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4 mai 2025
FUKUYAMA ALERTE SUR MUSK ET LE DÉCLIN DE LA CIVILISATION OCCIDENTALE
Le chercheur de Stanford décrit comment le rachat de Twitter participait d'une stratégie pour acquérir de l'influence politique. Cette transformation de X en "mégaphone MAGA" illustre, selon lui, une menace fondamentale pour la démocratie américaine
(SenePlus) - Dans un article publié en janvier 2025, Francis Fukuyama, chercheur émérite à l'Institut Freeman Spogli de l'Université Stanford, dresse un parallèle inquiétant entre Silvio Berlusconi et Elon Musk, qu'il qualifie d'"oligarque américain fait maison".
Fukuyama commence par rappeler son blog de 2021 intitulé "Silvio Berlusconi et le déclin de la civilisation occidentale", dans lequel il argumentait que l'ancien Premier ministre italien serait considéré par les historiens futurs comme "le principal méchant" responsable de l'effondrement de la civilisation occidentale.
"Berlusconi était l'inventeur de la forme moderne d'oligarchie, dans laquelle un individu riche utilise son argent pour accéder au pouvoir politique par l'achat de médias, puis utilise sa fonction politique pour protéger ses intérêts économiques", écrit Fukuyama.
Cette stratégie, qui a empêché l'Italie de réformer ses institutions après la Guerre froide, a ensuite été adoptée par des oligarques dans toute l'Europe de l'Est et l'ancienne Union soviétique, comme Igor Kolomoisky et Rinat Akhmetov en Ukraine, ou Andrej Babiš en République tchèque. "Ces oligarques ont menacé la démocratie de manière fondamentale, en exerçant une influence politique excessive et en favorisant la corruption", souligne l'auteur.
Musk : le Berlusconi américain
"Eh bien, devinez quoi, nous avons maintenant notre propre oligarque américain dans le moule de Berlusconi : Elon Musk", affirme Fukuyama. Il explique que l'achat de Twitter (devenu X) pour 44 milliards de dollars n'était pas motivé par des raisons économiques ou par la défense de la liberté d'expression comme Musk le prétendait.
"Il voulait acheter de l'influence politique, ce qu'il a fait en abondance. X est passé d'une plateforme légèrement à gauche du centre à un mégaphone MAGA, que Musk utilise plusieurs fois par jour pour diffuser ses opinions politiques", écrit le chercheur.
Fukuyama souligne que cette influence médiatique, conjuguée aux 250 millions de dollars que Musk a donnés à la campagne de Trump, a largement contribué à l'élection de ce dernier. En retour, Trump lui a offert des rôles politiques comme co-directeur du DOGE et conseiller polyvalent, créant d'énormes conflits d'intérêts étant donné l'importance du gouvernement fédéral pour Tesla et SpaceX.
Un partenariat fragile
Le politologue prédit que le partenariat Trump-Musk n'est pas "fait au paradis". "Deux egos aussi importants auraient du mal à partager la vedette, et il y a des preuves que Trump se lasse déjà de la présence de Musk à Mar-a-Lago", note-t-il.
Si Musk suivait véritablement le chemin de Berlusconi, il chercherait à entrer lui-même en politique. "Il ferait un successeur bien plus plausible à Trump que n'importe lequel des enfants de Trump", estime Fukuyama, tout en rappelant que le président élu a déjà souligné que Musk ne peut pas briguer la présidence puisqu'il n'est pas né aux États-Unis. "Mais il y a beaucoup d'autres fonctions publiques auxquelles il pourrait aspirer, et je ne l'exclurais pas de la politique américaine même s'il est éjecté de l'orbite de Trump."
Les médias sociaux comme acteurs politiques
Fukuyama s'inquiète des implications à long terme de cette situation. "Les médias sociaux remplacent rapidement les médias traditionnels comme principale source d'information pour les Américains. Personne ne devrait prétendre qu'ils sont des places publiques neutres ; ce sont des acteurs politiques qui peuvent influencer l'issue des élections."
Le problème fondamental, selon lui, est qu'ils sont "trop grands et trop puissants". Contrairement aux trois grands réseaux de télévision d'antan, dont l'influence politique était limitée par la FCC et des normes de neutralité médiatique, "aucune contrainte de ce type n'existe aujourd'hui pour les grandes plateformes en ligne".
Fukuyama conclut en plaidant pour une réduction de ce pouvoir par la prolifération de "middlewares" qui supprimeraient essentiellement leur pouvoir éditorial. Il rappelle qu'en 2020, son groupe d'étude à Stanford avait comparé les grandes plateformes internet à "une arme chargée posée sur la table devant nous", en espérant qu'aucun mauvais acteur ne s'en emparerait. "Ce scénario est celui qui s'est maintenant déroulé avec Twitter et Elon Musk. Réduire l'échelle et le pouvoir des plateformes reste donc très important, mais la réforme est bloquée car la plateforme brandit maintenant une très grosse arme."
LES EXIGENCES DE L’ÉTAT ENVERS BP APRÈS LA FUITE DE GAZ AU CHAMP GTA
Dans un communiqué conjoint, les ministères en charge de l’Énergie et de l’Environnement insistent sur le respect des normes internationales et le déploiement des moyens nécessaires pour limiter les impacts potentiels.
Dakar, 7 mars (APS) – Les autorités sénégalaises ont déclaré, vendredi, exiger de la compagnie pétrolière Bp qu’elle prenne les mesures nécessaires pour ‘’une gestion rigoureuse’’ de la fuite de gaz survenue au champ gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA).
‘’L’État exige de l’opérateur qu’il prenne toutes les mesures nécessaires pour assurer une gestion rigoureuse de cette situation en veillant à ce que les opérations soient conduites dans le strict respect des meilleures pratiques de l’industrie pétrolière internationale’’, affirment les ministères chargés de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, de l’Environnement et de la Transition écologique.
‘’Bp est aussi tenue de déployer tous les moyens nécessaires afin de limiter les impacts potentiels et de mettre en place une solution rapide et pérenne pour [gérer] l’incident’’, ajoute le communiqué conjoint.
Il s’agit d’‘’un incident’’ survenu dans un puits ‘’non encore opérationnel, situé à 120 kilomètres au large des côtes’’, affirment les deux ministères, assurant que ‘’ [leurs] équipes techniques […] maintiennent les échanges’’ avec la compagnie pétrolière.
Ils estiment que c’est le rôle de Bp de ‘’déployer les moyens techniques requis afin de limiter, voire éviter tout impact [de la fuite de gaz] sur l’écosystème’’.
— ‘’La sécurité des personnes et de l’environnement’’ —
La compagnie pétrolière britannique a assuré avoir ‘’identifié des solutions possibles pour réparer la fuite dans les plus brefs délais’’, lit-on dans le communiqué.
‘’Une surveillance multimodale de la zone est maintenue pour apprécier et suivre, autant que possible, l’impact de l’incident’’, assurent les ministères de l’Énergie, du Pétrole et des Mines, de l’Environnement et de la Transition écologique.
Ils affirment que ‘’les administrations sénégalaise [et] mauritanienne poursuivent le suivi rapproché de l’évolution de l’incident’’.
Bp assure, pour sa part, avoir mobilisé des équipements et du personnel sur le champ GTA pour contrôler la fuite de gaz survenue depuis le 19 février dernier.
‘’Nous avons découvert des bulles de gaz sous-marines à faible débit dans le puits A02 du projet Grand Tortue Ahmeyim, au large de la Mauritanie et du Sénégal, mercredi 19 février 2025’’, affirme-t-elle dans une déclaration parvenue à l’APS.
— Une ‘’enquête indépendante’’ —
‘’Nous avons élaboré un plan pour arrêter les bulles et avons mobilisé des équipements et du personnel spécialisés’’, assure la compagnie pétrolière.
Elle dit se préoccuper surtout de ‘’la sécurité des personnes et de l’environnement’’.
L’impact que la fuite de gaz peut avoir sur l’environnement est ‘’négligeable’’, dit-elle dans sa déclaration, estimant que ‘’le puits [affecté] ne présente aucun risque pour les employés’’.
Le puits dans lequel est survenue la fuite de gaz est l’un des quatre puits du projet GTA, développé par BP, la société américaine Kosmos Energy, la Société mauritanienne des hydrocarbures et la Société des pétroles du Sénégal, précise la compagnie pétrolière.
Elle soutient que ‘’la situation actuelle n’a aucun impact immédiat sur les activités de production en cours des autres puits’’.
Jeudi, l’Association des pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis (nord) a réclamé une ‘’enquête indépendante’’ sur la fuite de gaz et ses conséquences sur les activités maritimes et les populations côtières.
LA BATAILLE DES GEANTS DES TELECOMS FAIT RAGE
La preuve par le Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) dont le coût est estimé à plus de 30 milliards CFA. Un pactole que se disputent férocement des géants des télécoms au point de voir Huawei débarquer au Sénégal pour y soumissionner.
Le « New Deal Technologique », cette stratégie ambitieuse de transformation numérique du service public sénégalais, est en passe de devenir une réalité. La preuve par le Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) dont le coût est estimé à plus de 30 milliards CFA. Un pactole que se disputent férocement des géants des télécoms au point de voir la toute puissante multinationale chinoise Huawei débarquer au Sénégal pour y soumissionner.
Le président de la République Bassirou Diomaye Faye a officiellement lancé le « New Deal Technologique ». Un vaste projet de dématérialisation de masse visant à transformer le service public sénégalais composé de six projets numériques majeurs : dossier patient partagé, télémédecine, système d’information hospitalière, système d’information géographique santé, projet de digitalisation du médicament et projet de digitalisation des processus de la santé communautaire. Parmi ces projets phares, le Programme de digitalisation du système de santé (PDSS) d’un coût de 30 milliards CFA dont le financement est assuré par la Banque mondiale. Dans l’optique de sa mise en œuvre, le ministère de la Santé a lancé un « appel d’offres » restreint. Il s’agit de créer un logiciel de gestion des données sanitaires et d’améliorer la prise en charge des patients. Une plateforme digitale pour interconnecter tous les réseaux des hôpitaux publics, centres de santé et postes de santé ainsi que les cliniques médicales du Sénégal. Un marché aux enjeux technologiques et financiers qui suscite l’appétit des géants des télécoms et opérateurs en électronique. Sur le starting-block du « New-deal technologie », nous confie-ton, la toute puissante multinationale chinoise Huawei. Un géant du logiciel qui a fini de conquérir le monde entier jusqu’à s’attaquer au marché sénégalais des smartphones qui connaît la plus forte croissance en Afrique. Aux côtés de ce loup chinois aux dents longues, la Silicon Valley qui est un espace américain de haute technologie rayonnant à l’échelle mondiale grâce à la présence de sièges sociaux de nombreuses entreprises de prestige telles que les Gafa, Google, Apple, Facebook et Amazon. On nous souffle également que les groupes Expresso et Free (Tigo) auraient soumissionné dans ce marché de la santé digitale.
A l’embuscade, le géant chinois Huawei !
Aux yeux de ces tours opérateurs des télécoms, le Groupe sénégalais Sonatel n’est pas prophète en son pays. D’où l’intérêt agressif que ces multinationales étrangères portent à ce marché numérique jusqu’à venir concurrencer Sonatel dans sa propre maison. C’est sans compter sur la détermination de notre « Sonatel » nationale, l’opérateur de référence en Afrique de l’Ouest qui a déjà fait ses preuves dans le secteur des télécommunications (fixe, mobile, internet, mobile money etc…). Sous le coaching « diplomatique » d’Orange-France, Sonatel-Sénégal serait en pole position pour rafler les 30 milliards CFA destinés à révolutionner le système sénégalais. D’ailleurs certaines sources proches du projet disent que la Sonatel est déjà dans le « réseau » voire dans la peau d’un adjudicataire. Pour preuve, ces derniers temps, nous confie-t-on, des ingénieurs et experts « sonatéliens » multiplient les visites de contact dans les hôpitaux et postes de santé pour répertorier leurs besoins et connaitre leur méthode de travail. Comme quoi, le leader sénégalais des télécoms s’appuie sur la « préférence nationale » pour se faire attribuer le marché de la santé digitale. Evidemment pour ne passe faire bouffer ou brouiller par les géants américains et chinois.
UNE CARGAISON D’AVENIR
Une nouvelle page de l’histoire énergétique sénégalaise s’écrit avec l’arrivée de la première cargaison de pétrole brut extraite du champ offshore de Sangomar et destinée au raffinage local.
Une nouvelle page de l’histoire énergétique sénégalaise s’écrit avec l’arrivée de la première cargaison de pétrole brut extraite du champ offshore de Sangomar et destinée au raffinage local. Cette étape majeure marque un tournant stratégique dans la gestion des ressources naturelles du pays, longtemps dépendant des importations de produits pétroliers raffinés.
Une avancée vers la souveraineté énergétique
Jusqu’ici, la production pétrolière issue des gisements sénégalais était essentiellement orientée vers l’exportation. L’acheminement de cette première cargaison vers les installations de raffinage locales témoigne de la volonté des autorités d’internaliserla chaîne de valeur énergétique. «Ce jalon historique est une avancée concrète vers l’autosuffisance énergétique et la souveraineté nationale», a déclaré le ministre de l’Énergie lors d’une conférence de presse organisée à Dakar.
Avec ce premier raffinage local, le Sénégal ambitionne de réduire sa dépendance aux marchés étrangers, de maîtriser les coûts énergétiques et de sécuriser l’approvisionnement en produits pétroliers. Selon les prévisions du gouvernement, le raffinage du brut de Sangomar pourrait couvrir jusqu’à 30 % des besoins nationaux en carburant dès la fin de l’année 2025.
Un impact économique et social attendu
L’exploitation du champ pétrolier de Sangomar, situé à environ 100 kilomètres au large de Dakar, est le fruit d’un partenariat entre la société australienne Woodside Energy et la Société des Pétroles du Sénégal (PETROSEN). À pleine capacité, le site devrait produire jusqu’à 100 000 barils par jour. Une partie de cette production sera désormais traitée localement, réduisant ainsi les importations de carburant et favorisant la stabilité des prix sur le marché intérieur.
«Le raffinage local constitue un levierstratégique pour la création d’emplois, la formation de compétences spécialisées et la dynamisation de l’économie», souligne Mamadou Fall, expert en énergie et consultant auprès de l’État. Les autorités espèrent également que ce tournant permettra de capter une plus grande part des revenus issus de l’exploitation pétrolière et d’alimenter les fonds souverains dédiés aux projets d’infrastructures et au développement durable.
Des défis à relever
Si cette première cargaison marque un succès symbolique, plusieurs défis restent à surmonter. La modernisation des infrastructures de raffinage, en particulier la raffinerie de la Société Africaine de Raffinage (SAR), est essentielle pour absorber et transformer efficacement le brut national. Des investissements supplémentaires seront nécessaires pour augmenter la capacité de raffinage et garantir un approvisionnement continu en produits pétroliers de qualité.
En outre, la gestion transparente des revenus pétroliers demeure une préoccupation majeure pour la société civile. Plusieurs organisations plaident pour une meilleure redistribution des richesses issues de l’exploitation des hydrocarbures afin d’améliorer les secteurs clés comme la santé, l’éducation et les infrastructures sociales.
Une ambition régionale affirmée
Au-delà de ses frontières, le Sénégal aspire également à devenir un acteur majeur du marché pétrolier ouest-africain. Le raffinage local pourrait à terme permettre d’exporter des produits pétroliers transformés vers les pays voisins, renforçant ainsi l’intégration économique régionale
«Ce premier raffinage local est plus qu’une simple étape technique : c’est le signal d’un avenir où le Sénégal maîtrise ses ressources et joue un rôle de premier plan sur la scène énergétique régionale», conclut un responsable de PETROSEN.
Avec cette avancée, le Sénégal s’inscrit dans une dynamique de transformation économique profonde, plaçant ses ressources pétrolières au cœur de ses ambitions de développement et de souveraineté énergétique.
PAR NDÈYE AMY NDIAYE ET LUCIENNE KODOU NDIONE
L’OBJECTIFICATION DE LA FEMME SÉNÉGALAISE, UN FLÉAU PERSISTANT
Aujourd’hui plus que jamais l’obscurantisme misogyne prend de l’élan ! Il plane comme une épée de Damoclès sur de nombreux acquis
Ndèye Amy Ndiaye et Lucienne Kodou Ndione |
Publication 07/03/2025
Au Sénégal, la femme est de plus en plus réduite à un simple objet à travers les médias, la publicité, la mode et les normes sociales. Cette tendance, loin de s’estomper, s’amplifie et met en péril les acquis en matière de droits des femmes. Face à cette réalité, des voix s’élèvent pour dénoncer et lutter contre ce phénomène.
Le corps féminin tend à devenir, sous le regard de beaucoup de concitoyens , ni plus ni moins qu’un objet. Réduire la femme à un statut d’objet, ou considérer les parties de son corps comme des objets ou encore réduire son humanité féminine à ses seules caractéristiques sexuelles est devenue presque une normalité au Sénégal. Clairement, il s’agit là d’une objectification de la femme sénégalaise. Plus explicitement, nous faisons référence au fait que les femmes sont perçues, traitées ou représentées comme des objets plutôt que comme des individus autonomes, ayant leurs propres droits, sentiments et libertés. Cette objectification s’est amplifiée au cours des dernières années, parfois de manière ludique mais réelle.
L’amplification de ce phénomène a accentué les vulnérabilités des femmes dans notre pays. Elle a également surexposé les acquis en matière de droits des femmes à la censure moralisante d’une société où l’intolérance à l’égard de la diversité, de l’émancipation de la femme et de son autonomisation est devenue une gageure de virilité. Il faut dire que le politiquement correct sur la question des Droits des femmes au Sénégal s’est largement érodé. Sommes-nous devenus incultes, ignorants ou tout simplement fanatiques d’une perversité morale qui cherche par tous les moyens à cisailler l’humanité de la femme sénégalaise et la dignité qui va avec ? Aujourd’hui plus que jamais l’obscurantisme misogyne prend de l’élan ! Il plane comme une épée de Damoclès sur de nombreux acquis tel que la fameuse loi sur la parité politique, et emprunte de plus en plus des logiques maladroitement subtiles mais avec un effet déconsolidant avéré sur le statut social, économique et juridique de la femme sénégalaise.
En 2025, l'objectification de la femme sénégalaise résulte de la combinaison de facteurs culturels, sociaux et économiques et aussi politiques qui la réduisent à un rôle subordonné, souvent sans reconnaissance de son individualité ou de ses aspirations. Elle transparaît à travers :
Les représentations médiatiques et artistiques
Une tendance se dessine depuis quelques années dans les médias et même dans certaines formes d’art populaire où la femme sénégalaise est réduite à un rôle stéréotypé, souvent centré sur ses occupations familiales et sa sexualité. Médias et arts ont fini de nous imposer l’acceptation tacite de la normalité d’une image de la femme perçue exclusivement comme un symbole de la maternité, de la beauté physique, de la soumission, ou tout simplement un objet de décor. Ses émotions, aptitudes, et compétences dans la société ne sont mis en relief que de façon exceptionnelle. Les clips et les téléfilms sont par excellence la preuve de la déliquescence de la place allouée à la femme.
Objet de désir, simple outil à la merci des scénaristes et des réalisateurs(ces), elle ne doit son salut d’actrice ou d’héroïne qu’à son charme, sa féminité, sa soumission, voire son approbation envers la division binaire de la société marquée par la supériorité et la dominance absolue de l’homme. Évidemment, dans de rares émissions dédiées à cette cause, il arrive que ces rôles dynamiques soient furtivement abordés. Fort heureusement d’ailleurs !
Quid de la médiatisation à outrance de la polygamie et des cérémonies familiales qui fluidifient au rythme des sonorités de « Bongomans », la propagande d’un langage vulgaire, sexiste et sexuel, d’une rivalité puérile entre femmes, et qui démontrent, si besoin en est encore, la décadence de la société sénégalaise en général et la perte des valeurs nobles sociétales qui caractérisaient la femme sénégalaise (kersa, jom, goré) en particulier. Ce déferlement de sagacité n’épargne ni la dignité de la femme ni ses capacités cognitives, ses aptitudes à contribuer significativement aux défis de l’heure, aux priorités réelles sociétales, et pourtant nous nous en accommodons. Femmes comme hommes, nous les validons, les encourageons...
Et lorsque certaines s’en offusquent, l’école de la Justice Sociale, qui dénie toute présomption d’innocence à la femme et où le doute profite toujours à l’homme, s’agite bruyamment, toujours prompte à faire étalage de son intolérance, son addiction à la pensée unique. Elle les déclare coupables de subversion avant même qu’elles ne soient entendues, elle les fait condamner à perpétuité par le tribunal de l’éternité et fait tomber sur elles la malédiction et sur leur progéniture surtout lorsqu’elles sont des femmes mariées (Kou soor sa dieukeur, yakk sa dom. Liggeyou ndey agnou doom).
La sexualisation et l’instrumentalisation du corps féminin dans la publicité et la mode
Entendons-nous bien, la femme surtout sénégalaise détient un pouvoir naturel d’attraction, essentiel pour la publicité ou la mode. Cependant, il est opportun de relever qu’il existe aujourd’hui au Sénégal une instrumentalisation banalisée du corps féminin dans la publicité et la mode. Par la manière dont certaines industries exploitent l’image de la femme sénégalaise ce qui devait constituer une communication marketing de produits ou de services glisse souvent vers une objectification du corps féminin avec des conséquences aux multiples facettes.
Le développement anormal des produits de dépigmentation et des « médicaments »pour prise de masse malgré les risques encourus relève de ces conséquences et démontre, si besoin en était encore, l’amplitude de cette triste réalité. Et à ce niveau, il est important de souligner que les femmes participent elles-mêmes à leur propre entreprise d’objectification. La priorité donnée à l’apparence au détriment du savoir, de la santé ou de l’épanouissement loin d’être dans l’absolu une suggestion masculine et dans bien cas hélas un choix féminin, une vision féminine, un aspect du Mindset qui domine chez la grande majorité des femmes sénégalaises, y compris celles supposées « intellectuelles », si tant que l’expression ait encore aujourd’hui un sens dans ce pays.
Dans d’autres situations, cette entreprise d’objectification de la femme conforte des pratiques telles que les mariages forcés ou précoces dont on cherche de plus en plus à minorer la prévalence, tant les déclarations, initiatives et autres ont été nombreuses et que l’on voudrait bien trouver facilement une pointe de satisfaction pour tous ces efforts ! Tout n’a point été vain, bien sûr ! Mais soyons réalistes, le phénomène perdure . Mieux encore, il se réinvente avec parfois des subtilités pernicieuses que nous ne devons pas minimiser.
Les pratiques sociales, normes de genre et inégalités dans le domaine professionnel
Sur cet aspect, l'objectification des femmes s’adosse, dans certaines zones du Sénégal, à des normes de genre traditionnelles qui en facilitent l’effectivité. Parmi ces normes, la pression sociale et culturelle qui amène de nombreuses Sénégalaises à se conformer à des attentes très rigides en matière de comportement, d’apparence et de rôle familial, et avec un impact restrictif sur leur autonomie de volonté. Très souvent perçues principalement à travers le prisme de leur relation avec les hommes (comme épouses, mères ou filles), elles voient leur visibilité en tant qu'individus à part entière fortement limitée. Et lorsqu’à l’occasion de situations exceptionnelles, on leur accorde l’exclusivité de la faveur d’une demi-journée de travail la profondeur du mal ne se discute plus !
Dans le monde professionnel, les femmes sénégalaises font face, comme la plupart des femmes à travers le monde, à de nombreux obstacles liés à la fois à des stéréotypes sexistes et à des discriminations de genre. Elles sont cantonnées à des rôles traditionnels et subissent des retards dans la gestion de leur carrière. Elles ont des difficultés d’accès à des postes de responsabilité. Elles subissent une pression sociale qui peut les inciter à privilégier leur rôle domestique au détriment de leur carrière. Bien qu’elles soient assujetties au même régime d’avancement que les hommes (ce qui est normal), elles restent néanmoins limitées par la division genrée du travail et soumises aux mêmes normes sociales que celles de leurs aïeules, il y a des siècles.
Quid de l’évolution et les luttes pour les droits des femmes
Au Sénégal, des individualités et des synergies coconstruites, pour certaines, dans la diversité de genre s’élèvent de plus en plus contre cette objectification. Elles cherchent à donner aux femmes une voix, à les sortir des rôles stéréotypés et à leur accorder plus de pouvoir dans la société . Elles les sensibilisent également pour une prise de conscience de la réalité du phonème et de ses effets pervers sur la société sénégalaise, son développement et son avenir. Des femmes sénégalaises, ainsi que des hommes, militent activement pour le respect des droits fondamentaux des femmes, la lutte contre les violences faites aux femmes et pour une plus grande participation des femmes dans la vie politique et économique... C’est le lieu de magnifier cette implication masculine très souvent peu visible, mais bien réelle. Bravo Messieurs, l’humanisme n’a pas de genre, la conscience n’ont plus !
Malheureusement, les acquis de ces luttes ne sont souvent pas assez bien capitalisés (histoire de Ndatté Yalla, Alioune Sitoe Diatta, etc.). Écoutons les chansons des «bongomans», analysons les rôles alloués aux femmes dans les téléfilms, suivons les discussions pendant les heures de pause dans les bureaux, revenons vers les discussions des groupes WhatsApp, relisons les messages entre copains, suivons les nominations lors des conseils des ministres, discutons sans gants entre belles-familles, écoutons les points de vue des cadres supérieurs sur la question, etc. La réalité nous désenchante ; il urge de changer de paradigme. Les actions de promotion et de protection des droits des femmes devraient davantage s’orienter vers la femme elle-même. Celle-ci doit cultiver son estime de soi en développant son leadership, et placer son épanouissement , sa dignité et ses libertés au cœur de son action. Plus que jamais,
Les femmes sénégalaises devront être à l’avant-garde des combats qui les interpellent au premier rang. Mais avons-nous une masse critique apte à se sacrifier pour briser la glace?
PAR HABIB DEMBA FALL
SISYPHE DANS LA JUNGLE URBAINE
"J’ai vu pousser les immeubles et passer la poussière. Des espoirs en cendres, consumés par l’implacable loi de l’occupation de la voie publique. Des poussées d’émotions, vite balayées par la gomme du temps. Les mêmes recommencent."
J’ai vu pousser les immeubles et passer la poussière. Des espoirs en cendres, consumés par l’implacable loi de l’occupation de la voie publique. Des poussées d’émotions, vite balayées par la gomme du temps. Les mêmes recommencent.
Notre petit monde urbain renoue avec ses vieilles habitudes, pensant peut-être que la licence finira par avoir raison du censeur. Las, l’académie des comportements citoyens baissera la garde face aux hordes de routiers de l’incivisme. Il n’y aura plus de manuel du citoyen modèle parce que, comme lors des invasions, les grandes bibliothèques seront brûlées. Cruelles illusions ! La fameuse formule populaire reste inopérante à l’heure du civisme triomphant : « Mbedd mi mbeddu buur la ». Morceau d’inconséquence et d’inconscience. Rien d’autre que ça ! À ce dérapage sur la perception du bien public, répond une vérité nourrie à la sagesse républicaine : « Reew da ñu koy ligeey ». Ne cherchons pas loin. Trouvons des explications terre-à-terre dans les tares de notre quotidien.
Tout simplement, ce qui appartient à tout le monde n’appartient finalement à personne car personne n’en prendra soin. Dans ce pays, quelque part, les lieux de culte, les jardins publics, les plages, les routes, les esplanades d’édifices et les terrains de sport ont le même destin que les décharges d’ordures. Certains font les choses tellement en grand qu’une poubelle, à leurs yeux, est un terrain de jeux trop étroit. Aussi cynique que ça. Malheureusement, c’est à croire que la « désordrite », cette curieuse maladie du désordre, habite l’âme de notre monde urbain. Paradoxalement, un virus vers lequel courent les adeptes du chaos grossissant sans masque et gel hydroalcoolique. Les cas communautaires peuplent les rues. Ce serait si long de décliner leurs noms sur un bulletin rendant compte de la progression d’une épidémie !
Il faudra un registre sans bout pour nommer tous ces visages connus de nos rues, nos marchés, nos entreprises, nos plages, nos universités, nos structures de santé, etc. Voyez comment naissent et grandissent les petits « Parc Lambaye » devant nos maisons. Une petite table dans quelque coin ? Non, cela ne gêne vraiment personne au début ! C’est même sympa d’accorder un bout de paradis à un naufragé de la vie, n’est-ce pas ? À côté de la petite table presque brinquebalante, s’entassent ensuite divers objets, dans un timing étudié et faussement débonnaire. De la brocante au fil du temps avec des portes démontées d’une maison, des chargeurs de téléphone recyclés, des réchauds bricolés, des vélos lourdement chargés de points de soudure, des lampes de chevet qui ont plus besoin d’un spécialiste en tri d’ordures à leur chevet que d’un retour dans les ménages, des machines à café, des mixeurs de fruits ou légumes au goût de périmé, des lecteurs de disque crachant plus la poussière que le son envoûtant des musiques du monde, entre autres.
Après, ce seront les toitures usagées et les livres à l’heure où un la lecture tient plus de la bêtise pour snobs que du raffinement culturel. Le vendeur de café se joindra à la joyeuse troupe pour un chorus qui défie l’ordre des « messieurs et dames d’en haut », moralisateurs chahutés. En voilà un pied de nez pour le grade des pseudo-réparateurs de cette infirmité de la jungle urbaine ! Réguler l’installation sur la voie publique en zone urbaine est une opération comparable à l’œuvre de Sisyphe et de son rocher. Ça monte une fois, deux fois, trois fois, mille fois… Ça redescend du rocher une fois, deux fois, trois fois, mille fois… L’infatigable « manutentionnaire » n’en finit jamais avec sa corvée ! Les opérations de déguerpissement sont donc des serpents de mer. Un combat sans fin. La sensibilisation n’y fait rien. Le refrain reste immuable : « il faut laisser les gens travailler ». La conséquence directe est de laisser le bulldozer travailler. Les communiqués d’autorités administratives sont bien élaborés, alliant pédagogie et fermeté.
Ces textes ont le destin d’un message délivré dans une langue que le destinataire ne voudra jamais comprendre. En effet, ces communiqués restent souvent lettre morte dans l’esprit de beaucoup de destinataires de ce type de messages. Sur une artère de Dakar, l’ouverture d’un autopont a franchement amélioré la circulation. Il reste le stationnement anarchique qui prive les automobilistes de l’équivalent de deux voies de part et d’autre. Chacun pourra trouver des abus similaires dans son environnement. Un communiqué a été fait par une autorité administrative, avec un délai ferme. Il a été lu en boucle sur les radios et posté sur les réseaux sociaux. Plusieurs mois ont passé et l’occupation a persisté. M’enquérant de la situation, je me vois dire : « le Préfet avait fixé un délai, mais nous n’avons encore rien constaté qui nous prive de ce stationnement ». Les yeux de ces indolents chroniques ne s’ouvrent sur la réalité des abus que lorsque leur business ou leur bien quelconque cogne le bulldozer. Être un bon débrouillard dans la jungle urbaine, c’est aussi la stratégie du bord du gouffre. Aussi cynique que ça également.
LE 7 MARS, UNE DATE POUR HONORER LES FEMMES DE NDER
Le Pr Fatou Sow Sarr plaide pour que le Sénégal consacre le 7 mars à la mémoire des femmes de Nder, qui ont préféré la mort à la captivité en 1820. À travers cette reconnaissance, elle veut restaurer les valeurs héritées de ces héroïnes.
Elle a toujours milité pour la célébration de la journée de la femme le 7 mars, en lieu et place du 8 mars dans notre pays. La directrice du laboratoire genre de l’Institut fondamental d’Afrique noire (Ifan), le professeur Fatou Sow Sarr maintient sa posture. La nation doit, selon ses mots, célébrer cette date en hommage aux braves dames de Nder qui ont sacrifié leur vie pour sauver l’honneur de leur patrie et inspiré plusieurs générations avec une symbolique « on nous tue mais on ne nous déshonore pas. »
A Dagana, l’ancienne capitale du Walo, la statue de la dernière reine, Ndatte Yalla, érigée à la place de l’indépendance, non loin de la préfecture, est très parlante. Elle immortalise la tragédie de Talatay Nder, qui a vu des femmes s’immoler par le feu pour des questions d’honneur, de dignité et de liberté. L’histoire est de plus en plus vulgarisée dans notre pays. Elle met en exergue le courage de ces « Linguères », moulées dans une tradition militaire, qui ont pris le dessus sur une coalition formée par des Almamy du Fouta et des Maures désireux, entre autres, d’islamiser le royaume du Walo. Mais ces femmes, appartenant à une lignée royale, finiront par tomber dans un traquenard des combattants qui n’ont pas digéré leur défaite face à une armée féminine. Refusant de se constituer en prisonnières de guerre, les Linguères, qui ont retroussé les manches, à l’absence de leur époux, ont préféré se donner la mort après une attaque survenue un mardi, à Nder.
Talatay Nder (le mardi de Nder en wolof), vient de s’écrire en encre de sang dans le grand livre de l’histoire du Sénégal. Des valeurs fortes léguées à la nation sénégalaise « Dans la société wolof, un « Damel» (un souverain) capturé vivant n’existe pas. C’est la mort ou la victoire. Il s’y ajoute que le pouvoir était aussi bien incarné par l’homme que la femme. Le roi détenait sa cour de même que la reine. Elle gardait sa couronne même en l’absence ou à la mort de ce dernier », raconte l’historien Bakhao Diongue Diouf.
Elles ont inspiré la devise « on nous tue, on ne déshonore pas ». Le Pr Fatou Sow Sarr, accentue, ces dernières années, le plaidoyer pour l’intégration dans le calendrier républicain de la date du 7 mars pour célébrer la journée de la femme sénégalaise. Si la date du 8 mars est retenue, depuis 1977, à l’échelle internationale, en référence à la lutte des femmes ouvrières, elle estime qu’il est temps pour le Sénégal de célébrer ces « Linguères » qui se sont immolées le 7 mars 1820 pour sauver l’honneur de leur patrie. « Le sens de la mort n’était pas perçu de la même manière que de nos jours. L’honneur était au-dessus de tout à cette époque. Il est temps de consacrer la date du 7 mars au temps de la réflexion pour revisiter l’histoire des femmes de Talatay Nder et faire du 8 mars un moment des festivités.
Cela permettra de reconstituer l’histoire de nos sociétés traditionnelles, qui a été construite par des femmes. A travers cette approche, il sera possible de restaurer des valeurs qui sont nôtres et de booster l’estime de soi des femmes et leur obligation à participer à la construction du pays », insiste-t-elle. Dans une bande dessinée intitulée « Talatay Nder, la véritable histoire de Nder racontée aux enfants, 2e édition », la directrice de l’institut genre et de la famille, rappelle à la « jeunesse féminine sénégalaise qu’elle peut s’adosser sur ses propres vertus et valeurs pour mener le combat pour l’égalité des sexes ». L’ouvrage, édité en partenariat avec Onu-Femmes, s’appuie sur des documents disponibles au niveau des archives nationales et de l’Ifan. Elle révèle aussi l’histoire de la Sénégalaise qui a été reine, chefs d’Etat et chef de guerre.
AXIAN PRÉPARE SON OFFENSIVE CONTRE ORANGE ET WAVE
Le groupe malgache, qui a pris le contrôle total de l'opérateur Yas (ex-Free Sénégal), prépare des acquisitions stratégiques. La bataille pour conquérir le marché sénégalais des services financiers mobiles s'annonce féroce
(SenePlus) - Face à la concurrence sur le marché sénégalais des services financiers mobiles, le groupe malgache Axian Télécom met en place une stratégie ambitieuse pour redresser ses activités fintech dans le pays. Selon Jeune Afrique, l'entreprise dirigée par Hassanein Hiridjee cherche à se démarquer par des acquisitions stratégiques et des services ciblés pour s'imposer face aux géants du secteur.
Présent dans cinq pays africains sous les marques Yas pour les services télécoms et Mixx by Yas pour les activités fintech, Axian Télécom a l'intention de poursuivre son expansion. D'après JA, alors que ses opérations à Madagascar, aux Comores, en Tanzanie et au Togo sont majoritairement rentables, le groupe dirigé depuis août 2024 par Hassan Jaber concentre désormais ses efforts sur le redressement de ses activités financières au Sénégal.
Le marché sénégalais est actuellement dominé par deux acteurs majeurs : Orange, via sa filiale locale Sonatel, et la start-up américaine Wave. Face à cette concurrence, Axian prépare une nouvelle offensive. Comme l'explique à Aau magazine Erwan Gelebart, responsable Open Innovation & fintech du groupe Axian, rencontré à Barcelone lors du Mobile World Congress : « Un bilan a été établi, une nouvelle stratégie a été mise en place et de nouveaux services sont à développer ».
Présent au Sénégal depuis 2019 où il détenait 40% de Free Sénégal, le groupe malgache a renforcé sa présence en 2023 en acquérant 40% supplémentaires, prenant ainsi le contrôle de l'opérateur. Rebaptisé Yas, celui-ci propose désormais divers services financiers via son application Mixx by Yas et se trouve actuellement en phase de réinvestissement.
« En parallèle à nos opérations grand public, nous travaillons à une offre dédiée aux TPE avec des services adaptés à leurs besoins », précise Erwan Gelebart à Jeune Afrique, soulignant l'importance des très petites entreprises dans l'économie africaine.
Conscient de la difficulté à concurrencer directement Orange et Wave sur le mobile money traditionnel, Axian mise sur d'autres produits financiers et services pour percer sur le marché sénégalais. Dans cette optique, JA rapporte que la branche fintech du groupe malgache travaille sur une nouvelle transaction lui permettant de consolider ses opérations en Afrique de l'Ouest francophone, particulièrement au Sénégal.
Selon Erwan Gelebart, Axian recherche « les start-up avec un chiffre d'affaires de quelques millions de dollars, proches du seuil de rentabilité et dont les fondamentaux économiques sont solides ». L'investissement prévu serait de « quelques dizaines de millions de dollars », avec actuellement trois dossiers à l'étude.
La branche fintech du groupe mise notamment sur le segment BtoB avec son service FlexPay, destiné aux entreprises structurées pour simplifier leurs opérations financières avec employés, fournisseurs et partenaires.
Un autre axe important de développement est la carte Mastercard prépayée, rattachée au portefeuille électronique des clients de Mixx by Yas. Ce service, selon Jeune Afrique, permet de réaliser des achats en ligne, de voyager et d'effectuer des transactions dans plus de 210 pays à travers le monde.
« La carte Mastercard a été un gros pari et les premiers résultats sont encourageants », affirme Erwan Gelebart. « L'un de nos enjeux pour 2025 est de réussir à changer de dimension sur l'adoption de l'application », ajoute-t-il, évoquant des campagnes ciblées, des promotions et des offres de cashback pour atteindre cet objectif.
En parallèle, Axian travaille également à renforcer la gouvernance de sa branche fintech, notamment via l'arrivée d'administrateurs indépendants, et à structurer ses équipes pour soutenir cette croissance.
AIBD, LE SYTAS S’OPPOSE AUX LICENCIEMENTS ET PROPOSE DES ALTERNATIVES
Le Syndicat des Travailleurs des Aéroports du Sénégal rejette fermement le plan social annoncé par l’Aéroport International Blaise Diagne, dénonçant une décision arbitraire aux lourdes conséquences pour les employés.
Le Syndicat des Travailleurs des Aéroports du Sénégal (SYTAS) rejette catégoriquement le plan social annoncé par la direction générale de l’Aéroport International Blaise Diagne (AIBD SA) à l’issue d’un séminaire tenu à Saly Portudal du 26 au 28 février 2025. Réuni en congrès extraordinaire, le SYTAS dénonce une décision arbitraire de l’État du Sénégal et affirme son engagement à défendre les intérêts des travailleurs concernés par ces licenciements massifs.
Conscient des difficultés financières rencontrées par l’AIBD SA, le SYTAS se dit ouvert à des négociations avec la direction générale afin de trouver des solutions alternatives permettant de maintenir l’outil de travail et de préserver les emplois. Le syndicat désapprouve fermement la décision de licenciement et exprime son désaccord avec les justifications avancées par les autorités.
Pour éviter ces suppressions d’emplois, le SYTAS suggère plusieurs mesures, notamment : Le redéploiement du personnel vers les aéroports de Saint-Louis et de Ziguinchor dès leur réouverture. La relance des projets structurants tels que le Centre de Maintenance Aéronautique et le projet Aéroville, générateurs d’emplois. La valorisation du patrimoine foncier de l’AIBD SA à Dakar, hérité de la fusion avec les Aéroports du Sénégal (ADS).
S’appuyant sur l’Article 23 de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, qui garantit à toute personne le droit au travail et à la protection contre le chômage, le SYTAS estime que les justifications des autorités ne sont pas fondées et que des solutions viables existent pour éviter ce « drame social ».
Le syndicat exhorte les autorités à entamer des discussions afin de trouver une alternative à ces licenciements, qui menacent de plonger de nombreuses familles dans la précarité.
UNE CROISSANCE DE 6 % DU TRAFIC GLOBAL EN 2024 AU PORT DE DAKAR
Conscient des défis à venir, le Port Autonome de Dakar (PAD) a entamé des réformes et mis en œuvre des projets majeurs, notamment le projet Ndayane, qui ambitionne de faire du Sénégal un hub maritime incontournable d’ici 2030
Le Port Autonome de Dakar (PAD) a tenu à apporter des clarifications concernant les récentes publications médiatiques sur l’évolution de son activité en 2024. Malgré une baisse mensuelle de 17,1 % en décembre, liée à des facteurs conjoncturels, le trafic global des marchandises a enregistré une hausse de 6 % sur l’ensemble de l’année, confirmant ainsi le rôle stratégique du port dans l’économie sénégalaise et sous-régionale.
Les fluctuations constatées en fin d’année s’expliquent par : Un ralentissement temporaire du commerce maritime international, influencé par des tensions géopolitiques et des perturbations logistiques. Des variations saisonnières propres au secteur portuaire, notamment une baisse des volumes en fin d’année liée aux cycles d’approvisionnement.
Cependant, ces indicateurs mensuels ne traduisent pas une tendance structurelle. Le trafic portuaire a progressé de 8 % en 2024, atteignant 24 millions de tonnes grâce à une forte dynamique des exportations et du trafic de conteneurs.
Des performances notables en 2024, des exportations en forte hausse : 5 millions de tonnes exportées en 2024 contre 3 millions en 2023, soit une progression de 68 %. Un trafic de conteneurs en hausse : 881.289 conteneurs traités en 2024 contre 848.276 en 2023, soit une augmentation de 4 %. Un trafic maritime dynamique : Le nombre d’escales de navires a atteint 3.000 en 2024, contre 2.900 en 2023, marquant une hausse de 6 %.
Conscient des défis à venir, le PAD a entamé des réformes stratégiques et mis en œuvre des projets majeurs, notamment le projet Ndayane, qui ambitionne de faire du Sénégal un hub maritime incontournable d’ici 2030.
Le PAD invite ainsi les médias et le public à consulter les données officielles de l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) afin d’éviter toute interprétation erronée. L’institution réaffirme son engagement en faveur de la transparence, du développement économique et de l’intégration régionale.