Le Sénégalais Aliou Cissé à la tête des « Chevaliers de la Méditerranée » de Libye… Le Camerounais Rigobert Song comme coach des « Fauves » de la République centrafricaine… Le Sud-Africain Benni McCarthy, entraîneur des « Harambee Stars » du Kenya… L’Algérien Adel Amrouche pour diriger les « Amavubi » du Rwanda…
Ces derniers jours, cela a beaucoup bougé sur les bancs des sélections africaines de football. On a rarement noté autant de mouvements en si peu de temps. C’est qu’il commence à se faire tard pour certaines équipes. Alors que les 5e et 6e journées des éliminatoires de la Coupe du monde « États-Unis – Canada – Mexique » sont pour ce mois de mars, on cherche çà et là à se donner les moyens de ses ambitions d’être du rendez-vous outre-Atlantique de 2026. Et même de lorgner plus loin, vers la Can 2027 qui, pour la première fois de l’histoire, se déroulera dans trois pays différents : Kenya, Ouganda et Tanzanie, vu que les jeux sont faits pour la toute prochaine, en décembre et janvier au Maroc. Cependant, peut-être plus que la fréquence des mouvements, c’est la personnalité – ou plutôt la nationalité – des techniciens qui impressionne. Aucun « sorcier blanc » ! Rien que des Africains ! L’Afrique tend donc de plus en plus à faire confiance à ses fils qui, eux, justifient parfaitement ce choix qui n’est pas que du cœur.
Les trois dernières éditions de la Can n’ont-elles pas souri à des sélections ayant à leur tête des nationaux : l’Algérie avec Djamel Belmadi en 2019, le Sénégal en 2022 avec Aliou Cissé et la Côte d’Ivoire en 2024 avec Emerse Fae ? En plus, le Maroc n’a-t-il pas atteint une historique place de demi-finaliste du Mondial 2022 au Qatar avec à sa tête un technicien marocain, Walid Regragui ? Et lors de la Can « Côte d’Ivoire 2023 », quatorze des vingt-quatre équipes qualifiées n’étaient-elles pas dirigées par des sélectionneurs africains ? Certains pays ont donc a priori raison d’aller chercher ailleurs, mais sur le continent, ce qu’ils n’ont pas chez eux. Le Sud-Africain Morena Ramoreboli n’a-t-il pas qualifié les « Zèbres » du Botswana à la prochaine Can ? La compétence n’a pas de frontière, pas plus qu’elle n’a de couleur. Cissé, Song et McCarthy, voire même le Malien Eric Chelle qui a atterri chez les « Super Eagles » du Nigeria, sont plus que jamais les ambassadeurs d’une expertise africaine longtemps snobée au profit de « sorciers blancs », pas forcément plus futés et compétents.
Mais juste mieux « vendus » sur des chaines de télévision et par d’habiles officines de com capables de fourguer au prix fort du sable à un prince du désert. À ces techniciens africains donc de relever le challenge et de faire en sorte que cette tendance à recourir à leurs services se renforce au fil des années. Ce n’est cependant pas un cadeau qui leur est ainsi fait. Le Sénégalais Cissé, sacré en 2022 et libéré deux ans après sans état d’âme, est d’ailleurs bien placé pour le savoir. Il pourrait même, au besoin, faire à ses collègues un topo sur la question. Au plus haut niveau, on ne fait pas du nationalisme juste pour en faire.
Des résultats, c’est tout ce que l’on attend. L’Algérien Djamel Belmadi, encensé pour avoir offert à son pays sa 2e Can en 2019 en Egypte (après la première remportée par un autre Algérien, Abdelhamid Kermali, en 1990 à domicile), l’a appris à ses dépens. Le technicien suisse d’origine bosniaque Vladimir Petkovic lui a succédé après la Bérézina de la dernière Can. Idem pour le Malien Chelle, lâché au profit du Belge Tom Saintfiet, malgré une place de quart-de-finaliste avec les « Aigles », l’année dernière en Côte d’Ivoire. La morale de l’histoire : bien que leur crépuscule semble avoir sonné sur le continent, les « sorciers blancs » font encore de la résistance et sont toujours en embuscade. Et certaines fédérations africaines n’hésitent pas à opérer un « retour en zone » pour recourir à leur science. Raison de plus pour les techniciens du cru de ne pas leur en donner l’opportunité. Même si c’est plus facile à dire qu’à faire…
Par Fatou Warkha SAMBE
L’ILLUSION D’UN PRIVILÈGE
Ces aménagements d’horaires ne sont pas des faveurs, mais des confirmations institutionnalisées du rôle que la société assigne aux femmes. Elles rappellent que peu importe leur fonction ou leurs ambitions, le foyer doit toujours primer sur leur travail
Au début de chaque Ramadan, nos pratiques basées sur nos réalités socioculturelles mettent en lumière les dynamiques de genre profondément ancrées dans notre société. Si cette période est un moment de recueillement, de partage et de solidarité, elle révèle aussi une répartition inégale des responsabilités domestiques, qui ne cesse d’être renforcée par des décisions institutionnelles. Derrière les discours de bienveillance qui justifient certaines mesures, la réalité est bien plus pernicieuse : ces aménagements d’horaires ne sont pas des faveurs, mais des confirmations institutionnalisées du rôle que la société assigne aux femmes. Elles rappellent, avec insistance, que peu importe leur fonction, leur statut ou leurs ambitions, le foyer doit toujours primer sur leur travail.
Le choix de réorganiser les horaires de travail dans certaines entreprises, publiques comme privées, telles que le Port autonome de Dakar et La Poste, pour ne citer que ceux-là, autorisant les femmes à quitter le travail plus tôt que les hommes pour préparer le «ndogou», illustrent à quel point ces inégalités sont institutionnalisées.
Peu importe depuis quand ces mesures sont reconduites ou si elles ont été formulées à la demande des femmes, elles ne font que réaffirmer une perception genrée du rôle des femmes dans la société : celle du foyer, de la cuisine et du travail invisible.
Ces mesures posent problème car elles supposent que la charge domestique revient naturellement aux femmes, comme si leur travail professionnel devait toujours s’adapter à cette responsabilité. En libérant uniquement les femmes, ces institutions valident une répartition inégale des tâches et renforcent l’idée que leur rôle premier est de nourrir et de servir. Peu importe leur grade ou leurs responsabilités : aux yeux de ces décisions, préparer le «ndogou» est plus essentiel que tout autre travail.
Certaines personnes disent que ces décisions ne sont que la réponse à une demande des femmes elles-mêmes. Mais cette demande n’est elle pas le reflet d’un problème plus profond ? Si les femmes demandent à partir plus tôt, c’est parce qu’elles sont enfermées dans un schéma où la gestion du foyer repose exclusivement sur elles. Ce n’est pas un choix, mais une contrainte sociale normalisée. Elles savent que si elles ne préparent pas le «ndogou», personne d’autre ne le fera à leur place. Cette demande ne témoigne donc pas d’un besoin d’aménagement, mais d’une répartition inégalitaire du travail domestique qui reste un fardeau invisible.
Celles qui rient aujourd’hui, pensant profiter d’un «privilège», oublient que chaque concession faite au nom du «rôle naturel de la femme» renforce une assignation à des tâches qu’elles n’ont jamais choisies. Elles confondent soumission et confort, acceptant que leur disponibilité pour le foyer soit un critère de respectabilité sociale. Ce sont ces mêmes normes qui, demain, leur reprocheront d’avoir sacrifié leur carrière, qui les rendront coupables de ne pas «assez» se consacrer à leur famille, ou qui feront d’elles des employées moins considérées parce qu’on leur suppose des «obligations domestiques prioritaires».
Le problème n’est pas de descendre plus tôt, mais ce que cela signifie : un système qui ne laisse pas d’autres choix aux femmes que d’endosser des responsabilités que les hommes, eux, peuvent se permettre d’ignorer. Ces mesures contribuent à renforcer une inégalité professionnelle structurelle. A long terme, elles alimentent la perception selon laquelle les femmes sont moins disponibles pour des postes à responsabilités, ce qui justifie leur exclusion progressive des espaces de décision. Cette discrimination indirecte s’ajoute aux nombreux obstacles qui freinent déjà leur progression dans le monde du travail, notamment les écarts salariaux, les préjugés sur leur capacité à gérer des charges élevées et la surcharge des tâches domestiques.
Plutôt que d’interroger les déséquilibres dans la gestion des tâches au sein des foyers, ces institutions préfèrent renforcer la norme patriarcale selon laquelle les femmes doivent jongler entre emploi et responsabilités domestiques, pendant que les hommes restent entièrement déchargés de ces obligations.
Cette normalisation ne remet jamais en question l’absence des hommes dans ces responsabilités. Pourquoi ces mesures ne concernentelles pas aussi les hommes ? Pourquoi ne pas envisager une flexibilité qui permette à tous les travailleurs, sans distinction de sexe, de s’organiser en fonction de leurs responsabilités familiales ? En limitant cette mesure aux femmes, ces institutions entérinent l’idée que les hommes ne sont pas concernés par le travail domestique et que le seul rôle des femmes, audelà de leur fonction professionnelle, est d’assurer le bien-être du foyer. Pire encore, en institutionnalisant cette norme sexiste, elles rendent toute remise en question de la répartition des tâches encore plus difficile.
Comparer cette mesure au congé de maternité est une tentative absurde de détourner le débat. Le congé de maternité est une mesure de protection médicale et physiologique nécessaire après un accouchement, qui vise à assurer la santé de la mère et du nouveau-né. Il ne repose pas sur un rôle socialement imposé, mais sur un besoin biologique indiscutable. A l’inverse, descendre plus tôt pour cuisiner ne répond à aucun impératif biologique, mais découle d’une norme sociale imposée par le patriarcat, qui assigne les femmes au travail domestique et au soin des autres.
Assimiler ces deux réalités revient à confondre une nécessité médicale avec une injonction sexiste. Le congé de maternité n’est pas un privilège, mais une protection. En revanche, libérer les femmes plus tôt pour préparer le «ndogou» revient à officialiser leur rôle de cheffes de la cuisine, perpétuant ainsi une inégalité structurelle. De plus, cette comparaison masque un problème fondamental : si le congé de maternité existe pour protéger les femmes, où sont les mesures équivalentes pour alléger la charge domestique qu’elles portent en permanence, y compris au travail ?
Dans un pays où l’égalité des sexes est un principe constitutionnel, ces mesures sont une contradiction flagrante. L’article 1er de la Constitution sénégalaise affirme que «la République du Sénégal garantit l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de religion». De plus, l’article 25-1 précisait que «les hommes et les femmes ont les mêmes droits en matière d’emploi et de travail». Dès lors, toute mesure qui assigne un rôle spécifique aux femmes dans la sphère domestique, en les différenciant des hommes dans l’organisation du travail, constitue une violation directe de ces principes fondamentaux. Le milieu du travail doit être neutre, équitable et inclusif, et non renforcer les stéréotypes en dictant des pratiques basées sur des rôles genrés archaïques. En instaurant des horaires de travail différenciés selon le sexe, ces décisions institutionnalisaient une inégalité structurelle qui allait à l’encontre des engagements du Sénégal en matière de droits humains et d’égalité des sexes.
Ces décisions ne passaient pas seulement inaperçues aux yeux de certains, elles étaient même défendues par ceux et celles qui voyaient dans ces mesures une faveur à apprécier plutôt qu’une inégalité à dénoncer. Pourtant, revendiquer une égalité réelle ne signifie pas vouloir effacer les spécificités individuelles ou les besoins réels des travailleurs et travailleuses, mais bien remettre en question les injustices systémiques qui perpétuent l’oppression des femmes. Les féministes ne demandaient pas que le Ramadan soit plus difficile pour elles, mais que les responsabilités du foyer soient équitablement partagées.
L’US GOREE REPREND LE FAUTEUIL DE LEADER, AJEL, NOUVEAU DAUPHIN
Après cinq matchs sans succès, l’Us Gorée a renoué avec la victoire ce samedi en sortant vainqueur du duel qui l’a opposé à l’Us Ouakam.
Distancée provisoirement par les Thiéssois de Waly Daan en faveur de leur belle victoire vendredi dernier, en match avancé, contre Osla FA (3-O), l’Union sportive goréenne a fini par reprendre le fauteuil de leader de la Ligue 1 de football, après sa victoire (1-0) obtenue ce samedi face à l’Union sportive de Ouakam dans le cadre de la 17e journée du championnat. Les Insulaires sont désormais talonnés par l’AJEL de Rufisque qui, grâce à son large succés (3-0) face à Jamono de Fatick, lanterne rouge, a réussi à doubler le Jaraaf et à s’emparer du fauteuil de dauphin.
Après cinq matchs sans succès, l’Us Gorée a renoué avec la victoire ce samedi en sortant vainqueur du duel qui l’a opposé à l’Us Ouakam. Relégué provisoirement par les Thiessois de Wali daan, le club insulaire a réagi au bon moment et a réussi à reprendre les commandes grâce à sa victoire sur la plus petite marque (1-0) face à l’Us Ouakam ( 7e ;:23 points). Les Goréens qui comptent désormais 32 points sont à deux points de son nouveau dauphin, l’AJEL de Rufisque. Le promus rufisquois a réussi hier, dimanche un bon coup en s’imposant largement (3-0) devant le Jamono de Fatick, lanterne rouge (16e ; 13 points).
Cette bonne opération lui permet du coup de doubler au classement le Jaraaf en se hissant à la deuxiéme place. Restés sans succès durant leurs trois dernières journée, les « Vert et Blanc » ont pu retrouver la joie de la victoire au stade de Yoff où ils se sont imposés (2- 0) face à l 'équipe de Dakar Sacré-Cœur (11e, 19 points)
Génération Foot a également réussi une bonne opération en allant battre au stade Ngalandou Diouf (2-1), les Rufisquois de Teungueth FC. Cette sixiéme défaite maintient le champion en titre dans le ventre mou du classement (10e, 19 points). Alors que les Académiciens poursuivaient leur bonne dynamique en se positionnant à la 5e place (25 points). En mauvaise posture, le Casa Sports, a de son côté, relevé un peu plus la tête en remportant (2- 0) sur sa pelouse du stade Aline Sitoé Diatta, le duel qui l’a opposé à l’ASC HLM. Il enfonce aussi le promu dakarois dans la zone rouge (15e ; 17 points). Ce probant succès permet ainsi au club Ziguinchorois de grimper à la onzième place ( 11e ; 19 points). Au même moment ; la Linguère de SaintLouis (9e ; 20 points) était contrainte au stade municipal de Kébémer, au partage des points par l’As Pikine (13e ; 19 points). A rappeler qu’en matchs avancés de la 17e journée, Wally Daan de Thiès (3e ; 30 points) a réussi à s’imposer (1-0) dans le duel des promus qui l’a opposé à Oslo Football Academy, première équipe non relégable ( 14e ; 19 points). De son côté, Guédiawaye FC (6e ; 24 points) s’imposait (1-0) devant la Sonacos de Diourbel (8e ; 21 points).
RÉSULTATS 17E JOURNÉE
Dakar SC-Jaraaf (0-2-) ;
TeunguethFC / Génération Foot (1-2) ;
US Gorée/ US Ouakam (1-0) ;
Casa Sports-HLM Dakar (2-0) ;
Linguère-AS Pikine(0-0) ;
AJEL Rufisque-Jamono Fatick(3-0) ;
Oslo FA -Wally Daan(0-1) :
GuédiawayeFC-Sonacos(1-0)
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LA SG DE L’ASSOCIATION INTERNATIONALE DES FEMMES FRANCOPHONES LIVRE SON DIAGNOSTIC
Invitée de l’émission Objection de la radio Sudfm, Mme Diouf, Marie Bernadette Amy Ndione a préconisé une distinction pratique entre les besoins pratiques des femmes et leurs intérêts stratégiques.
La Secrétaire générale de l’Association internationale des femmes francophones a passé en revue hier, dimanche 09 mars, l’évolution de la politique d’autonomisation des femmes au Sénégal. Invitée de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée), Mme Diouf, Marie Bernadette Amy Ndione tout en saluant les efforts accomplis par le Sénégal dans le cadre de la promotion des droits de la femme, a préconisé une distinction pratique entre les besoins pratiques des femmes et leurs intérêts stratégiques.
La Secrétaire générale de l’Association internationale des femmes francophones a dressé un état des lieux de l’évolution de la politique d’autonomisation des femmes au Sénégal. Invitée de l’émission Objection de la radio Sudfm (privée) hier, dimanche 9 mars, Mme Diouf, Marie Bernadette Amy Ndione a salué les efforts accomplis par le Sénégal dans le cadre de la promotion des droits de la femme. En effet, selon elle, sur le plan juridique, le Sénégal a fait des avancées significatives en matière d’égalité des sexes en citant notamment l’intégration de l’égalité homme-femme dans toutes les constitutions et l’adoption de lois spécifiques en faveur des femmes qui montrent, selon elle, une volonté politique de réduire les inégalités. Sous ce rapport, elle a cité plusieurs dispositions législatives et réglementaires adoptées par le Sénégal en faveur des femmes dont notamment l'équité fiscale en 2008, la modification du Code pénal en la faveur de l’intégration des dispositions relatives aux violences conjugales, à la répression de l'excision, du viol.
« L’une des avancées majeures reste la possibilité pour les femmes de transmettre la nationalité depuis 2013, ce qui est une grande victoire pour l’égalité des droits », a-t-elle soutenu. Toutefois, poursuivant son propos, la Secrétaire générale de l’Association internationale des femmes francophones a fait remarquer que « malgré ces progrès juridiques, l’application effective des lois reste un défi » pour le Sénégal. Citant la stratégie nationale d’autonomisation des femmes, la Secrétaire générale de l’Association internationale des femmes francophones a assuré que le diagnostic de ce document révèle la persistance « des inégalités dans l’accès à l’emploi, les écarts salariaux et la représentativité dans certains secteurs clés qui plombent l’éclosion du talent féminin »
Sous ce rapport, elle a cité les secteurs tels que l'agriculture, l'élevage, la pêche, l'artisanat mais aussi l'énergie où la présence des femmes est quasi inexistante. « Nous avons également constaté que 68 % du cheptel appartenait aux hommes, tandis que le salaire minimum des femmes était de 68 000F, contre 108 000F pour les hommes. La différence est flagrante. De plus, selon l’audit de la fonction publique réalisé en 2014, les femmes ne représentent que 23 % des effectifs. Cela montre qu’elles sont sous représentées dans ce domaine et qu’il reste encore beaucoup d’efforts à fournir pour améliorer la situation », a-t-elle lancé avant d’ajouter. « C’est bien de s’occuper des besoins pratiques des femmes comme l’accès à l’eau mais l’intérêt stratégique, c’est comment faire pour corriger toutes ces formes de discriminations qui plombent l’éclosion du talent féminin »
Par ailleurs, préconisant une distinction pratique entre les besoins pratiques des femmes et leurs intérêts stratégiques, Marie Bernadette Amy Ndione a aussi prôné la révision de l’article 152 du Code de la famille concernant la puissance maritale, de l'article 153 surle choix de la résidence, de l'article 111 relatif à l'élévation de l'âge du mariage, ainsi que de l'article 196 concernant l'interdiction de la recherche de paternité.
Par Baba DIOP
LE KHEUD DU 8 MARS
Le quartier de Ton’s est le paradis des mosquées. La densité de ces lieux de dévotion, comparée à celle de la population n’a pas d’égale. Il y a le diaka wolof, le diaka sérère, le diaka diola, le diaka mandiack, le diaka balante, le diaka naar,...
Le quartier de Ton’s est le paradis des mosquées. La densité de ces lieux de dévotion, comparée à celle de la population n’a pas d’égale. Il y a le diaka wolof, le diaka sérère, le diaka diola, le diaka mandiack, le diaka balante, le diaka naar, le diaka mandingues. A les citer tous, on attraperait un mal de gorge. Les anciens douaniers, policiers, pénitenciers, braconniers s’y sont mis pour ériger leur propre mosquée. Les origines de cette dispersion se perdent dans la nuit des temps.
Aujourd’hui à chacun sa chapelle, au grand bonheur des hirondelles de ndogou et de kheud qui parcourent les mosquées, les yeux rivés sur les différents menus proposés. Après tout c’est le restaurant du Bon Dieu. Une table ouverte à toutes et à tous.
Le malheur et le bonheur de Ton’s sont que toutes ces mosquées ceinturent sa maison et n’affichent pas la même heure de l’appel à la prière.
Samedi dernier, fête de la femme, Ton’s avait à cœur de décorer Tata, pour lui montrer que « tiofél dafa baré doolé ». Il avait pour le kheud du 8 mars, dressé une jolie table sur laquelle se croisaient toutes sortes de fromages : fromage à pâte molle et croûte fleurie, à pâte molle et croûte lavée, à pâte persillée, formage de brebis, de chèvre, sans oublier le fromage blanc. Pain, croissant, tacos et petits fours, le palais de Tata sera aux anges. Rien que du bon. Les premiers rayons du soleil apparurent laissant derrière eux le salaatou. Et Tata, malgré l’heure tardive de dire : « ku kheudoul, mane kheudena, teyla 8 mars » et Ton’s d’affirmer : kheudou 8 mars lu dagan la. Sargal djiguen ci diamou Yalla la bok ».
BABA DIOP
LE DIRECTEUR GENERAL DU BUDGET N’EST PLUS
Le Directeur général du Budget, Abdou Diouf, est décédé vendredi soir, à Dakar, à la suite d’un malaise. Il s’est éteint à l’âge de 46 ans, laissant derrière lui un parcours exemplaire au service de l’État et de l’Administration publique.
Le Directeur général du Budget, Abdou Diouf, est décédé vendredi soir, à Dakar, à la suite d’un malaise. Il s’est éteint à l’âge de 46 ans, laissant derrière lui un parcours exemplaire au service de l’État et de l’Administration publique.
Haut fonctionnaire émérite, Abdou Diouf s’est distingué par son engagement indéfectible et son expertise reconnue dans le domaine des finances publiques. Son parcours illustre une carrière marquée parla rigueur, la compétence et un profond dévouement à la gestion des ressources de l’État.
Il a notamment exercé au sein de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), à Ouagadougou, où il a contribué activement à l’élaboration des politiques budgétaires et aux travaux d’intégration économique à l’échelle sous régionale. En sa qualité de chef de la Division chargée des Etudes économiques et des Statistiques à la Direction générale de la Comptabilité publique et du Trésor, il a joué un rôle central dans l’analyse et l’évaluation des finances publiques. Fort de son expertise, il a ensuite été nommé coordonnateur de la Direction générale du Budget, avant d’être appelé, en janvier dernier, à en prendre officiellement la tête.
La disparition prématurée de Abdou Diouf constitue une perte inestimable pour l’administration financière du pays. Le ministère des Finances et du Budget tient à honorer la mémoire d’un homme dont l’intégrité, la compétence et le sens du devoir ont marqué ses collaborateurs ainsi que l’ensemble de la fonction publique.
Dans un hommage appuyé, le ministère souligne : «M. Diouf a consacré sa carrière au service de l’État avec intégrité, compétence et un profond sens du devoir. Homme d’une loyauté exemplaire et d’une grande générosité, animé d’un patriotisme sans faille, il a toujours placé l’intérêt général au cœur de son action.»
Inspecteur principal du Trésor, M. Diouf a été nommé Directeur général du Budget le 22 janvier 2025. Auparavant, il occupait le poste de coordonnateur de cette même Direction, fonctions qu’il a exercées avec un dévouement sans faille et un professionnalisme exemplaire. Son engagement, son sens du service public et sa vision éclairée des finances publiques laisseront une empreinte indélébile dans le paysage budgétaire et économique national.
L’ETAT LACHE DU LEST
Un vent de décrispation semble souffler dans le bras de fer qui oppose depuis lors les enseignants du Supérieur et les pouvoirs publics.Du coup, le syndicat qui exécutait des mots d’ordre de grève exprime son ouverture à un dialogue permanent
Un vent de décrispation semble souffler dans le bras de fer qui oppose depuis lors les enseignants du Supérieur et les pouvoirs publics. Pour cause, le SAES annonce la signature par l’Etat, le 7 mars 2025, du décret pour la réversion des pensions de retraite des ayants cause, point d’orgue de sa plateforme revendicative. Du coup, le syndicat qui exécutait des mots d’ordre de grève exprime son ouverture à un dialogue permanent pour un espace universitaire apaisé.
Le bras de fer entre le Syndicat autonome de l’enseignement supérieur (SAES) et l’Etat, par le biais du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (Mesri), est en passe de prendre une nouvelle tournure. Le décret relatif à la réversion des pensions aux veuves et veufs, un des principaux points de cristallisation de la plateforme revendicative du SAES, a été paraphé le 7 mars 2025. Dans une lettre adressée à ses militants, le Syndicat Autonome de l’Enseignement Supérieur (SAES) a annoncé que le décret relatif à la réversion a été signé par les autorités publiques. « À la suite de la rencontre entre le Premier Ministre et le SAES, le 13 décembre 2024, le gouvernement s’était engagé à signer le décret le 18 décembre 2024. Après l’expiration du préavis de grève le 13 janvier 2025 et à l’issue de la lutte menée par le SAES, ainsi que de la rencontre tripartite entre les syndicats, le gouvernement et le patronat, le décret a finalement été signé le 7 mars 2025 », peut-on lire dans le communiqué. Selon le secrétariat général national du SAES, cette « nouvelle version du décret intègre la réversion aux ayants-cause ainsi que la prime de recherche dans le calcul de la liquidation de la pension. Elle exige également la régularisation des cotisations au titre des régimes de base et complémentaire pour les enseignants et chercheurs en service détaché, condition préalable à l’obtention de l’allocation spéciale de retraite ». Dans la foulée, le syndicat a tenu à remercier et à féliciter, dans son texte, tous ses militants pour « leur mobilisation exceptionnelle dans la lutte visant à réparer l’injustice subie par les familles des collègues décédés ». Il a également appelé ses militants à « rester mobilisés et vigilants pour la résolution des autres points du protocole d’accord du 6 janvier 2023 ».
Ce vent de décrispation qui souffle désormais sur les universités publiques touchées par un mouvement de grève des enseignants, les mardi 18 et mercredi 19 février, ouvre la porte au règlement de la crise qui secoue ces institutions. Pour autant, le SAES a réaffirmé « son engagement à œuvrer de manière constructive pour un espace universitaire apaisé ». Il a de même exprimé « sa disponibilité et son ouverture à un dialogue permanent afin de traiter les autres points du protocole d’accord, dans le but d’assurer une stabilité durable au sein du sous-secteur de l’enseignement supérieur ».
Par Henriette Niang KANDE
DES VACHES LAITIÈRES POUR HONORER LES DAMES
Réceptionner des vaches laitières le 8 mars, n’est-ce pas aussi rappeler que la femme, dans les mentalités officielles, reste avant tout celle qui nourrit, qui veille au bien-être du foyer. Une vision que l'on pourrait qualifier d'ancestrale
Le 8 mars, journée internationale des droits des femmes, est d'ordinaire l'occasion de discours inspirants, avec plus ou moins de sincérité, voire de quelques mesures politiques en faveur de la cause féminine. Mais cette année, le ministère de l'Agriculture et de l'Élevage a frappé fort, en célébrant les femmes à sa manière : en réceptionnant... des vaches laitières.
« Heureux » hasard du calendrier ? Métaphore imprudente ? Révélation involontaire d’une pensée d’un autre âge ? Démonstration inconsciente de l'imaginaire collectif qui réduit encore trop souvent la femme à une figure maternelle et nourricière ? Le symbole peut prêter à sourire, ou à grincer des dents.
Si la symbolique de l'événement fait hausser quelques sourcils, elle s'inscrit dans un contexte gouvernemental qui ne brille pas par sa parité, ni par un souci croissant pour la cause féminine. Le président de la République et le Premier ministre, chacun, heureux époux de deux épouses, dirigent un gouvernement où les femmes tiennent sur les doigts d'une main, pouce non compris. Elles sont quatre sur trente deux dépositaires de maroquins ministériels. Ce qui fait dire à certains que la parité, c'est bien joli, mais ça ne nourrit pas son homme. Ni ses vaches, d'ailleurs.
On se souvient qu’au début du Ramadan, le directeur général du Port Autonome de Dakar, avait signé un communiqué pour attribuer aux employées de la société, des horaires spécifiques, en ayant l’amabilité de penser à la fameuse tâche féminine du « togg ndogu », cette manie, même au sommet de l’Etat, d’encore et toujours réduire les femmes aux besognes ménagères.
Réceptionner des vaches laitières le 8 mars, n’est-ce pas aussi rappeler que la femme, dans les mentalités officielles, reste avant tout celle qui nourrit, qui veille au bien-être du foyer et qui assure la subsistance des siens. Une vision que l'on pourrait qualifier d'ancestrale, voire d'archaïque, mais qui trouve manifestement encore sa place dans les hautes sphères du pouvoir.
Pendant qu’ailleurs des femmes et des hommes prenaient la parole pour dénoncer les inégalités, notre bon ministre, lui, ne manquait pas d’éloges sur ces braves bêtes, symboles de prospérité et de productivité. Dans le communiqué publié, il n'a pas manqué de saluer dans une démonstration d’éloquence rustique, "le projet [qui] vise à améliorer la productivité du cheptel, développer les cultures fourragères, moderniser les élevages ». Pas un mot pour les femmes éleveuses. Les plus beaux qualificatifs ont été adressés aux vaches et leur coût mis en avant : « depuis 2017, grâce à un partenariat public-privé, le Sénégal a importé 6732 génisses de race laitières performantes (Holstein, Montbéliarde, Normande, Jersiaise, Brune) pour un investissement de 13 milliards F FCA, dont 5,4 milliards F CFA de subvention étatique ». Source : le ministre (sic).
Pourtant, ce sont les femmes éleveuses, au même titre que les hommes, qui représentent l’épine dorsale de l'économie rurale domestique. Elles se lèvent à l'aube, bien avant que les coqs n’aient l'idée de chanter. Elles sèment, bêchent, récoltent et commercialisent ce que la terre, (cette année très capricieuse, soit dit en passant), veut bien offrir. Elles nourrissent le petit bétail, veillent sur la santé des bêtes, et entre deux traites, gèrent aussi leur foyer. On les félicite toujours pour leur courage, mais on oubliera sûrement de leur donner quelques génisses. Pendant ce temps, ses bêtes, elles, bénéficient de plus d'attention de la part des institutions publiques. Peut-être parce qu'elles, au moins, produisent du lait sans réclamer l'égalité de droits fonciers, la lutte contre les violences dont elles sont victimes, ou l’autonomisation économique. Devrait-on s’attendre à une cérémonie de réception de poules pondeuses de race, le jour de la fête des Mères ?
Au final, ce 8 mars aurait pu être l'occasion pour le ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, d'annonces fortes en faveur des femmes qui s’activent dans le domaine couvert par son département pour mieux résorber le gap persistant encore dans les mentalités sénégalaises. Monsieur Diagne n’a même pas compris l’ironie de la situation. Une chose est cependant sûre : l’histoire retiendra qu’en 2025, en pleine journée internationale des droits des femmes, un ministre de la République a préféré glorifier des vaches laitières plutôt que de parler des droits des femmes. Peut-être pour confirmer que dans son esprit et dans ce pays, ces droits-là, avancent au rythme d'une vache laitière qui rumine. À chacun sa vision du progrès.
Par Fadel DIA
DIEU, QUE C’EST DUR D’ÊTRE LE PLUS FAIBLE !
Se doutaient-ils que de nombreux chefs d’Etat ou hommes politiques africains ont vécu, face à leurs homologues occidentaux, un sort aussi humiliant que celui du président ukrainien, sans que jamais la « communauté internationale » ne s’en émeuve ?
Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, les Européens ont pris une leçon. Une dure leçon sur les rapports des forces entre les Nations. Ils ont appris combien il était pénible d’être en face d’un interlocuteur qui vous martèle sans ménagement que « la raison du plus fort est toujours la meilleure ». Se doutaient-ils que de nombreux chefs d’Etat ou hommes politiques africains ont vécu, face à leurs homologues occidentaux, un sort aussi humiliant que celui du président ukrainien, sans que jamais la « communauté internationale » ne s’en émeuve ?
L’image de Zelenski assis surle rebord de son fauteuil dans une salle remplie de journalistes complaisants, loin de ses conseillers et comme pris en tenaille entre le président et le vice-président américains, en appelle d’autres moins médiatisées, car les affres qu’il a subies ont toutes leurs pendants, notamment dans les cahoteuses relations franco-africaines.
On remarquera que c’est d’abord la tenue même du président ukrainien qui a fait débat. Cela peut paraitre dérisoire si l’on considère l’enjeu de sa visite, mais on a jugé que son accoutrement était une offense à la solennité des lieux et même au peuple américain. Il avait pourtant fait de gros efforts en troquant son éternel teeshirt kaki contre un pull noir. Il était « sur son trente et un », ironisera Trump. Mais l’important c’était de le déstabiliser.
La tenue a toujours été un éternel sujet de préoccupation pour les dirigeants africains en visite en France, même si leurs efforts sont souvent mal récompensés puisque le costume newlook imaginé par le couturier de Diomaye Faye n’est aux yeux des médias français qu’une sorte de « robe ». C’était sans doute pour ne pas subir un affront qui blesserait sa masculinité de Peulh que le président Umaro Sissoco Mballo s’était mis en frais pour recevoir son homologue français en portant son plus beau costume européen. Mais, manque de chance, Macron dont le sans-gêne est bien connu et qui voulait « faire peuple », à moins que ce ne soit pour se mettre à son aise, avait tombé la veste et invité son hôte à en faire autant. A Bissau et contrairement à ce qui s’est passé à Washington c’est le visiteur qui avait trouvé à redire sur l’accoutrement de celui qui le recevait, et c’est encore plus humiliant !
Après l’estocade vestimentaire, le président ukrainien avait subi une attaque classique et récurrente dans nos relations avec les pays occidentaux, celle de l’ingratitude. Les mots du porteflingue de Trump, le vice-président Vance, lui reprochant de ne pas avoir dit merci aux Etats-Unis qui avaient sauvé son pays de la débâcle militaire et sociale sont, presque mot pour mot, ceux que le président français avait adressés aux chefs d’Etat africains qui avaient osé décliner le maintien de ses soldats sur leur sol. Il y a cependant une différence de poids entre les deux cas, puisqu’ à ma connaissance, l’Ukraine n’a jamais fait l’objet d’une exploitation coloniale de la part des Etats-Unis ni versé le sang de ses fils pour la défense de leur territoire.
Le coup de grâce a été ensuite donné par Donald Trump, à sa manière. Brutale et sans nuances. C’est alors que la scène est devenue « amazing », pour reprendre un des termes de son pauvre langage, et digne d’une série télévisée. Mais sa colère n’est que la répétition, le bling- bling en moins et la morgue en plus, de celle qui avait saisi de Gaulle, le 26 septembre 1958, après le discours prononcé par Sékou Touré devant l’Assemblée territoriale guinéenne.
Les grandes puissances ont en effet l’égo délicat. Leurs chefs usent de la même argumentation et ne laissent passer aucun affront. Face à Trump, Zelenski avait eu le tort, non seulement de refuser de signer des accords pouvant compromettre le patrimoine et l’intégrité territoriale de son pays, mais aussi de plaider pour la défense des valeurs démocratiques. Devant de Gaulle, Sékou Touré avait osé dire que « le premier et indispensable besoin de son pays était celui de sa dignité », qu’il n’y a pas de dignité sans liberté et que les Guinéens préféraient « la pauvreté dans la liberté à la richesse dans l’esclavage ».
Les deux impertinents avaient droit aux mêmes sanctions et la première qui leur fut appliquée c’est l’annulation pure et simple des rencontres et des diners initialement prévus. Le Général de Gaulle, qui sous le coup de la fureur avait oublié son képi à l’Assemblée, ira plus loin dans la mesquinerie, puisqu’il refusera de laisser Sékou Touré s’embarquer dans l’avion qui devait les conduire ensemble dans la capitale fédérale de l’AOF, Dakar !
Au moins Zelenski n’a été humilié que devant une poignée de collaborateurs, alors que c’est dans un amphithéâtre bondé d’étudiants de son pays que le président du Burkina s’était vu traiter par Macron, encore lui, de vulgaire frigoriste contraint d’aller réparer le fonctionnement, toujours aléatoire en Afrique, de la climatisation.
Si nous devions tirer une morale des déboires de Zelenski c’est que, bien plus que nous, ce sont probablement les Européens qui sont les dindons de la farce de l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et que l’Occident est au bord de la fracture. A la conférence de Munich, dont le seul thème était la crise ukrainienne, le vice-président et idéologue de Trump, avait fait volontairement hors sujet en tançant vertement les Européens qu’il avait accusés d’avoir abandonné la liberté d’expression ! C’était le thème où le bât les blesse le plus, car s’ ils ont beau répéter qu’être démocrate, c’est laisser s’exprimer ceux qui ne sont pas de votre avis , ou s’ils se plaisent à nous admonester sur l’imperfection de notre pratique démocratique, ils ne supportent pas qu’on leur fasse des remontrances dans un domaine dont ils prétendent assurer seuls l’état civil.
Mais ce qui a le plus surpris les Béotiens que nous sommes, c’est de réaliser qu’ils étaient totalement perdus et désemparés à l’idée que les Etats Unis allaient restreindre leur contribution à la défense de leurs états, ce qui pourrait expliquer qu’ils aient été surpris que nous voulions assurer seuls notre propre sécurité. Quel Africain pouvait imaginer que ces pays qui se proposaient de les protéger, même malgré eux, étaient en réalité des assistés et que les Etats-Unis, premiers contributeurs du budget de l’OTAN, assuraient à eux seuls, 70% des dépenses militaires de l’organisation !
Après les menaces de Trump, qu’ils semblaient découvrir, les Européens ont fini par sonner le branlebas et appelé à la mobilisation générale, celle des hommes et celle des moyens, non pour préserver la paix mais pour se préparer à la guerre. Ils se sont livrés à quelques fanfaronnades sur leur « force tranquille », proféré des menaces, avec quelques dissonances. Si Emmanuel Macron a préfèré, prudemment, tirer à boulets rouges sur Poutine, comme si Trump était sous son influence ou victime de son chantage, son prédécesseur, François Hollande, affirme péremptoirement que le dernier « n’est plus l’allié des Européens puisqu’il a pactisé avec leurs adversaires », et qu’avec lui, il faut désormais renoncer à la « séduction et à l’argumentation » et user de la « force ». L’ancien président du pays dit « des Droits de l’Homme » pardonne donc plus facilement à l’actuel président des Etats-Unis d’avoir promis « la mort au peuple de Gaza » que d’avoir humilié Zelenski, et même s’il ne parle pas des Etats-Unis mais du seul Trump, sans dire expressément si celui-ci est devenu un « adversaire », sa prise de position à l’emporte-pièce contre un homme qui n’exerce le pouvoir que depuis une quarantaine de jours et qui est connu pour sa versatilité , sonne bizarrement dans la bouche d’un homme dont le pays se vante d’avoir été le premier allié des Etats-Unis et auxquels il doit sa libération et sa renaissance économique. Mais Hollande n’exerce aucun pouvoir, c’est ce qui lui donne cette audace, son chantage à l’amitié exclusive n’est plus de mode, depuis que Nelson Mandela a répliqué à Bill Clinton, qui lui reprochait ses relations avec la Libye de Kadhafi, que les ennemis des EtatsUnis ne sont pas forcément ceux de l’Afrique du Sud. Hollande devrait pourtant savoir que Trump, ce n’est ni Kadhafi, ni Tiani, que Zelenski ne partage pas son avis et a même reconnu, si l’on en croit Trump, qu’il est prêt à retourner à la chambre des tortures. Mais, pour commencer, il devrait nous expliquer quelle est la nature de la « force » à laquelle les Européens pourraient recourir pour faire plier l’homme que la grande majorité des Américains a porté au pouvoir !
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