En visite à Touba, hier, en prélude au «Magal» de Touba, Aïda Mbodji n’a pas fait dans le dilatoire en ce qui concerne la succession de Me Abdoulaye Wade à la tête du Parti démocratique sénégalais.
«Seul le critère de représentativité est valable pour moi, pour succéder à Wade. Il ne faut pas qu’on se fasse des illusions. Nous sommes dans un parti démocratique, et nous devons au moins mériter ce nom. Il faut que la personne la plus représentative remplace Wade. Et dans ce cas, tout le monde va la soutenir pour l’intérêt supérieur de notre parti», assène-t-elle.
Cette position de la présidente du Conseil départemental de Bambey intervient au moment où des responsables de son parti pensent que Karim Wade est la personne la mieux indiquée pour succéder à son père. Sur un autre registre, la députée libérale estime que «l’Assemblée nationale est toujours à la solde du pouvoir, et aucune rupture n’a été enregistrée». Aïda Mbodji demande à Macky Sall de siffler la fin de la recréation : «Ce pays nous appartient tous. J’ai bien apprécié l’accueil qu’il a eu, et qui a mis fin à une incompréhension avec une communauté à laquelle j’appartiens. Vous avez vu le monde fou qui a accueilli Wade ? Il est temps, donc, que le chef de l’Etat engage des discussions sérieuses avec l’opposition, incarnée par le Pds, pour discuter de ce pays qui nous appartient tous».
L’ex-mairesse de Bambey - qui a été reçu par le porte-parole du Khalife - a été félicitée par la communauté mouride pour avoir défendu, contre vents et marées, la position de Touba sur la parité. «Le Khalife vous remercie pour avoir défendu partout la spécificité de Touba sur certaines questions. Serigne Sidi Mactar est au courant et toute la communauté vous remercie. Chaque fois que l’intérêt de Touba est menacé, vous renoncez immédiatement à vos convictions politiques et personnelles», a dit Serigne Bass à l'endroit de Aïda Mbodji.
Très émue, la présidente du Conseil départemental de Bambey - qui était accompagnée d’une forte délégation - indique : «Je me suis simplement fondée sur une spécificité et une réalité que tous les partis politiques partagent avec moi. Je n’ai rien inventé, et je suis réaliste. Tous les partis s’accordent sur une chose : la compétition politique ne donne à personne la possibilité de briguer un poste de conseiller dans la commune de Touba. A quoi bon épiloguer sur une question de parité que les femmes, elles-mêmes, n’ont pas souhaitée dans cette ville, par respect à Touba ? Parler de parité à Touba est une aberration ».
ÇA CHAUFFE CHEZ MACKY SALL
REMOUS À BENNO À CAUSE DES AFFAIRES MITTAL ET PETRO-TIM
Ça sent le soufre dans les rangs de la mouvance présidentielle, où la sortie de la coalition «Benno Siggil Senegaal» sur les affaires Arcelor Mittal et Petro Tim a fini d’installer le malaise.
La sortie, vendredi dernier, de la coalition «Benno Siggil Senegaal» (Bss), invitant le gouvernement à donner toutes les informations dont l’Etat dispose, «pour informer objectivement l’opinion sur les tenants et aboutissants» des affaires Arcelor Mittal et Petro Tim, a fait l’effet d’une bombe dans le pôle présidentiel.
Des propos qui, d’après des sources concordantes, ont fâché et suscité moult questionnements du côté du Palais, où l’on ne comprend pas l’attitude de cette coalition alliée, de surcroît, dirigée par la deuxième personnalité de l’Etat, Moustapha Niasse, président de l’Assemblée nationale. D’autant plus que le Président Macky Sall ne rate aucune occasion pour magnifier la loyauté et la fidélité du leader des progressistes et de ses alliés de «Bss».
Surpris et quelque peu déboussolés par ce qu’ils considèrent comme «un manque de loyauté manifeste», les «tireurs d’élite» de la galaxie présidentielle sont déterminés à laver «l’affront». Et c’est Mahmoud Saleh, ministre directeur de Cabinet politique, qui a ouvert le bal, avant-hier, à Ziguinchor, en lançant la première salve. Il a dénoncé la «cécité» et la «surdité subite» des membres de «Bss», à qui il n’a pas manqué de faire la leçon : « L’amitié exclut le doute».
Ousseynou Faye du M2r : «La première qualité d’un allié, c’est la loyauté»
Hier, c’est l’architecte Ousseynou Faye, membre de la coalition «Benno bokk yakaar» (Bby), qui a emboîté le pas au conseiller politique en chef du président de la République. «C’est à la fois incompréhensible et inadmissible que des gens qui se disent alliés du chef de l’Etat puissent se
comporter de la sorte. C’est une sortie très malheureuse. Parce que toutes les explications nécessaires sur ces deux affaires ont été données par le gouvernement. La première qualité d’un allié, c’est la loyauté. J’invite ceux qui se réclament alliés du Président Macky Sall à savoir raison garder et à faire preuve de solidarité», assène le leader du Mouvement pour la renaissance républicaine (M2r).
Un cadre de concertation pour sauver les meubles
M. Faye - avec qui nous nous sommes entretenus, hier - de renchérir à l’endroit des alliés du chef de l’Etat : «La réussite de Macky Sall sera notre réussite à tous. S’il échoue, c’est nous tous qui auront échoué. Aidons-le à parachever le chantier qu’il a commencé, au bénéfice exclusif du peuple sénégalais».
Pour boucler la boucle, ce membre fondateur du «Benno» originel plaide pour la tenue imminente d’une rencontre entre les membres de «Benno bokk yakaar» «pour remettre le pendules à l’heure».
D'autant plus qu'un autre allié, en l'occurrence Mamadou Lamine Diallo de «Tekki», a été très critique, hier, avec le régime, à Touba.
Ce nouveau remue-ménage dans les rangs de la coalition - qui a porté victorieusement la candidature de Macky Sall, lors du second tour de l’élection présidentielle de 2012 - pose à nouveau la problématique d’un manque de cadre de concertation entre le chef de l’Etat et ses alliés.
Le Président Sall a annoncé la mise en place effective d’un cadre de concertation, mais, force est de constater, que cela n’a jamais dépassé le stade de voeu. Ce, malgré les piqûres de rappel de certains responsables de partis alliés, dont Barthélemy Dias du Parti socialiste (Ps). Aujourd’hui, l’instauration de ce cadre demeure, aux yeux de nombre de leaders de «Bby», une urgence.
LES DEPUTES DEMANDENT L ÉLARGISSEMENT DES PROJETS DE LOGEMENT AUX RÉGIONS
Dakar, 8 déc (APS) - Des députés ont demandé, lundi, au ministre du Renouveau urbain, de l’Habitat et du Cadre vie, Diène Farba Sarr d'élargir les projets de logements aux régions de l’intérieur du pays et de ne pas tout concentrer à Dakar, Saint-Louis et Thiès au détriment des régions comme Matam, Diourbel et Ziguinchor.
‘’La construction de 700 logements. C’est la répartition qui pose problème et nous ne pouvons pas comprendre qu’en tant que député du Sénégal que tout ce qui se fait est circonscrit dans une zone du pays’’, a déploré le député Alpha Baldé.
‘’Comment peut-on comprendre 200 logements à Thiès, Saint-Louis, 100 à Kaolack, 100 à Fatick, 100 à Joal et zéro à Louga, Diourbel, Matam, Ziguinchor, Tambacounda, Kolda, Sédhiou ?’’, s’est interrogé M. Baldé.
Pour lui, ‘’ce sont toujours les mêmes régions qui sont lésées’’. ‘’On ne peut pas comprendre ça. 700 logements divisés par 14 cela fait 50 logements par région puis vous améliorez. Au moins les Sénégalais vont sentir qu’ils sont en train de bénéficier des efforts que le chef de l’Etat est en train de faire’’, a-t-il martelé.
Abondant dans le même sens, le député Abdou Mbow a invité le ministre Diène Farba Sarr à ‘’étendre ses actions dans les autres régions du pays pour offrir un meilleur cadre de vie aux populations’’.
‘’Ce que vous faites à Dakar, c’est très bien mais Monsieur le ministre, nous attendons de vous que vous l’élargissiez à l’intérieur du pays parce que nous ne sommes pas des Dakarois et nous avons besoin aussi d’un cadre de vie meilleur que ce que l’on a’’, a-t-il fait valoir.
Sur ce point, Diène Farba Sarr a rassuré les députés qui ont déploré la concentration des projets de logements à Dakar.
Selon lui, ‘’il s’agit des zones inondées qui ont été financées par la BID. On a ciblé des zones inondées pour qu’on puisse faire des logements mais ce n’est pas la politique de l’Etat, ce n’est pas le budget de l’Etat’’.
‘’Le Budget de l’Etat est équilibré et concerne tout le pays mais ce n’est pas concentré à Dakar. Il est prévu dans le contrat d’objectifs et de moyens entre l’Etat et la SNHLM, la construction de logements et l’aménagement de parcelles viabilisées dans chaque département du pays en tenant compte naturellement des réalités socio-économique mais aussi du potentiel commercial’’, a-t-il dit;
‘’Je me vois mal régler les problèmes de Kaolack, Thiès ou Dakar en laissant les autres régions. C’est inacceptable’’, a soutenu M. Sarr.
‘’Pour ce qui concerne les logements sociaux, ils sont réalisés par les promoteurs publics. L’Etat améliore l’environnement de la promotion. L’Etat est en train de réviser le Code de l’Urbanisme de la construction’’, a-t-il encore dit.
Il a ajouté: ''Nous sommes en train de proposer une loi d’orientation pour la promotion de l’habitat social, développer de nouveaux pôles, prendre des mesures fiscales dans le domaine de l’habitat social, mettre un fond de garantie, renforcer la formation professionnelle''
LES SUJETS ECONOMIQUES ET POLITIQUES DOMINENT L ACTUALITÉ
Dakar, 9 déc (APS) – L'économie et la politique font l’essentiel du menu présenté mardi par les quotidiens.
"L’Etat est avec le privé national", titre Le Soleil, qui s'est intéressé aux "Assises de l’entreprise", une réunion de deux jours ouverte lundi à Dakar, à l’initiative du Conseil national du patronat (CNP).
Présent à l’ouverture de ces assises économiques, le Premier ministre Mahammed Dionne a tenu, selon ce journal, à rassurer les entrepreneurs : "L’Etat est avec vous. Il n’est pas contre vous, parce que sans entreprise, il n’y a pas d’emplois ou de croissance."
M. Dionne a nié, devant les membres ce regroupement d'opérateurs économiques (le CNP), les accusations de "favoritisme" de l’Etat au profit des investisseurs étrangers. Il n'y a pas de "mainmise des étrangers" sur l'économie sénégalaise, à l’exception du secteur bancaire, rapporte Le Soleil, qui tient ces propos de Mahammed Dionne.
Le Quotidien évoque "un duel" entre le chef du gouvernement et le président du CNP, Baïdy Agne. "Les acteurs aéroportuaires réclament une souscription au capital de la société de gestion de l’aéroport international Blaise Diagne", affirme M. Agne. "Le secteur privé demande des parts. Le régime actuel a trouvé un aéroport déjà vendu", réplique le chef du gouvernement, cité par Le Quotidien.
Ce journal constate que "le Premier ministre a tenu à répondre pied à pied à toutes les interpellations du président du CNP".
Il été question, lors des assises économiques du CNP, de la participation du secteur privé national aux partenariats public-privé (PPP) prévus dans le cadre du Plan Sénégal émergent (PSE), de l’accès des opérateurs économiques à la commande publique en général, etc.
Concernant la politique, Enquête s’intéresse à la "nouvelle stratégie politique" de l’opposant Idrissa Seck. "Idy, la loi du silence", titre le journal. Par exemple, "le patron de Rewmi refuse de faire une déclaration politique après sa visite chez le khlaife des mourides", signale Enquête.
"Il était attendu au tournant depuis l’annonce de sa reconversion au mouridisme", commente le journal, qui constate que l'ancien Premier ministre "[n’a rien dit] sur ce sujet", après qu’il est allé "se prosterner devant le khalife [général des mourides], comme le ferait tout bon talibé (NDLR : disciple)".
L’As évoque le "refus de visas" de l’ambassade de France à six maires sénégalais, qui "étaient désireux de se rendre [dans ce pays] sur invitation de leurs homologues de l’Hexagone".
"L’authenticité de certains dossiers envoyés par les demandeurs [de visa] n’a pas été établie", écrit le journal, en citant le consul général de France à Dakar. "Il n’y a aucun ordre de mission émanant" du bureau de l’Association des maires du Sénégal, fait valoir Alain Jouret. Il s’agit de maires de communes situées dans le département de Vélingara (sud), selon L’As.
Le Populaire voit le "malaise au sein du pôle présidentiel". "Ça sent le soufre dans les rangs de la mouvance présidentielle, où la sortie de la coalition Benno Siggil Senegaal sur les affaires Arcelor Mittal et Petro Tim (NDLR : le gouvernement est accusé d'avoir géré ces affaires de manière opaque) a fini d’installer le malaise", explique ce journal.
Cette coalition membre de la majorité présidentielle a invité le gouvernement à "informer objectivement l’opinion sur les tenants et les aboutissants" des affaires Arcelor Mittal et Petro Tim, rapporte Le Populaire.
Cela "a suscité moult questionnements du côté du palais" de la République "où l’on ne comprend pas l’attitude de cette coalition dirigée par la deuxième personnalité de l’Etat, Moustapha Niasse", le président de l'Assemblée nationale, écrit le même journal, en citant des "sources concordantes".
Walfadjri s’intéresse à la succession d’Abdoulaye Wade à la direction du Parti démocratique sénégalais (PDS). "Aïda vote contre Karim", titre-t-il, illustrant le sujet par les photos de la députée PDS Aïda Mbodj et de l’ancien ministre Karim Wade, emprisonné depuis avril 2013 pour malversations financières présumées.
"Aïda Mbodj s’oppose au parachutage de Karim Wade, par son père", actuel secrétaire général du parti, commente le journal.
"On doit organiser une élection transparente pour permettre aux militants de choisir librement leur secrétaire général", affirme Mme Mbodj dans Walfadjri.
L’Observateur évoque "la grosse colère des inspecteurs généraux d’Etat (IGE)", qui "sont dans tous leurs états, en raison de la contestation de la nomination de Pape Ousmane Guèye au poste de directeur général des Douanes".
Les IGE "ont apporté la réplique" à ceux qui ont dénoncé la nomination de M. Guèye, "un des leurs", à ce poste, selon le même journal, qui affirme avoir pris connaissance d’une "note" dans laquelle les inspecteurs généraux d’Etat réagissent ainsi.
LES AVOCATS SE PRONONCENT
HYPOTHÈSE D’UNE LIBERTÉ PROVISOIRE POUR KARIM WADE
Karim Wade va-t-il bénéficier d’une liberté provisoire ? Quoi qu’il en soit, ses avocats attendent avec beaucoup d’impatience une telle décision.
Ce d’autant qu’ils ont déposé, il y a une dizaine de jours, une nouvelle demande de liberté provisoire pour leur client en prison depuis avril 2013. "Alors qu’il est en détention, il n’y a aucune preuve ou indice contre lui", déclare Me Seydou Diagne joint par EnQuête.
A son avis, "libérer provisoirement Karim Wade, c’est mettre fin à une détention arbitraire". Convaincu que le fils de l’ex-président Wade ne devait pas être placé sous mandat de dépôt, Me Diagne estime qu’il est temps de le libérer.
"La liberté ne peut être provisoire. C’est plutôt la détention qui doit l’être, or dans ce cas, on a l’impression que notre client est oublié en prison", plaide l’avocat selon qui rien ne justifie la détention de l’ex-ministre. "Nous ne savons pas pourquoi il est en prison, car l’enquête a pris fin ainsi que l’instruction. On l’a emprisonné pour ensuite aller chercher des preuves", fulmine Me Diagne.
Un de ses confrères qui a parlé sous le couvert de l’anonymat se pose la même question. Pour lui, accorder la liberté provisoire à leur client contribuera à apaiser l’espace politique, mais aussi à apporter la sérénité dans le procès. Au-delà de la sérénité, notre interlocuteur reste préoccupé par la durée du procès.
"Vu que le procès sera long, on n’a qu’à le mettre en liberté provisoire", avance-t-il. Quid des garanties de représentation, dans la mesure où Karim Wade clame haut et fort qu’il s’agit d’un procès politique et que la Cour de répression de l’enrichissement illicite (CREI) est incompétente pour le juger ?
L’avocat précise : "Nous n’avons jamais dit que la justice ne doit pas se prononcer, car tout ce qui nous intéresse, c’est la vérité". Et d’ajouter, en guise d’assurance : "Karim va comparaître, car il est la première personne à vouloir que la vérité éclate".
Du côté des avocats de l’Etat, l’on est plus préoccupé par l’issue du procès qui, à coup sûr, va déboucher sur la condamnation de Karim Wade. Du moins, c’est l’avis de Me Bassirou Ngom qui a déclaré que "tout ce qui les intéresse, c’est le dossier qui est un dossier solide et à l’issue duquel ils obtiendront gain de cause".
Très catégorique, l’avocat de soutenir qu’il n’y a rien qui augure une liberté provisoire. "Ce sont les politiques qui le disent, mais nous, nous sommes dans la réalité. C’est-à-dire que Karim est détenu et le procès est en cours".
ME SIDIKI KABA DÉCLINE SA FEUILLE DE ROUTE
ASSEMBLEE DES ETATS PARTIES DU STATUT DE ROME DE LA CPI
Hier, à New York, par acclamation, le Garde des Sceaux, ministre de la Justice, Me Sidiki Kaba, a été élu et ainsi confirmé comme président de l’Assemblée générale des Etats parties du Statut de Rome de la Cour pénale internationale (Cpi).
C’était en présence du ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, representant le chef de l’Etat, Macky Sall, du secrétaire d’Etat chargé de la Communication, Yakham Mbaye, des collaborateurs du ministre de la Justice et de ses proches.
La cérémonie avait, comme invitée, Mme Cathérine Samba-Panza, présidente de la République de Centrafrique.
Elu pour un mandat de 3 ans, le nouveau président de l’Assemblée des Etats parties de la Cpi, Me Kaba, s’est fixé, entre autres objectifs, de réconcilier la Cpi avec l’Afrique, en travaillant à l’Universalité de l’organisation et sa complémentarité, en s’appuyant sur les mécanismes de la coopération avec les gouvernements à travers le monde, sans pour autant que ne soit remise en cause l’indépendance de la Cour.
Auparavant, dans son discours, après que le flambeau lui a été remis par Mme Tiina Intelmann, ambassadeur de l’Estonie, le ministre Sidiki Kaba a vivement remercié le président Macky Sall qui, a-t-il souligné, « avait proposé, promu et soutenu (sa) candidature ».
Ainsi, dans la continuité de l’action du Sénégal, premier pays au monde a avoir signé le Statut de Rome, le président Macky Sall illustre son engagement à lutter contre l’impunité, au renforcement du Sénégal en tant qu’Etat de droit défendant les principes et valeurs de la Cpi.
Me Sidiki Kaba a rendu un hommage appuyé à la présidente sortante, Mme Intelmann et à son équipe qui, en « périodes troubles » ont relevé des « défis colossaux avec courage et habileté ».
Ensemble, a dit le nouveau président de l’Assemblée des Etats parties du statut de Rome de la Cpi, « ils portent le combat contre l’impunité » en ralliant, à leur combat, des gouvernements et des organisations de la Société civile et des droits de l’homme.
Le ministre de la Justice, dans ses habits de président de l’Assemblée de la Cpi, a promis de servir l’organisation avec « foi et détermination » et à faire triompher ses idéaux. Un accent particulier sera mis sur la coopération à plusieurs niveaux que Me Sidiki Kaba a décliné devant Mme le procureur,
Fatou Bensouda, le président, les juges et greffiers de la Cpi. Il a aussi abordé la question du budget et des locaux permanents de la Cour.
A noter que le ministre Sidiki Kaba ne disposera pas d’un salaire à titre de président de l’Assemblée des Etats parties du Statut de Rome. Cette fonction représentative, plutôt diplomatique, dont le mandat est de 3 ans, n’est pas rémunérée.
Les différents orateurs qui se sont succédé ont loué les qualités, l’expertise et l’expérience du nouveau président de l’Assemblée de la Cpi.
Dans la soirée, a commencé une étape importante à forts enjeux : l’élection des juges devant composer la Cour. Cette élection complexe se poursuivra jusqu’à aujourd’hui.
LE DESERT CULTUREL AU CŒUR DE LA CITE
FAUTE DE SALLES DE SPECTACLE, D’ŒUVRES D’ART, DE THEATRE A L’HEURE DU NUMERIQUE
Une conférence d’un soir sur la mémoire et l’identité des villes africaines, le professeur Magaye Kassé a trouvé le mot juste en faisant le constat qu’une seule soirée ne saurait suffire pour traiter du sujet. Devant un Vieux Savané, un des premiers conférenciers du jour, nostalgique du Dakar colonial organisé et planifié autour de son centre et de la zone du Grand Dakar et un Baba Diop, surpris et heurté par le fait que dans la ville, ne reste plus une seule salle de cinéma, la centaine de participants à cette conférence sur «Patrimoines et identités culturelles» avait l’embarras du choix pour aborder un des nombreux thèmes et sous-thèmes évoqués ou non par la conférence. Vaste sujet susceptible d’être l’objet d’une thèse d’universités.
Du patrimoine bâti et matériel au patrimoine immatériel, il semble que la société africaine et ses villes ont fait le pari de l’oubli à tout ce qui touche aux archives. Lors de cette XV ème conférence de la Francophonie à Dakar, il a été beaucoup questions de Thiaroye, de son camp et de ses tirailleurs. Question de mémoire, mais aussi d’identité. Car Thiaroye est aussi une partie de l’histoire coloniale de la France ; mais également du Sénégal quoi qu’on veuille l’effacer.
Alors, les interrogations ont été nombreuses sur cette volonté et cette capacité à vouloir biffer de la mémoire, les traits de caractère de l’histoire sénégalaise. La place Kermel et les nombreuses menaces qui pèsent sur sa conservation ont sans nul doute été un sujet de choix évoqué par les deux conférenciers : Baba Diop et Vieux Savané. Avec le regard de l’homme de cinéma pour le premier, mais également du professeur et éditorialiste pour l’autre, ils ont été complémentaires et sous le signe de la finesse des mots et de la caractérisation de l’espace dit ville.
Sabotage, simple mépris de l’histoire urbanistique et architecturale de la cité, la question est posée par le Professeur Magaye Kassé, homme de culture et féru de cinéma. «Qui a créé véritablement la ville chez nous. Nos cités sont-elles pas pour l’essentiel, d’essence coloniale», se demande le professeur qui s’inquiète de l’anarchie qui semble être le trait de caractère quand vous allez vers ce qu’on appelle la banlieue vers Pikine, Guédiawaye.
La mémoire perdue, ce n’est pas seulement la ville qui est en question, mais nos pratiques même se désole Mademba Ndiaye, Journaliste et observateur de la cité. Le jeune saint louisien de l’époque n’a pas oublié que l’identité de son terroir à lui, était aussi dans la belle cuisine que préparait sa mère. Le patatou teugue a été une grosse question posée à l’assistance qui ne savait visiblement pas de quoi il s’agissait. Le partage de ce plat traditionnel dans le vieux Saint-Louis était un moment de bonheur, raconte Mademba Ndiaye, dont le regret a-t-il avoué est d’avoir constaté que dans sa propre famille, l’on ne savait plus faire une telle nourriture. Souvenirs d’une belle enfance, la cuisine des terroirs est aussi dans cet effort de retrouver nos identités.
Autre question, la disparition du Crédit Foncier, un vieil édifice du centre de Dakar qu’on aurait gagné à restaurer. S’ajoute à cette mémoire vivante de la vie urbaine sénégalaise, l’état des gares, au moment où le président Macky Sall veut aussi laisser ses tours nouvelles à la postérité. A Dakar, Kaolack, Thiès, Diourbel, Kaffrine et Tambacounda, ces gares sont presque à l’abandon. Pas de restauration ni de nettoyage à la peinture. D’ailleurs, combien sont-elles les gardes en service aujourd’hui au Sénégal ?
A coté des lignes de chemin de fer, toutes les villes souffrent d’un manque criant de salles de cinéma, de conférence, de théâtre. Dans les régions, plus de salles. Et Dakar n’est pas mieux lotie. Car de Magic en passant par Vog, Plaza, jusqu’au dernier vestige détruit « Le Paris», tout a été rasé. Au mépris de la mémoire.
LE TROU DE MEMOIRE
GESTION URBAINE, PATRIMOINES ET IDENTITES CULTURELLES
Que serait Rome sans le Colysée et tous ces petits monuments et vestiges du moyen âge et de la renaissance européenne ? New York plus loin de l’autre côté de l’Atlantique sans l’Empire state building, serait-ce toujours New York ? Et Paris alors, sans sa Tour la plus connue ? Les questions liées au patrimoine et à l’identité culturelle de nos espaces et sociétés, surgissent partout dans le monde, mais au Sénégal, malgré l’érection de ces deux notions en Direction nationale, il semble que bientôt, Kermel, Sandaga, les vieilles mosquées omariennes, les vieilles églises et marchés des villes de l’intérieur, ne seront plus qu’un mauvais souvenir dans notre mémoire et celle des enfants d’aujourd’hui.
Un monde qui change dans le mauvais sens : les villes et les campagnes. Souvent méconnu ou simplement bafoué, le patrimoine et l’identité culturelle sont un concept presque devenu creux dans les sociétés africaines, tellement, tout semble devenu banal face aux crises en tout genre et la mal gouvernance. Sine Ngayène et ses mégalithes ne seraient pas des vestiges du passé qu’on fait visiter aux touristes s’ils n’existaient pas encore dans le Saloum. Tout comme les amacoquillers du delta dans la même région du coté de Toubacouta, Missira, dans le Diomboss qui conservent les traces de la préhistoire sénégalaise…
Comprendre les enjeux de notre monde et accompagner les différentes mutations qui les accompagnent ou les provoquent sont devenus une nécessité pour la presse et les médias en général. Quand le tout politique et ses scandales finissent, de quoi parle-t-on en général ? De tout et de rien, et pourtant que de sujets importants à explorer pour le public. Parmi eux, cette question liée au patrimoine et aux différentes menaces qui pèsent sur nos identités culturelles.
Que reste-t-il de ce qui a fait il y a un siècle ou avant des espaces urbains et les grands villages sénégalais ? Du patrimoine matériel, on peut en dire un peu ; du patrimoine immatériel bien moins, en dehors de quelque symboles comme les croyances populaires, les ordres et les organisations nées des premiers traits de civilisation. Le reste est à l’histoire qu’il faudrait secouer encore et davantage pour poser les bonnes questions sur la signification du patrimoine.
Le mérite du collège d’architecture de Dakar, maître d’œuvre de cette belle initiative, est d’avoir mis le doigt sur une question majeure de notre temps : celle d’une nouvelle appropriation de notre propre histoire dans le temps et dans l’espace. Pour un établissement de ce type, ceux qui ne connaissent pas grand-chose aux métiers des architectes, se demandent encore pourquoi cette question de l’identité et du patrimoine à l’intérieur de ce monde où les mots essentiels sont la conception, la construction, le design extérieur et intérieur, le choix des matériaux, etc. Mais, en ayant choisi le quartier Mbot dans le centre de Dakar pour son histoire, l’école a fait comprendre que le regard sur la ville devrait changer en devenant plus précis, plus adapté et plus orienté vers l’avenir.
Le fief du Ndèyedjirew est un coin vivant du Cap vert et de la collectivité léboue et l’accueil coloré que les femmes du quartier ont réservé à la délégation venue d’Afrique invité par l’école de Dakar montrent la vivacité de cette histoire laissée par les sociétés indigènes depuis la création de la médina. Preuve que la mémoire ici est restée intacte. A voir cet homme à l’accoutrement d’un autre âge, rouge dans sa toge avec les excroissances volontaires donnés à son ventre proéminent, on est déjà dans cette histoire.
Le grand fromager presque bicentenaire, au centre de cette maison a sans nul doute été le témoin de la vie de cette société d’hier qui voulait marquer son appartenance à un pays d’Afrique fier de ses us et coutumes ; les maisons en baraques, les rues étroites, le caractère sommaire de l’habitat sont aussi les signes de certains traits de caractère de cette civilisation.
BALLET DES LEADERS POLITIQUES CHEZ LE KHALIFE DES MOURIDES
En prélude au Grand Magal, la ville de Touba enregistre les visites des hommes politiques, dont l’ancien président Abdoulaye Wade, ainsi que l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck et le Premier secrétaire du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, reçus, tour à tour, par le Khalife général des Mourides.
Le Premier secrétaire du Parti socialiste, Ousmane Tanor Dieng, à la tête d’une forte délégation, était à Touba. Avec ses camarades de parti, M. Dieng a ainsi sacrifié à la tradition, comme à chaque veille de la célébration de cet événement d’envergure qu’est le grand Magal de Touba.
Ousmane Dieng et sa délégation ont été reçus par le Khalife général des Mourides, Serigne Sidy Mokhtar Mbacké, qui a prié pour eux, mais aussi par Sokhna Bally Mbacké Maïmouna qui a accueilli, chez elle, la délégation, le moment d’un déjeuner.
« Cette visite revêt un caractère particulièrement rituel, puisque, à la veille de chaque Magal, mes camarades du Parti socialiste et moi-même venons présenter nos respects à la sainte famille de Touba, pour les remercier des prières dont elle nous gratifie, ensuite souhaiter au Khalife général des Mourides une longue vie et une bonne santé... », a confié Ousmane Tanor Dieng.
L’ancien Président Abdoulaye Wade, lui, a été accueilli en grande pompe à Touba. Il a été reçu par le Khalife général des Mourides. Un long entretien avec le Khalife dans sa résidence de Gouye Mbind a permis à Me Wade de le remercier pour son soutien et de renouveler son allégeance au saint homme et son attachement à Touba.
Abdoulaye Wade a déclaré avoir un petit regret car les travaux qu’il avait ébauchés ne sont pas terminés. C’est la volonté divine, cela ne veut pas dire que j’arrêterais de venir à Touba. Le Khalife général m’a invité à venir ici et je suis venu pour le Magal avec toute ma famille politique... ».
Suivre la voie pacifique
Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre a, au nom du Khalife général, souhaité la bienvenue au Président Wade. « Le Khalife te remercie d’avoir suivi une voie pacifique, comme il te l’avait recommandé, et te fais savoir qu’il ne t’oubliera jamais. Le Khalife dit que depuis qu’il t’a connu, cela fait plus de 20 ans, avant que tu ne sois président, tu l’as toujours pris en estime et vos relations s’améliorent depuis lors », a affirmé le porte-parole de Cheikh Sidy Mokhtar Mbacké à l’endroit de Me Wade.
A la tête d’une forte délégation, le président du conseil départemental de Thiès a été reçu par le Khalife général. Idrissa Seck, après un entretien avec Serigne Cheikh Sidy Mokhtar, a rendu grâce à Dieu d’être à Touba, pour célébrer le grand Magal de Touba et répondre à l’appel de Khadim Rassoul qui a demandé à tous les croyants de s’associer à lui dans les louanges à son Seigneur pour les innombrables bienfaits dont il l’a gratifié.
Idrissa Seck a dit son souhait de ne pas aborder les questions politiques à l’occasion du grand Magal. Mais toutefois, il a précisé qu’il n’était pas absent du pays, mais plutôt « totalement absorbé par une grande réflexion sur les questions de développement du Sénégal, de sa prospérité et de sa sécurité ».
''L’ETAT EST AVEC LE PRIVÉ NATIONAL''
MAHAMMAD BOUN ABDALLAH DIONNE A L’OUVERTURE DES ASSISES DE L’ENTRPRISE
Présidant l’ouverture des Assises de l’entreprise organisées par le Conseil national du patronat (Cnp), le Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, a tenu à rassurer le secteur privé national : « L’Etat est avec vous ! », a-t-il lancé aux entrepreneurs.
« Souciez-vous de votre famille d’entrepreneurs dans la commande publique, dans les concessions publiques, dans les contrats de partenariat public/privé [et] réduisez progressivement la dépendance de notre nation vis-à-vis de l’extérieur ».
C’est en ces termes que le président du Conseil national du patronat (Cnp), Baïdy Agne, s’est adressé au chef du gouvernement, Mahammad Boun Abdallah Dionne, hier, à l’ouverture des Assises nationales de l’entreprise.
Ce à quoi ce dernier répond : « l’Etat est avec vous, il n’est pas contre vous, parce que sans entreprise, il n’y a pas d’emplois ou de croissance [...] Cette grande attention, elle vous est acquise », rassure-t-il, avant de lancer cette interrogation : « Que peut faire l’Etat sans l’entreprise, lieu de création de la richesse et de l’emploi, socle de la croissance, moteur du progrès social et économique ? ».
D’après le chef du gouvernement, le dynamisme du secteur privé est une condition sine qua none de toute émergence économique. Concernant l’idée de préférence nationale agitée par le patronat, le Premier ministre répond, en guise de défi : « S’il y a parmi vous quelqu’un qui est capable de nous installer une centrale électrique à charbon de 250 mégawatts, l’Etat est preneur ».
Pour ce qui est du Code des marchés publics, il rappelle que l’offre spontanée, c’est l’exception, la règle étant l’appel d’offre. Toutefois, dit-il, l’Etat exige, en cas d’offre spontanée, d’attribuer 20 % des parts du marché en cotraitance avec des Sénégalais. Et s’il s’agit d’un secteur à haut niveau de concentration technologique, il faudrait un transfert de technologies.
Réfutant le « favoritisme » accordé aux entreprises étrangères dans la réalisation des projets de l’Etat, le Premier ministre estime qu’il s’agit d’un « problème de perception ».
Selon lui, si l’on prend secteur par secteur, il est impossible de trouver, hormis le secteur bancaire, une mainmise des étrangers. Ceci étant dit, les banques qui marchent le plus sont celles acquises par des étrangers. Il croit au principe d’Adam Smith selon lequel l’accumulation est une source de richesse.
« Si l’on n’accumule pas, on fait l’effort d’investir et qu’on passe la main à l’autre, à qui la faute ? », s’interroge-t-il.
Pour lui, la question est plutôt de savoir comment les entreprises nationales participent au Pse. « La réussite du Pse, c’est aussi la vôtre, parce que nous l’avons conçu ensemble, l’avons porté ensemble et nous le réaliserons ensemble. Les ambitions de ce plan sont fortes, elles sont à la mesure des espérances légitimes de nos compatriotes », dit-il, invitant les forces vives et tous les talents à l’action. Il souligne, enfin, la complicité qui doit exister entre le secteur privé national et l’Etat.