler une enquête de base selon la méthode classique, puis à mettre en place un centre d’appel qui sera utilisé pour la collecte de données par téléphone mobile selon une fréquence mensuelle sur des thématiques socio-économiques changeantes comme l’alimentation et la sécurité alimentaire, la cohésion sociale, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, l’éducation, l’électricité, l’emploi, la gouvernance, l’inclusion financière et enfin la migration.
Pour l’économiste de la banque mondiale, Andrew Dabalen, «le Sénégal est le cinquième pays à expérimenter cette méthode innovante d’enquête après le Malawi, Madagascar, la Tanzanie et le Togo». «C’est une innovation majeure dans le dispositif statistique nationale», a soutenu Ababacar Sadikh Bèye, directeur général de l’Ansd, tout en avançant que «l’opération consiste à dérouler une enquête de base selon la méthode classique, puis à mettre en place un centre d’appel qui sera utilisé pour la collecte de données par téléphone mobile.»
Mohamed Sy, consultant du projet, a indiqué que la mise en œuvre de cette enquête est axée sur une nouvelle approche développée par la Banque Mondiale en Afrique. Toutefois, il précise que «des téléphones et frais de communication seront donnés gratuitement aux ménages pour les besoins de l’enquête et des jours et heures seront fixés de commun vouloir avec 1500 personnes devant répondre à l’enquête des ménages.»
Les journalistes ont posé moult questions sur la fiabilité et le secret des données auprès des ménages. Dans sa réponse, le Dg et son staff ont donné des assurances par rapport à cette enquête, en indiquant que «les dispositions statistiques seront prises comme le contrôle de la cohérence des données fournies par les enquêtés et sécurisées comme il est de son devoir».
« IL PEUT AGIR A TOUT MOMENT »
IBRAHIMA SENE DU PIT SUR LA POSTURE DE WADE À L’EXPIRATION DE SON ULTIMATUM
L’inertie de Me Wade à l’expiration de son ultimatum continue de susciter moult réactions dans le monde politique.
Selon Ibrahima Sène du Parti de l’indépendance et du travail(Pit), le pouvoir doit éviter de se laisser aller à l’indifférence générale devant les actes posés par Me Wade.
“Wade a donné un ultimatum qui est arrivé à expiration. Il peut agir à n’importe quel moment. Ce sont les gens qui pensent qu’au terme de 72 heures, il agira. Au contraire, Wade est dans une logique de surprendre” avertit-il.
En vrai connaisseur de Wade, Ibrahima Sène a tenu à souligner que « l’expiration du délai est un avertissement. Il se dit désormais qu’il peut agir au plus tard décembre 2015. Il ne faut pas qu’on joue avec ça. Si on baisse la garde en disant qu’il ne fera rien, tant pis ».
Le chargé des questions économiques au Pit ne s’est pas montré par ailleurs surpris par l’attitude de Wade qu’il assimile à un jeu. A preuve, dira-t-il, « au lieu de répondre à l’affaire Pétro-tim où une action judiciaire est annoncée par Aliou Sall, Wade répond sur l’affaire Arcelor Mittal ».
MIMI TOURÉ DÉSIGNÉE CHEF DE LA MISSION D’OBSERVATION
Aminata Touré, ancienne Premier ministre, a été désignée chef de la mission d’observation des élections législatives à l’Île Maurice prévues le 10 décembre.
Mimi Touré reprend du service. Loin des arcanes du pouvoir. Mais toujours au plus haut niveau, en tant que chef de la Mission d’observation des élections législatives à l’Île Maurice. Désignée par l’Union africaine, Mimi Touré revient sur scène.
Pour l’heure, un communiqué laco- nique de sa cellule de communication renseigne sobrement : «Elle sera à la tête d’une délégation d’une vingtaine de personnalités de haut rang pour superviser le bon déroulement des opérations électorales.»
Quelques mois après son remplacement à la tête du gouvernement, Mimi Touré s’est adroitement ramenée sur la scène politique. Son activité politique a, ces derniers temps, connu un regain de dynamisme. Sa cellule de communication assure : «Son domicile ne désemplit pas.» Mimi Touré accueille militants, amis, sympathisants.
Pour Macoumba Mbodji : «Entre la politique dans laquelle elle reste engagée et ses activités internationales, l’ancienne Premier ministre ne semble pas chômer.» Mimi Touré, revenue dans les bonnes grâces de Macky Sall vient, en venant d’être désignée chef de la mission d’observation des élections mauriciennes, réaffirmer son leadership.
A la mi-octobre, Mimi a été distinguée à Genève du Prix de la Fondation 2014 par le Conseil du forum de Crans Montana au même titre que Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations Unies, Gjorge Ivanov, Président de la Macédoine, Bakir Izetbegovic, Président du collège présidentiel de Bosnie-Herzégovine.
Ce Prix a été également décerné à titre posthume à Hervé Gourdel, guide de montagne, assassiné récemment en Algérie. Décerné depuis 1989, le Prix de la Fondation «unit les grands acteurs modernes de la paix, de la liberté et de la démocratie. Il présente une caractéristique essentielle : on y est nommé de son vivant bien que certains martyrs, inséparables de notre grande histoire du monde, y aient été admis à titre posthume.»
De façon plus synthétique, il regroupe des hommes et des femmes aux mérites éminents, issus de tous les domaines de la responsabilité sociétale qui ont en commun d’avoir lutté pour le respect des valeurs fondamentales de la démocratie et le désir ardent de créer un monde meilleur. Mimi Touré, en plus d’avoir à son actif, une carrière à l’international nourrie, a mené une vie politique active au Sénégal.
Elle incarne l’idée d’un courage politique, porte-étendard d’une transparence dans la gestion de la chose politique. Le Prix de la Fondation qui revêt une forte valeur symbolique, «est décerné, non seulement comme la reconnaissance d’une œuvre accomplie, mais aussi, quelques fois, comme un encouragement solennel, un viatique, à l’occasion d’un combat entrepris pour les mêmes idéaux.»
Au rayon des récipiendaires de cette distinction, on peut citer aussi Michael Gorbatchev, l’Abbé Pierre, Benazir Bhutto, Aung Sun Suu Kyi, Michelle Bachelet, le révérend Jessy Jackson, le juge Balthazar Garson.
Mimi Touré, nouvelle Version
Pour l’Union africaine, sa réputation de femme à poigne peut positivement influer sur la tenue d’élections libres, transparentes et démocratiques. L’Île Maurice est déjà dans le feu du scrutin législatif. Elles sont prévues le mercredi 10 décembre. Pour ces élections législatives anticipées, l’impression des bulletins de vote a déjà été effectuée depuis hier.
Plusieurs médias locaux renseignent que dès lundi, les bulletins de vote seront envoyés sous escorte policière vers les centres de vote des 21 circonscriptions de l’île Maurice et l’île Rodrigues. C’est à ce moment que les urnes seront, dans un premier temps, dispatchées dans les différents postes de police de chaque circonscription électorale.
Le commissaire électoral Irfan Rahman confiait : «Du moment que les bulletins sont vérifiés, ils sont scellés dans des boîtes noires jusqu’à ce que le convoi quitte la Commission électorale lundi matin à 8 heures. Les boîtes sont sous surveillance policière 24 heures sur 24.»
A l’île Maurice, les attentes cristallisées autour de ces élections législatives sont fortes. Elles permettront de départager notamment les deux principaux partis à l’île Maurice, l’Alliance de l’unité et de la modernité (Ptr-Mmm) et l’Alliance Le Peuple (Msm-Pmsd-Ml).
L’Alliance de l’unité et de la modernité est composée du Parti travailliste (Ptr) et du Mmm (Mouvement militant mauricien).
L’Alliance Le Peuple regroupe le Mouvement socialiste militant (Msm), le Pmsd (Parti mauricien social démocrate) et le Mouvement libérateur (Ml). Au total, 908.190 électeurs sont inscrits dans les 20 circonscriptions de l’île Maurice et 28.785 dans la circonscription englobant tout le territoire de l’île Rodrigues.
LA DROGUE ENFUME LES HLM
83% DES JEUNES DU QUARTIER ÂGÉS DE 15 À 19 ANS CONSOMMENT DE LA MARIJUANA OU DE LA COCAÏNE
L’info fait tressaillir de peur : les Hlm hébergent le plus grand nombre de drogués dans la capitale. Les statistiques, fournies par la Coalition communautaire antidrogue des Hlm (Cocan), appuyée par les autorités sénégalaises et une Ong américaine spécialisée dans ce domaine, montrent que le mal est très profond : 83 % des jeunes âgés entre 15 et 19 ans touchent à la marijuana ou à la cocaïne. Sidérées par la situation, les populations s’engagent à inverser la tendance. Surtout que le quartier a été mis sur la liste rouge du ministère de l’Intérieur.
Cela relève presque de l’improbable : Les Hlm ont le taux le plus élevé de drogués dans la capitale. Depuis quelques temps, cette commune est mise sur la liste rouge par le ministère de l’Intérieur qui fait le classement des zones les plus exposées à la consommation des stupéfiants.
Les statistiques font froid dans le dos : 83 % des jeunes de cette localité, situés dans la tranche d’âge comprise entre 15 et 19 ans, s’a- donnent à la drogue. Si les 10% des jeunes fument la marijuana, les 5% se livrent à la cocaïne. Et les autres touchent à d’autres stupéfiants.
Cette situation est surtout favorisée par la proximité avec les trafiquants qui ont élu domicile dans ce quartier situé dans le ventre mou de la capitale.
L’information est contenue dans un rapport qui a fait l’objet d’une restitution mercredi et jeudi à l’église des Hlm, organisée par la Coalition communautaire antidrogue des Hlm (Cocan) dont le président est Abdoulaye Guèye en partenariat avec l’Ong américaine, la Communauté antidrogue des coalitions américaines (Cocad) avec à sa tête Benoît Dagadu.
«Hlm est sur la liste rouge au niveau du ministère de l’Intérieur. La plaie est profonde. A chaque coin de rue, on retrouve des trafiquants», témoigne Amadou Jean Guèye, chef de quartier des Hlm 2 et 3.
Sur liste rouge
Mais, les trafiquants sont traqués de jour et de nuit : Selon la police des Hlm, citée par le rapport, «10 consommateurs de cannabis et 4 trafiquants ont été arrêtés au cours des 30 derniers jours et 30 consommateurs et 6 trafiquants dans les 12 derniers jours». Ce n’est pas seulement les garçons qui usent de la drogue.
La consommation se féminise avec les filles qui s’en enivrent à cœur joie au niveau de la commune des Hlm. «Des filles fumant du chanvre indien ont été arrêtées la fois passée», raconte Abdoulaye Guèye, le président du Cocad Hlm.
Elle est favorisée toujours, selon l’enquête par le chômage, la promiscuité et la mauvaise fréquentation des jeunes, si l’on s’en tient aux informations issues de l’enquête réalisée par les relais formés par le Cocan en partenariat avec l’Ong américaine.
Abdoulaye Guèye juge que l’heure est venue pour réagir face à ce fléau. «Nous ne devons pas croiser les bras, si la consommation de la drogue a pris des proportions chez les jeunes aux Hlm, c’est que les gens ont fait de la drogue un sujet tabou. Catastrophique ! Il ne faut pas se voiler la face. Si tu veux régler un problème, il faut le régler à la racine. J’ai été sidéré. J’ai eu honte. J’ai eu des frissons», constate, avec force, le président de Cocad Hlm.
«Nous voulons amener les personnes responsables à parler de la drogue. Parce que si on n’en parle pas, nous n’allons pas trouver des solutions. Tous ceux qui sont dans les foyers sont confrontés à ce fléau. Nous le vivons au plus profond de nous-mêmes», ajoute Abdoulaye Guèye.
«Aujourd’hui, les gens se droguent sans gêne. C’est là où ça devient dangereux. A ce moment, nous sommes plus nombreux que ceux qui fument. Mais imaginons s’ils deviennent plus nombreux que nous. Ce serait dans ce cas catastrophique. Il faut prendre le taureau par les cornes», renchérit-il.
Fatoumata Diouf Guèye, 2e adjoint au maire des Hlm, souligne que la drogue est un fléau qui est loin de se ralentir au niveau des Hlm. La mairie de la localité compte appuyer le Cocad Hlm dans la lutte contre la drogue en apportant son soutien sur tous les plans, si on se fie aux assurances de la 2e adjointe au maire.
Un plan d’action sera déroulé par l’association pour réduire le taux de l’usage de la drogue chez les jeunes. C’est ce que compte faire en 2015 la Cocan Hlm.
S’activant depuis 1992 dans la lutte contre la drogue, l’Ong américaine, la communauté antidrogue des coalitions américaines (Cocad) et la coalition communautaire antidrogue des Hlm (Cocan) ont du pain sur la planche.