Le ministre de l’Intérieur Abdoulaye Daouda Diallo a reçu hier son homologue espagnol en visite au Sénégal dans le cadre du renforcement de la coopération entre les deux pays. Cette coopération établie depuis 2006 interviendra désormais dans la lutte contre le trafic international de drogue, la cybercriminalité et le terrorisme.
Le secrétaire d’Etat à la Sécurité du royaume d’Espagne a réitéré l’engagement de son pays à accompagner le Sénégal dans le renforcement de sa sécurité. Outre la lutte contre l’émigration clandestine, qui constituait leur principal domaine d’intervention, les deux pays ont décidé d’élargir leur champ d’action. «Nous comptons à présent aider le Sénégal dans la lutte contre le banditisme transfrontalier, la lutte contre la drogue, la cybercriminalité et le terrorisme », affirme Francisco Martinez Vazquez.
Ce dernier qui a magnifié l’état de la coopération bilatérale entre les deux pays estime que grâce à ce travail abattu à l’unisson, aucune pirogue en provenance du Sénégal n’a accosté sur les côtes des îles Canaries ces 5 dernières années. « Ceci justifie parfaitement les bons résultats obtenus dans le cadre de l’opération Frontex», ajoute le Secrétaire d’Etat.
Au sortir de leur séance de travail, le ministre sénégalais de l’Intérieur et son homologue espagnol ont réaffirmé la volonté des deux pays de poursuivre leur coopération, et surtout de l’élargir à d’autres domaines.
Ainsi, l’Espagne compte appuyer le Sénégal dans la lutte contre le banditisme transfrontalier et le terrorisme. «L’Espagne a beaucoup d’expérience en ce qui concerne la lutte contre le terrorisme international. Pour bien mettre en œuvre cette lutte, il faut absolument passer par le renforcement de la sécurité dans les frontières, mais aussi dispenser une formation de qualité aux forces de sécurité dans ce domaine. L’Espagne interviendra également au Sénégal dans la lutte contre le blanchiment de capitaux et la cybercriminalité», a ajouté Francisco Martinez Vazquez.
Selon Abdoulaye Daouda Diallo, la lutte contre le terrorisme est devenue une préoccupation particulière pour l’Etat du Sénégal. «Nous avons de longues frontières avec le Mali et la Mauritanie et par moments, nous oublions qu’avec la Mauritanie nous n’avons pas qu’une frontière fluviale. Nous avons aussi une frontière terrestre. Nous sommes donc obligés de travailler à la sécurisation de toutes ces frontières et pour cela, nous avons pensé à la formation et à l’échange d’informations, mais surtout à tout ce qui devra nous aider à développer une coopération beaucoup plus dynamique pour mieux faire face à ce phénomène», a estimé Abdoulaye Daouda Diallo.
Dakar, 4 fév (APS) - Les quotidiens parvenus mardi à l'APS traitent en priorité des retrouvailles entre le président de la République Macky Sall et son ancien ministre des Affaires étrangères Alioune Badara Cissé, considéré comme le numéro deux de l'Alliance pour la République (APR), le parti présidentiel, avant sa disgrâce.
"Le chef de l'APR retrouve son ABC", pour dire Alioune Badara Cissé, annonce par exemple Le Soleil dont le jeu de mots sous-entend toute l'importance du rôle et de la place du revenant dans le dispositif présidentiel.
"Sur la route des élections locales, le parti présidentiel vient de trouver la solution à une équation qui risquait de lui porter un lourd préjudice. Me Alioune Badara Cissé (ABC) et Macky Sall ont signé la paix des braves, hier" lundi, alors que le second était venu présenter ses condoléances au premier, à la suite du décès de deux de ses proches, écrit Le Populaire.
"Dans une ambiance chargée d'émotion, le chef de l'Etat a échangé une poignée de main chaleureuse avec son +compagnon de longue date et de combat+ et affirmé que malgré les contradictions qui ne peuvent pas manquer dans un compagnonnage, il n'a aucune dent contre ABC", relate le quotidien L'As.
Il ajoute : "Ce dernier (ABC) a confirmé ses bonnes relations avec le président et clamé fort qu'il n'a jamais eu d'autres ambitions que d'accompagner le chef de l'Etat", Macky Sall, dont il était déjà le secrétaire général du gouvernement lorsque celui-ci occupait le poste de Premier ministre.
"Les discours des deux membres fondateurs de l'APR ont ému l'assistance au point que certains ont même écrasé des larmes", fait savoir L'Observateur, en mettant en exergue les déclarations suivantes de Macky Sall : "Je n’ai rien contre ABC, je ne lui souhaite que du bien…".
Macky Sall et Alioune Badara Cissé se retrouvent après "un désamour qui a longtemps alimenté la chronique politique riche en divergences", fait observer le quotidien La Tribune dans son billet du jour consacré à ce sujet.
"Les deux hommes qui ont longtemps cheminé jusqu'au 25 mars 2012, s'étaient heurtés de façon brutal. Le candidat d'hier qui est devenu président de la République avait pris la ferme résolution de se déparer de son ancien ministre des Affaires étrangères, numéro un dans l'ordre protocolaire", rappelle ce journal.
"Le divorce s'était fait dans la plus grande douleur. Cissé en pèlerinage aux lieux saints de l'islam avait été défenestré. Les raisons de cette (décision) ne sont jusque-là pas connues. En tout cas, depuis lors, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Il y a eu une période de silence, ensuite d'attaques et de contre-attaques", écrit La Tribune.
"Le pic de ces empoignades au sein de l'Alliance pour la République (APR) a été la mise à l'écart d'ABC des instances de cette formation dont il réclame la paternité. C'était le moment de la guerre totale. Et ils étaient nombreux les responsables de l'APR à clouer au pilori l'éphémère chef de la diplomatie sénégalaise", signale la même publication.
"Mais cette fois, il semble que les deux camps soient décidés à évoluer. Sauf si le président Sall clignote à droite pour tourner à gauche. On ne sait jamais en vérité…", relève le quotidien Enquête, qui semble attendre pour voir ce que va donner la suite de ces retrouvailles dont l'évocation ne laisse que peu de place aux autres sujets d'actualité.
Libération semble toutefois échapper au diktat de ces retrouvailles en consacrant sa Une aux passations de marchés publics. "Gré à gré à gogo", affiche le journal. "Sans le moindre appel d'offres, rapporte-t-il par exemple, le marché de la confection des cartes d'identité numérisées a été (encore) filé à de La Rue pour un montant de 1,298 milliard de FCFA''.
"Ce, au moment où s'ouvre au Kenya un procès retentissant de corruption dans lequel De La Rue est impliqué en même temps que de hauts responsables de la banque centrale kenyane (BCK)", souligne le même journal. Il met également en cause, relativement à d'autres marchés, le directeur général de SENELEC (Société nationale d’électricité), les ministres Serigne Mbaye Thiam (Education) et Mamadou Talla (Formation professionnelle), entre autres responsables.
"Une sortie radicale du Forum civil pour dénoncer l'absence de publication de statistiques sur les marchés publics des deux derniers trimestres de l'année 2013 a contraint le gouvernement à la +transparence+ quelques heures plus tard. Des statistiques qui révèlent un taux important de marchés passés par entente directe", note Enquête.
Selon Le Quotidien, l'Etat a recouvré près de 90 milliards dans le cadre de la traque des biens présumés mal acquis, là où Le Soleil relaie des déclarations de Macky Sall qui dit espérer "une réponse satisfaisante des bailleurs" de fonds du Sénégal, lors du Groupe consultatif de Paris prévu les 24 et 25 février.
Loin de ce sujet, Walfadjri ouvre sur les prochaines élections locales et tente d'explique la manière dont le président de la République compte s'y prendre pour "éviter l'implosion de Bennoo" Bokk Yaakaar, la coalition regroupant le pouvoir et ses alliés.
L’INEVITABLE CLASH ENTRE L’APR ET SES ALLIES DE BBY
CHOCS DES AMBITIONS A THIES LORS DES PROCHAINES LOCALES
Les élections locales pointent à l’horizon et dans le département, le choc des ambitions commence à se faire sentir dans l’arène politique. Vu la configuration politique actuelle et les déclarations de candidature à la pelle, les signes d’un inévitable clash entre l’Alliance Pour la République (Apr) et ses alliés de Benno Bokk Yaakaar se précisent chaque jour davantage.
Les enjeux des prochaines consultations locales commencent à peser de tout leur poids sur les différentes chapelles politiques à Thiès. C’est ainsi que le choc des ambitions commence à se faire sentir et tous les observateurs prédisent un clash entre l’Apr et ses alliés de Benno Bokk Yaakaar. Dans la commune de Thiès, aucun risque n’est pour le moment perceptible. Cela découle du fait qu’aucun des partis alliés n’a d’arguments solides centrés sur les performances électorales à opposer à la volonté de l’Apr de prendre les rênes des municipalités. C’est pourquoi jusqu’à présent aucune candidature n’est déclarée, venant des alliés de l’Apr.
Ce qui est loin d’être le cas dans d’autres collectivités locales du département où le jeu de poker aura lieu, surtout entre l’Apr et l’Alliance des Forces de Progrès (Afp). A Ngoundiane par exemple, l’Apr a retroussé ses manches pour ôter «le gâteau» de la bouche de Mbaye Dione de l’Afp, président du Conseil Rural depuis 2009. A Ndiéyène Sirakh également, les républicains amenés par Méissa Diouf, coordonnateur départemental de la Convergence des jeunes républicains (Cojer), sont sur le pied de guerre alors que l’Afp ne cache nullement sa volonté de contrôler la collectivité locale.
C’est pratiquement le même schéma à Tassette où l’Afp se déploie depuis plusieurs mois. Déjà au mois d’octobre dernier, le bras armé de l’Afp à Mbousnakh déclarait devant Mbaye Dione que toutes les forces progressistes de la communauté rurale ont désormais fédéré leurs efforts pour relever le défi de la victoire aux locales.
La confirmation de cette ambition viendra de la bouche de Mbaye Dione au mois de juillet à Tassette, à l’occasion de la réunion décentralisée organisée dans la localité par la coordination départementale de l’Afp. Mbaye Dione affirmait : «l’objectif pour l’Afp est de gagner le maximum de collectivités locales dans le département de Thiès, quelle que soit la formule d’alliance, et Tassette fait partie des cibles».
Mais ce week-end, l’Apr s’est mobilisée avec Mamadou Thiaw qui lançait le démarrage de la formation des femmes de 47 groupements d’intérêt économique des 51 villages, dans la perspective de l’exploitation des financements octroyés par Marième Faye Sall, à travers Méissa Mahécor Diouf de la fondation « Servir le Sénégal». Revenu s’installer au Sénégal après un séjour en France, ce dernier a créé une société avec des experts sénégalais qui ont également accepté de rentrer au pays.
Cette posture lui a permis de s’investir dans le social au niveau de sa localité natale de Tassette. C’est ainsi qu’il s’est construit une base affective qu’il a reversée dans l’escarcelle de l’Apr, qui n’avait que 4% des suffrages dans toute la collectivité locale au premier tour de la présidentielle. Piqué par le virus de la politique à l’instigation de Macky Sall qui lui a demandé de l’accompagner, il a pu fédérer plusieurs forces politiques autour de son idéal.
C’est dans ce sillage qu’il a déclaré ce week-end sa candidature à la tête du prochain conseil municipal de Tassette. C’est ainsi que de chaudes empoignades se profilent à l’horizon entre les deux alliés, l’Apr et l’Afp, et les lueurs de signes annonciateurs d’un clash commencent à scintiller dans le ciel de la localité.
DR DAOUDA DIA ET MOR MATY SARR DEZINGUENT ALIOU DIA
Après les incidents survenus lors de la dernière édition du gamou de Mbeuleukhé, le docteur Daouda Dia, certains de ses frères et Mor Maty Sarr ont tenu hier une conférence de presse pour éclaircir la situation. Ils ont ainsi désigné l’ex-député Aliou Dia comme principal responsable du désordre qui a secoué la cérémonie officielle.
Les altercations survenues lors de la cérémonie officielle du gamou de Mbeuleukhé vont certainement connaître une prolongation. Pour apporter des éclaircissements sur ce qui s’est passé, le docteur Daouda Dia, certains de ses frères et Mor Maty Sarr ont tenu un point de presse hier. Selon Daouda Dia, l’incident était un acte prémédité. «Ce qui s’est passé le 25 janvier à Mbeuleukhé est vraiment regrettable. Nous avons tenu des réunions qui nous ont permis d’établir une feuille de route bien précise. Nous avions retenu qu’aucun véhicule ne devait entrer sous la tente mais à notre grande surprise, nos deux frères, à savoir Aliou Dia et El Hadji Malick, ont débarqué après l’ouverture de la cérémonie. Aliou a voulu faire entrer son véhicule jusque sous la tente et les forces de l’ordre lui ont opposé un niet», a déclaré Dr Dia.
A l’en croire, Aliou Dia a débarqué dans la cérémonie avec leur frère ainé El Hadji Malick, juste pour semer la discorde. «Notre aîné nous avait fait comprendre que son état de santé ne lui permettait pas d’assister à la cérémonie, mais qu’il allait venir la clôturer en formulant les prières. Nous nous en sommes tenus à cela. Je tiens à préciser que s’il y a eu provocation, c’est bien Aliou Dia qui en est l’auteur», soutient-il. D’après Daouda Dia, par respect pour les autorités qui ont fait le déplacement, l’ex-député devait s’en tenir aux conclusions des Crd. «Ceux qui ont visionné la vidéo peuvent témoigner de ma bonne foi, il n’y a pas eu de bataille entre lui et moi ; c’est sa milice qui s’est opposée aux forces de l’ordre», a martelé Dr Dia.
Lui emboîtant le pas, Mor Maty Sarr, coordonnateur du gamou depuis 28 ans, pointe lui aussi un doigt accusateur sur Aliou Dia. «Depuis que j’ai été désigné par El Hadji Moussa Dia (père de Daouda et Aliou Dia) comme coordonnateur de ce gamou, jamais une telle chose ne s’est produite. C’est moi qui convoque les réunions de préparation de l’événement et Aliou Dia a été convoqué à toutes les réunions. Il a assisté à deux et a boudé la troisième. Il est l’auteur de ces malentendus mais il doit savoir une chose : on ne récolte que ce que l’on sème. Je suis un fervent talibé de la famille Dia, ainsi je n'accepterai pas que les activités politiques de Daouda et de Aliou Dia aient des répercussions négatives sur la famille», a martelé Mor Maty Sarr.
LE CHEF DE L’ETAT S’ATTEND À UNE RÉPONSE SATISFAISANTE DES BAILLEURS
C’est un immense espoir qui anime le chef de l’Etat pour la rencontre avec le Groupe consultatif à Paris, où le Sénégal présentera son plan économique de développement intitulé Plan Sénégal Emergent (Pse). Il appelle, toutefois, les Sénégalais à saisir cette opportunité en changeant certains comportements aux antipodes de l’esprit civique.
Le chef de l’Etat Macky Sall ne doute guère de l’accord qui sera trouvé entre l’Etat du Sénégal et le groupe consultatif pour ce qui concerne le financement du Plan Sénégal Emergent (Pse). D’ailleurs, il attend de la communauté internationale « une réponse satisfaisante » sur l’ensemble des projets qui seront proposés par le gouvernement à Paris à la fin du mois.
« J’ai bon espoir que la communauté internationale donnera une réponse satisfaisante », a souligné, hier, le chef de l’Etat lors de la traditionnelle levée mensuelle des couleurs au Palais de la République.
Il appelle le secteur privé et le secteur public, ainsi que toutes les forces vives de la nation à prendre part à cette « nouvelle stratégie de croissance économique » qui devra pro- pulser le Sénégal sur la voie de l’émergence.
Pour le chef de l’Etat, chacun des projets aura un impact sur la croissance et sur l’emploi. « C’est un plan (le Pse) ambitieux et fort apprécié par les partenaires au développement.
D’autant plus que les hauts fonctionnaires de l’administration sénégalaise l’ont approuvé ainsi qu’un grand cabinet international qui nous a accompagné », a indiqué le président Macky Sall.
Pas moins de 10.000 milliards FCfa sont recherchés par le Sénégal pour financer les infrastructures et relancer la croissance dans le pays.
Une telle orientation de la politique économique du pays suppose, selon le chef de l’Etat, une nouvelle ambition pour les Sénégalais. C’est pourquoi, il les invite tous à « transformer ces opportunités et ces moyens en capacité de développement, de croissance et d’emploi ».
La sortie au vitriol du Forum civil contre le gouvernement pour dénoncer la non publication des statistiques sur les marchés publics et les violations récurrentes du Code des marchés par les nouvelles autorités, n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. La Direction centrale des marchés publics (Dcmp) a finalement publié sur son site web les statistiques des quatre trimestres de l’année 2013. Avec un gré à gré de plus de 126 milliards, les théoriciens de la gestion sobre et vertueuse passent pour être des champions de passation de marchés par entente directe, largement devant le défunt régime.
Le gouvernement a finalement répondu favorablement aux exigences du Forum Civil en procédant à la publication des statistiques sur les marchés publics des quatre trimestres de 2013, conformément aux directives de l’Uemoa. Si l’on observe minutieusement ces statistiques, on débusque d’innombrables libertés que nos dirigeants se sont données dans l’octroi des marchés publics.
Au premier trimestre de l’an 2013, il y a eu 13.664.777.173 de francs de marchés de gré à gré, alors qu’au deuxième le montant des marchés par entente directe est de 24.182.510.766, pour grimper au troisième trimestre à 78.292.660.187 et 11.449.691.410 seulement au dernier trimestre de l’année.
Au total, plus de 126 milliards ont été passés par entente directe pour l’année écoulée, dans une opacité à nulle autre pareille, puisque le Trésor public n’a pas daigné fournir une quelconque explication à ce sujet. Reste à savoir quelle est la nature de ces marchés passés par entente directe, comment cet argent a été utilisé et à quelle fin.
Pour comparer, le taux de gré à gré au premier trimestre de l’année 2008 sous Wade était de 19% contre 24% au premier trimestre de l’an 2012 sous le magistère du Président Macky Sall. Pour le quatrième trimestre de la même année, Me Wade était à 6% contre 24% pour Macky Sall en 2012. Une étude qui montre la propension des acteurs du Yoonu Yokkuté à fouler aux pieds les principes qui doivent régir un pays qui veut instaurer la bonne gouvernance et l’éthique dans la gestion des deniers publics.
Pour l’année 2013, le régime du Président Macky était à 33% de marchés passés par entente directe au troisième trimestre contre 5% pour Wade au cours de son dernier mandat. Pour le quatrième trimestre de 2013, ils étaient à 8% contre 14% pour Wade en 2009. Un mauvais présage pour ce régime qui se targue d’être le héros de la reddition des comptes et de la traque des biens mal acquis.
A cela il faut ajouter l’alerte sonnée par le Forum Civil dans l’édition de «L’As» d’hier, prêtant au chef de l’Etat l’intention de faire du code des marchés publics en gestation une coupe réglée au profit de ses affidés.
LA RUMEUR D’UN «TRAITRE» PREND DE PLUS EN PLUS D’AMPLEUR A L’ECURIE TAY SHINGER
Mamadou Ngom dit «Eumeu Sène» ne s’est toujours pas remis de sa déroute face à Modou Lô vendredi dernier. En effet, l’écurie «Tay Shinger» continue à se poser des questions.
Les responsables de cette structure vont se retrouver lors d’une reunion restreinte dans les jours à venir, pour diagnostiquer la débacle de leur leader Eumeu Sène. «Cela devait se tenir samedi, mais on a eu un contretemps. Je ne vais pas vous donner une date exacte, mais on va se reunir bientôt pour analyser cette défaite», a laissé entendre un responsable de Tay Shinger.
Battue vendredi par Modou Lô, l’écurie Tay Shinger sent le soufre par les temps qui courent. Le climat n’y est pas au beau fixe. Pour cause, la rumeur d’un «traître» qui aurait trahi l’écurie prend de plus en plus d’ampleur. Et pour remettre les choses au point, Tay Shinger va convoquer un «Ndeup» pour régler certains impairs. "Il faut aller au fond des choses. Le pourquoi l’écurie traverse une zone de turbulence. Ce sera l’occasion pour nous de laver le linge sale, et de revoir notre position afin que l’écurie puisse encore être debout», confie notre interlocuteur.
En tout cas, Eumeu Sène a interêt à faire très vite. son prochain combat contre Yekini se rapproche à grands pas. Un rendez-vous crucial pour Tay Shinger qui, comme son adversaire qui sort d’une défaite, n’aura pas droit à l’érreur au soir du 27 juillet
LES REMPLAÇANTS DE LA POLICE MUNICIPALE EXIGENT 16 MOIS
Dans la journée d’hier, deux manifestations hostiles ont eu lieu à Kaolack contre la mairie. Ce sont d’abord les remplaçants de la police municipale, qui ont assiégé le percepteur municipal pour réclamer leurs seize mois d’arriérés de salaire. Au niveau du marché, commerçants et associations se sont regroupés pour dénoncer la désaffectation de la cantine d’un handicapé cordonnier, au profit d’un privé.
La journée d’hier a été particulièrement chaude pour l’administration de la mairie de Kaolack, dirigée par Sidy Traoré. En effet, tôt le matin, les remplaçants de la police municipale ont assiégé les locaux de la perception municipale. Mettant ainsi leurs menaces à exécution, Alpha Mayoro Faye et compagnie ont empêché les travailleurs d’accéder à leurs bureaux, toute la matinée du lundi. A l’aide d’une chaîne, ils ont fermé l’entrée principale et se sont mobilisés pour barrer la route à tous. Devant cette situation, le payeur et percepteur municipal a alerté la police qui a fait une descente sur les lieux.
Très déterminés, les manifestants ont dénoncé le «dilatoire» dont font montre la mairie et le percepteur. «Nous courons derrière 16 mois d’arriérés de salaires. Nous avons tout fait pour rentrer dans nos fonds en vain. On a décrété 72 heures de grève renouvelables. Du côté de la mairie, on estime que les engagements ont été faits et que le blocage se trouve au niveau du percepteur», a déclaré Alpha Faye, le porte-parole des manifestants.
Très en colère contre la mairie, il annonce que le combat va se poursuivre jusqu'à ce qu’ils rentrent dans leurs fonds. Agents des forces de l’ordre intervenant dans le marché, la mairie ainsi que dans la circulation, ils disent être partout depuis que la police municipale a été reversée dans la Police Nationale.
Délogé, le handicapé cordonnier fait mobiliser commerçants, Raddho et Mosdec contre la mairie
Dans l’après-midi, c’est un autre mouvement d’humeur qui a mobilisé plusieurs pensionnaires du marché central de Kaolack. Ce avec l’appui de la Raddho par le canal de son responsable régional et du mouvement Mosdec. Ils sont venus prêter main forte à Assane Sèye, handicapé de son état, exerçant le métier de cordonnier au niveau du marché central.
Selon le cordonnier qui a saisi le procureur, c’est le nommé Bachir Fofana et le secrétaire général Sidy Traoré qui lui ont repris de force sa cantine pour la vendre à un privé. Ainsi, il interpelle le maire de Kaolack ainsi que les autres autorités sur son calvaire. Pour sa part, Pape Simakha et le représentant de la Raddho ont dénoncé ce forcing de la part de ceux-là qui ne pensent qu’à«vendre Kaolack». Pour eux, le sieur Sèye, témoin du temps de Senghor et qui a refusé de mendier, devrait être soutenu. Ils annoncent des marches et mouvements pour faire plier la mairie.
LE PR. MONTAGNIER N’ÉCARTE PAS UNE COLLABORATION
EN VISITE A L’HOPITAL DE MEDECINE TRADITIONNELLE DE KEUR MASSAR
Le prix Nobel de médecine et de biologie, le Pr. Luc Montagnier, et d’autres passionnés des questions liées à la santé étaient, hier, l’hôte de l’hôpital de médecine traditionnelle de Keur Massar qui revendique de bons résultats dans le traitement des cancers, des hépatites, des hémorroïdes, du paludisme et, dans une moindre mesure, la prise en charge des malades du Vih/Sida. Le codécouvreur du Vih/Sida n’écarte pas une collaboration avec cet hôpital pour vérifier l’efficacité des traitements.
Juste après les embouteillages à la station Total de Keur-Massar grouillant de monde, le convoi est à l’embranchement menant vers l’hôpital de médecine traditionnelle de Keur Massar. Au bout de quelques minutes, les chauffeurs lèvent les pieds. Les voitures descendent lentement et paresseusement vers l’hôpital, comme s’ils se gardent d’agresser la nature. Eucalyptus, caïlcédrats, filaos, « soump », dacacias nilotica, prosopis africana..., peuplent le milieu. Une diversité biologique. 300 espèces végétales sont dénombrées. L’air est chargé d’effluves aromatiques. L’endroit procure la paix de l’âme. « Au début, en plus des personnes atteintes par la lèpre, l’hôpital avait des pavillons et accueillait celles souffrant de problèmes psychiques. Beaucoup d’entre-elles ont vu leur état de santé s’améliorer », rapporte l’actuel responsable de l’hôpital, Djibril Bâ.
Dans la salle de conférence qui fait face à la salle d’orientation et la pharmacie, toutes surplombées d’arbres de plusieurs mètres de hauteur, le responsable déroule le fil de mémoire, sous le contrôle des pionniers, dont Soulèye Ngom, Abdoulaye Faty, Maguèye Ngom, Ahmadou Diaw, Malang Cissé, présents à travers leurs photos accrochées aux murs. « Nous avons obtenu de bons résultats pour le traitement des cancers, des hépatites, du paludisme et des hémorroïdes.
Nous avons aussi un malade soufrant du Vih/Sida et nous sommes parvenus à élever son taux d’immunité. Et au bout de trois mois, il va faire un bilan », explique M. Bâ avec un air de satisfaction. Le prix Nobel de médecine 2008 l’écoute avec une grande attention. Juste après son exposé, l’universitaire s’intéresse au protocole de traitement.
« Mais comment les malades sont-ils traités ? Est-ce qu’il y a des malades qui reviennent ? » L’assistance replonge dans le silence. Tous veulent saisir les mécanismes de la phytothérapie. « Nos traitements sont basés sur plusieurs plantes. Nous sommes à l’écoute des patients. Nous avons des plantes qui ont des propriétés bactéricides », dit le responsable.
Mais le Pr. Luc Montagnier et sa délégation composée de sa femme, Suzanne Mcdonnell, de l’administrateur de l’Institut polytechnique panafricain (Ipp), Dr Mamadou Oumar Dia, et d’autres personnes intéressées par les vertus des plantes médicales veulent en savoir plus sur les protocoles.
Laboratoire de production
De la salle de conférence, la délégation emprunte une piste sableuse bordée d’arbustes et se retrouve dans une construction plus spacieuse et plus aérée. Deux hommes sont iso- lés dans un coin. L’un, Mamadou Diouf, ensache des feuilles, l’autre, Samba Tall, affine l’emballage. Dans une grande salle, des bocaux conte- nant de la poudre de terminalia avicennoides, de combrétum glutinosum, entre autres, sont exposés sur des étagères.
Des potions et des in- fusions sont aussi mises dans des bouteilles de différentes couleurs. Nous sommes bien dans le laboratoire de production. Les hôtes touchent, goûtent et posent des questions. La médecine traditionnelle est mise en examen le temps de cette vi- site. « Si vous avez des malades du Vih/Sida, je suis prêt à les suivre pour faire d’autres analyses afin d’affiner vos résultats », promet le codécouvreur du Vih/Sida.
L’hôpital vient de recevoir aussi une requête du Pr. Théophile Obenga pour une collection sur les plantes médicinales de la savane. L’établissement a été fondé par le Pr. Yvette Pares, il y a une trentaine d’années. L’universitaire a réussi, à base de plantes médicales, à mettre un protocole de traitement très efficace contre la lèpre.
Les hôtes foncent entre les arbres et arbustes. Chacun admire la beauté de la nature. Sur les murs des bâtiments isolés par les arbres, des dessins et des messages invitant à la préservation de l’environnement sont mis en valeur. Le jardin botanique, où poussent plus de 300 espèces, est mis en défens. C’est la pierre angulaire de la perpétuation de la médecine traditionnelle dans cet endroit.
Macky Sall accompagné entre autres du ministre des Forces armées Augustin Tine, de son directeur de cabinet Abdoul Aziz Tall et du président du groupe parlementaire Benno Bokk Yakaar Moustapha Diakhaté, était hier chez la belle-famille de Me Alioune Badara Cissé qui a perdu presque au même moment la maman et le fils (Pr Oumar Ndao). Une occasion pour le chef de l’Etat et son ancien ministre des Affaires étrangères d’échanger des politesses et surtout de rappeler les bonnes relations qui les unissent malgré tout ce qui s’est passé.
Dans une ambiance chargée d’émotion, le chef de l’Etat a échangé une poignée de main chaleureuse avec son «compagnon de longue date et de combat» et affirmé que malgré les contradictions qui ne peuvent pas manquer dans un compagnonnage, il n’a aucune dent contre ABC. Ce dernier a confirmé ses bonnes relations avec le Président et clamé fort qu’il n’a jamais eu d’autres ambitions que d’accompagner le chef de l’Etat.
La mort, au-delà de son côté tragique, a cela de sublime qu’elle participe à faire taire les divergences les plus tenaces et à renforcer l’unité et la fraternité. Et c’est ce qui est arrivé hier entre le chef de l’Etat et son ancien ministre des Affaires étrangères, Me Alioune Badara Cissé.
Venu présenter ses condoléances suite au décès de la belle-mère et du beau-frère de l’ancien patron de la diplomatie sénégalaise, Macky Sall a confirmé les liens forts qui l’unissent à Me Cissé et dit que malgré des hauts et des bas dans leurs relations, ils restent plus que jamais en bons termes. «Je suis aussi venu présenter mes condoléances à Alioune Badara Cissé, un collaborateur de toujours et un compagnon de longue date. On a longtemps partagé ensemble des combats. Dieu en a voulu ainsi. (…).
C’est vrai que la relation a connu des divergences, par moments, mais quelles que soient les divergences, en de pareilles circonstances je me dois de faire acte de présence, car ce qui nous lie déjà est plus fort que tout autre chose», a déclaré Macky Sall.
«Il peut y avoir des contradictions…, mais je ne lui garde aucune rancœur»
Et le chef de l’Etat de dissiper les nuages qui obscurcissaient leurs rapports, en soutenant qu’il ne garde aucune dent contre son ancien ministre des Affaires étrangères. «Je pouvais dépêcher d’autres personnes, mais j’ai préféré venir personnellement pour que tout le monde sache qu’entre Alioune Badara Cissé et moi, il n’y a rien. Certes, il peut y avoir des contradictions, mais ici devant ses parents, je témoigne que je ne lui garde aucune rancœur. Je ne lui souhaite que la paix et beaucoup de bien. Ce qui s’est passé est de la volonté de Dieu», dit-il sur un ton sincère.
D’ailleurs, la porte-parole de la famille a invoqué la volonté divine et le souvenir de la défunte (qui, en plus d’être la belle-mère d’Alioune Badara Cissé, était militante de première heure de l’Apr) pour appeler les deux anciens compagnons à oublier tout ce qui a pu se passer entre eux. «Au nom de celle qui vous réunit ici aujourd’hui, je vous demande de tout oublier et que chacun aide l’autre à dépasser cette situation», dit-elle. Et avant qu’elle ne poursuive, Me Cissé a tendu la main à Macky Sall et ils ont échangé une chaleureuse poignée de main. Devant l’émotion, le griot-député Farba Ngom n’a pas pu résister à la tentation de leur demander de répéter le geste. Ce qu’ils ont fait.
Alioune Badara Cissé : «Je n’ai jamais eu une autre ambition que de vous accompagner»
Ceux qui s’attendaient à ce qu’Alioune Badara Cissé entre dans le maquis peuvent déchanter. Son discours d’hier devant le chef de l’Etat présage plutôt du contraire. «Je n’ai jamais eu une autre ambition que d’être un citoyen sénégalais. Je n’ai et je n’ai eu une autre ambition que celle de vous accompagner.
Et cela ne peut pas changer, parce que nous avons en commun la citoyenneté en bandoulière. Nous sommes tous de votre famille, moi y compris», a déclaré ABC. Et ce dernier de rappeler que son compagnonnage avec le Président ne lui permet pas d’adopter certaines postures hostiles à son égard. «Je vous ai servi en tant que conseiller spécial, en tant que Secrétaire général du gouvernement. Il y a ce long parcours commun dans l’opposition et le passage au ministère des Affaires étrangères. Dès lors, il ne peut pas y avoir de différend entre nous», dit-il.
Décidé à accompagner le Président, il exhorte tous ses compagnons à faire de même afin qu’il réussisse sa mission à la tête du pays. «Je souhaite que Dieu transforme les pas qui vous ont conduit ici en bienfaits et vous donne les capacités de répondre aux aspirations des populations pour le bien de tous. Vos prédécesseurs ont tracé la voie et je ne pense pas que vous puissiez faire moins. Avec l’accompagnement de tous, je pense que vous y arriverez», a-t-il dit à Macky Sall.
«Quand je suis venu vous voir lors de la dernière fête de Korité…, on a chahuté, on a rigolé»
Soutenant qu’il ne peut pas y avoir d’animosité entre lui et Macky Sall, ABC affirme qu’autant ils tiennent à se dire la vérité en face quand il le faut, autant ils se tiennent en estime. «Ceux qui nous ont accompagnés dans la durée ont compris que nous ne nous sommes jamais caché ce que nous pensions l’un pour l’autre et que nous ne nous sommes jamais caché ce que nous ressentions l’un pour l’autre», dira l’ancien patron de la diplomatie sénégalaise qui rappelle sa dernière visite au domicile du Président : «Quand je suis venu vous voir lors de la dernière fête de Korité, je n’ai pas eu l’impression que je ne vous avais pas vu pendant dix mois. J’ai eu comme l’impression que je vous avais quitté le matin. On a chahuté, on a rigolé. Et c’était le plus important pour moi».
«Nos histoires individuelles et nos parcours collectifs sont intimement liés. Nous n’y pouvons rien…»
Soulignant en sourdine qu’il n’exige rien du Président même s’il a toujours été à ses côtés, Alioune Badara Cissé soutient que c’est Dieu qui a voulu que leur vie et leurs trajectoires se croisent et se mêlent. «Nos histoires individuelles et nos parcours collectifs sont intimement liés. Nous n’y pouvons rien. Ce n’est ni par votre volonté, ni par la mienne. Vous ne m’avez pas dit : Alioune Badara, viens m’accompagner ; c’est moi qui, en âme et conscience, ai décidé de vous accompagner», déclare ABC qui poursuit : «un conseiller à la Présidence, a dit que le Président ne doit rien à Alioune Badara Cissé. Il a mille fois raison. Vous ne me devez rien».